Ce samedi, pour la quatrième fois de l’histoire du Concours, un intrus est monté sur scène pour perturber le déroulement de la finale. Pour ceux d’entre vous qui auraient manqué les épisodes précédents, voici un bref historique en images. En 1964, après la prestation de la représentante suisse, Anita Traversi, un homme grimpe sur le podium et brandit une bannière appelant au boycott des dictatures espagnole et portugaise.

En 2010, Jimmy Jump se glisse parmi les danseurs du représentant espagnol Daniel Diges. Le chanteur accepte la proposition du superviseur et revient interpréter sa chanson une seconde fois.

Et l’an dernier, Vitalii Sediuk montre ses fesses à l’Europe et au monde, durant la prestation d’entracte de Jamala.

Cette fois, c’est la représentante britannique, SuRie, qui a été la victime d’une grave interruption. Pour la toute première fois, un concurrent de l’Eurovision se voit enlever son micro durant sa prestation et empêcher de chanter.

Vous aurez noté le grand sang-froid et le parfait professionnalisme de SuRie. Après que son assaillant eut été appréhendé par la sécurité, elle reprend son micro et le fil de son morceau, avec une ardeur décuplée. Comme attendu, le superviseur et la production lui ont accordé la possibilité de chanter une seconde fois. SuRie a décliné la proposition, assurant qu’elle était très satisfaite de sa prestation.

L’homme a aussitôt remis entre les mains de la police. Selon la BBC, il aurait réclamé au micro, la liberté aux médias britanniques qu’il aurait taxé de « nazis ». Il serait parvenu jusqu’à la scène en grimpant sur le rail d’une caméra, puis sur le pont de gauche. Son intervention aurait duré sept secondes et SuRie aurait été empêchée de chanter durant quinze secondes.

De son côté, la délégation britannique a soutenu la décision de SuRie. Le commentateur, Graham Norton, a souligné à quel point la chanteuse avait géré avec brio cette terrible situation. La porte-parole britannique, Mel Giedroyc, s’est déclarée fière d’elle. SuRie a par ailleurs reçu le soutien de nombreuses personnalités en ligne, dont J.K. Rowling, des autres participants, dont Netta Barzilai, ainsi que des Eurofans. À noter également que la plupart des commentateurs ont loué en direct son attitude.

Après enquête, l’homme a été identifié comme Dr. ACActivism. Il est coutumier des faits, ayant déjà interrompu des programmes britanniques comme les National Television Awards et The Voice. Ce lundi, il a été relâché par la police portugaise et demeure à présent dans l’attente de son jugement. Quant à l’UER, elle a lancé une enquête interne.

Sur ces entrefaites, des eurofans britanniques ont lancé une pétition en ligne. Celle-ci, adressée au chef de délégation britannique, lui demande que SuRie représente à nouveau le Royaume-Uni en 2019. Elle suggère même que la chanteuse interprète plusieurs morceaux durant une finale nationale intitulée « SuRie: You Decide« .

L’héroïne de cet eurodrame est elle apparue ce lundi sur les antennes de This Morning. Elle est revenue sur son expérience et ses sentiments à l’issue de sa participation.

Elle a déclaré n’avoir pas eu le temps d’éprouver de la peur. L’assaut ne lui laissé que quelques contusions mineures sur sa main et son épaule. SuRie a tenu à rappeler l’origine et le but fondamental du Concours : (ré)unir par le biais de la musique des nations divisées par la guerre. Selon elle, c’est là que réside tout l’intérêt de l’Eurovision et d’une participation réitérée du Royaume-Uni. À présent, elle a décidé de se concentrer sur sa tournée, qui débute ce vendredi à Londres, les places de ce premier concert étant déjà toutes vendues.

(avec la collaboration de Sakis)