Dans une semaine pile, la Belgique choisira son ou sa représentant(e) à l’Eurovision 2025. À l’occasion, l’EAQ a rencontré les finalistes de la sélection nationale, l’Eurosong, pour une série d’interviews. On démarre aujourd’hui avec Stefanie Callebaut.

C’est en tant que chanteuse du groupe SX que Stefanie Callebaut s’est fait un nom sur la scène musicale flamande à partir de 2009. Trois albums ont permis au groupe de s’installer tant auprès de la critique que du public belge néerlandophone, qui auront couronné leur carrière de succès pendant treize ans. Si SX a acté sa séparation il y a trois ans, Stefanie, quant à elle, est désormais engagée dans un projet solo que l’Eurosong lui permettra de lancer véritablement. Et si la sélection nationale belge marquait le début de la gloire pour la chanteuse à la voix chaleureuse ?

Sa chanson pour l’Eurovision : Gloria

Auteurs et compositeurs : Stefanie Callebaut et Jeroen Swinnen

La chanson sera dévoilée ce soir dans le cadre du deuxième showcase de l’Eurosong. En voici un extrait.

EAQ – Comment vous présenteriez-vous auprès de nos lectrices et lecteurs ?

Stefanie Callebaut – Je suis Stefanie Callebaut, j’ai 37 ans, je vis à Courtrai et j’étais la chanteuse du groupe SX pendant treize ans. On a joué notre dernier concert en 2022. Je me lance à présent dans une carrière solo, dont ma première chanson est celle que je vous présenterai à l’Eurosong. C’est une nouvelle aventure pour moi !

Comment décririez-vous votre style musical ?

C’est une question difficile ! C’est de la musique aventureuse, avec beaucoup d’influences. Ce n’est pas la musique pop que l’on entend tous les jours à la radio, c’est certain.

Par quels artistes vous sentez-vous influencée ?

Il y en a beaucoup. J’ai étudié le jazz, mais mon groupe était plutôt indie-pop et électronique. J’ai grandi avec la musique et les chorales gospel, je pense donc qu’on en retrouve les influences dans ma voix, parce que mon cœur est là. Il y a également la musique classique… De mes racines jazz et gospel à la musique électronique, je me sens partout chez moi. Je pense que ces influences se retrouvent dans ma musique.

Pourquoi souhaitez-vous participer à l’Eurovision aujourd’hui ?

C’est une coïncidence. Par le passé, on m’a plusieurs fois demandé d’y participer pour la Belgique et je ne l’avais pas fait parce que je n’étais pas prête. Mais aujourd’hui, je le suis. Je suis prête, parce que j’ai beaucoup d’expérience. Pour participer à l’Eurovision, il faut être prêt, car c’est un événement très important.

Il vous est familier ?

Oui. Chaque année, depuis que je suis jeune, l’Eurovision est un moment de fête, présent sur les écrans de toutes les maisons. En Belgique, c’est un véritable événement.

Comment s’est déroulé le processus de sélection ?

J’ai envoyé ma candidature à la VRT. Je travaillais déjà sur mon projet solo au printemps 2024 et on m’a souvent demandé si je souhaitais faire une chanson. J’ai dit « peut-être », mais que j’allais d’abord écrire pour moi et que, si je sentais qu’il y avait une chanson avec laquelle je souhaiterais aller à Bâle, je la partagerai. En fin de compte, il y avait un titre dont j’étais sûre qu’il pourrait faire la différence. Je l’ai envoyé à la VRT et me voilà à présent ici. C’est une sacrée coïncidence. Je n’écrivais pas spécialement pour l’Eurovision, j’écrivais la musique que je voulais vraiment faire. Ils l’ont aimée et je suis maintenant en finale.

