Cette soirée du 18 mai m’aura permis de franchir une nouvelle étape dans ma vie d’Eurofan. Imaginez-moi aux alentours d’une heure du matin :

L’annonce de la victoire des Pays-Bas me plongea dans un état difficilement descriptible, mais nettement audible :

La conséquence de ce cri ne se fit pas attendre :

Ce fut donc la toute première fois en vingt-et-un ans d’Eurovision que je fis l’objet de récriminations, dûment notifiées par email dans la foulée, de la part de mes chers voisins.

Une étape, vous disais-je, très représentative de la ferveur qui m’a habité durant cette merveilleuse soirée, l’une des plus réussies de ma vie (n’ayons pas peur des mots). Mais reprenons depuis le début !

Nous étions à nouveau réunis, tous les six, cette fois à Laeken, commune du nord de Bruxelles, là où nos souverains naissent, vivent, meurent et se font enterrer, scandant ainsi l’histoire de la Belgique. Le repas fut joyeux et animé, dans la perspective impatiente de cette finale, acmé de notre parcours eurovisionesque amical. Soudain, 21h s’annonçait !
Nous retournâmes dans nos canapés, toujours devant la VRT, guidés par Peter Van De Veire, au sommet de son art. Prenez note de la méthode PVDV ! Durant les explications nécessaires : une traduction, un commentaire personnel. Durant les cartes postales : une information, une plaisanterie vacharde, un pronostic. Durant les transitions : une traduction, une annonce. Durant le vote : un bref commentaire après chaque attribution de points. Le reste du temps : silence absolu. Un commentateur en or : drôle, pertinent, concis, acerbe (mais juste), passionné et connaisseur. Mon conseil pour l’année prochaine : mettez-vous au néerlandais. Si vous avez de bonnes notions d’allemand, cela vous sera aisé. Et comme l’Eurovision prend la route des Pays-Bas, c’est l’occasion rêvée…
Te Deum et c’est reparti ! Le salon est galvanisé. Une année d’attente enfin récompensée…
Le numéro d’ouverture captive l’attention du salon. Silence religieux. Jon Ola prêt pour l’Oscar. Réalisation spectaculaire, très réussie. Intense émotion : la première voix que l’on entend est Ofra Haza chantant Im Nin Alu. Si seulement elle avait été là, ce soir… Défilé des Nations. Sergey dans son costume blanc est à croquer. Serhat, dans son satin orange, est égal à son personnage. Arrivée de Dana International. Dire que sa victoire remonte à vingt-et-un ans… Dire qu’il y a vingt ans tout juste, nous étions à Jérusalem. Je m’en rappelle comme si c’était hier… Tamta fait rire dans sa tulle rose bonbon. Kobi a droit à la plus belle ovation, une tradition. Nouvelle émotion : apparition d’Ilanit. Monument du Concours, légende vivante. Bilal, très l’aise. Mahmood, un peu raide. Gros plan sur des Eurofans français. Mince, je les reconnais de Facebook ! Nadav Guedj en final. Introduction déjà mémorable !

Entrée en scène des présentateurs. La robe de Lucy fait sourire. Erez, toujours aussi peu enthousiasmant. Bar reste la meilleure. Son naturel et son aisance impressionnent. Assi, égal à lui-même. Explications données via une compilation vidéo. Idée géniale ! Et nous voilà déjà à la première chanson !
MALTE
Première vacherie de Peter à l’attention de Madonna. Salon, emballé par Michela. Moi, tout fou. Réellement ma chanson maltaise préférée en vingt-et-un ans. Attends presque avec enthousiasme le retour du X Factor Malta, avec ses Lucienne et ses Marcel. Salon se trémousse en rythme. Michela, parfaite. Mise en scène, réussie. Excellent numéro d’ouverture. Met aussitôt dans l’ambiance et la bonne humeur de l’Eurovision. Je croise les doigts pour que Michela obtienne un bon résultat. Côté salon, elle obtient des notes positives.
ALBANIE
Au tour de notre Eurodiva albanaise préférée ! Peter plaisante la blancheur de sa dentition. Jonida, investie dans ses trois minutes. Géniale dans son genre. Moi, envie de dinde farcie, de pommes dauphines et de sauce aux airelles. Vivement Noël ! Brève apparition à l’écran d’Arthemisa Mithi. Les vrais Eurofans savent… Jonida survole vocalement ses trois minutes. Tellement albano-albanais. Salon plus fasciné par le personnage que par la chanson. Déclenchement du ventilateur et du lance-flamme. Jonida surjoue avec bonheur. Salon lui attribue de belles notes.
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Albert fait chavirer les cœurs. Salon apprécie beaucoup sa prestation et sa chanson. Visuel parfait. Réminiscences des années 80 font résonner une corde dans tout le salon. Notre décennie de naissance. Vraiment, la République Tchèque est en pleine reconquista eurovisionesque. Vous m’auriez dit cela, il y a trois ans encore… Se conclut dans les applaudissements du salon. Peter lui-même est impressionné. Belles notes générales.
ALLEMAGNE
Laulotta et Carlita ! Salon ne comprend décidément comment elles ont pu remporter la finale allemande. Moi non plus. Chanson pas mauvaise en soi. Plutôt insignifiante. Mise en scène au prorata. Pas risible, mais sans intérêt. Laulotta et Carlita, pas mauvaises chanteuses per se. Mais crispantes. Leur interprétation agace l’oreille et tend les nerfs. Elles surjouent, poussent leurs voix dans les aigus, l’on dirait des chats à qui l’on tire la queue. Elles, très heureuses. Salon, sceptique. Se demande si elles seront toujours sœurs, demain matin. Attribue des notes médiocres.
RUSSIE
Peter définitif sur les chances de Sergey : ce sera pour la prochaine fois. Moi, convaincu qu’on le reverra dans trois ans. Salon souligne le grand talent de Sergey. Oui, il chante très bien. Mais sa chanson est d’une banalité… Et quel jeu d’acteur… Salon, nostalgique de 2016. Aurait préféré revoir Sergey dans le même genre musical, embellie de l’escalade d’un accessoire quelconque. Sergey file sous la douche. Réussite vocale. Déception visuelle. Salon convaincu qu’il sera éclipsé au terme de la soirée. Sergey s’énerve et conclut brillamment ses trois minutes. Peter, impressionné. Salon, moins. Sergey reçoit des notes moyennes.
Apparition de Jean-Paul Gaultier. Sympathique.
DANEMARK
Premiers cris d’exaspération. Leonora, clairement l’erreur de casting pour salon. Aurait dû rester en demi-finale. Moi, lassé par Leonora et sa chanson. Trop souvent vue, entendue, commentée. Me gonfle à présent. Salon plaisante la mise en scène. Espère vaguement que quelqu’un manquera un barreau d’échelle. Ne comprend pas le concept de la chaise, ni des choristes. Me demande qui a voté pour ça. Des enfants et leurs grands-parents ? Prie le ciel pour la DR mette enfin la main sur des chansons intéressantes. Salon baille et attribue des notes médiocres.
SAINT-MARIN
Premier schisme de la soirée. Salon :

Moi :

Qualification qui me reste en travers de la gorge. Ne lui pardonnerais jamais. Salon plus enclin à rire. Tellement mauvais et kitsch, que génial. Adore Serhat, le personnage. Moi, j’enrage. Eux, rient. Moi, croise les doigts pour que Saint-Marin se prenne une claque durant le vote. Eux, me charrient et menacent de voter pour Serhat. Je bous sur ma chaise, tandis que Serhat massacre consciencieusement sa chanson. Salon me prédit qu’en Enfer, je serais obligé d’écouter l’intégrale Serhat pour l’éternité. Ça va être long… Salon fait la promesse solennelle de ne jamais oublier Serhat. Moi, cynique et désabusé : reviendra dans deux ans, avec pire morceau encore…
MACÉDOINE DU NORD
Retournement de situation ! Moi :

Salon :

