Shalom l’EAQ ! Jeudi soir, c’est la pre party israélienne qui a fait son retour en grande pompe devant des milliers de spectateur·rices rassemblé·es à la Menora Arena de Tel Aviv, ce après deux années d’absence. L’occasion de découvrir sur scène une vingtaine de nos participant·es à l’Eurovision 2022, dont plusieurs pour la première fois en euroconcert. Petit tour en revue des prestations d’une soirée animée par l’inénarrable Shefita (médaillée de bronze d’HaKokhav HaBa 2018, et Miss Génance absolue de la soirée) … And Let’s Go to Tel Aviv On Fiiiiiire !

Brooke – That’s Rich (Irlande)

Vocalement, c’est une prestation plus que correcte que nous a livré la représentante iralandaise, quoique par moments perfectible. That’s Rich est le meilleur choix possible pour Turin s’agissant du titre, énergique et sympathique, c’est évident. Brooke devra cependant tout donner sur scène afin de le transcender et de rendre la proposition assez marquante pour donner envie au public de décrocher au téléphone, ce qui est loin d’être gagné dans le ventre mou de la deuxième demi-finale. Et bien que ce soit la voix qui prime, les tenues de scène sont à revoir absolument, afin que That’s Rich ne vire pas au That’s Cheap.

Note : 6/10

Vladana – Breathe (Monténégro)

Fashion police attention ! Mais que diable viennent faire ces ailes de baudruche sur la tenue de Vladana ? Trêve de bavardage sur le futile et passons aux choses sérieuses : la voix. Le premier couplet était clairement traversé d’un manque de souffle et de tenue sur les notes les plus hautes, mais Vladana a su reprendre le dessus pour monter en gamme au fur et à mesure d’une prestation somme toute de bonne facture. Sera-ce suffisant pour s’extraire des demi-finales ? À mon humble sens, et en dépit de la facture honnête de Breathe, cela me semble sur le papier mission difficile pour le Monténégro.

Note : 6/10

WRS – Llamamé (Roumanie)

Mon initiale lanterne rouge de l’Eurovision 2022 commence à grappiller quelques timides mais sérieux points dans mon estime. Tout en restant ce qu’elle est, Llamamé est dansante, entêtante, et bénéficie d’un revamp adéquat qui permet de muscler une composition originellement faible. Le tout porté par un WRS charismatique et engagé dans une prestation pleine d’assurance, alors même qu’il est loin d’avoir la plus grande voix du plateau. De quoi offrir à la Roumanie la perspective d’un éventuel retour en finale du concours pour la première fois depuis 2017, même si ce serait sur le fil du rasoir.

Note : 7/10

We Are Domi – Lights Off (République Tchèque)

Voir le pays actuellement placé à la 31ème place des bookmakers me sidère, et la prestation de We Are Domi ce soir me confirme ce que je pense depuis le début : Lights Off est l’un des titres les plus sous-estimés du cru 2022, et à coup sûr qu’il créera la surprise à Turin en mai prochain. Jury et public internationaux ne l’avaient d’ailleurs-ils pas classé en tête de leurs votes à la finale tchèque ? Le pays tient à mon sens un titre électro clubbing d’excellente facture, capable de mettre le feu au Pala Alpitour … et pile du genre à être hyper casse-gueule dans le contexte du live eurovisionesque. Mais si, vocalement, la performance de Dominika est perfectible sur la note finale du refrain, elle tient quand même largement la route, tandis que le groupe parvient à bien faire vivre son morceau sur scène. Et si la Tchéquie créait la surprise en mai prochain ?

Note : 8/10

Andrea – Circles (Macédoine du Nord)

Dommage que la proposition nord-macédonienne se trouve noyée au beau milieu d’un océan nommé concurrence – la faute à un manque de « je ne sais quoi », ou plutôt d’un facteur X. Car non seulement Circles est un titre de facture très honnête qui a le mérite de défendre des sonorités RnB assez rares dans le champ de l’Eurovision, mais Andrea assure une prestation en pleine phase avec la proposition. Vocalement, c’est nickel, tandis que sur le plan de l’expression scénique, la représentante nord-macédonienne livre pile ce qu’il faut, sans en faire ni trop ni point assez.

