MERCREDI 27 FÉVRIER

Conclusion prévisible et attendue de cet Eurodrame ukrainien : la télévision publique ukrainienne a décidé de se retirer et de ne pas participer à l’Eurovision 2019.

L’UA:PBC n’est pas parvenu à conclure un accord avec la gagnante du Vidbir 2019, Maruv. Approchés, les groupes Freedom Jazz et Kazka, qui avaient terminé deuxièmes et troisièmes de la sélection, ont décliné la proposition du diffuseur. Par conséquent, l’UA:PBC a préféré opter pour un retrait.

Selon les termes du diffuseur ukrainien, cette décision est causée par la politisation extrême du Vidbir, la loi déterminant ses statuts, ainsi que le problème systémique de l’industrie musicale ukrainienne, en l’occurrence les nombreuses connections qu’entretiennent les artistes nationaux avec la Russie.

De son côté, l’Union Européenne de Radio-Télévision regrette cette décision et espère revoir l’UA:PBC au Concours, dès l’année prochaine. Dans l’attente, des discussions auront lieu entre les représentants de l’Union et du diffuseur pour éclaircir le problème.

VENDREDI 1er MARS

Suite à l’annonce de son retrait, l’UA:PBC a tenu hier une conférence de presse et répondu aux questions de la presse ukrainiennes. Se sont exprimés au nom du diffuseur : M. Zurab Alasania, président du comité de direction ; Mme Oleksandra Koltsova, directrice des divertissements ; Mme Oksana Skybinska, cheffe de délégation et Mme Victoriia Sydorenko, directrice des relations publiques.

Tous ont confirmé le retrait de l’UA:PBC de l’Eurovision 2019. Cette décision ayant été prise avant la date butoir de la rencontre des chefs de délégation, le diffuseur ne sera pas sanctionné. Néanmoins, il aura l’obligation de payer le montant de sa participation et de diffuser le Concours dans son intégralité. Chose qui sera faite dans les règles, ce y compris les trois minutes dévolues à la Russie. L’UA:PBC ne participera cependant pas au vote final.

Le diffuseur reviendra l’an prochain à l’Eurovision. À une exception près : en cas de victoire de la Russie. Le Concours 2020 serait alors organisé sur le territoire russe, ce qui rendrait impossible la participation de la télévision ukrainienne, tout comme la diffusion de l’événement sur ses différentes chaînes.

Néanmoins, quoi qu’il arrive, l’UA:PBC organisera bien l’an prochain une sélection nationale télévisée. Même si elle ne participe au Concours. En ce cas, il s’agira simplement de choisir la meilleure chanson ukrainienne de l’année. Par ailleurs, le diffuseur public souhaite vivement renouveler son partenariat avec la STB. Des négociations seront lancées en ce sens, avec la volonté d’aboutir à un accord final convenant aux deux partenaires.

Afin d’éviter une répétition des circonstances actuelles, l’UA:PBC lancera une vaste discussion publique et demandera aux autorités ukrainiennes d’adopter une loi clarifiant la flou juridique actuel et fixant les critères de participation à respecter pour les artistes ukrainiennes souhaitant représenter leur pays à l’Eurovision.

Le diffuseur a par ailleurs révélé la teneur des négociations avec Maruv. L’UA:PBC convient avoir ajouté une clause supplémentaire par rapport à l’an dernier : celle des pénalités. De son côté, la chanteuse ne souhaitait pas voir sa liberté d’expression limitée, ni annuler ses concerts prévus, revendiquant son appartenance à une communauté artistique mondiale, outre les termes du contrat qu’elle avait signé avec Warner Music.

Concernant cette année, le diffuseur estime avoir pris la meilleure décision, au vu des circonstances. L’UA:PBC disposait d’encore deux semaines pour trouver un artiste susceptible de la représenter à Tel Aviv, mais il a semblé plus raisonnable à ses dirigeants de se retirer. Tous souhaitent à présent prendre une année pour réfléchir et revenir plus fort encore à l’Eurovision.