Vous pensiez réellement qu’on avait terminé le bilan de l’année Eurovision 2024 en se contentant du top 10 de la rédaction ? C’est mal connaître l’EAQ, qui a un autre tour dans sa manche (ou plutôt au bout du rasoir).
Elles avaient signé leur retour en grande pompe (ou bien en fanfare, c’est selon) l’année dernière après cinq interminables années d’absence qui demeurent aujourd’hui mystérieuses. Le succès de l’édition 2023 nous a conduits à l’évidence : plus jamais question de les abandonner aussi longtemps. « Les » ? Mais bien sûr ! Les seules, les uniques, les…

Ch’tite biloute hein ? Mais comment ça, vous ne les reconnaissez donc pas ? Allez, courage pour les oreilles, par Pergolèse (copyright de l’auteur).
WESH ON PARLE BIEN SÛR DES
MOUSTACHES
Nouvelle Génération (peuchère)
Générique.
« Bonjour, bonjour, bonjour, bonjour, bonjour, je veux faire l’amooour avec toi … »
– Davidna enfin ! Vous n’êtes pas à un concert de Zaho de Sagazan !
La barbe. Ou plutôt la moustache.
Wilkommen, bienvenue, welcome, bienvenidos y das, bienvenuto, ta-ta-ta-ta-ta. Ici Davidna L., votre maîtresse de cérémonie aussi céleste que le ciel et aussi célèbre que Natalia Barbu et sa grande amie Valeria Pasha (nous n’avons quand même pas osé Marie-Line) sur la scène musicale française. Bienvenue à la cérémonie des Moustaches 2024, 7ème édition du nom, en direct du Christmas Theatre de Galatsi, Athènes. Pourquoi ? Parce que (et ne demandez pas de détails, surtout sur les dessous financiers de cette affaire : cela ne regarde pas le grand public), et puis, vous connaissez le goût des français pour l’expatriation. Après tout, le départ du Tour de France cycliste n’a t-il pas eu lieu à Florence en 2024 ? Bref, pourquoi de telles questions existentielles.
C’est donc sous le soleil de la Grèce (parce que oui, Athènes se trouve en Grèce, pays de Sakis Rouvas, de son polo blanc et de son choriste caché) que nous sommes heureux de vous accueillir pour cet événement MA-JEUR de la fin d’année Eurovision 2024. Douze mois aussi riches en Amour, Prozac et autres curiosités, cela se célèbre avec la manière et surtout sur le fil du rasoir ! Car, ici, point de NRJ Music Awards (beaucoup trop Popular), de Victoires de la musique (vous nous avez pris pour Jerominas Milius ?) ou encore de Grammy Awards (qui aurait l’idée d’appeler des prix « grammes », m’enfin). Non, ici, on célèbre les vainqueurs, les vrais, pas celles et ceux qui se pavanent sur le tapis rouge (à moins qu’il ne soit turquoise lui aussi ?) des Eurovision Awards (d’où le trophée de la plus belle chevelure m’échappe t-il ?) ou, pire, du Palais des Festivals de Cannes (sérieux, vous nous avez pris pour des influenceurs rémunérés par TF1 ?). Hommage aux plus grands représentants de l’histoire de la France à l’Eurovision, les Moustaches vous offrent toutes les promesses que vous voulez entendre, à défaut qu’elles ne sont pas du vent, elles. À savoir celle de récompenser le meilleur de l’année Eurovision 2024, mais aussi le pire, sans parler du pire du meilleur ou du pire du meilleur. OK ou KO, en somme, surtout que, comble du comble, c’est à vous et à vous seuls de décider – la démocratie est décidément un drôle de concept eurovisionesque… Elle n’est pas belle la vie d’eurofan ? Profitez-en tant que c’est gratuit, parce que l’année prochaine, ce sera vote payant par SMS et par application pour tout le monde ! Ainsi le disait Angèle : « tout le monde il veut seulement la thune » et c’est valable ici aussi (Marie a des mugs à faire financer par la rédaction, là aussi, nous nous abstiendrons de trop de détails sur cette sombre affaire – et encore, vous n’étiez pas à Madrid).

