Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 1964 avec Nora Nova (ALLEMAGNE) qui termina 13e et dernière ex-aequo avec trois autres pays (Portugal, Suisse et Yougoslavie).

Il y a des dernières places avec zéro point que j’ai du mal à admettre et celle-ci en fait partie.

Certes, le début est peu engageant : on dirait la voix d’une petite fille qui tente de lancer sa chanson. Mais une fois ce petit passage terminé, on entre dans une autre dimension : ce n’est pas une chanson brésilienne, mais on s’y croirait presque. C’est un véritable hymne à la joie que l’Allemagne nous propose à travers cette musique qui n’évoque pas du tout au premier abord ce pays. Mais la chanteuse nous fait partager avec entrain et conviction une mélodie imparable et virevoltante accompagnée d’une prestation vocale désormais en adéquation avec l’âge réel de son interprète. C’est pourquoi cette dernière place avec un « zéro pointé » est imméritée à mon sens.

La morale de ce mauvais classement est difficile à cerner, mais peut-être que pour un pays, chanter dans un registre qui n’est pas à priori le sien, lui a porté préjudice.

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.

Commençons avec l’avis très positif de Juliette :

« Ah. 1964⋯ Entre la merveilleuse Gigliola et « Le chant de MAAAAAAAAAAALLORYYYYYYYN », il y avait de quoi en oublier la très chouette chanson allemande. Une chanson qui ne manque pas de panache. Après un début doux qui a tous les airs d’une complainte de princesse romantique, nous voilà emportés dans un tourbillon punchy et entraînant, qui fait sautiller la langue allemande! Un moment frais et mémorable qui m’amuse beaucoup. »

Poursuivons avec l’avis introspectif de Maxence :

« Un retour dans l’ère des ballades romantiques. Mais cette chanson se démarque tout de suite par son caractère amer quant à l’amour et l’instrumental rapide, presque enragé qui accompagne un refrain marquant par ces deux paroles « On s’habitue si vite aux belles choses ! Quand c’est fini la déception est grande ». Un joli pari de la part de l’Allemagne dans ces débuts de l’Eurovision. Je suis moi-même amer… de ne pas apprécier cette chanson à juste titre. L’allemand a tendance a être joli en chanson, il me semble agressif dans l’interprétation de Nora Nova, si bien qu’elle ne fait que descendre descendre descendre dans mon top. Finalement, ne suis-je pas trop habitué au belles choses moi aussi au point de passer à côté de cette chanson ? »

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous demain pour un nouveau titre à la une, une chanson de la sélection suédoise de 2015 arrivée deuxième juste derrière le futur vainqueur du concours, Måns Zelmerlöw.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)