Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou coup de griffe. Aujourd’hui, c’est Rémi qui nous ramène du côté de l’Islande en 2016, avec un titre qui a longtemps fait partie des favoris des eurofans avant de voir son chemin s’arrêter à la surprise générale dès les demi-finales. Voici Hear Them Calling par Greta Salome;
Can you hear them ?
I hear them calling me.
Oooooooh…
Can you hear them ?
I hear them calling me.
Oooooooh…
Ó, ég heyri,
Ég heyri raddirnar
Ooooh
Ó, ég heyri,
Ég heyri raddirnar
Ooooh..
Que j’aime autant ce titre n’est nullement un hasard. Dès la première écoute, la parenté avec une certaine Loreen fut évidente. Pas tant pour le titre en lui-même, mais plutôt pour la forme de mysticisme qu’il dégage, en grande partie mise en lumière par cette prestation sombre et graphique portée à merveille par la talentueuse Greta Salome. Mysticisme ici cousin d’un autre mys-, celui de mystère, car c’est ce que persiste à dégager pour moi ce titre cinq ans après. Hear Them Calling a le don de faire voyager mon esprit, de l’embarquer dans des territoires reclus et inconnus, peut-être même imaginaires, mais a minima teintés de la si singulière atmosphère de cette « Terre de glace » nommée Islande. Je pense ici aussi à Rändajad, certes doté d’un intérêt musical autre, mais également marqué par le sceau du nomadisme, ici développé dans des sonorités beaucoup plus mainstream. Car tout en me faisant partir aussi loin que ce que je suis en train d’écrire, Hear Them Calling reste un titre pop extrêmement efficace, entêtant et doté d’une énergie atypique, parfaitement transposée dans une scénographie remarquable. Autant dire que l’élimination en demi-finale me reste encore bien en travers de la gorge…
Comme toute chanson présentée au Songvakneppin, Hear Them Calling a été tout d’abord présentée dans sa version islandaise, pour être ensuite traduite en anglais, comme c’est quasi systématiquement le cas lors du passage en finale islandaise. Une version dont ressort davantage une certaine authenticité et la singularité précédemment évoquée, quand la version anglaise (et également rebootée pour le concours) prend davantage le parti de la pop et s’oriente vers quelque chose de plus formaté pour l’international. À croire que Raddirnar ait abandonné une partie de son âme et de son mystère dans Hear Them Calling… Ce qui ne m’empêche pas pour autant vouer une adoration toujours aussi réelle pour ce titre.
Découvrons maintenant l’avis de deux autres rédacteurs ; c’est Maxence qui va commencer : « Derrière ce titre déjà mystérieux, tout droit venu de la terre de glace et de feu, se cache une proposition énergique, redoutablement efficace. Dès la première seconde, je suis directement plongé dans cet univers mythique et par la même envoutant entre jeux d’ombre et de lumière. La mise en scène ? Géniale. La chanson ? Percutante. Greta? Terriblement convaincante. L’élimination en demi-finale ? What? Mais comment est-ce possible? Ce n’est pas justifié ».
Kris va t-il aller dans le sens des avis précédents ?
« Je ne déteste pas. Je n’adore pas non plus. Cette chanson se laisse écouter mais me laisse de marbre. « Hear Them Calling » n’est pas un mauvais titre en soi. À titre personnel, il tire des ficelles déjà utilisées maintes fois au concours. Autant sur le plan scénographique (hello, Loreen !) que musical : c’est-à-dire une chanson pop-folk de bonne facture, mais déjà entendue. Rien d’inattendu, rien de très original, selon moi. »
Et vous qu’en pensez vous ? Greta Salomé méritait elle un coup de chapeau ou un coup de coude ? Exprimez vous dans la section « commentaires ».
A demain pour une nouvelle chanson.
Je ne déteste pas mais je ne suis pas fan. D’abord parce que ça manque d’originalité (mais hélas c’est assez courant cette certitude que ce qui a marché une fois, cartonnera une deuxième fois…) et ensuite parce que ce manque d’originalité s’appuie de façon trop évidente sur Loreen qui ne m’apparait pas comme devant être iconique.
Sinon c’est sympathique, c’est bien produit et tout comme Rem je préfère la version originale, la langue islandaise apportant un plus à l’imaginaire.
Eliminée en demi-finale l’Islande aurait cependant avantageusement pu remplacer en finale Frans (Suède – If I were sorry), La Pologne (Michał Szpak – Color of your life), Chypre (Minus One – Alter Ego), la Lituanie (Donny Montell – I’ve been waiting for this night), la Lettonie (Justs – Heartbeat), Malte (Ira Losco – Walk on water) ou de façon plus évidente encore la Georgie ( Nika Kocharov – Midnight gold)…
Je n’ai pas compris non plus cette élimination en demi finale.
D’accord, elle surfe clairement sur la vague « Euphoria », mais loin d’en proposer une resucée bas de gamme, Greta Salomé s’insère dans un style avec le talent qui est déjà le sien par ailleurs et concocte une chanson plus que bonne qui n’aurait pas déparé la finale.
– Moi aussi je fais partie de ceux (nombreux ? ) qui ne comprend absolument pas cette élimination sèche en demi-finale. J’aurais bien voulu entendre les arguments des jurys et du public qui ont voté défavorablement pour cette chanson ? On peut aimer ou pas le style de la chanson, mais je ne vois pas quels reproches on pouvait faire qualitativement. Une énigme que je n’ai pas résolue…