La dernière page de 2022 s’est tournée il y a quelques jours : place désormais à l’intro de l’année 2023 ! Moteur … ACTION !

Dire que l’année passée fut riche en émotions n’est guère une sinécure. L’émotion : n’est-ce pas là le maître mot qui guide notre quotidien d’eurofans, qui plus est au plus fort de la saison eurovisionesque ? Émotion, ou un mot aussi pluriel que la palette de sentiments qu’il recouvre. Joie, tristesse, peur, dégoût, colère, ou des amies-ennemies qui cohabitent dans un endiablé Vice-Versa.

Émotion. « Trouble subi, agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc. » ou « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement » selon le Larousse. Oui, l’émotion est bien plus qu’un sentiment de l’été ou de l’éphémère chez l’eurofan passionné.

D’émotions, la saison des sélections n’a pas été avare en la matière, et la liste est longue ! Qui dit émotions dit eurodramas, avec une première édition du Benidorm Fest qui s’est inscrite dans la droite lignée de la tradition espagnole en la matière (Ay-ra-la-la-laaaaaaa) et une sélection ukrainienne qui s’est une nouvelle fois conclue par le retrait de sa gagnante après moult péripéties. Sans oublier les menaces de retrait de la délégation israélienne et les caprices de son eurostar/eurodiva … Heureusement toutefois, l’histoire est loin de s’arrêter aux eurodramas qui font tout de même bien palpiter notre délurée planète avide d’émotions fortes ! Car qui dit émotions suppose également leur état pur, avec le retour tant attendu de Mahmood à Sanremo, qui suscita une émotion à l’intensité digne de ces puissants Brividi partagés avec Bianco. Pour ne citer que trois moments forts, la liste pouvant quant à elle s’étaler sur les cent mille ans que vivra Mercy.

L’émotion, chez l’eurofan, s’intensifie toutefois au printemps, à l’approche d’une quinzaine eurovisionesque qui fait vibrer le coeur au-delà de 120 battements par minute. Plus le Jour J approche et plus l’attente devient insoutenable, tandis que s’intensifie une course à la victoire à l’issue que l’on veut croire de plus en plus incertaine au fil des ans. 2022 n’échappa en rien à la règle, quand bien même la victoire de l’Ukraine était gravée dans le marbre depuis plusieurs semaines déjà. L’Ukraine, ou la victoire de l’émotion. Celle qu’a suscité Stefania entonné de manière vibrante par Kalush Orchestra sur la scène du Pala Alpitour. L’émotion, celle qui s’est saisie du public, debout, et des dizaines de millions de téléspectateurs qui ont offert une troisième victoire d’une ampleur historique au pays de Ruslana et de Jamala. Mais l’émotion, ce fut avant tout celle qui a saisi un peuple tout entier, meurtri par la guerre depuis le jeudi 20 février 2022, dont les lauréats ukrainiens furent les porte-voix le temps d’un concours musical.

Émotion. Voilà un mot maître doté de la lettre E majuscule lorsqu’on est eurofan français. Car la France nous en a donné, des émotions et des sueurs froides, en 2022 ! Barbara Pravi lauréate d’une Victoire de la Musique, reconduction et préparation expresse d’Eurovision France, c’est vous qui décidez, issue sur le papier très ouverte pour une évidence finale, fiasco inattendu de l’électro breizh noz alors même que nous nous enjaillions dans une vaste gigue à destination de Turin, … Energy, I feel such energy, chanterait Nuša Derenda, car il en faut pour évoluer dans la tourbillonnante et passionnée famille eurovisionesque ! Mais quelle inextinguible joie de grimper à bord du rollercoaster de l’Eurovision France, quand bien même il faut solidement s’accrocher au harnais pour négocier les loopings d’émotions qu’il n’a de cesse de nous offrir.

Car l’Émotion, c’est à deux semaines de Noël qu’elle est survenue de manière tout aussi inattendue que l’injuste vingt-quatrième place d’Alvan & Ahez en Italie. Alors même que les pronostics pré-concours et l’issue des répétitions semblaient sur le papier le conduire tout droit vers une historique fin de classement, c’est pile dans le sens inverse que Lissandro a écrit une nouvelle page de l’histoire. Le 11 décembre 2022 sonnera ainsi à tout jamais comme un jour de gloire pour la France, qui a conquis une deuxième étoile à l’Eurovision Junior tout juste deux ans après la porte ouverte par Valentina et tout juste un an après le concours organisé à La Seine Musicale. À toi Lissandro, nouveau Petit Prince de l’Eurovision Junior, merci, ô merci, je vais bien merci. Sache que notre joie, notre fierté et notre reconnaissance sont aussi démesurément immenses que la beauté du cadeau que tu as déposé au pied du lumineux sapin de Noël de l’Eurovision (France). Une nouvelle occasion de remercier également la délégation française pour son travail et pour son flair, qui ont fait mentir bien des esprits !