Note : 8/10

Intelligent Music Project – Intention (Bulgarie)

Première sortie en pré-partie pour nos trublions bulgares, sur lesquels la délégation met le paquet en termes de promo outrancière et trollesque. Trolls, Stoyan et ses ami·es ont loin de l’avoir été, avec une prestation plutôt efficace sur un titre certes loin d’être catastrophique, mais plutôt fade et sans trop de relief. De là à faire des étincelles, il y a un grand pas que je serais toutefois loin de franchir, quand bien même ces trois minutes sur la scène de la Menora Arena ont été bien assurées. Mais ça manque d’un joli soupçon d’explosif quand même.

Note : 7/10

Zdob şi Zdub & Fraţii Advahov – Trenuleţul (Moldavie)

En parlant de manque d’explosif, en voilà sur qui les bulgares ont visiblement déteint à la surprise générale. Alors même qu’ils défendrent un très énergique et rapide titre folklorique à même de faire s’enjailler le plus frigide des glaçons polaires, les délurés représentants moldaves ont certes proposé une prestation qualitative, mais étonnamment sage et sans pep’s. Je veux bien être complètement insensible à leur oeuvre depuis quinze ans (exception faire de la grand-mère à la batterie de leurs débuts eurovisionesques), mais sans pour autant donner dans le poussif, nos ami·es de Zdob si Zdub auraient bien gagné à passer la seconde, voire la troisième (ce qui est possible sur un Intercités). À noter qu’ils proposaient une version légèrement réorchestrée du titre qui a fait perdre du rythme à l’ensemble.

Note : 6/10

Rosa Linn – Snap (Arménie)

Première sortie en pré partie pour la jeune artiste arménienne, qui défend très bien son doux titre pop folk. Une jolie voix pour une jolie prestation d’une jolie chanson à faire craquer un public prompt à dégainer les lumières des smartphones en voletant légèrement du bras, telles des milliers de lucioles entourant la jeune artiste. À voir comment l’ambiance du titre sera retranscrite sur la scène du Pala Alpitour, mais quelque chose me dit que Snap et son interprète ont peut-être de quoi se suffire à eux-mêmes au prisme d’un seul et maître mot : simplicité.

Note : 8/10

Emma Muscat – I Am What I Am (Malte)

La délégation maltaise a, selon moi, fait preuve de bon sens en offrant à Emma Muscat la possibilité de renoncer à son titre du Malta Eurovision Song Contest. Sans être révolutionnaire, I Am What I Am est en effet un titre pop sympathique et agréable à l’écoute, mais dont une seule une prestation marquante l’aiderait à imprimer suffisamment l’esprit du public. À ce jeu-là, force est de constater que la représentante de l’île silencieuse ne remplit pas tout à fait le contrat. Certes, la prestation vocale est correcte, mais ça manque clairement de fluidité, d’habilité, de puissance et de niaque. La faute à une performance qui manque de maturité, en dépit des quelques expériences italiennes d’Emma Muscat chez Maria de Filippi et en featuring artist.

Note : 6/10

Malik Harris – RockStars (Allemagne)

Difficile d’évaluer le réel potentiel de la proposition allemande, certes pas très élevé sur le papier, mais loin de mériter le Bottom 5 dans lequel est engluée l’Allemagne depuis 2015 (exception faite du top 4 de Michael Schulter en 2018). Car c’est une prestation à la hauteur de sa chanson que nous livre Malik Harris : sincère, naturelle, fraîche, sensible, sans ambage ni artifice aucun. Un ensemble touchant et délicat très bien incarné sur scène, mais pour laquelle un démarrage en mode diesel ne suffira pas pour marquer les esprits à Turin (en témoignent les nombreux·ses spectateur·rices rivé·es sur leur smartphone dans la Green Room telavivienne …).

Note : 7/10


Première pause dans les prestations, durant laquelle nous avons eu droit à un petit mot de Sam Ryder (Royaume-Uni), LPS (Slovénie), Chanel (Espagne) et Jérémie Makiese (Belgique) qui s’excusaient de ne pouvoir être présent·es à Tel Aviv ce soir-là.