Tamara ennuie profondément salon. Moi, j’adore. Étrange et inexplicable. Peter souligne l’homonymie de Tamara avec une marque de confiture de l’Aldi. Prestation excellente. Salon, très critique sur la robe. Encore plus sur la chanson. Moi, aux anges. Meilleure proposition macédonienne de tous les temps à mes yeux. Public dans la salle hurle au point d’arracher un sourire à Tamara. J’attribue une très belle note. Salon soupire et sanctionne. Opinions irréconciliables.
Passage dans la green room. Aaah ! Destiny ! Qu’elle a grandi et qu’elle est devenu belle ! Vivement qu’elle représente Malte à son tour. Laulotta et Carlita… Soupirs…
SUÈDE
Peter compare John à Michael Jackson, avant de se permettre une plaisanterie très limite. Je cite : « Heureusement, il ne sera pas accompagné sur scène par des enfants, mais par quatre dames sympathiques. »

Salon, extatique. John, l’un de ses préférés de la soirée. Lui trouve toutes les qualités possibles et imaginables. De fait, John déborde de charisme et de talent. Du cristal dont on fait les vainqueurs suédois. Salon se balance en rythme, emporté par esprit de TLFL. Envie de crier à John qu’il n’est point trop tard. Moi, plus dans la réserve. Très bien, très efficace, très suédois. Manque toutefois à mes yeux d’un petit grain d’originalité pour monter sur la première marche. Arrivée des quatre dames sympathiques, mon moment préféré. Salon en communion avec John et ses choristes. Trois minutes d’Eurovision parfaites. Suède obtient d’excellentes notes. Salon convaincu qu’il pourrait l’emporter. Déjà le doigt sur le téléphone pour envoyer leur vote.
SLOVÉNIE
Du paradis au purgatoire. Salon accueille Zala et Gasper par des hauts cris de protestation et quelques malédictions. Peter se moque de la lenteur de Sebi, susceptible selon lui de faire s’endormir les téléspectateurs. Incompréhension totale et générale du salon. Que font-ils là ? Pourquoi diable nous persécuter ainsi ? Assurément le four de la soirée. Salon boude et balance les critiques en rafales. Mal habillés, aucune présence scénique, pas de mise en scène, chanson à périr d’ennui… Soudain, c’est l’Eurodrame : quelqu’un se lève pour aller aux toilettes, condamnation irrémédiable. Slovénie récolte des plus mauvaises notes jusqu’ici.
CHYPRE
Montagnes russes. De retour au sommet avec Tamta. Salon très enthousiaste. Peter ironise sur ses cuissardes et son oubli apparent de pantalon. Salon trouve Tamta beaucoup mieux qu’en demi-finale. Coiffure plus naturelle, chanteuse plus souriante. Moi, remarque que pilier fonctionne à nouveau. Prestation convaincante de morceau irrésistible. Salon se balance en rythme. Regret personnel : pas assez d’effets visuels sur « replay » le mot. Salon aime, moi aussi. Ne refera pas une deuxième place, mais devrait monter dans le classement final. Tout le monde attribue des notes élogieuses. Peter ne peut s’empêcher de plaisanter le body de Tamta, certainement le costume de scène qui l’aura le plus marqué cette année. Hélas point pour les meilleures raisons…
PAYS-BAS
Peter rappelle les liens entre Duncan et Ilse De Lange et surtout, l’origine belge de la lampe. Salon plonge dans silence liturgique. Magie opère. Moi, très ému. Prestation parfaite de Duncan. Remarque contraste saisissant entre Toy et Arcade. De quoi démonter tous les clichés et préjugés sur l’Eurovision. Duncan, habité et exceptionnel. Salon unanime : excellente chanson, excellente interprétation, voix magnifique, visuel sobre et parfait. Sérieux candidat à la victoire. Se conclut par des applaudissements prolongés et nourris. Salon sous le charme. Attribue des notes élevées.
GRÈCE
Peter confesse n’avoir aucune idée de la signification profonde de la mise en scène grecque. Moi, trouve cela beau. Salon d’accord : élégant, artistique. Tableau vivant. Salon approuve du bonnet. Katerine habitée et intense. Prestation réussie. Très arty, mais salon apprécie. Aucun reproche à formuler, aucun rire, aucun grincement de dents. Attribue de belles notes.
ISRAËL
Public dans la salle très enthousiaste. Peter, obligé de rappeler le pourquoi du comment de la présence d’Israël. Premières notes et salon déjà accablé d’ennui. Moi, dois reconnaître que Kobi chante très bien, mais se comporte à l’écran comme le chanteur d’opéra qu’il est. Très théâtral, pathos débordant de partout. Salon s’ennuie. Nouvel Eurodrame : quelqu’un d’autre se lève pour aller à son tour aux toilettes. Mise en scène très eurovisionesque. Parie avec salon que l’un des cinq choristes représentera Israël dans futur proche. Discussion dérive sur la malédiction des pays-hôtes. Petit rire : moment de gloire pour les Eurofans filmés entre les jambes de Kobi. Pleurs finaux. Moi, partagé : n’en ferait-il pas un peu trop ? Salon, assuré : il en fait trop ! Attribue des notes très médiocres. Moi, dépité. Quatre mois de sélection pour en arriver là….
NORVÈGE
Après une pensée émue pour le coiffeur de Fred, Peter décrit SITS comme un morceau de l’Eurovision d’il y a vingt ans. Salon, pas d’accord. Aime beaucoup morceau. Belle interprétation du trio. Moi, danse sur ma chaise. À la limite du plaisir coupable, quand même. Salon attentif, passe trois belles minutes. Mise en scène simple, mais efficace. Moi, pas tout à fait convaincu que cela rencontrera son public. Salon attribue de belles notes. Spectateurs dans la salle, en feu. Fasciné par Tom, qui réalise là le rêve de sa vie. Heureux pour lui. Salon et Peter, surpris de l’enthousiasme délirant des spectateurs.
ROYAUME-UNI
L’ambiance retombe d’un cran. Début passable. Salon à moitié attentif. Décroche au refrain. Trouve que Michael surjoue et que chanson, insignifiante. Moi, j’attends que cela passe. Salon regrette l’absence de choristes visibles. Justement, ils débarquent. Sursaut d’attention. Moi, soudain hystérique. Liiindaaa ! Salon dans l’incompréhension. Leur raconte le parcours de Linda Pritchard. Tue le temps en attendant dénouement prévisible. Mise en scène poussive. Salon concède une belle interprétation vocale. Moi, les yeux au ciel. Quelle pitié que la BBC… Salon ne condamne néanmoins pas et attribue des notes moyennes. Moi, sanctionne. L’année prochaine, n’ont qu’à repêcher un refusé de Sanremo. Sera certainement plus intéressant.
Passage dans la green room pour interviews des artistes de retour. Vexant pour Nevena, non ? Bref. Salon partagé entre joie de revoir Serhat et dépit de revoir Tamara. Moi, exactement l’inverse. Heureusement, Sergey met tout le monde d’accord. Belle idée, au fond. Devrait être reconduit chaque année.
ISLANDE
Peter prévient les téléspectateurs : satire à prendre avec second degré. Salon se divise en deux. À droite :

À gauche :

Divergences irréconciliables. Effet islandais prévu de longue date : polarise fort le public. Certains adorent, d’autres détestent. Semble être à part égale. Ne sera donc pas le triomphe attendu. Moi, surpris, car côté gauche n’aime même pas la chanson. À droite, l’on trouve la prestation réussie. Suis plutôt d’accord. Tableau infernal marquant. Islande frappe un grand coup. Pensée collective pour Jon Ola. Doit souffrir derrière son pupitre. Puis, fou rire : côté gauche réalise que Matthias est un homme et non point une femme. Peter, faussement choqué, en mode « toch, dames en heren… » (« quand même, mesdames-messieurs… »). Trois minutes pour l’histoire du Concours. Notes louangeuses à droite. Notes effroyables à gauche. Moyenne très moyenne.
ESTONIE
Du sang au jus de navet… Prestation consensuelle pour chanson palote… Peter annonce la suédoiserie bourrée de clichés et compare physiquement Victor à… Keanu Reeves. À vous de juger…

