Les années 80 sont les années qui ont vu la naissance de votre servitrice. Et tout comme les années 2000, elles sont-en terme d’Eurovision-celles qu’elle aime le moins (et j’arrête ici de parler de moi à la troisième personne car je ne suis pas Alain Delon ou alors de loin).
Et pourtant c’est d’une chanson de cette décennie que je vais vous parler aujourd’hui.
I treni di Tozeur de Alice et Franco Battiato est tout simplement la chanson que je préfère de notre concours musical préféré entre 1980-1989. Mais pour les deux du fond qui n’ont pas écouté, Alice et Franco Battiato, kicédonc ?
Alice (de son vrai nom Carla Bissi) a une carrière phénoménale en Italie qui s’étale sur 5 décennies et à vendu des millions de disques. Elle remporte le Festival de San Remo en 1981. L’année précédente, elle fait une rencontre déterminante pour sa carrière, celle de…
Franco Battiato. Que dire de lui hormis qu’il était un touche à tout de talent (auteur-compositeur, réalisateur, peintre, écrivain) et que sa carrière s’étend sur plus de cinquante ans. Il nous a, hélas, quitté l’année dernière.
Mais revenons à la chanson. Pourquoi ai-je donc choisi I treni di Tozeur ?
Ce que j’aime dans cette contribution italienne c’est qu’elle est profondément différente de ce qu’on a entendu lors de l’édition 1984 (et je dirai même plus des éditions précédentes et à venir). ATTENTION expérience à ne pas tenter chez vous (sauf si vous êtes un professionnel) : essayer de passer du Luxembourg à l’Italie. Saignement de nez garanti. Je vous aurai prévenu ! D’ailleurs nous reviendrons très prochainement sur 100% d’amour. Il y aura des choses à dire sur cette… Heu, chanson! Trêve de plaisanterie, ce titre fleure bon les années 80 avec sa nappe de synthé, la voix d’Alice et l’apport des trois choristes chantant un extrait de la Flute enchantée de Mozart me met toujours le frisson. On en oubliera le look d’expert-comptable de la COGIP de Franco et le fait que le début de la prestation sur la scène du Grand Théâtre du Luxembourg a l’air de savonner un peu. Cette chanson a une âme et j’avais envie de vous la faire partager.
C’est avec plaisir que je laisse la parole à deux de mes collègues rédacteurs !
Et on commence avec Zipo qui ne semble pas porter la chanson dans son cœur (pour cela il sera châtié en place publique) :
Voilà une chanson qui m’insupporte au plus haut point et dont je cherche encore à comprendre cette 5e place obtenue tout en précisant que cette année 1984 était à mes yeux certainement la plus faible de cette décennie : donc cette 5e place n’est pas si surprenante que cela mais selon moi, l’Italie ne la méritait pas plus qu’un autre. Pour commencer, le chanteur semble par moment absent vocalement : il murmure ou il rêve… De toute façon, la chanson est tenue de bout en bout par l’interprète féminine qui elle a une voix merveilleuse ! Mais voilà : la chanson est assez indigente et insipide. Je m’ennuie tout le long : elle me fait plutôt penser à un ronronnement d’un chat triste, et ce n’est pas les trois choristes qui interviennent en toute fin de chanson avec leur « prestation lyrique » qui change la donne. Et pourtant, je sais qu’elle est souvent appréciée au point de regretter qu’elle n’ait pas gagner ce concours 1984…
Quant à Marie, elle est plus mitigée. Pour cela elle recevra un jeu des 7 familles, l’encyclopédie Universalis en 86 volumes et un paquet de gâteaux (qui j’espère ne finira pas à la poubelle).
