Voilà  déjà plus de deux mois que j’avais annoncé cette section… qui arrive très en retard comparé à ce que j’avais prévu, mais le temps m’a beaucoup manqué pour la commencer. Aujourd’hui donc nous allons parler de l’albanais.

Aaaah l’albanais. Une petite langue, assez peu connue. Officielle en Albanie (nan sans blague) et au Kosovo, elle est parlée par seulement 5,4 millions de personnes. C’est une langue qui est un peu isolée, toute seule dans son coin, et comme j’avais précisé dans mon introduction, c’est une langue qui est sa branche à elle toute seule. Comme J-F l’avait souligné, c’est une langue que l’on peut reconnaître à ses nombreux ë et à ses q qui ne sont pas toujours suivis d’un u. Avec son alphabet latin augmenté (et comptant 36 lettres), l’albanais possède une prononciation parfois quelque peu compliquée. Initialement, je ne comptais pas trop développer cela, mais suite à quelques commentaires, je place dans le corps de l’article mes petites « anecdotes ».

En fait l’alphabet albanais comporte la particularité d’avoir des digraphes qui ne comptent que pour une lettre et ainsi l’alphabet complet est « a b c ç d dh e ë f g gj h i j k l ll m n nj o p q r rr s sh t th u v x xh y z zh » (on notera l’absence du w). Des signes distinctifs sont donc le ë et le ç, mais aussi la présence assez fréquente de rr à l’initiale d’un mot (puisque ce n’est qu’une seule lettre), et les fameux q (qui par ailleurs ne font pas [k] mais [c], pour ceux qui ne sont pas familier avec l’alphabet phonétique c’est un t palatal, donc un peu comme tien) qui peuvent être suivis de toutes les voyelles. Autres curiosités : le x fait dz et le xh fait dj. Dh et th correspondent au deux différentes prononciations du th anglais : dh comme celui de this et th comme celui de thing. Ç donne tch, gj donne un d palatal (Dieu) et nj un n palatal (gn français). Le r ne se roule qu’une fois, alors que rr donne plusieurs roulements. Le y correspond au u français, tandis que le u donne le ou (comme dans beaucoup de langues). Le ë donne ce qu’on appelle le schwa (un e neutre en fait) mais est souvent rendu muet à l’oral quand c’est possible. Quant à la différence entre l et ll, elle est tellement subtile que je suis incapable de l’expliquer.

Voilà ! C’est tout pour la linguistique. Reprenons la musique. L’albanais a été interprété à l’Eurovision dans sept chansons, dont deux seulement partiellement. La première fois était en 2006, avec Luiz Ejlli et sa chanson Zjarr e ftohtë, arrivé seulement 14e lors de la demi-finale cette année.

La chanson la plus récente interprétée en albanais est, bien sûr, Mall de notre cher Eugent Bushpepa il n’y même pas un mois.

En 2008, Olta Boka est la première à se qualifier avec une chanson dans cette langue, avec son Zemrën e lamë peng.

En fait, seules trois chansons interprétées en albanais ont réussi à atteindre la finale. Nous venons de citer les deux premières. La dernière est évidemment Suus de Rona Nishliu, très certainement la plus iconique de toutes les chansons que l’Albanie a envoyé jusqu’ici.

En voilà déjà quatre. Les trois dernières sont Identitet, de Adrian Lulgjuraj & Bledar Sejko en 2013, ainsi que Hear My Plea de Frederik Ndoci & Aida en 2007 et Feel The Passion d’Aurela Gaçe en 2011.

Et voilà ! C’est tout pour aujourd’hui ! Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec de nouvelles chansons. Petit indice : la langue dont il sera question la semaine prochaine ne fait pas partie des langues indo-européennes, mais des langues finno-ougriennes (avec ça, vous avez une chance sur quatre de trouver la bonne). D’ici là, portez-vous bien, et bonne semaine à vous !