_AP60651Ils ont répandu une vague de musique et nos cœurs ont fait ba-ba-da-bou ! Cette périphrase d’Iveta résume au mieux l’incroyable soirée que nous avons vécus hier, en direct de Stockholm. Un an d’attente, d’espoir, de joie, de déception, d’émotion et d’articles couronné par deux heures de perfection et d’intensité. Nos cœurs ont battu à tout rompre, nous avons été les fans les plus heureux et les plus comblés. Afin de partager ces instants précieux avec vous et de connaître vos impressions, voici un compte rendu de cette première demi-finale du soixante et unième Concours Eurovision de la Chanson.

Un mot au préalable : vous trouverez exposé ici un mélange entre des constatations objectives et des opinions subjectives. Vous êtes en droit de ne pas nous suivre. Faites-nous savoir si vous partagez nos sentiments ou pas, les expériences des uns et des autres demeurent enrichissantes. Pardonnez-nous si nous incendions justement votre favori de la soirée : comme vous, nous sommes partiaux et engagés. Lisez notre conclusion : nous y comparons les véritables qualifiés à vos qualifiés, ceux de notre grand sondage.

Enfin, pour vous poser le décor, nous étions six, réunis dans un salon bruxellois (à Jette, pour ceux qui connaissent). Il y avait un mélange d’hommes et de femmes, d’homos et d’hétéros, de fans et de non fans, quatre Belges francophones, un Belge germanophone et un Grec (qui ne parlait pas pontique). Vous lirez ici un résumé des opinions exprimées par chacun. Un regret a été partagé par tous : celui de ne pouvoir voter. Notre petite assemblée s’est révélée judicieuse : nous avons trouvé huit qualifiés sur dix. Mais nous y reviendrons…

Sur le plan technique, nous avons regardé cette demi-finale sur Één, la première chaîne belge néerlandophone. La RTBF ne la diffusait qu’en différé et nous avons évité France 4, prévoyant que Marianne James bavasserait trop. Vos commentaires nous ont donné raison, d’ailleurs. Notre soirée était commentée par Peter Van De Veire, lui-même qui avait présenté la sélection belge, en janvier. Peter a été parfait : il a parlé peu, mais bien, essentiellement durant les cartes postales. Il a eu le bon goût de se taire lors des plaisanteries d’usage et n’a traduit en néerlandais que l’essentiel. Nous vous le recommandons si vous captez Één.

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OUVERTURE

Te Deum et cris d’enthousiasme, la soirée commence ! Première lapalissade : « Le Globen est vraiment tout rond ! » Et oui… Måns nous revient avec Heroes. Première question existentielle : portera-t-il son iconique pantalon de cuir ? Oh oui ! Nouveaux cris enthousiastes et reprise en chœur du salon : « Heroes-oes-oes, oh, whoa-oa-oa ! » L’ambiance est installée, l’ouverture est parfaite. Le public du Globen est bouillant, tant mieux. Måns est excellent et nous rappelle les raisons de sa victoire à Vienne. Comme attendu, la SVT a mis les moyens, la réalisation est impeccable. Ce sera d’ailleurs une constante : la production atteint des sommets inédits en matière de spectacle et de télévision. Les contempteurs du Concours iront brûler en Enfer : l’Eurovision demeure indépassable et invaincu, dans le temps et dans l’espace, dans l’histoire et dans le monde. Vraiment : à part peut-être la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’été, aucune production télévisuelle ne peut rivaliser avec lui.