Salon, tout de suite crispé par voix et interprétation de Victor. Moi, finis par me boucher les oreilles. Ai trop entendu Victor. N’en peux plus, là. Me martyrise les tympans. Salon juge encore une fois le morceau, sans intérêt. Fou rire : la production a raté un angle de vue. Gros plan sur escalier et cameraman en action. Dérivatif bienvenu. Salon prend son mal en patience. Moi, repense à Uku Suuviste. Effets spéciaux suscitent les rires. Vraiment ratés. Transition pas plus réussie. Délégation estonienne aurait dû s’en passer. Salon attribue des notes médiocres.
BIÉLORUSSIE
Peter nous apprend que Zena ne dort que quatre heures par nuit, ce qui lui permet de mener de front études secondaires, carrière artistique et activités complémentaires. Moi, admiratif. Aimerais aussi dormir peu pour rentabiliser mes nuits. Peter a compté : Zena répète « Like it » 35 fois dans sa chanson. Pas un compliment dans sa bouche. Salon dodeline de la tête. Chanson biélorusse leur plaît. Un peu, pas trop. Écoutable. Admiratifs de la présence scénique et vocale de Zena. Moi, moue plissée vers le bas. Brouillon et mal produit. Salon se passionne soudain pour les danseurs. Moi, tellement concentré sur les cuissardes de Zena que les avais pas remarqués. Entrée en scène des lunettes de soleil. Salon entre deux eaux. Moi, me demande ce que nous pondra encore la Biélorussie l’an prochain. Notes basses.
AZERBAÏDJAN
Regain d’attention dans le salon, car très bons souvenirs de la demi-finale. Peter insiste sur l’enfance de Cendrillon de Chingiz. Moi, me demande si Chingiz a lu Isaac Azimov. Devrait. Salon emporté et très enthousiaste. Moi, nettement moins. Couplets, très bien. Refrain, plus décevant. Et puis, ces deux robots… Salon chante en rythme « Shut up about it. » Effet spécial, suivi d’une longue note. Très académique. Mais Chingiz atteint son cœur de cible. Je recommande d’aller faire un tour sur Internet, pour découvrir Chingiz sous un autre jour. Salon prend bonne note et attribue de très belles cotes.
FRANCE
Peter étrangement silencieux. Rupture des communications avec Tel Aviv ? Tout le monde s’interroge. Mais au tour de la France. Salon attend Bilal avec intérêt. Admiratif du courage qu’il a fallu au chanteur pour affronter déferlement de haine et violence des commentaires. Conclusions pessimistes sur la nature profonde de l’âme humaine. Projections sur visage reçoivent des compliments. Très réussi. Aurait pu être approfondi à la Aly Ryan. Restant de la mise en scène, très académique et classique pour l’Eurovision. Mais bien emballé et pensé. Salon, appréciatif. Bilal s’en sort très bien. Salon me rejoint cependant dans analyse : problème réside dans chanson, beau bateau. Attribue quand même de belles notes… pour des raisons extra-musicales. Peter, de retour. Précise : problème technique et non pause toilettes. Nouveaux gros plans sur des Eurofans français. Tout petit Euromonde : reconnaît à nouveau la plupart de Twitter et de Facebook.
ITALIE
Moi, en folie ! Mériterait de gagner avant même d’avoir chanté. Salon apprécie beaucoup Mahmood et Soldi. Moi, soulagé : mise en scène et visuels, très réussis. Fonctionne à merveille avec morceau. Danseurs pas de trop, en harmonie avec message de la chanson. Salon rit : Mahmood raide. Sa marque de fabrique. Lui aussi, habité et pris dans passion de l’instant. L’une des meilleures propositions de l’Italie depuis son retour. LA meilleure, à mes yeux. Pensée pour Francesco Gabbani, débouté de mon panthéon personnel. Italie devrait vraiment gagner un de ces quatre. Salon applaudit en rythme durant le refrain. Juge que Mahmood, vainqueur potentiel. Attribue d’excellentes notes. Moi, ravi, aux anges. Trois minutes d’Eurovision parfaites. Se conclut par des applaudissements nourris.
SERBIE
L’ambiance retombe à nouveau. Peter trouve que Kruna semble durer plus longtemps que les trois minutes imparties. Salon, en phase. S’ennuie. Cherche la petite bête. La trouve. Nevena est ainsi rebaptisée la « Jambe chantante » / « The Singing Leg ». Fou rire général. Plus personne n’écoute la chanson. Tout le monde rit de la jambe. Devient une attraction en soi. Pourtant, Nevena chante très bien. Hélas, sa ballade fait retomber la poussière sur la télévision. Salon mime des jambes qui chantent. Attribue des notes médiocres. Trouve en outre son maquillage exagéré. Peter, déjà passé à autre chose.
SUISSE
Peter reconnaît que SGM a le potentiel pour devenir un tube international. Moi, reforme mon duo de demi-finale. Vivons tous les deux intensément ces trois minutes. Battons des mains en rythme, nous balançons sur nos canapés, mimons les paroles, sommes les rois de l’Eurovision. Reste du salon, plus sobre. Apprécie beaucoup chanson et Luca. Trouve qu’il manque un ingrédient magique. Nous deux, emportés au septième ciel eurovisionesque. A-DO-RONS. Luca réussit à merveille sa prestation. Salon assimile lentement qu’il est une immense star dans les contrées germanophones. Se conclut par des bravos en duo. Trois minutes trop courtes. Peter ironise sur volonté déclarée de conquérir le vote féminin. Salon attribue de bonnes notes. Nous deux, des notes exceptionnelles.
AUSTRALIE
D’un sommet à l’autre. Salon replonge dans silence religieux. Impressionné par mise en scène et visuel. Public chante avec Kate. Moment épique. Salon s’interroge sur les piliers flexibles. Public bat la mesure à tout rompre. Salon, émerveillé. Moi, tellement heureux que perdu dans l’hyperespace. Kate survole littéralement ses trois minutes. Restera à jamais gravé dans nos mémoires. Salon, ébloui. Attribue des notes majeures. Peter trouve cela très « Cirque du Soleil ». À nouveau, pas un compliment dans sa bouche. Qu’importe : Kate, l’une des grandes favorites du salon. Pense qu’elle pourrait l’emporter.
ESPAGNE
Déjà la dernière chanson ! Incroyable… Presque envie de pleurer… Note que salon, un cran moins attentif. Juge rapidement Lv, comme toute petite chanson. Moi, embarrassé. Mise en scène et visuel, sans rapport aucun avec chanson et esprit de la chanson. Délégation voulu en faire trop. Miki, très bien. Assez essoufflé quand même. Salon interloqué par apparition du géant. Demande pourquoi. Aucune réponse à fournir. Ensemble visuellement surchargé. Dans ma tête :

Salon attribue des notes moyennes. Moues dubitatives. Peter précise que Miki a nettement mieux chanté qu’à la répétition du jury. Ouille…
Tous les concurrents étant passés, chacun se penche sur son tableau de vote. Les Pays-Bas, la Suède, l’Italie et l’Australie se détachent. Mais salon hésite. Moi, aussi. Je finis par voter pour Duncan, Mahmood, Luca et Kate. Si l’un de ces quatre-là l’emportait, je serais un Eurofan heureux. Salon pianote sur ses téléphones et accomplit son devoir eurovisionesque. Va encore nous coûter bonbon. Une fois fait, chacun se re-carre dans son canapé. Place aux entractes !
Salon sous le charme du numéro « balagan ». Conchita impressionne par son nouveau look. Salon aime toutes les reprises. Mais une fois encore, Eleni vole la vedette aux autres. Salon la vénère. Déesse eurovisionesque dont l’humour fait mouche à chaque apparition. Entracte très réussi, vivement applaudi. Devrait être reconduit chaque année ! Moi, admiratif : Eurovision accouche chaque année de figures majeures de la culture pop. Qui parmi les concurrents de cette édition 2019 se gravera dans l’inconscient collectif ? Se conclut par Halleluja. Une découverte pour le salon, un ravissement pour moi. Peter, très impressionné.
Bar, géniale en mimant Holiday et Vogue. Et puis, soudain…

Hurlement collectif du salon. Madonna dans la green room ! MADONNA DANS LA GREEN ROOM DE L’EUROVISION !!!