Une cérémonie de la rigueur budgétaire (même si on n’avait déjà pas d’argent à la base)
Cette année, les Moustaches nouvelle génération vous promettent quelques petites nouveautés après une édition 2023 plutôt bien accueillie par les foules et – surtout – des ajustements, rigueur budgétaire et inflation oblige (il faut bien s’adapter comme on peut).
Réduction du nombre de catégories
Le directeur logistique de la cérémonie a décrété que 18 catégories étaient trop éreintantes à gérer pour son emploi du temps (surtout en période de Fêtes avec l’appel des Ferrero Rocher et de la série de Xavier Dolan en replay sur Canal+). Ce seront donc désormais 13 catégories que vous aurez à départager : prenez le positif, cela vous fera des vacances à vous aussi. Surtout que nous vous avons préparé pleeeeeein de bonnes choses (comme Mae Muller et Arvingarna à Noël) : des fusions, des acquisitions, des mutualisations, des nouvelles catégories, mais aussi des disparitions pour les catégories les plus dispensables (à moins qu’elles ne furent répétitives) du lot.
Réduction du nombre de nommés par catégories
Le symbole du chiffre 7 (introspection, accomplissement, esprit, 7 familles, 7 à la maison, …) était décidément trop beau pour être vrai – bien que ce ne soit jamais trop laid pour être faux, exception faite du décor de Natalia Barbu (toujours elle). Surtout, il mettait considérablement à mal notre imagination – traduisez-nous : nous avions le plus grand mal à trouver 7 nommés dans certaines catégories qui n’en méritaient objectivement pas tant et dont le vainqueur était déjà trop évident pour offrir à la concurrence la dignité d’être citée. Conséquence : chaque catégorie comptera désormais 5 nommés, symbole de liberté, d’épanouissement et de changement. « Elle n’est pô belle la vie ? » dirait Marine de la Star Ac avant de faire tchou tchou.
Fin de l’accès VIP dans les loges et du champagne à gogo
Tout simplement parce qu’en période d’austérité budgétaire, on se doit d’être vertueux auprès du grand public (et que le champagne doit être réservé à l’usage exclusif de la maîtresse de céréminie et de ses Davidna boys).

Trêve de bavardage (Vaidas s’impatiente en loge, bien qu’il ne soit pas concerné). Que les hostilités soient lancées, que l’Amour, la Gloire et la Beauté ne fassent qu’une par le pouvoir des trois et surtout celui de Da-Vidna, que Sainte Ronela célèbre le MAKALON (et pas le macaron, Jacqueline Mercorelli sors de ce corps et les gâteaux du congélo), bref que la 7ème cérémonie des Moustaches soit OUVEEEEEEERTE !!!
C’est parti pour dix jours de cérémonie ! On démarre les hostilités avec la première catégorie de cette édition 2024, voici, voilà, kiki, sushi, Gifi..
La Moustache Redii, vedi, non vici (Je suis revenu, j’ai vu mais je n’ai pas vaincu)
Pour beaucoup d’artistes, l’Eurovision est un Saint-Graal qui, une fois devenu réalité, fait figure de rêve éveillé (sauf lorsque vous vous appelez Eden Golan et que l’aventure malmoïte vire plutôt au cauchemar). Quant à d’autres, l’expérience leur a tellement plu qu’ils en demandent encore et encore, au point de foncer en sélection nationale pour redemander la bénédiction du public, tels des empereurs porphyrogénètes (traumatisme d’histoire médiévale en licence 1) addicts à la lumière du concours (et surtout avides de la médiatisation que leur offre celui-ci). Une eurostar sur le retour, rien de tel pour vous octroyer d’emblée le statut de favori de votre sélection nationale… Sauf que parfois (souvent ?), les choses ne se passent pas comme prévu et qu’à défaut de revoir la couleur du concours, c’est surtout celle de leur canapé que retrouvent nos eurostars, la queue (ou autre chose) entre les jambes.