Petite vidéo, entrée en scène de nos présentateurs, Måns et Petra, très chics, très bien habillés, très à l’aise dans leur rôle. Nous les avons trouvés assortis et complémentaires, Måns un peu bafouillant. Le point mode : Petra nous a paru plus élégante et distinguée qu’en 2013. Conclusion : la sobriété paye. De l’humour, du second degré, du sarcasme, nous reconnaissons la patte d’Edward af Sillén. Petite plaisanterie sur Europe, le groupe. Incrédulité du salon : est-ce bien eux ? Difficile à dire…

La scène, quant à elle, est très belle, à des années-lumière de 2013. Nous avons beaucoup apprécié son avancée dans le public, qui crée une communion. En revanche, la production aura intérêt à revoir ses angles de caméra pour le podium secondaire. Le pauvre Douwe Bob est quasiment passé à la trappe, derrière les chapeaux, les drapeaux et les têtes en gros plan. Les cartes postales sont sobres, on ne leur demandait pas plus. Nous avons beaucoup aimé le graphisme des intertitres et leur effet transitionnel. Cela rend magnifiquement à l’écran et rafraîchit l’ensemble. La disparition des drapeaux ne nous a pas heurtés : le nom des pays en capitales nous a semblé une excellente alternative. Là-dessus, nous avons saisi nos tableaux de vote, c’était l’heure d’écouter et de juger.

  1. FINLANDE

Sing It Away a ouvert la soirée avec honneur. Du rythme, de l’énergie, ce qu’il fallait pour lancer les festivités. Sandhja a donné sa vie et sa voix, une performance parmi ses meilleures. Elle a pris beaucoup de plaisir, cela s’est vu, cela a fait plaisir à voir. Hélas, passé les premières secondes, le soufflé retombe, la chanson ne se transcende pas, le salon se refroidit. Verdict : bien, mais loin d’être mémorable. J’ai réitéré : il y avait mieux à la finale finlandaise. Les autres fauteuils ont opiné du bonnet. Sandhja est ressortie de nos vies sans y laisser son empreinte.

  1. GRÈCE

La tête de notre ami grec s’est allongée, ses épaules se sont affaissées, il s’est tassé dans son fauteuil, c’était au tour de sa mère-patrie. Dès que les chanteurs se sont mis à leur rap pontique, les critiques ont plu. Rebutant, approximatif, sans humour, amateur et nouvelle question existentielle : pourquoi ? Le petit pas de danse et le strip-tease ont suscité des rires gênés. Verdict : raté, loupé, manqué. Vous dire : il y eut même des voix pour regretter Maria-Helena, la sirène du Pirée et sa ballade en conserve.

  1. MOLDAVIE

Elle est jolie, Lidia… Le salon poussa pourtant un cri d’horreur au premier plan large : sa robe la faisait ressembler à un abat-jour. J’en regrettais presque la robe-crevette de la finale moldave… Falling Stars fut jugée équivalente à Sing It Away, bien mais sans plus. Il aurait fallu du poumon, du souffle et de la voix pour transcender cette petite chanson pop. L’astronaute causa une seconde de surprise, avant de se prendre une volée de bois vert. La présentation fut jugée pauvre et piètre, certains pointant une absence visible de moyens. Verdict : oubliable, au point que la conversation a glissé sur la situation géopolitique de la Moldavie et la question de la Transnistrie…

  1. HONGRIE

L’intérêt du salon est remonté, Freddie ayant séduit nos yeux. Carton rouge pour le t-shirt mal découpé et le jean déchiré. Explication de ma part du style vestimentaire générale de Freddie. Certains fauteuils ont réclamé un effort hongrois en la matière. Pioneer a retenu l’attention… au moins une seconde, juste avant l’apparition du batteur de grosse caisse, à droite de l’écran. Personne n’a compris, tout le monde a été distrait, Freddie a été oublié. Gladiateur ou shaolin ? La controverse a couvert la totalité de la chanson. Dans mon coin, j’ai été surpris : une si bonne chanson et une mise en scène aussi peu en rapport, limite ringarde. Qu’est-il passé par la tête de la délégation hongroise. Ce genre de présentation était à la mode, il y a dix ans, mais aujourd’hui, c’est dépassé, non ? Verdict : supprimez-nous ce gladiateur-shaolin et laissez-nous juste Freddie. Sa chanson et lui n’ont besoin d’aucun autre artifice.