Il y a dix ans, de la science-fiction. Aujourd’hui, réalité. Tout grand moment pour tous grands fans que nous sommes. Difficile à comprendre si l’on n’a pas aimé Madonna à en périr durant son enfance et son adolescence. Moins évocateur pour jeunesse actuelle. Mais pour nous… Vingt-cinq ans de nos vies. Pour resituer le contexte émotionnel : Madonna a publié son premier single, deux semaines après ma naissance. Je n’ai connu qu’elle. Elle a été et elle demeure ma plus grande idole. Avec mon mari et ma meilleure amie, nous vivons dans l’angoisse existentielle de sa mort. Sera la fin de toute notre jeunesse…
Cependant, fou rire dans le salon, car encore fringuée comme pas possible. Sorte d’Heidi déguisée en pirate sado-maso… Et toujours cet abord de banquise hautaine. Répond légèrement de travers à Assi qui tente un dégel. Salon horrifié : il la touche ! Salon, persuadé qu’elle va reprendre direct l’avion et le poursuivre en justice. Mais reste impassible. Salon pense qu’elle ne parlera pas, car pas suffisamment payée pour ça. Surprise générale : Madonna s’adoucit et s’adresse aux téléspectateurs et aux artistes ! Double surprise : elle a des mots encourageants et inspirants. Salon applaudit. Madonna, excellente professionnelle. Fait le job. Juste pas être trop familier avec elle, voilà tout. Moi, impressionné. Madonna se trouve des points communs avec l’Eurovision : a visité la plupart des pays représentés et se sent unie à eux par la musique. Je n’y avais jamais songé… Elle enchaîne en s’auto-citant (fou rire du salon) : la musique rassemble les gens, yeaaah ! Vous aussi, quand vous serez une trèèèès grande star, vous vous auto-citerez. Moment de grâce : Madonna fait chanter Music à la green room. Épique…
Passage obligé de l’artiste local avec morceau traditionnel. Ennui retombe comme une chape sur le salon. Conversation diverge. Attend que ça passe. Moi, pense à tous les Eurofans qui réclament à cor et à cri ce genre d’entracte. Sont-ils réellement ravis et attentifs en cet instant précis ? Hum… Petite interview de Quaivo, qui débarque littéralement de la Lune… Petits rires dans le salon.
Retour dans la green room avec Lior Surchard. Salon persuadé que c’est truqué. Moi, me gondole. Tamta, tellement incongrue hors-scène avec ce costume. Petit numéro très réussi.
Retour de Netta avec sa chanson à texte (coucou Francis !). Salon, pas extatique. Morceau sympathique, mais très superficiel. Petit passage en green room. Luca brutalement interrompu.
Enfin, Madonna ! Salon en transe ! Like A Prayer, génial ! Mise en scène copiée sur celle du MetBal. Grand moment de vie personnel. Fasciné, comblé. Madonna à l’Eurovision… Peux mourir heureux… Puis, passage à Future. Choses se gâtent. Introduction musicale sur Playskool. Salon, hoquet de surprise. Puis, énorme fou rire. Morceau, face B de UB40. Salon rit. Madonna telle qu’en elle-même… Sortie aussi spectaculaire qu’entrée en scène.
Ouvrons la parenthèse. J’ai été surpris qu’autant de personnes soient surprises. Pourtant, ces dix minutes sont un excellent résumé de ce qu’est Madonna en 2019. Il ne fallait s’attendre ni à plus, ni à moins. Si vous avez suivi ses dernières prestations publiques, vous aurez trouvé celle-ci dans leur directe continuité. Madonna a désormais 60 ans. Elle a atteint certaines limites physiques et affronte l’ultime tabou de sa carrière : l’âge. Avec plus ou moins d’élégance et de subtilité… À titre personnel, cela me crève le cœur qu’elle ait perdu sa boussole musicale. Depuis quinze ans, elle n’a plus rien produit d’intéressant, ni de significatif. Mais, mettons à son crédit deux éléments importants : primo, elle continue à produire de nouvelles chansons et cherche à se renouveler. Elle aurait pu, comme tant d’autres, sortir un album de reprises de Claude François ou un album de duos de ses tubes passés. Non : elle sort un album inédit. Secundo, elle chante en direct. Certes, elle chante mal en direct. Mais elle évite l’infamie du play-back. Refermons la parenthèse.
Fin des votes. Tension monte d’un cran. Trois minutes avec Gal Gadot. Donne envie, comme toujours, d’aller visiter la ville-hôte. Moi, espère un jour réaliser mon rêve : visiter Israël. Encore une cinquante d’années pour le réaliser… Soudain, apparition du pupitre ! Salon se tend comme un archet. S’ensuit une séquence complètement surréaliste.
Les jurys internationaux votent dans tous les sens. Pluie de « douze points » sur à peu près tous les participants. Ne sais plus où donner de la tête. Les porte parole azerbaïdjanais et saint-marinais prennent la parole en français… Résultats très indécis. Allemagne, Espagne, Royaume-Uni et Israël se traînent en bas de classement avec des nul point. France, dans les choux. Scénario improbable fini par se dessiner : jurés ont adoré Tamara. La Macédoine du Nord accumule les notes maximales, monte sur le podium et prend de l’avance. Tamara, dans un rêve. Moi :

Hilare, ne parviens pas à y croire. Salon :

Plutôt, mécontents. Pays-Bas plongent, Macédoine du Nord prend le large. Moi, très surpris. Aurais cru que balade de santé pour Duncan. Point du tout ! Peter, dépassé par les événements. Vote complètement à l’ouest de la Biélorussie. Sauve Israël de l’humiliation totale. Peter n’y croit pas. Ilinca nous fait son yodel. Pitié… Tamara dans tous ses états. Salon enrage. Moi, incrédule et toujours hilare. David Jeanmotte pour la Belgique. Fou rire dans le salon. S’est déguisé en Orlando. Mais rempli très bien son rôle. Eric Saade déjà en pyjama. Au grand soulagement du salon, Suède remonte et dépasse la Macédoine du Nord. John remporte le vote des jurés. Tamara, deuxième. Duncan, troisième. Je n’en reviens pas…
Retour de Bar pour le vote du public. Tension maximale. Première grosse claque pour le Royaume-Uni qui ne reçoit que trois points. Ma bouche forme un O. S’arrondit un peu plus quand Saint-Marin s’envole dans la partie gauche du tableau. Cri général de stupéfaction dans le salon quand l’Allemagne ne reçoit aucun point. OH-MON-DIEU ! Peter, « echt, echt, erg... » (‘Vraiment, vraiment, grave…« ). Nouveau gros choc : la Norvège remporte 291 points ! Énorme. Peter confirme : « Dat is gigantisch... » S’ensuit un Eurodrame total : Hatari brandit des bannières pro-palestiniennes. Huées dans la salle. Peter, choqué. Moi aussi. Bar, visiblement pas contente. France, Chypre et Malte font plouf. Russie prend la tête. République Tchèque ne reçoit que sept points. Terrible ! Peter et salon, sous le choc. Délégation tchèque effarée. Peter, « Wat een jaar… » (« Quelle année…« ). Italie dépasse la Russie. Fini pour Sergey ! Si affreux pour les participants… Pays-Bas montent sur la première place. Mais suspense toujours intact. Me sens défaillir… Exit Macédoine du Nord. Ne reste plus que la Suède… Et à l’ultime seconde :
La tête de ce pauvre John Lundvik… Moi :