Citi Zeni – Eat Your Salad (Lettonie)

Quelle p**ain d’énergie pour notre groupe letton ! Dommage que le titre Mange ta salade résume à lui seul la profondeur de son texte, car Citi Zeni met littéralement le feu à la salle avec une prestation décoiffante et enjouée, dénuée du moindre temps mort. Le tout sur une composition de belle facture musicale, pleine d’entrain et de pep’s, de quoi vous insuffler un plein d’énergie pour vous faire tenir jusqu’au bout de la nuit ! Ou l’art de transcender en long, en large et en travers un titre qui sied pourtant très bien à ses interprètes, qui l’assument en évitant parfaitement l’écueil du ridicule ou du syndrome Leto Svet. Et si, contre toute attente, la Lettonie … ? (Réponse : quasi certainement non)

Note : 8/10


Et déjà la deuxième pause, et non des mondres, puisque ce n’est nulle autre que la grande gagnante de l’Eurovision 2013, Emmelie de Forest, qui vient nous interpréter son Only Teardrops entourée de futil·es danseur·ses et sous un jeu de lumières aux couleurs … de l’Irlande. Hommage au petit côté celtique de la compo ? Un petit moment revival fort bienvenu en tout cas (surtout pour la télévision publique danoise, qui ne s’est visiblement jamais remise de cette victoire, en témoigne la qualité aléatoire des plateaux du DMGP depuis).


Stefan – Hope (Estonie)

Le point commun entre l’Albanie et l’Estonie ? La capacité de nombre de leurs artistes à pouvoir interpréter le Bottin ou l’impromptu sur la daube de boeuf à la provençale non sans faire de ravages. Notre cowboy estonien est pile de cette trempe là. Hope aurait pu être une suédoiserie pop country sur laquelle n’aurait pas craché Anna Bergendahl, tant le titre sympathique et doté de sa petite efficacité est loin de régler les comptes à OK Corral. Mais le très charismatique Stefan, en très bon performeur qu’il est, l’assure à la perfection. Ce qui peut lui donner de précieux points dans la course à la qualification.

Note : 8/10

LUM!X ft. Pia Maria – Halo (Autriche)

(Prière d’enfiler des protections auditives avant l’écoute de cette performance, coupée pour des raisons de copyright)

La prestation du duo autrichien à la London Eurovision Party avait fait beaucoup jaser, puisque Pia Maria avait joué la carte du playback. Cette fois, c’est du live surmonté de backing vocals fort présents que nous a offerts l’interprète autrichienne sur l’un des futurs hits de l’année … qui risque bien de se transformer en monumental four à l’Eurovision si, d’aventure, un mois de préparation ne suffit pas à avaler la montagne de travail qui attend la délégation. Comme on le craignait ainsi – et comme c’est une habitude concernant les titres à DJ au concours, c’est un crash vocal que nous a offert Pia Maria, incapable de tenir les notes les plus hautes, qui constituent l’essentiel du titre. Espérons que le duo monte en gamme dans les prochaines semaines, histoire d’éviter un coup à la Gromee ou à la Jana Burceska.

Note : 3/10

Ochman – River (Pologne)

Et c’est ainsi que pour soulager nos tympans meurtris, un chevalier nommé Ochman débarqua sur la scène de la Menora Arena de Tel Aviv. Point de mauvaise surprise du côté du représentant polonais qui nous a offert une nouvelle fois une prestation vocale parfaite à tous points de vue. Avec sa très belle voix, Ochman porte à la perfection une River qui lui sied à merveille : un tandem inséparable qui se suffit à lui-même, et qui pourrait bien faire des ravages à Turin. N’en jetez plus : après s’être imposée comme un pilier du Junior, la Pologne revient de plein pied dans le game du concours adulte, dont elle s’impose comme l’une des grandes favorites 2022.

Note : 9/10

Ronela Hajati – Sekret (Albanie)

MAKADALE ! Autre injuste sous-estimée de l’aventure 2022, en voilà une dont il faudra bien garder le nom en mémoire au moment de l’ouverture de la première demi-finale : R-O-N-E-L-A. Notre eurodiva albanaise ne le risque même pas, car elle va littéralement – et excusez-moi par avance de la grossièreté du terme – FOUTRE LE FEU au Pala Alpitour d’ici cinq semaines à peine. C’est en effet une performeuse exceptionnelle, tant sur le plan vocal que scénique, qui va transcender son Sekret qui, certes, n’est peut-être pas Fuego (mais qui d’autre est Fuego ?), mais n’en est pas moins redoutable. Et ce qu’elle a ce soir livré à Tel Aviv n’est qu’un petit avant-goût de ce qui nous attend le 10 mai prochain. MAKALON !