  1. CROATIE

Vous devinez : à nouveau, la chanson a été éclipsée par le vêtement. Mauvais point et débat : trumeau ? Phare ? Kimono ? Sapin de Noël ? Œuf de Pâques ? Tout cela réuni ? La tenue de Nina a rencontré un accueil froid, même après qu’elle l’eut ôté. Déjà fait, déjà vu, sans intérêt. Quant au reste, très belle voix, chanson bateau. Le salon fut surpris d’apprendre que Lighthouse était une favorite des fans. Regain d’intérêt : explication du retour de la Croatie et du choix de la sécurité via un morceau moins folklorique, plus poétique. Verdict : consensuel mou. Une dose de piment aurait relevé l’ensemble. Le salon se mit à remuer et s’impatienta de chansons plus marquantes.

Petit interlude comique. Le salon sourit, je pointai nos amis de Wiwibloggs, leur heure de gloire enfin arrivée et les dangers représentés pour la sécurité routière suédoise. Apparition surprise de Verka Serduschka. Tristesse et solitude : le salon l’avait oubliée depuis 2007…

  1. PAYS-BAS

Révélation de la bisexualité de Douwe Bob, frisson dans le salon. Le tic-tac initial et le premier accord de guitare fixèrent l’attention. Première réaction unanime, « C’est très bon ! », suivie du premier silence attentif. Douwe Bob a remporté la partie en dix secondes. Slow Down a beaucoup plu, la présentation aussi. Simple, sobre, efficace, oubliée Trijntje, les Pays-Bas renouent avec leur formule à succès et repassent dans la catégorie des pays qui comptent. Excellente mise en scène, louange du petit silence et du « I love you too, baby. » Impression de se trouver à un concert… mais cris d’alerte lorsque le chanteur disparut des écrans. Cet effet visuel-là s’avéra raté de chez raté. À revoir pour la finale. Verdict : l’essence de l’Eurovision en trois minutes. Douwe fut applaudi et loué. Premier plébiscite de la soirée !

  1. ARMÉNIE

Je l’attendais à titre personnel avec impatience, je n’ai pas été déçu une seule seconde. Iveta a mis le salon d’accord, elle aussi, causant la surprise et l’ébahissement. La réalisation de ses trois minutes a impressionné. LoveWave a marqué par son originalité. Les seules réserves ont émané du body et de la cape. La frange hétérosexuelle masculine du salon a toutefois marqué sa vive approbation. Iveta, sa présence, sa voix ont imposé un nouveau silence. Sa démultiplication sur scène a frappé les esprits et récolté des applaudissements. Verdict : trois minutes parfaites, nouveau temps fort de la soirée et première évocation d’une victoire. Le salon a vu dans Iveta une concurrente sérieuse pour la médaille d’or. Sarcasme involontaire de ma part : mais où vont-ils nous organiser ça, s’ils gagnent ?

  1. SAINT-MARIN

Du sublime au pathétique… Longue explication sur l’absence de lien entre Serhat et Saint-Marin, évocation de Thierry Mugler, commentaires préalables acerbes. Comparaison physique entre Serhat et Leonard Cohen. Réplique : aucune commune mesure sur le plan musical. Beuglements dans le Globen, fou rire dans le salon, le premier de la soirée. Évocation des années 80 et de l’ambiance dans les boîtes de nuit de l’époque. Protestations immédiates : il ne chante pas, il parle ! Accent à couper au couteau, vieille disco sortie de sa naphtaline, la cote de Saint-Marin plongea dans les abysses. Verdict : unanimité contre, volonté d’effacer ces trois minutes de nos mémoires.