Avec les conséquences que l’on sait… Peter hurle presque aussi fort que moi. Salon, extatique. Après trois ans, enfin une chanson que tout le monde aime et pour laquelle tout le monde a voté ! Ça nous change… Moi, renversé de bonheur, jambes en coton. Ilse De Lange en pleurs.
Beau mot de Duncan, reçu avec vifs applaudissements du salon.
Très belle reprise d’Arcade. Salon sous le charme. Silence conclusif. Générique final.
CONCLUSION
Quel incroyable suspense à nouveau ! Jusqu’au bout, nous aurons douté du vainqueur et craint que la victoire n’échappe à Duncan. Heureusement, notre favori est bien reparti avec le Micro de Cristal. À noter que nous avions bien distingué les favoris de cette édition, à l’exception notable de la Russie.
Voici notre classement final commun :
- Pays-Bas – 17,42
- Australie – 17,38
- Suède – 17,12
- Italie – 16,75
- Suisse – 16,25
- Norvège – 15,92
- République Tchèque – 15,67
- Chypre – 15,66
- France – 15,42
- Azerbaïdjan – 15,17
- Grèce – 14,83
- Russie – 14,75
- Espagne – 14,33
- Malte – 14,25
- Albanie – 13,58
- Royaume-Uni – 12,5
- Islande – 12,17
- Biélorussie – 12,16
- Macédoine du Nord – 11,67
- Estonie – 11,42
- Danemark – 10,92
- Serbie – 10,67
- Allemagne – 10,17
- Saint-Marin – 10,08
- Israël – 8,83
- Slovénie – 6,5
Nous ressortons donc pleinement heureux et satisfaits de cet Eurovision 2019. Nous avons passé ensemble un excellent moment de rires et de chansons. Avec nous, les Pères Fondateurs du Concours ont atteint leur objectif : fournir un divertissement léger, de qualité et oecuménique. Le salon s’est quitté unanime : cet Eurovision 2019 était une remarquable édition, un grand cru, avec beaucoup d’excellents morceaux, d’interprètes remarquables et de très belles découvertes. Assurément, trois soirées à graver dans nos mémoires. À titre personnel, j’ai eu une pensée pour ces Eurofans qui, en février, hurlaient à la pire édition de l’histoire. Moralité : inspirer, expirer, attendre la publication de toutes les chansons. Technique de renforcement : revoir l’édition 1989 et constater que même sans chanson marquante, l’Eurovision conserve toute sa dramaturgie et son intérêt.
Nous nous sommes quittés heureux, mais surpris : il était plus d’une heure du matin. De fait, pour la toute première fois, une retransmission a dépassé les quatre heures. Pensée immédiate pour ces personnes qui ne regardent pas l’Eurovision, parce que c’est trop long… Or, pour nous, c’est justement parce que c’est si long, que c’est si bon. Soulignons avec force que le temps ne nous a point pesé. Cet Eurovision 2019 était si réussi, si passionnant, si bien produit que ces quatre heures nous ont été légères et fugaces.
Voilà qui m’aura également marqué : hormis l’incartade d’Hatari, l’on n’a rien vu à l’écran. Rien des Eurodrames qui ont ponctué la Saison, rien des difficultés organisationnelles, rien des déboires de la production, rien des tensions inhérentes à la réalisation de tel événément, rien non plus des vives tensions apparues durant les répétitions. C’est tout au crédit de l’IPBC et des organisateurs : le spectacle a été magnifique, très réussi, éblouissant même par instant. C’était l’Eurovision porté au pinacle. Vous l’aurez noté : ces trois dernières éditions ont été organisées par des diffuseurs aux budgets limités (euphémisme…) de pays en guerre ou sortant de graves crises économiques. De quoi réduire à néant le cliché habituel du coût de l’organisation. Au passage, technique personnelle : répondre à cela par « L’important, ce n’est pas combien cela coûte, mais combien cela rapporte. » Or, ne fut-ce que sur le plan de l’image, du prestige et du symbole, l’Eurovision rapporte toujours au diffuseur et au pays-hôte. L’IPBC ressort ainsi grandi de cette semaine.
Un mot sur la nouvelle manière d’annoncer les votes. J’y ai vu un avantage et un inconvénient. L’avantage est de préserver le suspense jusqu’à l’ultime seconde. Ce qui rend la procédure très télégénique… et retient les téléspectateurs devant leur écran jusqu’au bout de la soirée. Il est en effet encore plus difficile de prédire le vainqueur, ce qui écarte toute velléité de zapper ou d’aller se coucher. L’inconvénient est de rendre le vote du public moins lisible. Ce n’est qu’après le générique final et m’être rendu sur Internet que j’ai réalisé le rebours entre jurés professionnels et public. Faut-il amender cette procédure ? À mes yeux, non. Le seul reproche à lui adresser est sa terrible cruauté envers les artistes participants. Cela m’a fendu le coeur de voir la déception totale se peindre sur les visages de la délégation tchèque et plus encore, de voir l’anéantissement apparaître sur celui de John Lundvik. Echt, echt, erg, comme dirait l’autre…
Sur cette édition 2019, se conclut donc une autre décennie d’Eurovision. Les années 2010 auront vu le Concours croître encore en importance et en réputation, ce qui est motif à réjouissance. Grâce aux progrès d’Internet et des télécommunications, l’Euromonde forme désormais une entité solide et balisée. Les Eurofans sont plus reliés et unis que jamais. Vous le vivez sur notre site : l’Eurovision n’est plus une soirée ponctuelle dans l’année, mais bien un long processus de plusieurs mois, se suivant au quotidien. Ces dix dernières années nous auront offert des moments mémorables et dramatiques, des prestations anthologiques et spectaculaires, des figures iconiques et éternelles. Qu’en retiendrai-je à titre personnel ? Les quatre victoires impossibles, pardi ! Quatre victoires de pays, perdus pour la cause en 2009 et qui ont triomphé en dépit des obstacles et des critiques. Quatre pays dont en 2009, j’aurais cru impossible le couronnement de mon vivant : l’Allemagne, l’Autriche, le Portugal et les Pays-Bas. Quatre pays d’Europe occidentale, participant de longue date, humiliés depuis des décennies et dont on n’attendait plus rien. C’est là une autre preuve flagrante de la vacuité des clichés sur le Concours : oui, l’on peut y traverser le désert durant un demi-siècle et malgré tout, le gagner. Il n’y a d’autre obstacle entre un diffuseur et le Micro de Cristal que la bonne volonté. La NDR, l’ORF, la RTP et AVROTROS l’ont démontré : avec un processus de sélection intelligent et rigoureux, la victoire est à portée de main.
Quel serait mon souhait pour cette nouvelle décennie ? Il est aisé à deviner : la victoire d’un pays francophone ! La France, la Belgique et la Suisse font désormais partie, avec l’Espagne, des quatre pays n’ayant plus gagné depuis le plus longtemps. Vous le constatez au quotidien : la réputation du Concours dans la sphère francophone demeure médiocre. Motif d’espoir : France Télévisions, la RTBF, la VRT et la SRG SSR se sont repris en main et entamé une longue remise en cause. Espérons qu’elle portera ses fruits dans les prochaines années. Les dernières victoires en date nous ont montré qu’il n’y avait pas de formule magique pour remporter l’Eurovision, mais plutôt une convergence d’éléments : un morceau évocateur, porté de préférence par son auteur-interprète (ou du moins, par un interprète qui s’y retrouve) et sublimé par une prestation mémorable (dans la joie ou dans l’émotion). Je distingue tout de même un point crucial : la collaboration avec les maisons de disques, passage obligé pour accéder à des auteurs-compositeurs professionnels et talentueux. Faute de quoi, l’on se retrouve comme la TVM et la TRM, avec pléthore de propositions amateurs n’ayant point le niveau requis.
Finalement, et j’en terminerai par là, le Concours est devenu un événement camp majeur. Il est désormais l’enceinte d’expression privilégiée des minorités, des alternatives et des libertés artistiques. Rares sont les autres occasions offertes de s’affranchir des carcans normatifs de notre société et d’explorer un vaste champ des possibles individuels. À ce titre, Bilal s’est avéré trés représentatif de la réalité actuelle du Concours. J’y vois personnellement un grand bien. Susan Sontag, qui a théorisé le concept de camp, serait ravie. Revers de la médaille : les personnes effrayées et hostiles à cette avant-garde sociétale qui remet en cause plusieurs millénaires de traditions occidentales, transforment l’Eurovision en cible privilégiée de leurs attaques. Inutile de les répéter ici, vous les connaissez. Que faire ? À part prendre son mal en patience, peu de choses… Tout de même, si vous lisez un article ou un commentaire ou voyez un reportage ou un documentaire, associant les mots « Eurovision » et « kitsch », transmettez à son auteur une copie du Notes on Camp de la dite Susan Sontag, disponible en libre accès. Il ou elle y apprendra la distinction majeure entre « camp » et « kitsch ». Et découvrira ainsi que l’Eurovision rélève du premier et non du second et que donc, l’aspect affirmatif y est tout aussi important que l’aspect musical.
C’est ici que je vous quitte. Provisoirement, rassurez-vous. Nous nous retrouverons très bientôt pour les premières nouvelles relatives à l’Eurovision 2020. Surtout, je vous laisse en compagnie de tous nos rédacteurs, pour un été drôle et mémoriel, émaillés de leurs chroniques inspirées. En leur nom à tous, je vous remercie mille fois pour votre fidélité, votre présence quotidienne, vos très nombreux commentaires et votre précieuse amitié. J’espère que vous avez aimé cet Eurovision 2019 et que vous demeurerez à nos côtés pour les éditions à venir. Je vous envoie mes amitiés depuis Bruxelles ! À très bientôt !