Note : 8/10

Circus Mircus – Lock Me In (Géorgie)

S’il y a bien un reproche que l’on ne peut pas faire à la Géorgie au concours adulte, c’est celui du manque d’originalité. Une nouvelle fois, c’est une proposition fort singulière que nous envoie le pays, avec une électro-synthé-rétro-psychédélico-pop à peu près tout sauf défendable sur la scène d’un concours international, mais non dénuée de qualités, ici exprimées par une prestation à leur hauteur. Anti Eurovision au possible, Lock Me In jouit ici d’une incarnation à l’image de l’ambiance qu’il dégage et de ses interprètes tout aussi déconnectés que le titre qu’ils défendent. Pour trois minutes de (très bon) WTF.

Note : 7/10

Kalush Orchestra – Stefania (Ukraine)

Moment d’émotion lorsque le groupe ukrainien est monté sur scène, ovationné par le public. Kalush Orchestra, dont les membres ont reçu une autorisation spéciale de sortie du territoire ukrainien, ont une nouvelle fois livré une excellente prestation de leur atypique et pluriel Stefania, mix de sonorités traditionnelles et actuelles dont, personnellement, je ne suis pas le plus grand amateur. Force est toutefois de constater que le groupe vend parfaitement son projet sur scène, et qu’un très bon classement à Turin lui tend probablement les bras. Même si, n’en déplaise aux bookmakers à ce jour, cela ne respire pas la Winner Vibe selon moi.

Note : 8/10

Monika Liu – Sentimentai (Lituanie)

Tuk, tuk, tuk … Voici l’exemple même d’une interprète et d’un chanson qui se suffisent amplement à elles-mêmes. Aussi bien que Monika Liu et Sentimentai forment un indissociable duo, elles parviennent à nous ensorceler et nous envoûter sans crier gare, tel un serpent charmé se dressant en plein milieu de la place Jemaa el Fna de Marrakech. De par son interprétation naturellement habitée et dénuée de tout minaudage, Monika est l’alliage parfait du charme et de la séduction, faisant l’amour musical à la caméra et au public comme nul·le autre. La perfection lituanienne à l’état pur, à laquelle je vois difficilement le public européen résister en mai prochain.

Note : 9/10

Mia Dimsic – Guilty Pleasure (Croatie)

Une certitude : Mia Dimsic maîtrise à la perfection son sujet. Seule en scène, l’indéfectible guitare à la main, la jeune chanteuse nous délivre trois minutes de bonbon avec son Plaisir coupable tout doux et tout mimi. Une prestation assurément efficace et en pleine phase avec l’esprit de la chanson. Une seconde certitude vient hélas se greffer à la première : Guilty Pleasure n’est malheureusement pas taillée pour la compétition eurovisionesque 2022. Le titre est certes agréable et plus que correct de facture, il n’en reste pas moins que son manque d’impact et de marquant risquent fort de le faire caler en demi-finale à Turin. Ce qui serait une quatrième consécutive pour la Croatie.

Note : 8/10

Alvan & Ahez – Fulenn (France)

Elle est là notre prestation la plus attendue de la soirée ! Et on doit malheureusement s’incliner devant l’évidence : le groupe n’a pas été à la hauteur des espérances. Privé de la troisième chanteuse, le trio a livré une prestation en demi-teinte, entre un Alexis débordant de trop d’énergie et les deux Sterenn vocalement et scéniquement perdues sans l’apport de Marine, dont elles ont dû récupérer la partie de chanson qu’elles n’ont visiblement pas l’habitude n’incarner. Une performance de présentation compliquée à la conférence de presse Eurovision France, un live du feu des dieux celtiques sur le plateau du 128, une très bonne presta au Hard Rock Hotel de Londres et ici trois minutes un soupçon décevantes et très éloignées des capacités du groupe : nos représentant·es français·es soufflent décidément le chaud et le froid. De là à trembler pour Turin ? « Not At All. I’m not agree » Car Fulenn est une chanson de quatuor, et non de trio : cela se ressent pleinement en l’absence d’une des membres, puisque les autres perdent automatiquement en confiance et en appui. Et Israel Calling ne reste qu’une pré partie de préparation au concours, pour laquelle les participant·es ont eu un programme culturel et touristique chargé, et très peu de répétitions sur place (ce qui s’est ressenti dans pas mal de prestas). Sans parler des problèmes de son, qui ont impacté l’ensemble du plateau en présence … Une chose est sûre : même si l’on sent bien que l’aisance (voire le lead ?) est dans le camp d’Alvan (qui a reconnu sa déception quant à la qualité de la prestation), et que les membres d’Ahez s’appuient les unes sur les autres sur scène, les filles gagneraient conquérir un peu plus d’espace et – surtout – de confiance. Histoire de nous refaire à Turin le coup de la finale d’Eurovision France. Vu ce qu’iels sont capables de donner et le potentiel du titre, perso, j’y crois à mort.