  1. RUSSIE

Ce fut un cri d’impatience : « Ah ! » Sergey était attendu, il n’a pas déçu. Le salon a été fasciné sur le champ par sa présentation et l’incroyable technologie déployée. Interrogation générale : comment cela fonctionne-t-il ? Là-dessus, Sergey avait grimpé au sommet de son portant. Rires : il affichait un air soulagé d’y être parvenu. You’re The Only One fut jugé imparable. De cette étoffe dont on fait les vainqueurs du Concours. Certains tablèrent sur l’évidence : il va gagner, inutile d’écouter les autres. Remue-ménage dans mon fauteuil : la France ! Doute du salon, angoisse de ma part. Verdict : Sergey a déjà une main sur le micro de cristal. Qui l’empêchera d’y poser l’autre ? Déjà plus Iveta. Amir ? Pitié…

  1. RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Montagnes russes eurovisionesques : de la présentation la plus complexe à la présentation la plus simple, du bling au blanc, de l’esbroufe à la sobriété. Rafraîchissant contraste que Gabriela et sa belle ballade. Rappel de l’enjeu historique pour la République Tchèque : une première qualification. I Stand suscita peu de réactions du salon : beau, classique, peu étonnant. Gabriela fut louée pour sa voix et son interprétation. Judicieuse utilisation du décor pour rehausser les trois minutes. Verdict : solide. La République Tchèque mérite beaucoup. Interrogations du salon sur son passif au Concours, voile pudique sur ça, ça et ça.

  1. CHYPRE

Les amateurs de rock s’agitèrent dans leur fauteuil, enfin de la guitare, du muscle, de la sueur virile. Le premier travelling sur François fit peur, les cages divisèrent les opinions, François continua à effrayer. Mélodie efficace, filtres négatifs intéressants, quasi métaphysiques, la frange féminine hétérosexuelle du salon se sentit un peu chose, spécialement aux hurlements de loup. Les fauteuils réticents cédèrent : bien interprété, bien réalisé, bien filmé, Alter Ego a convaincu. Quelques gesticulations en cadence et un verdict commun : très bien dans son genre, apportant de la diversité, un peu sale, mais pas trop, bon dosage. Minus One s’est inscrit dans les mémoires, même dans la mienne, moi qui traînais les pieds depuis cinq mois, à la perspective de ces trois minutes. Moralité : toujours attendre la prestation eurovisionesque avant de trancher.

  1. AUTRICHE

La production enchaîne les contrastes et les univers éloignés. Cela marche : les chansons prennent du relief. Effet attendu : les francophones se réjouissent d’apprendre qu’un autre pays chante en français. Zoë conquiert le salon avant même d’avoir ouvert la bouche. Je parie sur un effet semblable dans le chef des téléspectateurs français lambda. Les francophones et leur langue… Nonobstant, Zoë fut charmante, le salon se crut dans un conte de fées. Présentation simple, coup de cœur général. Éloges réitérés sur la prononciation impeccable, il y a des enseignants dans le salon, souvenirs émus de Judy Garland et du Magicien d’Oz, il y a définitivement des gays dans ce salon. Verdict : Zoë chante et enchante. Magie de l’Eurovision, voix parfaite, l’Autriche efface son « nul point » de l’an dernier.

  1. ESTONIE

Douleur, douleur, douleur. Ces trois minutes me furent très douloureuses à titre personnel, car Play est une chanson que j’aime beaucoup. Mais Jüri… Voir ses fesses fit hausser les sourcils du salon, voir son visage les fit se froncer. L’attitude du chanteur rebuta chaque fauteuil, personne ne comprit. Mouvements étranges, interprétation maniéré et maniériste, ricanements indus, tour de carte inepte, l’art de ruiner une excellente chanson. Je hurlais : pourquoi n’avoir pas répliqué à l’identique la présentation de l’Eesti Laul ? Verdict : le salon renvoya Jüri à Tallinn. Incompréhension persistante : le fait-il exprès ? Pourquoi diable ? Refus de sympathiser, dégringolade et notes négatives sur les fiches personnelles.

Passage par la green room, ping-pong entre Petra et Måns qui en perd ses mots, flottement dans le salon, Peter Van De Veire suggère un incident technique. C’est le point d’interrogation de la soirée : que s’est-il passé ? Pourriez-vous nous éclairer ? Måns aurait-il dû prendre la parole avant Petra ? Retour dans la green room. Flirts poussés de Petra avec Serhat, Douwe et Sergey. Découverte : Sergey a investi ses roubles dans une pâtisserie. Apparition à l’écran de Philipp Kirkorov, vision d’horreur : la Jocelyn Wildenstein de l’Eurovision.