Merci Pauly pour ce remarquable article, comme chaque d’ailleurs ! Mais cette année, je dois te dire que j’ai beaucoup ri avec ces photos animées qui retracent l’ambiance qu’il devait régner dans votre salon. Un grand Merci à vous tous pour votre soutien et également à tout à nos amis belges pour votre soutien pour notre Luca qui remporte la médaille en chocolat cette année, c’est certainement la plus belle récompense pour un petit suisse ! mdr
Quelle belle finale, j’ai déjà hâte de retrouver celle de 2020 !
Un grand merci Pauly, pour tes articles comptes rendus qui m’ont tous à la fois fait rire et palpité de nouveau!
Cette victoire doit donner du baume au coeur du coté de par chez toi, et j’en suis ravi!
Je suis difficile pour me faire des relations saines et épanouissantes…. mais je peux me targuer de connaitre deux belges… un pote wallon qui m’a fait connaître notre pays voisin du Nord et ce cher Pauly..
Je me delecte de lire un compte-rendu aussi précis et drolatique d’une soirée avec THE suspense insoutenable….
Quel vocabulaire souriant qui nous démontre parfaitement le plaisir de faire partie de cette communauté de fans donnant des avis tranchés tout en respectant les artistes qui performent sur une scène rendue magique….. par la télévision israélienne….
Qu’il me semble loin le temps de nayah à Jérusalem. …
Bel été à vous tous
Kiss
Heureusement la Biélorussie ne vote pas ce weekend pour les élections européennes !!!!!!!!!!!LOL
merci Pauly pour tes indispensables comptes rendus. il font pour moi partie des moments importants de l’Eurovision.
encore plus quand je ne peut pas suivre les trois soirées. avec des horaires de travail irréguliers (parfois de nuit souvent le w.e.) j’en manque souvent une, parfois deux.
2019 aura été une belle édition avec plusieurs candidats à la victoire et des scores serrés.
Duncan est superbe vainqueur.
la géniale chanson de Mahmood deuxième.
et Lucas quatrième.
quelle soirée!
quelques petits regrets tout de même…
surtout pour la Belgique qui pour la deuxième année consécutive reste en demi.
et l’Espagne qui ne décolle pas du bottom 5.
je comprend ces résultats, mais Eliot et Miky méritaient mieux que ça.
encore merci pour cette rubrique qui pour moi, clôture l’Eurovision 2019. Pays bas 2020… que j’ai hâte d’y être!
Pauly, lire tes compte-rendus, c’est comme embarquer pour un voyage vers le pays du déluré rêve de l’Eurovision. Ce sont de vraies merveilles qui nous font vibrer avec vous comme si on était assis sur le canapé du Salon, ou comme si on était derrière une vitre teintée à observer vos réactions comme pour une enquête consommateurs, mais sans la vitre et en partageant vos réactions! Pour les voisins, pas de panique, je m’en charge avec force et dignité, j’ai une expérience de quelques années en la matière, et moi, les voisins, je les ma-te 😀 En fait, tu nous donnes envie d’être avec vous. C’est pour cette raison que, l’année prochaine, nous ne pouvons décemment que nous inviter chez vous à partager ce moment unique, que dis-je saint, tant attendu chaque année de nous et d’un nombre croissant de gens, parce qu’à force de vouloir faire des convertis, nous y parvenons.
J’ai adoré le switch des candidats, particulièrement quand Mans (Pause. Moment d’ébahissement. MAAAAAAAANS) nous a chanté Fuego et Conchita Heroes, j’ai trouvé que les titres leur allaient bien. Eleni est une reine, indéniablement, mais bon, sur Lasha Tumbai, je n’ai pas trouvé la chose inoubliable, même si j’envie secrètement sa tenue royale et son porté par de beaux mâles (dont TLV s’est montré généreux par le biais des délégations nationales cette année, record historique, Mahmood présentement assis à côté de moi et qui vous fait coucou depuis Milan – désolé, je suis arrivé avant vous – est d’accord avec moi, hahum). Hallelujah, la’olam… Quel joli moment! Ça aurait été cool d’avoir les 26 candidats en choeurs, comme Emmelie de Forest avec Rainmaker en 2014 où ils l’avaient rejointe pour le refrain final. Sur le process de vote, sans calculatrice, ça garantit le suspense, du moins a minima. Avec, ce n’est plus trop la même chose, quoique, sur moi, ça a bien fonctionné, mais avec un recul de quelques jours, vous me faites me poser des questions sérieuses, camarades, sérieuses… En même temps, combien de téléspectateurs ont leur calculatrice pour décompter les 2378 points? Je mènerai l’enquête très prochainement et vous ferai part de mes conclusions: si telle est ma mission proposée, je l’accepte avec dignité et honneur. Enfin, pour les animateurs, ils étaient sympas certes, Bar était la meilleure assurément, Assi était pas mal mais son sourire était perturbant, après, je les ai trouvés moins péchus que le duo Petra/Mans, le trio Anke/Judith/Stefan ou le quatuor Caterina/Daniela/Filomena/Silvia. Ils auraient pu faire un petit show eux aussi d’ailleurs (comme au MelFest. Je suis preneur pour DE également #embaucheznous). En bref, ils faisaient de bons maîtres de cérémonie, mais guère plus pour moi, sauf qu’on cherche davantage à l’Eurovision à mon sens.
J’ai bien aimé ta partie sur la décennie 2010 écoulée avec un peu de nostalgie, c’est à partir de son début que je suis vraiment devenu un eurofan (auparavant je regardais le concours avec passion, mais n’y étais pas investi durablement toute l’année!), et force est de constater qu’elle a été un tournant pour le concours sur plusieurs points, et principalement celui du virage de la modernité qu’il a su emprunter avec brio. Elles semblent loins les éditions où on ne parlait que de Dustin la Turkey qui côtoyait sur scène des légumes estoniens et des pirates lettons à la poursuite d’un patineur russe et d’un tragédien lituanien tout deux surplombés d’un ange et d’un démon azéris qui avaient vu la lumière éclairée d’une chambre où des bosniennes étaient déguisées en robes de mariée pendant que la Diva Perrelli chantait Hero (à défaut de holding outer for) terrorisée par des finlandais hurlant du « heavy metal, power metal, cock rock » (vous voulez parler de l’animal qui fait couroucoucou tous les matins?) sur l’antique scène de la Belgrade Arena (qui depuis a dû changé de nom, merci le naming et la thune qu’il apporte), le tout sous les yeux ébahis d’un français déjà hipster pour son époque ceint de lunettes de soleil et en train de débarquer en voiturette de golf pendant que Morena ne cessait de communiquer son envie irrépressible de vodka à l’espagnol en train d’apprendre le chiki-chiki à l’arménienne. J’ai l’impression que c’était une autre époque que je ne regrette absolument pas au concours, tellement celui-ci a su s’inscrire dans son monde et sa modernité, aussi bien technique que musicale (quoique sur ce point, il y ait toujours quelques contributions discutables qui donnent tout son charme à l’Eurovision).
