Bruxelles

La Belgique termine une drôle de décennie où elle a fait les montagnes russes entre succès et échecs. Elle ne s’est qualifiée que 5 fois sur 10, mais jamais pour faire de la figuration.

Avant 2010… les demi-finales se sont avérées une étape compliquées. Jamais un représentant belge n’est parvenu à intégrer le top 10, et la situation semble désespérée. Et pourtant, en 2003, le pays était tout près de la victoire.

En 2010, la VRT, le diffuseur flamand qui s’y colle les années paires, choisit donc d’élever son jeu : finies les sélections douteuses, la chaîne choisit un artiste à contre-pied de l’événement. Le finaliste d’X-Factor Tom Eeckhout, alias Tom Dice, est choisi avec une chanson pop très actuelle mais comme il n’en existe pas vraiment dans le concours. Un pari gagnant car non seulement « Me and My guitar » passent en finale, mais en remportant la demi-finale, un comble pour le pays qui ne s’est jamais qualifié jusque là ! Tom est 6ème de la finale : c’est une décennie de succès qui semble démarrer sous le soleil de Belgique…

La RTBF, le diffuseur wallon qui s’y colle les années impaires, doit être à la hauteur de sa voisine… Elle imagine donc pour 2011 une sélection ambitieuse en lien avec la plateforme participative Akamusic. Pour participer à la finale, il fallait obtenir la bagatelle de 20 000 € de soutiens. On se demandait bien si l’argent coulerait à flot sur cette plateforme, mais finalement, 30 artistes y parviennent, obligeant la RTBF à procéder à une présélection radio. Se qualifient 14 finalistes, et c’est le groupe Witloof Bay, déjà gagnant de la demi-finale qui s’impose, devant Sarina Cohn pourtant qualifiée de justesse.

Witloof Bay rate de peu la qualification mais, on a un peu envie de dire… Tout ça pour ça ! La VRT revient donc à un cadre plus simple, avec une nouvelle artiste de talent choisie en interne, Iris. Elle laisse néanmoins au public le soin de départager deux ballades : « Would you » et « Safety net ». « Would you » l’emporte sans enthousiasme et la magie ne reprend pas. « Would you » est un flop auprès du public de Bakou : Iris est avant-dernière de sa demi-finale.

La RTBF choisit pourtant le même mode de sélection en 2013. Pour booster son programme « The Voice », elle choisit d’envoyer son premier gagnant à Malmö, Roberto Bellarosa. Trois chansons sont proposées au public et à un jury lors d’une sélection radio un dimanche matin… En plus, Roberto était malade ! « Love kills » est choisi aux dépens de « Be heroes » et « Reste toi ». Le classement final n’est pas connu.

Vu comme un candidat à la dernière place par tous les fans, Roberto va pourtant s’imposer en finale grâce au travail acharné de sa délégation. Il termine même 12ème ! La balle revenant à la VRT, elle décide de relancer son Eurosong avec un long processus de sélection : une série de castings type The Voice, puis trois demi-finales de 4 chansons, et une finale à 6. Le gagnant fut déterminé par un jury international et le public, sous le regard enflammé (et les longs discours) de Ruslana. Axel Hirsoux balaye la concurrence et l’emporte très largement devant le groupe « Bandits ».

Mais la ballade d’Axel Hirsoux est un nouveau flop pour la VRT qui reste en demi-finale. La RTBF revient donc aux manettes avec une sélection interne toujours en lien avec The Voice, le 2ème du dernier show, Loïc Nottet, avec une chanson de son cru épaulé par la juge de l’émission Beverly Jo Scott. C’est un immense succès avec une 4ème place à Vienne ! … ce qui n’empêche pas la VRT d’organiser un nouvel Eurosong en 2016 !

Seulement 5 artistes sont retenus : Astrid, Laura, Adil, Tom et Amaryllis. La sélection s’organise en trois shows : un show de présentation des artistes avec des covers Eurovision, remporté par Amarillys, un deuxième de présentation des chansons, remporté par Laura, et la finale. Elle est également remportée par Laura qui s’impose, avec sa chanson signée Selah Sue, au télévote comme au jury international, devant Tom Frantzis. La VRT retrouve enfin la finale avec Laura Tesoro, qui se hisse à la 10ème place.

Retour à la sélection interne avec la RTBF qui choisit le compositeur Pierre Dumoulin, du groupe Roscoe, pour écrire la chanson de l’Eurovision, confiée à une très jeune interprète vue à The Voice, Blanche. « City lights » offre une nouvelle 4ème place pour la Belgique ! Source d’inspiration pour la VRT qui propose en 2018 un produit du même acabit : elle appelle Alex Callier d’Hooverphonic qui compose pour la chanteuse Laura Groeseneken alias Sennek une chanson alternative, « A Matter of time ». Surfant sur le succès de « City lights », Sennek ne trouve pas son public et échoue en demi-finale. Cela n’empêche pourtant pas la RTBF de réutiliser la même ficelle en 2019, avec encore Pierre Dumoulin et un très jeune chanteur, Eliot. Mais là, c’est un échec. Eliot ne parvient pas à se qualifier.

La Belgique se classe 11ème de la décennie avec 975 points en finale !

Le top : la 4ème place de Loïc Nottet en 2015 avec 217 points (376 avec l’actuel système).

Le flop : la 17ème place en demi-finale d’Iris en 2012.