
Un favori à la peine, c’est la description précise du pays qui est passé d’incontournable de la finale à pays à la peine. Au final, on ne l’a vu que 6 fois en finale cette décennie…
Avant 2010… l’Arménie n’a intégré l’Eurovision qu’en 2006, mais a enchaîné les top 10 et même un top 5 en 2008. Avec sa diaspora et son efficacité au télévote, on attendait une édition imminente du concours à Erevan.
L’Arménie a multiplié les modes de sélection. En 2010, c’est une finale nationale qui est organisée. 9 interprètes s’affrontent : le jury choisit le duo Emmy et Mihran, mais ils ne terminent que 2ème derrière la favorite du public, Eva Rivas.
Eva termine 7ème. C’est à l’époque le 2ème meilleur score du pays. Tous les espoirs sont donc permis pour 2011 : il est décidé de sélectionner en interne la chanteuse Emmy, 2ème l’an passé. Quatre chansons lui sont proposées à départager par jury et télévote. Le souci, c’est que déjà en 2010, les fans avaient des doutes sur les capacités vocales d’Emmy. Et lors de la finale nationale, toutes les chansons étaient en playback. « Boom-Boom » fait l’unanimité, devant « Ayo ». Malheureusement, aux répétitions, Emmy ne fait plus illusion : c’est une catastrophe. Et la sanction tombe : l’Arménie n’est pas qualifiée.
L’organisation d’un concours dans l’Azerbaïdjan ennemi laissait planer le doute sur une participation de l’Arménie en 2012. Pourtant le pays confirme sa participation, avant de se retirer en février. Pour ce retrait de dernière minute, le pays doit payer ses frais de participation, ainsi qu’une lourde amende. Mais l’Arménie est au rendez-vous en 2013, avec le même mode de sélection qu’en 2011. Le chanteur du groupe rock Dorians, Gor Sujyan, est sélectionné, avec 4 chansons à départager. Le public choisit « No time », mais le jury a gain de cause et envoie « Lonely Planet » à Malmö.
Vu par les fans comme un « non-qualifier », « Lonely Planet » passe quand-même le cap des demi-finales et termine 18ème, ce qui est pour le pays une contre-performance. Le diffuseur AMPTV décide alors de ne plus laisser faire le hasard et choisit plusieurs années consécutives une chanson en interne. En 2014, c’est Aram MP3 qui relève le défi avec succès. Longtemps grand favori, il termine quand-même 4ème avec « Not alone ».
Moins de succès avec l’ode à la diaspora de Genealogy. Commémorant sans l’affirmer car c’est interdit les 100 ans du génocide arménien, AMPTV forme un supergroupe symbolisant la diaspora arménienne avec une chanteuse du pays (Inga, coreprésentante en 2009), et 5 artistes issus de France, d’Australie, du Japon, des Etats-Unis et d’Ethiopie. Initialement appelée « Don’t deny », la chanson doit être renommée « Face the shadow » pour éviter la polémique politique… La chanson ne termine que 16ème.
Dernier choix en interne pour 2016 : l’arméno-allemande Iveta Mukuchyan avec une chanson de Lilith et Levon Navasardyan intitulée « LoveWave ». Chanson conceptuelle adorée des fans, LoveWave termine 7ème.
Pour 2017, l’Arménie change de mode de sélection : elle lance sa finale nationale intitulée « Depi Evratesil ». La sélection se présente sous la forme d’un talent-show aux allures de The Voice, avec 6 coachs, d’anciens candidats arméniens à l’Eurovision. Après une dizaine de semaines de compétitions, Artsvik l’emporte devant Marta. Trois mois après sa victoire, Artsvik reçoit une chanson de la même équipe que celle de l’an passé. Mais « Fly with me » ne connait pas le même succès que « LoveWave » et termine seulement 18ème.
Le Depi Evratesil revient en 2018 mais sous une formule qui n’a rien à voir : c’est une sélection ordinaire avec 2 demi-finales de 10 chansons et une grande finale à 10. Sevak Khanagyan, déjà star dans son pays, écrase la compétition avec « Qami ». Nemra est 2ème. « Qami » est la première chanson entièrement à l’arménien interprétée à l’Eurovision. Mais cela ne porte pas chance au pays : l’Arménie échoue lourdement en demi-finale.
Retour à une sélection interne, dès lors, en 2019, mais c’est un lourd échec : Srbuk n’est que 16ème en demi-finale, une performance impensable il y a 10 ans…
L’Arménie est 22ème de la décennie, avec 718 points en finale.
Le top : la 4ème place d’Aram MP3 en 2014 :
Le flop : la 16ème place en demi-finale de Srbuk en 2019 :
Pas fan non plus en général, surtout de Genealogy et des Dorians. La première chanson était cacophonique et la seconde insipide et pleurnicharde.
Par contre Aram MP3 avait une belle carte à jouer . Ça sentait le podium…mais ses déclarations sur Conchita l’ont clairement desservi.
Artsvik et Iveta sont aussi deux divas que j’apprécie. Il semblerait que la dernière soit pressentie pour représenter son pays en 2020. Cela expliquerait les atermoiements arméniens autour de l’organisation (ou pas) d’un Depi Avratesil.
– Moi et l’Arménie, on n’est pas très » amis » au niveau des chansons proposées chaque années : je n’en ai jamais classé une seule dans mon TOP 5 et la grande majorité, je les plaçais dans la partie droite du tableau…
– Pour moi, aucune chanson arménienne de la décennie me permettrait de faire un TOP 3 : elles ont toujours le » petit ou gros truc » qui gâche l’ensemble de la prestation. C’est des rares pays où je ne trouve aucune chanson à mettre en avant : je n’ai jamais eu de coup de coeur….
– Et même si Aram MP3 reste le vainqueur de cette décennie, je détestais la chanson et le chanteur : c’est dire…
Pour Srbuk je trouve la 16e place cher payée. Elle a très bien assuré son titre en termes d’interprétation et de présence, par contre la sceno était vide et ce fut rédhibitoire. Mais je lui aurais quand même offert une finale.
D’autant plus que l’Arménie est un pays que j’apprécie plutôt bien au concours. Dans mes favoris, j’ai adoré LoveWave d’Iveta, je l´aurais mise dans mon top 5 et j’ai énormément aimé Fly with me en 2017 pour son originalité (un classement très sévère). Par contre, gros next pour 2011 (une catastrophe à tous niveaux) et 2013 (bof bof bof bof, quand tu penses qu’ils ont sorti Valentina Monetta et son Crisalide avec ça…). Je ne suis pas plus fan que ça du titre de 2015 même si le concept du groupe n’était pas mal, ni de celui de 2018 pourtant très bien porté par son interprète. En espérant le retour en force du pays dès l’année prochaine !
Je voulais Nemra en finale de l’Eurovision.
Chaque fois dorénavant que je verrais l’artiste arménien, j’aurai une pensée pour CHARLES AZNAVOUR. En
2009, il a tenu à rencontrer les artistes arméniens.