Nous en avions discuté dans un éditorial précédent : partager sa passion pour l’Eurovision requiert des compétences extra-rédactionnelles insoupçonnées. Comme je le résume souvent pour mon cas personnel : il y a vingt-trois ans, j’ai aimé Dana International. Aujourd’hui, je jongle entre CSS, HTML, IFrame, FTP et autres SSL. Et non : mes petites études en philo et lettres ne me sont d’aucun secours, pas plus que la Pauly-Wissowa, la klein Pauly ou la neue Pauly.

Ce qui est fort dommage, car ces dernières semaines, le site a affronté de nombreux problèmes techniques. Sans doute l’avez-vous constaté de votre côté : bugs récurrents, difficultés d’accès, erreurs 500 en pagaille, maintenances à répétition, serveur hors service, lenteurs exaspérantes, non chargement de certaines images, voire carrément de certaines sections. Rien ne nous aura été épargné, comme le soupirait l’autre.

Nous vous présentons nos excuses pour ces entraves numériques, indépendantes de notre volonté et face auxquelles, nous nous sommes souvent retrouvés impuissants. Un mot d’explication s’impose sur les causes et les raisons de ces failles. L’Eurovision au Quotidien est un site d’amateurs éclairés, aux profils multiples, mais sans aucun informaticien parmi ses rédacteurs. Refondé sous le format WordPress en 2012, l’EAQ a accumulé depuis petits bugs et erreurs de sa base de données.

WordPress a cet avantage de permettre l’ajout d’extensions. Chaque extension offre au site de nouvelles fonctionnalités. WordPress permet également de varier les thèmes et les apparences visuelles. Mais chaque ajout, chaque modification, chaque retrait cause des altérations de la base de données et du code initial. Altérations qui s’accumulant, provoquent parfois des défaillances graves.

Vous vous en souvenez : en janvier 2019, le site nous était devenu inaccessible. Impossible d’y publier le moindre article. Nous avions alors créé en catastrophe l’EAQ² et appelé au secours un webmaster qui avait résolu le problème. C’était une étape importante, puisque ce premier webmaster avait corrigé plusieurs erreurs importantes de la base de données. Mais pas toutes. Deux ans plus tard, les dites erreurs s’étaient à nouveau empilées, causant une partie de nos problèmes.

À cela, s’est ajouté un alourdissement général du site. Nous avons multiplié les articles : en moyenne, trois par jour, chaque jour, depuis plus de quatre ans. Notre base de données est devenue cacochyme, entre images, fichiers divers, sauvegardes et autres extensions inutilisées. Ce qui a alourdi la balance de notre hébergement et poussé nos limites dans le rouge.

Couche supplémentaire de ce mille-feuilles : cette profusion rédactionnelle a comme conséquence attendue et heureuse, un accroissement du nombre de nos lecteurs. Un accroissement progressif et continu, dont nous nous réjouissons et pour lequel nous vous sommes très reconnaissants. Un accroissement qui pousse à la hausse les taux de connexions et de consultations. Cette année, pour la première fois, nous avons atteint la limite de notre formule d’hébergement mutualisée. Avec à la clé des ralentissements de notre flux et l’impossibilité de nous atteindre parfois.

Cerise sur le gâteau : notre hébergeur est entré dans une phase de haute turbulence. Depuis sa refondation, notre site est hébergé par un célèbre fournisseur français en trois lettres. Les pannes se sont multipliées sur ses serveurs, nous laissant dans la mouise la plus complète. La réactivité traînante et la complexité de leur service de soutien nous a plongés dans la frustration et la colère.

Nous avons ensuite glissé jusqu’à la frayeur, voire la terreur, quand en mars dernier, une partie de ses serveurs, situés à Strasbourg, sont partis en fumée. Littéralement. De nombreux sites ont été mis à terre, beaucoup ont perdu leurs données, même le gouvernement français a été affecté par l’incident. Dans ce malheur, nous avions de la chance : notre site était hébergé sur ses serveurs de Roubaix. Néanmoins, nous n’avions plus à hésiter, ni à tergiverser : il fallait migrer le site au plus tôt chez un autre fournisseur.