  1. AZERBAÏDJAN

La communauté des fans s’était déchirée : savait-elle chanter ? Nous allions enfin pouvoir en décider. Avertissement lancé au salon, qui s’en étonna : la prestation vocale de Samra fut favorablement jugée. Bonne voix, bonne interprétation, soupçons de mauvaise foi dans le chef de certains fans. Refrain et révision de jugement : Samra s’appuie beaucoup sur ses choristes. Facile. Quant au reste, chanson entraînante, présentation très très 2011, danseurs agréables à regarder mais gesticulant. Verdict : une bonne soupe dans une vieille marmite. Volonté de posséder un micro doré, juste pour la vanité. Refus de la frange féminine du salon de porter une combinaison moulante couleur chair pour aller faire ses courses. Déception de la frange hétérosexuelle masculine…

  1. MONTÉNÉGRO

L’engouement du salon dura trois secondes, le temps de l’introduction musicale. Dès les guitares en action et le premier rugissement, ce fut révolte et répulsion. Il y eut des appels à couper le son, on parla de bruit et d’accident industriel. Certains évoquèrent Chypre avec émotion, une larme à la commissure des paupières. The Real Thing fut jugée brouillonne, mal construite, déplaisante, inattractive, rebutante aux oreilles. Verdict négatif et volonté pressante du salon de passer au suivant.

  1. ISLANDE

Le retour des franges ? Greta fut accueillie par ce sarcasme. Sa présentation visuelle fit taire les langues de vipère. Le salon fut réduit au silence par les effets spéciaux. Concentration pour comprendre leur réalisation. Cris d’étonnement : Greta disparait, réapparait. Très réussi, poésie, magie, univers particulier. Bouches bée devant le vol de corbeaux. Puis retour à la chanson et tiédeur des fauteuils. Hear Them Calling ne déclenche l’enthousiasme que d’un seul. Les autres ne s’emballent pas. Verdict mitigé. Greta tombe dans un puits d’indifférence.

  1. BOSNIE-HERZÉGOVINE

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu. Un silence incrédule plana sur le salon avant que ne déboule le plus long et le plus irrépressible fou rire de la soirée. Six personnes pliées en deux durant trois minutes. Inutile de vous dire que personne n’a écouté Ljubav Je. Impossible de vous rapporter précisément les commentaires : trop délicat, relevant d’un humour propre au groupe et au moment, risque d’être mal reçus par certains d’entre vous. En résumé : les couvertures de survie ont déclenché l’hilarité, la tenue de Deen a été rapprochée d’un genre bien particulier de films d’exploitation, celle de Dalal au costume d’Iron Man, Ana a reçu le titre de potiche de la soirée et Jala a été comparé à un chien dans un jeu de quilles. Verdict : le salon connut son seul schisme. Quatre fauteuils ont jugé la prestation mauvaise et désolante. Deux fauteuils l’ont jugé mauvaise et réjouissante, réclamant à cor et à cri sa qualification, juste pour le plaisir d’un nouveau fou rire.

  1. MALTE

Encore un effet visuel très réussi ! L’hologramme d’Ira a beaucoup plus, ce début a captivé. L’apparition de la reine de Malte a suscité l’intérêt… sur un plan physiologique. Sa robe la dévoilait généreusement, il y eut des questions relevant de la chirurgie esthétique, elles demeurèrent sans réponse. Ira fut considérée, elle tenait la scène. Sa chanson rencontra la tiédeur. La présentation des chansons tirait à sa fin, le salon avait ses qualifiés, Ira ne fut pas son Jésus. Verdict : bien, bien, il reste de la tarte ?

ENTRACTE

Retour sur Petra et vidéo humoristique. Parfait pour manger son morceau de tarte. Les non fans ne comprennent rien. Bouche trop pleine que pour expliquer.