Au cas où vous en douteriez donc encore : oui, être eurofan français, c’est vivre des émotions à toute allure. Call It Magic. Et n’en déplaise aux pourfendeurs du concours, qui n’ont aujourd’hui qu’à compter les points, du carton de Snap dans les charts français et internationaux au succès toujours croissant de Maneskin. Patience, nous réussirons à les convaincre à force de persévérance.

Émotions rime ainsi avec rédaction, et l’EAQ n’en a par conséquent pas été exempte. Participation à Eurovision France, c’est vous qui décidez (si c’était parmi les candidats, cela se saurait), participation aux previews d’OGAE France, inoubliable séjour turinois pour certains de nos rédacteurs, tout aussi inoubliables rencontres avec les eurofans et les collègues des sites partenaires, larmes et cris de joie devant la deuxième victoire au Junior (à faire pâlir les aficionados déçus de l’issue d’Argentine-France) … La liste est aussi longue que le quotidien de la rédaction n’a pas été avare en aventures, comme toute bonne année Eurovision qui se respecte.

Mais la plus belle des émotions est celle née de votre fidélité, qui ne dément pas au fil des années. 2022 se conclut ainsi sur la plus forte fréquentation annuelle de notre histoire, en augmentation de plus de 34% par rapport à 2021 ! De votre accueil, de votre bienveillance, de votre attention inégalable, nous vous remercions chaleureusement et infiniment. Votre présence à nos côtés n’a pas de prix et c’est elle qui entretient pleinement la flamme depuis bientôt treize ans, dont nous soufflerons les bougies au printemps prochain.

De Liverpool à la France Junior, de la saison des sélections à la quinzaine Eurovision, nous vous souhaitons de vibrer à nos côtés de 2023 émotions à l’heure.

Melodifestivalen, Sanremo, Dansk Melodi Grand Prix, Songvakeppnin, Festival da Canção, Benidorm Fest, Eesti Laul, Supernova, Pabandom is Naujo, Dora, UMK, Selectia Nationala, sélections serbe, irlandaise et tchèque … Comme chaque année, c’est par la saison des sélections que nous attaquerons les hostilités, avec un début de mois de janvier qui démarrera sur les chapeaux de roue grâce à l’Estonie, Malte, la Norvège et surtout la Belgique, dont l’Eurosong signera le grand retour d’une sélection nationale après sept années de choix en interne. Un pays figurera toutefois sur toutes les lèvres au cours des prochains jours : la France. Tandis que s’annonçait initialement une troisième saison d’Eurovision France, l’incertitude est désormais de mise quant aux modalités du choix de notre futur candidat. Sélection interne ? Sélection nationale ? La rumeur court et s’empresse, mais il n’y a plus qu’à attendre qu’on nous montre le chemin … avant d’embarquer à bord du navire de croisière Eurovision !

Direction Liverpool tout d’abord en mai prochain, avec le grand retour du concours sur le territoire britannique vingt-cinq ans après la dernière victoire du pays au concours. Quoi de plus beau que la ville natale des Beatles pour accueillir le concours de l’Ukraine, celui que Kiev, Odessa, Dnipro ou Marioupol auraient dû organiser dans un pays en paix, mais que la guerre dont ce dernier est victime les empêche d’accueillir ? Imagine there’s no countries, It isn’t hard to do, Nothing to kill or die for, And no religion, too. Imagine all the people, Livin’ life in peace. Puissent les mots de John Lennon devenir réalité lorsque s’ouvrira le rideau de la soixante-septième édition de l’Eurovision et puisse l’Ukraine tenante du titre retrouver la paix sous le regard d’une Europe unie autour d’une même passion et Under The Same Sky.

Rendez-vous ensuite en décembre prochain en France, dans une destination jusqu’à présent inconnue, pour les vingt ans de l’Eurovision Junior. Paris fera t-elle la passe de deux ? France Télévisions privilégiera t-elle a contrario un concours en région ? Si oui, qui remportera la bataille du nord et du sud ? À moins que l’est ou l’ouest ne se posent finalement en arbitres du duel annoncé ? Réponse à venir (probablement après Liverpool ?).

Encore des tubes toujours des tubes, et les mêmes eurotubes pour vous souhaiter la plus magique, la plus iconique, la plus merveilleuse des années à nos côtés. Que 2023 fasse « briller [notre] flamme » et « tous [nos] coeurs pyromanes », qu’elle soit riche en belles émotions fortes et qu’elle soit baignée d’un si grand soleil, aussi beau et chaleureux que celui qui régnait sur Turin en mai dernier. La santé avant toute chose car ainsi le déclame Konstrakta, « l’artiste doit être en bonne santé«  et vous êtes chacun à votre manière des artistes de l’Eurovision. Que Biti Zdrava soit ainsi le mot d’ordre des 365 jours qui s’annoncent, et que ces derniers transpirent de bonheur par tous vos pores, car c’est avec ce même bonheur que nous comptons vous emmener jusqu’à bon port, destination Eurovision.

Bref, l’ensemble de la rédaction de L’Eurovision au Quotidien vous souhaite une très belle année 2023 riche en émotions et en eurotubes !

© Corinne Cumming | UER