Plus facile à dire qu’à faire. Souvenez-nous : pas d’informaticien, ni de webmaster dans l’équipe et personne qui ne se sente le courage de tenter l’épreuve seul. Vous me direz : rappelez le webmaster de 2019 ! Ce que nous avons fait. Il ne nous a jamais répondu. Vous me direz : appelez-en un autre ! Oui, mais lequel ? Les webmasters devraient être denrées courantes à notre époque. Sauf que non. Google n’en a identifié que peu. Nous avons repéré un Belge, qui nous a répondu par la positive. Avant de nous planter deux semaines plus tard : il avait accepté un poste à l’étranger.

Nous nous sommes donc lancés sur la plateforme 5euros. C’est le tournant durable de la nouvelle économie : les plateformes qui mettent en relation clients et prestataires. Leur réputation est épouvantable et souvent, elles sont les masques lisses d’esclavages capitalistes. 5euros, dans sa catégorie, semble être la plus recommandable, pour ne pas dire la moins pire.

De fait : nous avons rapidement trouvé un webmaster (le troisième) disposé à nous aider. Mais au bout d’une semaine, la discussion s’est enlisée de la plus curieuse façon : ce webmaster, après avoir commencé les travaux de réparation, s’est mis en tête de nous dicter notre conduite. Les tentatives pour recadrer la discussion et lui faire comprendre notre point de vue, sont demeurées lettre morte. Au bout d’une semaine supplémentaire, nous avons coupé court, mis un terme à sa mission et lui avons payé son dû.

Au passage, oui : tout ceci s’effectue sur fonds propres. Nous ne bénéficions d’aucune rentrée particulière, ni d’aucune cagnotte. Nous refusons toutes les demandes publicitaires qui nous sont transmises, tout comme les appels du pied pour placer sur notre site des articles sponsorisés, aux contenus rédigés par des tiers et sur lesquels nous n’aurions aucun contrôle éditorial. Avantage : nous restons indépendants et conservons notre liberté rédactionnelle. Inconvénient : nos économies sont directement ponctionnées.

Heureusement, lumière au bout du tunnel : sollicité, un quatrième webmaster s’est révélé bien plus efficace et direct. Une semaine plus tard, soit dimanche dernier, il avait effectué la migration tant espérée. Adieu la France, bonjour la Suisse ! Nous voilà présent passés à la concurrence helvétique : notre site est désormais hébergé par Infomaniak, d’excellente réputation. Mieux encore : nous sommes montés en grade, d’un hébergement mutualisé à un hébergement dédié. Le webmaster a par ailleurs corrigé de nombreuses erreurs encore en suspens. Une certaine idée du paradis numérique…

En principe, vous avez déjà dû éprouver les effets de cette migration. Lenteurs et erreurs se sont résorbées. Si toutefois, vous constatez encore des difficultés d’accès ou si vous repérez des bugs oubliés, prévenez-nous en. Nous les transmettrons à qui de droit. De notre côté, nous sommes déjà fort satisfaits des changements opérés. Nous espérons à présent dormir et œuvrer plus sereinement sur ce serveur aux capacités élargies et mieux sécurisées.

Spécialement dans les semaines cruciales qui s’annoncent, car excellente nouvelle : nous avons obtenu notre accréditation virtuelle pour ce Concours 2021 ! Nous serons donc à même de suivre à distance et en direct l’ensemble des répétitions et des conférences de presse organisées à Rotterdam. Nous vous en délivrerons les meilleurs comptes rendus possibles ici, ainsi que sur notre compte Twitter, et nous efforcerons de vous faire vivre au plus près ces journées palpitantes.

Afin de vous garantir un meilleur accès au site durant les semaines de l’Eurovision, nous procéderons à une nouvelle simplification de notre page d’accueil et de notre barre latérale. Nous n’y laisserons que le minimum requis en matière d’images et de décorations. Plus de sobriété, pour plus d’efficacité, de sorte que vous ne manquiez aucun instant de ces quatorze jours magiques. Nous vous remercions par avance pour votre présence, votre fidélité et vos commentaires que nous espérons nombreux.

De notre côté, nous demeurerons fidèles aux deux principes qui nous guident : être présents chaque jour à vos côtés et vous offrir quelques instants de légèreté et de distraction dans votre quotidien. Avec l’espoir renouvelé que longtemps durent l’Eurovision et l’Eurovision au Quotidien !