À ceux qui parlent de kitsch, je dis inscription dans son époque et dans la réalité du monde, et je proteste et réponds d’un Fuego agrémenté d’un coucouroucoucou façon Netta (elle par contre, je l’ai adorée, elle est devenue une Queen). Comme toi, jamais je n’aurais cru que des pays sans amis et au tragique passé eurovisionesque regagneraient un jour, de même que je n’aurais jamais pensé que les pays de l’Est soient stoppés de cette manière après leur ascension fulgurante des années 2000 et leur monopolisation des votes et des places (ça me rappelle le temps où la Russie et l’Ukraine entretenaient encore des relations passables et où la Turquie participait encore, mais je ne la pleure honnêtement pas). Allemagne, Autriche, Portugal, Pays-Bas: autant d’espoirs pour notre beau pays je l’espère et une réponse apportée aux grands connaisseurs (ironie quand tu nous tiens) qui passent leur temps à dire que nous ne gagnerons jamais car « de toute façon l’Eurovision c’est que des votes géopolitiques na! » et puis c’est kitsch. Au tour de France 2 de se remuer le cocotier, par une coco-dance, un lasha tumbaï, une Lena Philipsson Dance, j’en sais rien, mais d’envoyer du lourd en sélection nationale!!
En tout cas que le cru 2019 fut beau et la finale flamboyante!
Incroyable ce matin en France on parle encore de l ‘eurovision 5 jours après le show et Pourquoi ??????Car la France a été déclassée !!!!!!!!!!de 2 places !!!alors que l ‘image du concours commençait à se redorer voilà qui ne va pas simplifié les choses !!!!!!Prochaine étape !!!La disqualification de l Islande qui pourrait couper la poire en 2 et faire remonter la France d ‘une place !!!!!!!!lol je doute maintenant que cela se produise
On ne saura malheureusement jamais le dire. La France perd deux places par rapport aux résultats de samedi à cause d’une erreur de manipulation (honteuse) des équipes qui gèrent tout ça. Maintenant la question est: si le jury biélorusse avait respecté les règles et ne s’était pas fait mettre hors course, comment aurait-il voté en finale? Je doute que les 12 points auraient été attribués à Malte tout comme 8 points pour Chypre est aussi une très grosse note (en rappelant que ce sont eux qui vous sont passé devant pour respectivement 2 et 4 points). Peut être qu’avec un vrai vote biélorusse vous seriez resté 14è, peut être pas. On ne saura jamais.
Maintenant on va pas se mentir, 14è ou 16è on s’en tamponne un peu. Le pire serait que les médias en parlent beaucoup parce que ça serait lourd mais je doute.
Pensée émue au Royaume-Uni qui prend encore plus cher, idem pour l’Allemagne et Israël qui se prend le mythique nul point des jurys. Marrant :’)
Merci beaucoup le jury de la Biélorussie, cause d’eux la France a perdu deux places du classement !
Merci Pauly pour cet excellent et passionnant article. La manière dont du décris ta soirée est amusante et révèle tout ton talent de rédacteur. Avec toi nous revivrons ad libitum une soirée qui était, comme tu le précises, de haut niveau malgré toutes les difficultés – organisation, sécurité, conflits politiques, etc…- que tu évoques très justement. Et je te remercie particulièrement pour tes tableaux de notes qui ont rencontré un vif succès auprès des amis que j’ai réussis à convaincre.
Une petite précision cependant, si tu le permets. Je reprends simplement une de tes phrases : « De quoi réduire à néant le cliché habituel du coût de l’organisation ».
Je me permets de préciser, par exemple, que la France dépense quand même 450 000 € pour faire partie du Big 5, ce qui paraît n’être qu’une paille si l’on considère la charge globale supportée par le pays organisateur. ( Note que je suis personnellement opposé à ce privilège, car je pense que tous les pays devraient passer par les fourches caudines des sélections…).
Et voilà ce que j’ai pu lire sur un article paru récemment. ( désolé, Pauly, je l’ai relevé à la bibliothèque et je ne peux te révéler mes sources, que j’espère sérieuses, mais je suppose que tu trouveras le lien aisément sur Internet !) Il disait ceci :
« Avec de tels investissements de départ, retirer des bénéfices revient à une mission impossible. Certes, les places coûtent très cher (500 euros le ticket standard cette année). Il y a bien sponsors , les votes du public pas SMS et par téléphone, les dizaines de milliers de fans qui déboulent dans la ville, mais tout ça ne suffirait pas. La Suède affirme ainsi que l’Eurovision qui lui a coûté 24 millions d’euros en 2016, a rapporté des retombées touristiques de seulement 22 millions d’euros. La Portugaise RTP, elle, aurait ainsi perdu 4 millions d’euros après l’organisation de l’Eurovision l’année dernière, selon le site Billboard. Le budget total pour cette 64e édition en Israël serait d’un peu plus de 30 millions d’euros »
De quoi faire réfléchir quand même les impétrants et l’on comprend aisément qu’ils ne se bousculent pas au portillon pour figurer à la 1ère place ( sauf s’ils le désirent très très ardemment…) !
A bientôt et impatient de lire tes prochains articles.
En 2013, il me semblait que la Suède avait fait des bénéfices. Maintenant c’est aux hôtes de faire des choix intelligents, de voir si il veulent faire un spectacle exceptionnel ou non etc…
On va pas se mentir, 2 millions et 4 millions ne sont vraiment pas des pertes astronomiques à cette échelle là. C’est négatif mais surmontable.
J’aurais par contre adoré connaître les pertes en 2009 et 2012!
Merci mon cher pauly pour ce compte rendu et je ne dirais qu’un mot vive eurovision 2020….hâte que cela commence…
Et mes votes SMS pour lesquels je n ai jamais eu de réponses me confirmant que mon vote est bien pris en compteon en parle ?????peut être va t on découvrir que l ´Italie est première ?????? De toute façon je le répète à l Eurovision si tu ne finit pas premier ? A quoi cela sert il????
Je sais pas comment ça se passe en France mais en Belgique jamais je n’ai reçu de sms indiquant que mon vote était compté haha
Je me pose des questions,( ils ont eu 24 heures pour vérifier avant de connaître le vote du public) . c’est sûr que donner les votes selon le classement du jury avec le « vrai calcul » n’aurait pas eu le même effet escompté car au lieu de retrouver les Pays-Bas face à la Suède à la fin. On se serait trouvé les pays-bas face à la Macédoine du nord et là plus de suspense, les télespectateurs européens se seraient doutés que la victoire allait direct aux pays bas. alors que là, le suspense était à son comble avec la Suède comme potentiel vainqueur.
Le vote biélorusse étant litigieux, personne n’a eu l’idée de vérifier que le vote calculé était correct…. Bref…..
J’ose m^me pas imaginé le scandale que cela aurait fait si l’Uer s’était trompé de vainquur à cause d’un mauvais calcul!!!!
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En fait le calcul des votes biélorusses a été fait correctement. Le problème n’est pas leur calcul. Le problème est leur attribution. Les points ont été attribués à l’envers ! Donnant ainsi 12 pts au 26e, etc
Je sais mais il y une instance qui surveille ça , c’est bizarre qu’autant de personnes qui s’occupent de ça et personne ne remarque rien. Même les commentateurs français ont fait la remarque: il n’y aucun point qui a été donnée aux premiers.
On a eu du suspense à la fin alors qu’avec la macédoine du nord on n’en aurait pas eu!! C’est tout!
L’année prochaine, si j’étais le présentateur , je demanderais à Jo Ola Sand, si les comptes ont été bien faits : Du genre : Pas de vote à l’envers cette année? ou alors si j’ai bien compris,c’est le dernier au classement qui a gagné? XD