Les nommés dans la catégorie sont :
Basim
Scooba-dooba-dap-dap-di-di-die, OH YEAH BABY THAT’S HOW YOU WRITE A F***ING CLICHÉ LOVE SONG ! Rien de tel pour porter les couleurs de son pays à domicile dans un ancien hangar à bâteaux copenhaguois qui a littéralement ruiné la télévision publique danoise, à tel point que ce dernier fait tout pour ne pas gagner à nouveau le concours dans le siècle à venir. Pour embarquer dans un tel projet, rien de tel pour notre cher Basim (qui a tout de même connu quelques succès après son passage par l’Eurovision) qu’un retour en sélection nationale avec une autre cliché song nommée Johnny. Hommage à Johnny Hallyday ? Mais qu’allez-vous chercher ? À défaut d’une tribute au défunt mari de Laeticia (persuadée de voir son esprit partout), c’est un titre pop générique candidat à la 13ème place de sa demi que nous a proposé l’eurostar pour tenter de faire bonne figure de l’autre côté de l’Oresund, direction la voisine Malmö. C’était sans compter sur les jurés, qui ont fait basculer la victoire en faveur du sable de SABA. Chacun ses kinks.
Justyna Steczkowska
Un come back 24 ans après, on avait déjà vu ça avec la plus tragédienne des chypriotes dans un amphithéâtre grec, alias Anna Vissi à Athènes en 2006. Mais 29 ans après (!!!), cela aurait été du jamais vu ! Surtout que Justyna Steczkowska (représentante du pays en 1995 si vous savez faire le calcul) était quasi les deux pieds dans l’avion Varsovie-Copenhague (Malmö se contentant d’un sous-aéroport face au mastodonte danois voisin) avec un banger qui, à peine les premières notes passées, avait déjà mis en feu la totalité de la planète Eurovision. L’évidence était donc là : Justyna Steczkowska porterait les couleurs de la Pologne à l’Eurovision un an après l’eurodrama Blanka (et son perroquet tout droit sorti de Windows 95 – pas man, le vrai), débarquant telle une reine égyptienne sur le turquoise carpet du centre de congrès malmöite (drôle de gentilé décidément). Sauf que le comité de sélection interne de la RTP en a décidément autrement dans ce jeu d’échecs… et a préféré faire sauter la reine au profit de la tour. Pour le meilleur ? Plutôt direction la case élimination. Et oui, Justyna : n’est pas sorcière qui veut, surtout quand la place est déjà prise par Bambie.
Keiino
AAAAAAAAH MES ANIMANIACS PRÉFÉRÉS !!!! MES YAKKO, WAKKO ET DOT FAVORIS !!! QUE J’AIMERAIS ÊTRE VOTRE FRÈRE (ou soeur, si c’est Davidna qui parle – on s’y perd à la fin). Tournons la page du traumatisme de 2021 (larmes de crocodile – piano dépressif – « In your voice, I feel it coming back to me… ») et regardons droit devant, droit au but, Rim Tim Tagi Dim… Oups, plutôt Damdiggida. Parce que, oui, l’année Eurovision 2024 était visiblement aux onomatopées tant pour la lasagne croate que pour le monument (ON A DIT QU’ON TOURNAIT LA PAGE) norvégien, même si ce n’est guère sûr que ce fut pour le meilleur dans le cas présent. Quoiqu’il en soit, c’est évidemment en position de favori des eurofans – et de favori tout court – que s’est avancé Keiino dans cette sélection norvégien où un duel des plus sanglants s’annonçait avec Gåte. Deux salles, deux ambiances, et ainsi fut-il du vote de la finale. Largement porté par les jurys internationaux, Keiino s’avançait tout droit vers le triomphe annoncé… Mais c’était sans compter sur le public qui a préféré aux casques TV (tout un concept) la vielle médiévale et les cris de Gunnhild. Echec et mat, acte 2, pour le trio star des Scandic Nights de l’Eurofan club, qui a dû encore s’en contenter pour Malmö (en espérant qu’ils aient été rémunérés).