Ah l’Italie! Que de belles chansons au concours! Cependant, même si je pense que I treni di Tozeur est une bonne chanson avec des paroles significatives, elle ne fait pas partie des mes chansons italiennes préférées au concours. J’apprécie le refrain surtout mais ce n’est pas une chanson que je réécoute. Je n’ai pas de points négatifs, les deux artistes chantent très bien, c’est une bonne proposition, mais elle ne m’atteint pas émotionnellement. Néanmoins, je tiens à dire que sa cinquième place est amplement méritée
Et vous chères lectrices et lecteurs que pensez-vous de la contribution transalpine édition 1984 ?
Crédit image : Maraaya Création EAQ Vidéo : Youtube
Chère Lolotte
Chanson qui peut paraître bancale, et Alice chante bien mieux que le regretté Franco BATTIATO. Mes préférés cette année-là étaient francophones : Jacques ZEGERS et Annick THOUMAZEAU. Curieusement, Vladimir COSMA qui a composé la musique n’en a jamais parlé.
A cette mélodie, je préfère https://youtu.be/UIlEGXHKOQw
Merci Lolotte,
Cette chanson est pour moi un chef d’œuvre absolu. Haaaa 1984, j’avais 18 ans, ma vie d’adulte commençait. Ce soir d’Eurovision je tombais amoureux de la langue italienne, de la Divine Alice, du maestro Franco Battiato et de cette merveilleuse chanson qu’est : I Treni Di Tozeur. Pas un jour ne passe sans l’écouter, ou la fredonner. La mélodie, les voix des deux interprètes, les envolées de violon, le trio de divas, tout n’est qu’enchantement… Cette chanson ne me quitte jamais, et fait désormais partie de mon adn .
Cher Bernie,
Très heureuse de partager ce petit moment d’Eurovision. J’apprécie l’Italie au concours et I Treni di Tozeur fait partie des meilleurs chansons envoyées par nos voisins transalpins.
Bon bon bon… Je ne veux pas me faire piétiner par Lolotte mais, franchement ?
Certes la chanson est « différente » mais ce qualificatif ne sert qu’à camoufler un ratage. Différente ? Je pense tout de suite à l’expression favorite employée aujourd’hui dans les concours de cuisine quand on te présente une « réinterprétation » d’une recette classique. Quand on veut manger une bonne platée de pasta alla genovesa, on ne veut pas d’espuma, d’écume ou de crumble.
Ben là c’est pareil.
Y’a une mélodie, y’a un orchestre, y’a deux chanteurs, y’a des choristes et à la fin y’a un soufflé dégonflé.
Donc vous avez compris, je n’aime pas.
En novembre 2002, le fan-club avait organisé un meeting avec pour thème les années 80. 3 chansons de 1984 ont été choisies: l’ Italie qui avait gagné, l’ Espagne ayant terminé dernière et la Belgique. Pourtant, l’ Espagne a été mieux classée en 1984 que l’ Italie (3ème contre 5ème à égalité avec la Belgique).
En novembre 2006, la fan-club avait organisé un meeting avec pour thème un fan-quiz dont j’ ai terminé 2ème. Notre invitée était la représentante française de 1984. Je lui ai servi de chauffeur car un autre fan devait la chercher à la gare de Lyon, je l’ ai accompagné.
« I treni di Tozeur » est un des grands moments de l Eurovision, surtout dans cette décennie 80 plutôt pauvre.
C’est une véritable invitation au voyage dans le temps et l espace, poétique et subtile.
Prenons la mélodie : en fermant les yeux on entend le train qui s avance, stoppe en gare puis repart et s eloigne, après le coup de sifflet lancé par le chœur. Les voix d ‘Alice et Franco s articulent parfaitement, comme tournent les boggies de la locomotive. Contrairement à la tradition, c est la voix féminine qui navigue dans le registre grave, laissant à son partenaire la part murmurée et plus aiguë.
Bref, c’est la proposition parfaite qui figure dans plusieurs de mes playlists : « Eurovision », Chansons italiennes, Duos…
Et quand, en 2006, j ai pris la train de Tozeur, j ai chanté (dans ma tête, je suis conscient de mes limites) la chanson tout le long du trajet !