Votre chanson s’intitule Gloria. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Gloria est une expérience, un voyage unique. C’est une chanson de connexion avec nous-mêmes et avec tout le monde, dans laquelle je me considère comme un pont entre la musique et les cœurs des gens. C’est une chanson de gratitude pour l’amour et la lumière. Pour moi, être dans la lumière pour nous-même et pour les autres est la chose la plus importante. J’ai également travaillé avec une chorale parisienne pour ce titre. J’ai vécu à Paris pendant un an en 2013, j’y ai gardé beaucoup d’amis et j’ai pu travailler avec le chœur Sankofa Units (qui a travaillé avec Slimane sur What About Peace), sous la supervision de Joby Smith. Ce n’est pas une chanson pop classique que je vous propose, mais vous y retrouverez beaucoup de gospel et des sonorités rock. J’ai aussi travaillé avec un grand orchestre à Budapest et j’ai utilisé des éléments très classiques de l’Eurovision. J’ai trouvé cela important, car il y a quelques années, l’orchestre jouait en direct et cette musicalité-là me manque parfois. Lorsque vous découvrirez Gloria, je vous invite à l’écouter le cœur ouvert. C’est une chanson très chaleureuse, avec une bonne intention.

Vous êtes une artiste expérimentée. Vous avez fait beaucoup de grandes scènes aux côtés de SX. L’Eurovision suscite beaucoup d’attente et d’excitation. Ressentez-vous une pression particulière pour l’Eurosong ?

La pression est différente parce qu’il s’agit d’un concours. En tant qu’artiste, vous apportez vos créations, mais vous ne le faites que pour vous-même. À présent, je prends part à une compétition. Pour ma part, je ne ressens aucune pression, car je me contente d’être moi-même. Il n’y a donc rien à perdre. De plus, je pense que ma chanson est très différente de celles des autres finalistes. C’est ensuite une question de goût : les gens l’aimeront ou ne l’aimeront pas, mais cela ne signifie pas que c’est une bonne ou une mauvaise chanson. Je pense que c’est une bonne chanson pour l’Eurovision.

Vous chantez également en flamand occidental. Votre chanson pour l’Eurosong est en anglais. Pourquoi avoir fait ce choix linguistique ?

J’ai chanté en anglais pendant toute ma carrière. Il y a quelques années, j’ai fait une expérience en flamand occidental parce que je suis une chanteuse très intello et que c’est vraiment intéressant de chanter dans différentes langues. Parce que la couleur et la capacité de votre voix changent en fonction de la langue. Mais ma langue a toujours été l’anglais, il était donc naturel pour moi de chanter en anglais, car c’est la langue dans laquelle je me sens chez moi et que je suis le plus à l’aise dans ma musique. Mon projet solo est d’ailleurs entièrement en anglais.

Si la Belgique vous choisit pour porter ses couleurs à Bâle, qu’attendez-vous de l’Eurovision ?

Je sais que les médias sont très actifs autour de l’Eurovision et que la dimension politique est forte. Mais pour moi, c’est avant tout la réalité, la vérité et la connexion. C’est un endroit magnifique dans lequel on peut se retrouver avec d’autres musiciens, se connecter avec le monde et faire unité. J’aime cette intention que porte le concours et ce serait une expérience incroyable et un honneur de faire partie de cette connexion. C’est très important pour moi et c’est le sujet de ma chanson. Tous les musiciens et les artistes qui ont participé à l’Eurovision vous diront d’ailleurs que c’était une expérience unique. C’est une ambiance et une atmosphère uniques. En tant qu’artiste, mon cœur est déjà relié à l’intention du concours, ce serait donc formidable de le vivre en réalité.

Quels sont vos projets musicaux après l’Eurosong ?

Gloria est la première chanson de mon projet solo, dont je vais continuer de poser les bases.


Un grand merci à Stefanie Callebaut de nous avoir accordé cette interview et à Robin DeVeen (responsable presse de VRT1) pour son organisation. Rendez-vous très vite pour une nouvelle interview d’un(e) artiste de l’Eurosong 2025 !