Retour d’Europe. Est-ce bien eux ? Trop tard : c’est l’heure du décompte final. Regrets perpétuels et réitérés de n’avoir pu voter. Entracte : The Grey People. La discussion s’embarque sur la crise des réfugiés. Le salon applaudit l’idée et le ballet, très réussi, très parlant, très émouvant.

Sursaut soudain avec la présentation des qualifiés automatiques. Cris hystériques à l’apparition d’Amir à l’écran. Amir est très souriant, très ouvert, très engageant, fait des merveilles en un regard. Barei est toujours aussi fraîche. Quant à Frans, il demeure égal à lui-même, notre tête à claques de l’année. Extraits des prestations de samedi.

La chorégraphie d’Amir prend plus de sens. Le chanteur est très bien sur la scène, naturel, détendu, spontané. Notre avis personnel : un anti-Sergey. Le salon réagit avec chaleur et intérêt. La prestation est excellente. S’il n’y avait la machine de guerre russe, nous aurions déjà un vainqueur. J’ai cherché surpasse You’re The Only One sur le plan de la fraîcheur et de la modernité. Le salon ne parvient à se décider. Moi-même, je ne sais plus quoi en penser. France-Russie à égalité, perspective d’un suspense insoutenable. Quoi qu’il arrive, Amir et France Télévisions auront gagné leur pari : remettre l’Eurovision au centre des préoccupations françaises et francophones. J’ai lu des commentaires prédisant une quinzième place à peine. Même une quinzième place serait une victoire en soi !

Barei a favorablement impressionné le salon. Ses effets visuels sont très intelligents. Sa robe a laissé des fauteuils sceptiques. Sa fausse chute n’a pas été diffusée, les réactions seront à étudier.

Frans a moins favorablement impressionné. Le salon a reconnu l’actualité et la qualité de If I Were Sorry. Le personnage a rappelé leurs élèves aux fauteuils enseignants. Journal de classe !

QUALIFIÉS

Le moment suprême était arrivé. Les fauteuils s’agrippèrent à leurs accoudoirs, j’entrai en transe. Apparition rituelle de Jon Ola Sand. Les ans glissent sur son visage. Les quatre premiers pays ne suscitèrent que peu de surprise. Première exclamation de joie de ma part pour les Pays-Bas. Première surprise du salon pour la Croatie, elle ne figurait que sur une seule fiche personnelle. Deuxième exclamation de joie pour l’Autriche. Hurlements hystériques de joie qui durent réveiller le quartier pour la République Tchèque. Choc pour la dernière place : j’avais eu raison ! De Jüri, Greta et Ira, deux resteraient sur le carreau et briseraient bien des cœurs. Le salon retint son souffle, ce fut Malte, l’un des fauteuils fut anéanti.

CONCLUSION

Ce fut encore une fois une mémorable soirée, des rires, des chansons, des émotions, des souvenirs. Les Suédois nous ont offert une excellente demi-finale, nous leur en sommes gré.

Notre salon ne démérita pas dans ses pronostics : huit sur dix. Nous prédîmes la Hongrie, les Pays-Bas, l’Arménie, la Russie, la République Tchèque, Chypre, l’Autriche et l’Azerbaïdjan. Nos deux dernières places étaient partagées entre la Moldavie, la Croatie, l’Estonie, l’Islande, la Bosnie-Herzégovine et Malte.

Vous-même, chers lecteurs, n’avez pas fait mieux : vous aviez prédit la Russie, la Hongrie, la Croatie, Chypre, l’Azerbaïdjan, l’Autriche, la République Tchèque et l’Arménie. Vous souhaitiez l’Estonie et l’Islande, vous avez dû faire une croix dessus, nous comprenons votre douleur…

Nous attendons à présent avec impatience, demain soir et la deuxième demi-finale. Enfin, nous allons pouvoir voter ! Quant à nous, nous nous retrouverons vendredi pour un nouveau compte rendu de la soirée ! D’ici-là, portez-vous bien et soyez heureux !

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