Let 3
Faire subir leur musique une année n’était visiblement pas suffisant : Let 3 n’a pas attendu deux ans pour signer son grand retour sur la ligne de départ d’un Dora qui les avait (hélas) portés en triomphe un an plus tôt, à la grande consternation des eurofans. Auréolés d’une 13ème place miracle à Liverpool grâce à un solide télévote visiblement captivé par leur Mama ŠČ! (tractopelle, tractopelle,…) – et le slibard de leur caporal de chanteur -, voilà le groupe croate en train de remettre le couvert pour le sadique acte 2 de leur histoire eurovisionesque. Objectif 2024 ? Essayer de rendre cette fois l’Europe [gaga] Roga d’un nouveau chef d’oeuvre de l’histoire de la musique croate, recyclage de l’imper liverpuldien et plumes jaunes à gogo inclus. Passé le pseudo-eurodrama (l’histoire de la candidature prétendument déposée par des usurpateurs, vous vous rappelez ?), place à la musique, ou plutôt à la cacophonie monstre, sur la scène des studios de la HRT à Zagreb. Le plan se déroulait comme prévu, le cauchemar allait à nouveau devenir réalité et Let 3 atterrir sur le toit de la Malmö Arena comme des poussins échoués dans la Baltique… Heureusement, un sauveur nommé Baby Lasagna s’est dressé contre le plan machiavélique, évitant à la planète Eurovision une overdose certaine. Le meilleur dans l’histoire ? Nulle trace de Let 3 au casting du Dora 2025. Oh, Simple Joy.
The Roop
Une édition avortée co-co-covid dont ils étaient parmi les grands favoris et un tour dans la discothèque de l’Eurovision 2021 ont suffi à faire de The Roop des eurostars parmi les plus vénérées de la décennie eurovisionesque (a minima par l’auteur de ces lignes, ce qui est peut-être un détail pour vous mais qui, en réalité, veut dire beaucoup). Autant dire que chaque annonce de casting de la sélection lituanienne tournait depuis exclusivement autour de l’attente de la présence du groupe… Qui s’est fait longuement (langoureusement ?) désiré, jusqu’au miracle de Noël 2023 : The Roop, le comeback à l’Eurovizija.LT. Planète Eurovision en transe, allumez les réacteurs et welcome on board sur Scandinavian Airlines pour un vol au départ de Vilnius et à destination de Copenhague (puisqu’on vous dit que l’aéroport de Malmö est presque aussi grand que celui de Carcassonne…). Rien de tel qu’une joie simple pour une formalité aussi simple : remporter la sélection face à une quarantaine (!) de concurrents, des dragons et des arc-en-ciels (véridique), en route pour la victoire à l’Eurovision. C’est oublier qu’un titre aussi simple (quoique pas désagréable) qu’une joie simple ne suffit pas à remporter le Graal avec une assurance sans risques et un pôtit short, surtout face à Mister Silvester Luktelk Belt. P.S. : on ne vous a jamais dit que porter du vert sur scène, c’est… ?
Basim, Justyna Steczkowska, Keiino, Let 3, The Roop : 5 nommés pour un seul objectif de vie, repartir avec la Moustache et l’exhiber fièrement un jour ou l’autre sur la scène de l’Eurovision. À qui profitera le crime, et qui se verra récompensé du trophée Redii, vedi, non vici (Je suis revenu, j’ai vu mais je n’ai pas vaincu) ? À vous de choisir via le sondage ci-dessous !
Annonce des résultats le 13 janvier !
Rendez-vous à 12h pour découvrir une nouvelle catégorie des Moustaches 2024… et vous prononcer sur les moments les plus iconiques de cette année Eurovision !









Il ne valait mieux pas être un revenant en 2024. Il n’ y en avait que 2, elles ne se sont pas qualifiées pour la finale.