Pour entamer cette cinquième semaine, nous allons nous rendre chez un des pays fondateurs du concours en 1956, les Pays-Bas. Ils ont été présents sans discontinuer ente 2010 et 2025, la période de référence de cette rubrique.

PALMARÈS :

CLASSEMENTINTERPRÈTES et TITRESANNÉES
Vainqueur en finale DUNCAN LAURENCE – Arcade2019
2e en finale THE COMMON LINNETS – Calm After The Storm 2014
9e en finale ANOUK – Birds2013
11e en finaleDOUWE BOB – Slow Down2016
11e en finaleOG3NE – Lights and Shadows2017
11e en finaleS10 – De Diepte2022
12e en finale CLAUDE – C’est La Vie2025
18e en finale WAYLON – Outlaw In ‘Em2018
23e en finale JEANGU MACROOY – Birth Of A New Age2021
13e en demi-finaleMIA NICOLAI & DION COOPER – Burning Daylight2023
14e en demi-finale SIENEKE – Ik Ben Verliefd (Sha-la-lie)2010
14e en demi-finale TRIJNTJE OOSTERHUIS – Walk Along2015
15e en demi-finale JOAN FRANKA – You And Me2012
19e en demi-finale3JS – Never Alone2011
Disqualifié (2e en demi-finale)JOOST KLEIN – Europapa2024

(Pour voir les vidéos, il vous suffit de cliquer sur le nom de l’artiste ou le titre de sa chanson)

OBSERVATIONS GÉNÉRALES :

Les Pays-Bas présentent une particularité assez marquante si on regarde ses prestations : qu’ils obtiennent des bons résultats, des résultats moyens ou des résultats nettement moins bons, les prestations semblent toujours très sobres, un peu froides, voire un peu mélancoliques. Ça ne signifie pas du tout que ce sont des mauvaises chansons, mais c’est un fait : les Pays-Bas privilégient de simples prestations discrètes au détriment du clinquant. D’ailleurs, on ne peut pas affirmer que cette façon de faire est un échec puisque les Néerlandais ont obtenu une victoire au concours en 2019 et une deuxième place en 2014, ce qui n’est pas négligeable. De plus, si on décortique un peu plus en profondeur les résultats de ce pays, les rares fois où les prestations présentées contenaient des éléments folkloriques ou plus décalés qu’à l’ordinaire, cela s’est soldé par une non-qualification en finale, mais il y a eu aussi des éliminations avec des chansons avec les caractéristiques citées précédemment. On peut décomposer les résultats des Pays-Bas en trois périodes : les trois premières années de la décennie 2010 avec trois éliminations d’affilée, puis une longue période de neuf ans de 2013 jusqu’en 2022 avec une seule élimination en 2015, puis un repli depuis 2023 avec une nouvelle élimination et ce qui n’est pas courant dans le concours, une disqualification en 2024 avant de revenir en finale en 2025. Enfin, si l’anglais a été la langue très majoritairement utilisée depuis 2011, après l’échec de 2010 en langue néerlandaise, il a fallu attendre douze ans pour réentendre une chanson dans cette langue et cette fois-ci avec succès.

PROJECTIONS DANS L’AVENIR :

Il faut le reconnaître, dans sa globalité, les résultats des Pays-Bas au concours sont dans l’ensemble correct : en fait, peut mieux faire et sait certainement mieux faire. Mais dans quelle direction s’engager pour réaliser quelques arrangements positifs ? Après trois échecs consécutifs pour se qualifier en finale entre 2010 et 2012 auxquels on peut ajouter ceux des cinq années précédentes, la sélection nationale a été complètement abandonnée même si celle-ci était parfois partielle au bénéfice d’une sélection interne qui a porté ses fruits dans l’ensemble. Au vu des résultats, il semblerait un peu fou de revenir à une sélection nationale, mais après une si longue période d’absence, essayer de retenter l’expérience ne serait pas si incongru. Évidemment, si les résultats ne suivent pas, il ne faudra pas non plus insister dans cette voie. D’autres axes d’attaque peuvent être mis en place, notamment concernant la mise en scène : essayer d’insuffler un peu de gaieté, de joie, et pourquoi pas une chorégraphie si la chanson s’y prête, car on en a très peu vu durant ces quinze années. Un peu de luminosité, de lumières colorées seraient les bienvenues, mais sans excès ; quant aux éléments folkloriques qui n’ont pas été payants, parce que peut-être trop présents lors des deux éliminations en 2010 et 2012, il n’est sans doute pas nécessaire de les « ressusciter ». Tout en intégrant quelques éléments festifs et modernes, il faut aussi garder les spécificités qui font les beaux jours des Néerlandais et pour la langue, alterner entre la langue nationale et l’anglais est une possibilité bien que le néerlandais soit une langue assez âpre à l’écoute.

En y regardant de plus près, l’équation à résoudre pour les Pays-Bas n’est pas si simple qu’elle apparaît : apporter un peu plus d’éléments pour rendre les performances moins dépouillées tout en conservant les points positifs comme la diversité des chansons et leur grande qualité de composition autant au niveau de la structure et de l’écriture que de la musique. Trouver un équilibre sans céder à la facilité serait un bon compromis, mais ça va être du travail d’orfèvre, car on est un peu dans la configuration « déshabiller Pierre pour habiller Paul », autrement dit, ajouter quelques éléments qui font défauts sans en enlever trop de ceux qui ont apporté les meilleurs résultats du pays entre 2010 et 2025. En fait, il n’y a pas de vérité absolue dans les résultats des Pays-Bas, même en regardant ceux de son lointain passé où ils avaient gagné le concours quatre fois entre 1956 et 1975, avec là aussi des chansons qui n’avaient rien de commun les unes avec les autres. Ne pas oublier qu’en 2024, avec une chanson très particulière, sans une disqualification alors qu’elle avait obtenu officiellement la deuxième place dans sa demi-finale, on peut supposer qu’elle aurait été placée très haut dans le classement final. En conclusion, le défi est le suivant pour les Pays-Bas : rester eux-mêmes tout en sortant des sentiers balisés. Vaste programme…

Désormais, c’est à vous amis lectrices et lecteurs de vous exprimer librement si vous le souhaitez en nous disant ci-dessous ce que vous pensez du parcours des Pays-Bas lors de ces quinze dernières années.

Playlist disponible sur Spotify et YouTube

Crédit photographique: EAQ / Vidéos: Eurovision Song Contest sur YT