Les 39 marches

L’UER a donc sorti  de son chapeau un nouveau système de vote et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a de quoi faire s’arracher les cheveux de la tête de Nabila (qui du coup n’aurait plus besoin de shampooing).

Certains d’entre vous m’ont dit n’avoir pas encore bien saisi le principe de ce nouveau système. Alors je vais essayer, dans la mesure de possible et avec un exemple concret, de vous expliquer ce que cela va changer. Et vous verrez alors qu’il n’est pas besoin d’être sorti de Math Sup’ pour le comprendre.

DigitsD’abord, rien ne va changer sur le fond. Chaque pays attribuera 12, 10, 8, 7 etc aux chansons qu’ils auront préférées, la leur non comprise bien sûr.

Ce qui change, c’est le mode d’attribution de ces points.

La façon dont vote le jury ne diffère pas des années précédentes. A la répétition générale, chaque membre de chaque jury vote de manière indépendante, muni d’un bulletin de vote où il note chaque chanson. A la fin de la présentation de toutes les chansons, on additionne les points. Le pays qui a le plus de points est premier, le second deuxième etc.

Le lendemain, lors du grand direct, le public vote par téléphone et bien évidemment, le pays ayant obtenu le plus de votes est premier etc.

Imaginons maintenant que nous soyons à la première demi-finale du 12 mai, et que la Belgique donne ses notes. Attention, le classement ci-dessous est purement fictif et le classement est donné au hasard.

Dans l’ancien système, le vote aurait donné ceci :

JURY TELEVOTE DISTRIBUTION DES POINTS
1. Autriche (12 pts)

2. Croatie (10 pts)

3. Lituanie (8 pts)

4. Moldavie (7 pts)

5. Pays-Bas (6 pts)

6. Russie (5 pts)

7. Biélorussie (4 pts)

8. Chypre (3 pts)

9. Serbie (2 pts)

10. Danemark (1 pt)

1. Danemark (12 pts)

2. Pays-Bas (10 pts)

3. Ukraine (8 pts)

4. Russie (7 pts)

5. Slovénie (6 pts)

6. Irlande (5 pts)

7. Monténégro (4 pts)

8. Croatie (3 pts)

9. Lituanie (2 pts)

10. Serbie (1 pt)

1. Pays-Bas (16) : 12 points

2. Danemark (13) : 10 points

3. Croatie (13) : 8 points

4. Russie (12) : 7 points

5. Autriche (12) : 6 points

6. Lituanie (10) : 5 points

7. Ukraine (8) : 4 points

8. Moldavie (7) : 3 points

9. Slovénie (6) : 2 points

10. Irlande (5) : 1 point

 

Dans le nouveau système, le vote donnera ceci :

JURY TELEVOTE DISTRIBUTION DES POINTS
1. Autriche

2. Croatie

3. Lituanie

4. Moldavie

5. Pays-Bas

6. Russie

7. Biélorussie

8. Chypre

9. Serbie

10. Danemark

11. Ukraine

12. Estonie

13. Irlande

14. Monténégro

15. Slovénie

1. Danemark

2. Pays-Bas

3. Ukraine

4. Russie

5. Slovénie

6. Irlande

7. Monténégro

8. Croatie

9. Lituanie

10. Serbie

11. Estonie

12. Biélorussie

13. Autriche

14. Moldavie

15. Chypre

1. Pays-Bas (5+2) : 12 points2. Russie (6+4) : 10 points

3. Croatie (2+8) : 8 points

4. Danemark (10+1) : 7 points

5. Lituanie (3+9) : 6 points

6. Autriche (1+13) : 5 points

7. Ukraine (11+3) : 4 points

8. Moldavie (4+14) : 3 points

9. Biélorussie (7+12) : 2 points

10. Serbie (9+10) : 1 point

Dans ce cas, on additionne non plus les points, mais les classements. En cas d’ex-eaquo, c’est le pays classé le plus haut dans le télévote qui passe devant.

Vous voyez le changement ? Alors que dans l’ancien système, seuls les 10 premiers pays entraient en ligne de compte, le nouveau système intègre dans son calcul tous les pays. C’est la raison pour laquelle (dans notre exemple), Serbie et Biélorussie se retrouvent dans les 10 premiers avec le nouveau système, au détriment de l’Irlande et de la Slovénie.  Et l’on voit aussi que, si les Pays-Bas obtiennent 12 points des belges quelque soit le système, le Danemark n’a plus que 7 points, alors qu’il en aurait eu 10 avec l’ancien système.

J’espère que maintenant, ceux d’entre vous qui n’avaient pas bien saisi la règle ont tout compris. Ça me ferait vraiment plaisir, parce que j’ai passé du temps à faire ces tableaux fictifs. Et puis, c’est officiel : on ne demandera pas à Nabila de donner les votes de la Belgique.

