Eh oui, c’est déjà le tour de la Finlande. C’est le plus mauvais pays à avoir comptabilisé dix participations cette décennie…
Avant 2010… La Finlande a remporté sa première et unique victoire en 2006 avec Lordi. Mais cette victoire n’a pas apporté de souffle nouveau au pays qui est retombé dès son propre concours à domicile dans le bas du tableau… Depuis 2010, la Finlande s’est qualifiée seulement 4 fois, avec un seul bon résultat. Pourtant, elle a testé de nombreux modes de sélection. Mais les années 2010, ce sont les années UMK, pour Uuden Musiikin Kilpailu !
En 2010, la sélection est encore le bon vieil Euroviisut. Trois demi-finales de 5 chansons, et une finale remportée par Kuunkuiskaajat (vive le finlandais !), devant Nina Lassander :
Mais Kuunkuiskaajat échoue aux portes de la finale, pour la première fois depuis la victoire de Lordi. L’Euroviisut est néanmoins renouvelé une dernière fois en 2011. C’est Axel Ehnström a.k.a. Paradise Oskar qui remporte la sélection devant Father McKenzie, et une certaine Saara Aalto en 3ème position, déjà favorite des fans…
Paradise Oskar fait sensation en demi-finale, et un flop en finale, où il ne termine que 21ème… Alors, en 2012, la Finlande imagine une nouvelle sélection plus pointue, à l’image de sa voisine l’Estonie. Elle sélectionne donc pour l’UMK 12 artistes indépendants, parmi lesquels beaucoup d’inconnus, qu’elle confronte à 5 juges professionnels. La sélection propose des showcases en live, sur un mode très innovant. Pourtant, c’est la très classique Pernilla Karlsson qui est choisie au terme de l’émission, devant Ville Eetvartti.
La participation de Pernilla est un échec, mais elle ne décourage pas la télévision finlandaise pour créer une sélection encore plus exigeante et éclectique, mais simplifiée en 2013 avec des artistes connus et inconnus, mais appelés à devenir de vraies Eurostars. On attendait un duel acharné entre Diandra et Mikael Saari, mais à la surprise générale, ils doivent s’incliner derrière Krista Siegfrids, et son « Marry me ». Mikael Saari, avec sa deuxième place a néanmoins marqué la mémoire des fans.
Krista fait sensation avec son bisou lesbien et sa « ding dong dance ». Tout le monde parle d’elle ! Mais arrivé en finale, c’est une décevante 24ème place. On retrouve cependant une formule à peu près identique pour l’UMK en 2014, qui se termine enfin par un succès à l’Eurovision, celui de Softegine avec son titre pop-rock « Something better » qui terminera 11ème. Il s’impose devant l’autre grand favori, Mikko Pohjola.
Et puis tout en continuant à appeler sa sélection nationale UMK, la Finlande va revenir à une formule totalement classique, avec plus de chansons : trois demi-finales de 6, parmi lesquels beaucoup de choses étranges et improbables… Du raggeaton, de la dance nunuche, une chanson indienne, des morceaux de comédie musicale, et le groupe handi-punk Pertti Kurikan Nimipäivät. Celui-ci l’emporte très largement au télévote devant Satin Circus. Sauf que le public ne se laisse pas prendre, et les jurys sanctionnent sévèrement la chanson qui termine dernière de sa demi-finale.
Format identique en 2016 pour résultat identique… De la salade musicale finlandaise sort à la surprise générale grâce au jury Sandhja devant la favorite du public et des fans, Saara Aalto.
Du coup, lassée de jouer les rigolos, la Finlande s’est offerte en 2017 une unique finale avec 10 candidats… Et il y en avait pour tous les goûts ! Un jury international ainsi que les téléspectateurs finlandais ont couronné Norma John largement devant Zühlke, qui portait une chanson écrite par Christian Ingebringtsen d’A1.
On pensait Norma John des qualifiés évidents, mais c’est encore un échec. La télévision finlandaise a alors totalement revu sa copie et choisi une artiste motivée pour aller à l’Eurovision depuis des années et toujours malchanceuse : Saara Aalto. Elle se voit proposer trois chansons suédo-britanniques : c’est Monsters qui l’emporte devant Domino de Thomas G:son et Bobby Ljunggren.
Le relatif succès de Saara Aalto, puisqu’elle s’est qualifiée mais n’a fini qu’avant-dernière, a convaincu le diffuseur YLE de sélectionner un nouvel artiste célèbre en interne, le DJ Darude, avec trois chansons. Mais la chanson « Look away » a fait un énorme flop à l’Eurovision. Elle s’était imposée devant « Superman ».
La Finlande est 43ème de cette décennie, avec 188 points en finale.
Le top : Softengine, 11ème en finale en 2014.
Le flop : La Finlande a terminé dernière de sa demi-finale en 2015 avec Pertti Kurikan Nimipäivät, et en 2019 avec Darude.
C’est pas bien folichon ces résultats… Il y a vraiment à boire et à manger dans ce que la Finlande nous propose. Mais elle m’aura fait rêver en 2017 et 2018. Norma John et Saara Aalto furent mes chouchous de leurs années respectives.