Breaking news!
Il semblerait que les résultats officiels de ce concours soient modifiés. Les votes du jurys attribués au jury biélorusse, qui avait été dissout après la demi finale, lors de la finale etaient en effet completement faux. Les nouveaux votes sont sortis.
J’ai pas tout retenu mais grosso modo la Suède passé 5è et la Norvège 6è, la Macédoine 7è (et gagne les votes du jury) et l’Azerbaïdjan 8è. La France descend 16è puisque Chypre et Malte monte 13 et 14è. St Marin passe 19è. L’Allemagne perd 8 points et passé 25è. Le Royaume-Uni perd 5 du peu de points qu’il avait. Israël perd les seuls 12 points qu’il avait du jury. Il reste 23è mais fini dernier du jury avec 0 point.
La Macédoine du Nord finit 1ère du vote des jurys …
https://eurovision.tv/story/ebu-issues-statement-on-eurovision-2019-grand-final-result
Vote définitif du jury biélorusse : Malte 12, Macédoine 10, Chypre 8, Italie 7, Pays-Bas 6, Azerbaïdjan 5, Suisse 4, Grèce 3, Suède 2, Russie 1
Pauly, que dire de plus que ces mercis et ces bravos unanimes et mérités auxquels je me joins sans retenue ? Peut-être un « encore ! », tant je suis accroc à tes récits si fidèles de tes soirées, du moins fidèles à l’esprit car n’étant pas présent, on ne peut certifier que tout ce que tu racontes s’est réellement passé tel quel. Mais c’est là ton génie narratif : même si tu ajoutes un mot ou un fait, c’est qu’il est nécessaire pour nous transmettre l’âme de ta soirée, ce qui est plus difficile à respecter !
Merci ! Bravo ! Encore ! Respect !
Dans les votes je préférais l ‘ancien systéme ou il ne restait que les points de meilleurs à attribuer.Bravo les Pays Bas mais c ‘était Mahmood le meilleur!!Duncan n ‘y est pour rien mais faire semblant de jouer du piano !!!Bof et puis c est terrible je ne ressents pas d ‘émotion comme pour la Macédoine .
– Merci mille fois Pauly pour cette soirée racontée avec talent, amour et objectivité : je me suis cru avec vous six durant toute la lecture. Je me demande même où tu prends tout ce temps pour nous proposer une rubrique aussi complète.
– Je suis vraiment admiratif de tout le travail que tu fournis pour ce site et pour tous ses lecteurs : c’est ça qui me manque cruellement, le temps.
– En effet une édition 2019 vraiment inoubliable avec des chansons formidables et aussi des chansons inattendues parfois mauvaises, mais il en faut pour tous les publics. Si comme les autres années, il y a un récapitulatif détaillé des demi-finales et finales, j’apporterai un commentaire pour chaque chanson.
– Une nouvelle décennie du concours est passée ( et ça m’a donné une idée d’un grand jeu pour l’an prochain : je t’en reparlerai en privé si la vie me donne un plus de temps libre ) : et pour moi, le grand vainqueur de cette décennie restera définitivement ‘ Rise like a Phoenix » de CONCHITA WURST.
– Merci pour tout et désormais place au Quorovision que je vais suivre fidèlement.
Ha merci, quel beau compte rendu, je n’en sais que dire du coup. J’adore te lire Pauly, tu es captivant, merci.
Je n’ai pas non plus, vu le temps passer, c’était très beau.
Ce qui m’a consolé de n’être sur place à cause de soucis de santé, c’est justement la beauté de ce show, bravo.
2019 restera pour moi le concours le plus haletant que j’ai pu suivre.
La télé israelienne a su se sublimer le jour venu, plusieurs prestations inoubliables et bonnes idées qui gagneraient à être pérrenisées. Le retour des candidats « all stars » était fabuleux.
Mais ca, c’est de mon point de vue d’eurofan. Tous les gens que j’ai pu convertir m’ont dit que ce segment était dispensable et qu’ils s’étaient sentis exclus car ne maitrisant pas les codes, faute d’avoir suivi les éditions précédentes.
Niveau présentation, Bar Refaeli était effectivement la meilleure des 4 hôtes. Mais elle ne rentrera pas dans l’histoire comme les fabuleuses Petra Mede et Filomena Cautela.
Le nouveau système de vote a permis de garder le suspense jusqu’au bout. Avec l’ancien, on aurait su quasiment de manière certaine après le dévoilement des points obtenus par l’Italie que c’était plié pour Duncan.
Mais le nouveau système ne valorise pas assez le télévote : obtenir 70 points c’est bien ? termine t on 10 eme ou 20 eme ?
Et on a volé son heure de gloire à la Norvège, vainqueur du télévote ce qui est passé quasiment inapercu sauf à nos yeux d’eurofans.
Duncan est un très beau vainqueur d’autant qu’il n’est pas moralisateur comme Salvador Sobral.
L’Eurovision c’est un mouvement de balancier entre l’émotion et le rire, les prestations WTF et celles habitées.
Il y a de la place pour tous et c’est très bien comme ca.
On peut dire qu’en gros chaque année, il y a une bagarre entre deux pays pour décrocher le micro de cristal ou bien il n’y en a pas, le vainqueur prend le large rapidement. Les Pays-Bas ont obtenu le plus faible score parce qu’il y avait plus de 2 chansons qui auraient pu gagner et c’est bon signe car même si Duncan était le grand favori depuis des mois, ce n’était pas évident qu’il gagne. Il a juste gagné avec 27 points d’avance ce qui n’est rien. cela prouve que beaucoup de pays se tirent vers le haut.
Merci pauly pour ce compte rendu. J’ai passé une excellente soirée, je n’ai pas vu passer ces 4 heures. Les votes étaient complétement fous mais j’ai adoré .
Merci pour le compte-rendu plein de vie et surtout, la remarquable conclusion.
Apparemment, la victoire de Duncan est la plus consensuelle de ces dernières années. D’après le ratio likes/dislikes sur la vidéo officielle, il n’y a point de clivage.
Paradoxalement, depuis l’instauration du système des points combinés, les Pays-Bas ont obtenu le score le plus faible (moins de 500 points). On va mettre cette petite convergence sur le compte de la concurrence qualitative de cette année.
La plus consensuelle, effectivement : des points de tous (sans exception) les publics, avec très peu de 12 pts au public (seulement 2, dont les voisins belges), quelques 10 pts, mais surtout un nombre incalculables de 5-6-7 points. Egalement, une chanson consensuelle public/jury avec un podium systématiquement.
Le ratio like/dislike de ces dernières années est dû aussi au fait que les chansons des années précédentes pouvaient être vues comme des messages politiques ambulants (cc Ukraine, Israël, Autriche), des chansons trop « différentes » de la norme (cc Ukraine, Israël, Portugal), mis à part la Suède. Donc c’est bien pour tous le monde qu’une chanson « normale », sans effet wtf mais sans non plus l’extrême portugais, gagne.
Comme quoi ! Chez moi, le morceau préféré de la soirée a été l’Idan Raichel Project, pour lequel tout le monde (y compris les personnes qui ne regardent habituellement pas l’Eurovision, et toutes les générations notamment les plus âgées) a écouté religieusement. Alors que quand Madonna est passée, ouh la la (il est vrai que je ne la suis pas, ni elle, ni son parcours, tout comme le reste de ma famille, donc nous n’avions pas de contexte), c’était gênant tellement c’était faux, puis surautotuné ! Et c’était tellement dur à suivre pour moi que j’ai failli m’absenter quelques instants, ce que je n’aurais fait pour aucun autre candidat ! Et pourtant, le début avec chant grégorien était vraiment excellent.