L’enfer de la France est le paradis de l’Eurovision

amandine-enferLes chansons du CEC 2013 n’ont désormais plus aucun secret pour vous…. Enfin presque. Il reste à l’Italie de dévoiler son titre, et à l’ARY Macédoine de se décider une bonne fois pour toute sur la chanson qu’elle veut envoyer à Malmö.

Amandine Bourgeois, de son côté, a présenté son titre mercredi.

On a versé beaucoup d’encre virtuelle sur la chanson qui défendra la France à l’Eurovision. Nous avons reçu toutes sortes de réactions : des fans emportés, en colère contre le choix d’une chanson qui n’est pas adaptée aux standards de l’Eurovision ; d’autres plus modérés qui veulent voir ce que cela va donner sur la scène de Malmö et qui ne sont pas contre un peu d’originalité, et enfin d’autres qui aiment à s’en faire éclater les tympans.

Je comprends toutes les réactions, les positives comme les négatives. Les réactions de chacun sont légitimes.

Bon, soyons clairs sur un point : Amandine a autant de chance de gagner l’Eurovision que moi d’apprendre le chinois en une semaine (je n’ai pas dit que c’était impossible). Donc, je peux comprendre que pour un fan français, la pilule est un peu dure à avaler.

Maintenant, au-delà de ça, je pense que l’Eurovision, pour perdurer, doit absolument diversifier ses styles musicaux. Parce que les ballades, les chansons dance et les chansons pop en alternance pendant deux heures de show, c’est bien joli, c’est bien propre, mais ça devient un peu monotone.

L’Enfer et Moi est une chanson différente, moderne, brillante et pas classique. Elle n’entre pas dans la case Eurovision et c’est justement ce qui la rend intéressante.

Parce que cantonner des chansons de l’Eurovision à n’être que des ballades, de la pop ou de la dance équivaut à isoler le concours des autres tendances musicales du moment. Et à vouloir absolument paramétrer des critères musicaux, on finit par jouer le jeu des détracteurs de l’Eurovision qui, eux aussi, cantonnent l’émission dans une catégorie, celle du kitsch et du mauvais goût.

Essayons de ne pas nous approprier le Concours en ne souhaitant que des chansons qui entrent dans nos critères de qualité. Allons de l’avant, et soyons ouverts à tous les styles.

Les mots d'amour n'ont plus de samedi soir

Les mots d’amour n’ont plus de samedi soir

Les plus anciens se souviendront des difficultés rencontrées dans les années 80, où à force de vouloir toujours copier sur les chansons des années précédentes, l’Eurovision était complètement décalé de la réalité musicale de l’époque et se mourrait à petit feu. Dans les années 80, qui écoutait les chansons de Roger Bens, Annick Thoumazeau ou encore Christine Minier, à part les puristes de l’Eurovision ?

Il aura fallu l’intervention de Gainsbourg, par l’intermédiaire de Joëlle Ursull, pour bousculer un peu la donne. Puis ensuite d’Amina (véritable bijou extraterrestre débarquant sur la planète Eurovision) et Nina Morato qui n’avait pas non plus une chanson « facile » pour l’Eurovision et qui s’est classée tout de même septième.

En ce qui me concerne, la chanson d’Amandine Bourgeois ne pouvait pas mieux tomber. Car cette année, j’avoue avoir ressenti une certaine lassitude en écoutant les chansons répétitives à l’excès que les pays participants nous offraient au fil de leurs sélections nationales.

La France a décidé d’évoluer, de franchir les barrières de plumes et de paillettes, et de proposer autre chose pour le Concours Eurovision. Une chanson à qui l’on peut donner de nombreux noms d’oiseaux, mais qu’on ne pourra jamais taxer de ringarde. Et ça, c’est déjà une victoire !

Ringard. Ce mot qui nous horripile tant et que l’on associe trop souvent au CEC, n’aura peut-être un jour plus sa place dans le vocabulaire de l’Eurovision. C’est tout le mal que je peux souhaiter à notre fringante quinquagénaire, et à vous tous, amis fans de l’Eurovision.

Melodifestivalen : un carton d’audience.

statsOn savait les suédois friands de l’Eurovision et du Melodifestivalen. Cette année encore, la grande sélection nationale a été regardée par un nombre impressionnant de téléspectateurs.

Les demi-finales ont oscillées entre 3.248.000 téléspectateurs (pour l’Andra Chansen) et 3.705.000 (la demi-finale 2).

La grande finale, depuis le nouveau et impressionnant Friends Arena, a réuni un total de 4.130.000 suédois. Ils étaient 20.000 de moins à avoir assisté à la victoire de Loreen l’an passé.

La finale 2013 signe son meilleur score depuis 2006, où Carola avait triomphé devant 4.240.000 suédois.

Et quand on pense qu’il y a 9.453.000 habitants en Suède, on peut alors vraiment dire que presque la moitié des suédois a regardé le show. Si l’on rapporte ce chiffre à la France, l’émission aurait été regardée par environ 30 millions de téléspectateurs. C’est le score d’une finale d’un match de la coupe du monde de football.

Oui, la Suède, c’est bel et bien le pays de l’Eurovision !