Je suis toutefois satisfait que l’UMK revienne a une formule plus classique en 2020. J’ai une affection particulière pour cette sélection ; l’UMK 2017 est la première sélection nationale que j’ai suivie, bien que ce fut douloureux ; démarrer par le naufrage en direct d’Emma m’avait laissé hébété. Et j’ai à posteriori effaré devant la conclusion de l’UMK 2015 et 2016.
https://youtu.be/x77C_4nYmS4
Drôle d’histoire que celle de la Finlande à l’Eurovision. Aucun top 5 avant sa victoire de 2006. Depuis, une 11ème place au mieux, des sélections nationales denses et plutôt très qualitatives (exceptée la dernière de celles avec plusieurs artistes), dignes de l’Eesti Laul en effet, mais donnant lieu au couronnement des outsiders au détriment des favoris. À l’exception de l’horrible titre de PKN (mais j’ai le plus grand respect pour le groupe et son courage plus qu’admirable à aller au devant du public), ce sont quand même assez souvent de bons titres qui remportent la victoire, mais une fois au concours, ils se révèlent manquer de force pour affronter la concurrence et viser la qualification en finale. Pour 2010/2011/2012 quand je vois les seconds de la sélection nationale, je me dis qu’on est passé pas loin de la catastrophe. Par contre pour les autres années, exception notable de 2015 (où la défaite de Satin Circus et d’Opera Skaala m’est restée en travers de la gorge avec un système de vote à la con), l’identité des vainqueurs ne me choque pas forcément quand bien même j’y aurais préféré certains titres (comme No Fear ou On It Goes en 2016).
Plusieurs éliminations ou échecs injustes à mon sens: Kuunkuiskaajat en 2010 avec son titre pop-folklo en finnois, sorti de justesse en DF, Krista Siegfrids avec son titre LGBT-friendly plein de pep’s en dépit d’une presta manquant d »énergie, et surtout, l’élimination de Norma John en 2017 qui est un véritable scandale, vu la qualité du titre et l’élégance de la prestation. Sinon, l’UMK, ça reste une diversité de titres hyper intéressantes et un format adéquat, à condition cependant de sélectionner les titres adéquats pour le concours. Les années 2020 permettront-elles au pays du Père Noël de briser sa malédiction eurovisionesque?
C’est un pays très fort pour faire du metal accessible, voire même compatible avec l’Eurovision, avec Beast In Black (le chanteur ayant déjà repris Fuego d’Eleni Foureira sur sa chaine YouTube), Nightwish ou Hevisaurus (un groupe de metal pour enfant déguisé en dinosaures, après les monstres de Lordi, c’est plus familial). C’est là où ils ont réussi. Pourquoi ils ne se tournent pas vers ça, c’est déjà mieux et plus original que de partir vers un énième compositeur suédois. Et puis ça manque cruellement à l’Eurovision, et c’est l’un des rares pays à pouvoir le faire correctement.
J aimais beaucoup l’UMK ancienne formule et je me réjouis de son retour. Outre mon chouchou Mikaël Saari, il y avait aussi de bons morceaux de n’importe quoi comme la chanson sur le plaisir solitaire ou celle du Club la Perse . Rien de très compétitif toutefois je le reconnais.
La Finlande fait souvent pire au concours que ce qui est prévu. Saara Aalto 25 ème ? Norma John éliminé largement en demi ? Ça fait mal car le pays méritait mieux.
Au vu de tous ces échecs j ai peur que la télé finlandaise aie bien du mal à attirer des artistes « compétitifs » pour sa sélection.
Un dessert peut-être pas, mais plutôt un apéro ! Et les danseurs de Saara Aalto en buffet au choix pour suivre !
Rien de tel pour s’hydrater en effet 🙂
PTDR !!! Bravo Francis, j’en suis tombé de mon canapé !
YLE devrait s’adresser à Yoann et André qui nous avaient déniché le superbe Supervoimii d’Elastinen pour le Q18 !
En version live acoustique … c’est pas mal aussi !
https://www.youtube.com/watch?v=y_pXiInNB8w
Et c’est plus mon style de dessert pour le coup !
– La Finlande a au moins le mérite d’envoyer des chansons très différentes chaque année .
– Certaines éliminations ou résultats médiocres en finale étaient logiques selon moi mais trois ne le sont pas à mon goût :
1) L’élimination de Kuunkuiskaajat, une chanson qui me plaisait beaucoup et que j’avais classée en première moitié de tableau de la… Finale.
2) L’élimination de Norma John : on ne peut pas dire que d’ordinaire j’aime ce genre de chansons ! Et là, pourtant, j’avais été charmé par l’ensemble de la prestation où tout concordait et c’était bien réussi. Une élimination scandaleuse selon moi !
3) Enfin Saara Alto a obtenu une qualification méritée, mais vue la qualité de sa prestation vocale en Finale, cette 25e place est incompréhensible…
– Quant au meilleur résultat finlandais de la décennie, Softenguine, il n’est pas immérité car c’était percutant et joyeux à la fois.