Les semaines se suivent… Et se ressemblent un peu ! Tout comme mercredi dernier, il a fallu fouiller dans les recoins d’internet pour avoir des infos sur la lanterne rouge du jour. Et il s’agit de…

Linda Lepomme

Malgré un nom plutôt… Cocasse, point de pseudonyme ici, c’est bien le véritable nom de Linda Lepomme. Celle-ci est née le 16 mars 1955 à Lokeren, ville de 43 554 habitants (en 2024) située en Flandre-Orientale (au nord de la Belgique). Pas d’informations sur son enfance et son adolescence, mais on sait qu’elle a commencé sa carrière en 1978. Carrière double puisqu’elle a toujours oscillé entre la chanson et la comédie. C’est ainsi qu’on la trouve à la fin des années 70 dans un téléfilm intitulé och zonde dat ‘t een hoer is (C’est dommage qu’elle soit une p*te… Oui le titre est hyper vulgaire et je ne veux franchement pas savoir de quoi parlait ce film). En 1979, on la trouve dans une série comique De Paradijsvogels (Les oiseaux de paradis… Notez que le titre n’est pas grossier). Coté musique, on peut la trouver dans différentes comédies musicales, que ce soit en Flandre ou aux Pays-Bas.

Et l’Eurovision dans tout ça ?

A contrario de toutes les autres années où la BRT (ancien nom de la VRT) organisait une sélection nationale, la chaine publique flamande choisit en 1985 de passer par un choix de candidat en interne. C’est ainsi que le nom de Linda arrive aux oreilles de la délégation belge (néerlandophone). Laat me nu gaan (Laisse-moi partir maintenant) a pour auteurs-compositeurs Bert Vivier et Pieter Verlinden. Pour mettre toutes ses chances de son côté, notre lanterne rouge du jour a aussi enregistré son titre en anglais, Just a charade (simplement une charade) et en français : Délivre-moi. Arrive donc le samedi 4 mai dans la salle Scandinavium de Göteborg. La Belgique passe en 8ᵉ position entre la Turquie et le Portugal. Si l’interprétation de Linda est sans faille, on ne peut pas dire que Laat me nu gaan soit une chanson qu’on retient. C’est un peu mollasson (surtout comparé au titre gagnant. 2 salles. 2 ambiances). À l’issue des votes, notre pays voisin et ami va seulement recevoir 7 points. Et TOUS viendront de la Turquie (qui, rappelez-vous, passait juste avant le plat pays). Échaudée par ce résultat, la BRT reviendra dès 1987 à une sélection nationale.

Laisse-moi partir maintenant (avec uniquement 7 points !)

Et après l’Eurovision ?

Cette dernière place (et le fait que Laat me nu gaan ne rentre même pas dans les charts nationaux) met un coup de frein à sa carrière de chanteuse (hormis 2 singles The love of my life en 1985 et Liefde En Trouw – Amour et fidélité en duo avec Bill van Dijk en 1990). Après un rôle dans le film Le lion des Flandres la même année que sa participation au concours, Linda fait une longue pause. En 2000, elle prend la direction artistique du département musical du Ballet royal de Flandre, la plus grande institution de danse classique et de ballet de Belgique. Elle en démissionne en 2007 pour cause de baisse des subventions allouées à l’organisme. En 2001, elle tient un petit rôle dans le film multi-récompensé Pauline et Paulette. 3 ans plus tard, elle reçoit un prix spécial aux National Musical Awards 2004, récompenses belges pour sa contribution au développement de la comédie musicale flamande. Depuis sa démission sus-citée, elle s’est complètement retirée du monde culturel d’outre-Quiévrain.

Pour résumer, Linda Lepomme, une carrière bien discrète dont les 3 minutes en mondovision ont été oubliées.

Linda en 2023

Avant de nous quitter, je vous laisse écouter Laat me nu gaan en version française. Alors, préférez-vous la version française ou la version originale ?

Quel étrange destin que la Belgique. Dernière une année et gagnant la médaille d’or l’année suivante. Mais tout ça, nous en reparlerons la semaine prochaine !

Crédit photo : Lolotte pour l’EAQ / site internet du journal GVA

Crédit vidéos : chaines Youtube de : Georgios Symeonidis / Eurovisie Songfestival