Note : 6/10

Sheldon Riley – Not The Same (Australie)

Très belle prestation d’un Sheldon Riley que j’avais personnellement trouvé en demi-teinte à la sélection australienne. Comme le disait Juliette à Londres, le côté théâtral reste au coeur de la prestation mais toutefois allégé du poids de la tragédie qui pesait à Australia Decides. Not The Same est une ballade ornée d’une belle puissance tant dans son message que dans sa dramaturgie, et portée par le très bon performeur qu’est Sheldon, elle pourrait bien faire de petits ravages chez les jurys (où elle sera néanmoins concurrencée dans le style – mais avec un autre message – par Ochman), par ailleurs prompts à porter leurs voix sur l’Australie.

Note : 8/10

Konstrakta – In Corpore Sano (Serbie)

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je développe une passion objectivement obsessionnelle et malsaine pour le projet Konstrakta, qui me fascine au plus haut point. Vous serez donc sans surprise si je vous dis qu’une nouvelle fois, la magie a opéré sur moi à l’occasion de la première sortie en pré partie de l’artiste serbe, qui avait apporté avec elle son savon, ses serviettes et son humour. Et même sans trop de décorum, ça fonctionne tellement l’interprète est magnétique et envoûtante. Konstrakata pourrait nous livrer un triptyque de 3h45 en macédonien classique sur le taux de carbonate de potassium présent dans le cacao Van Houten qu’elle accrocherait une foule certes pas unanime, mais loin d’être indifférente au délire. Petite différence par rapport à la finale serbe – et de taille : la traduction des paroles en anglais sur les écrans de la scène. Élément qu’on risque bien de retrouver à Turin pour une bonne transmission du message qui, à mon avis, fonctionnera en demi-finale malgré une assassine troisième place dans l’ordre de passage.

Note : 9/10

Michael Ben David – I.M. (Israël)

Last But Not Least, le local de l’étape (visiblement en délicatesse avec la délégation, la production et les eurofans locaux) vient clôturer la soirée ! Ce qui est loin de m’insatisfaire tellement j’adore notre nouvelle eurodiva, sujet sur lequel je me sens bien seul dans l’euromonde. Je ne m’en cache pas : j’adore Michael, son sens de la performance, son excentricité, son assomption à 1 000%, son message, son énergie, bref, je suis en mode littéral crush. Et le RuPaulesque I.M. est évidemment tout aussi loin d’être pour me déplaire, avec ses queer vibes qui me font vibrer au plus haut point. J’ai beau me sentir seul dans mon enthousiasme, mais I.M. aurait pu faire une excellente ouverture de show là où la production italienne l’a relégué dans une peu enviable deuxième position entre la Finlande et la Serbie. Pas de quoi faire des miracles sur le papier, mais Michael est vraiment un excellent performeur … Et quelle voix !!!

Note : 7/10


C’est sur les notes d’Hallelujah interprété par Gali Hatari en anglais, et entourée des participant·es – dont les ukranien·nes au coeur de la scène – que s’est achevée une pré partie israélienne très sympathique à suivre et à retrouver, mais non dénuée de nombreux problèmes techniques (live qui coupait sans cesse, problèmes de son, réalisation discount …), qui n’ont pas forcément donné aux candidat·es le cadre idéal pour livrer leurs meilleures prestations. Ce qui s’est pleinement ressenti, sans pour autant empêcher certain·es de faire leurs preuves … et d’autres moins. En bref :

  • Ils confirment : Pologne, Lituanie, Australie, Ukraine, Albanie, Estonie, Serbie
  • Ils marquent des points : République Tchèque, Lettonie, Roumanie
  • Ils sont au rendez-vous : Macédoine du Nord, Bulgarie, Croatie, Allemagne, Géorgie
  • Elle se révèle : Arménie
  • Ils nous laissent sur notre faim : Malte, Irlande, Moldavie, Monténégro
  • Alerte généraaaaaaale : Autriche
  • Quant à la France, quelques petits réglages devraient suffire à faire briller Alvan & Ahez, tout comme ils ont mis le feu à la scène d’Eurovision France il y a un mois.

Qu’importe au final : rendez-vous les deux prochains week-end à Amsterdam (où Pascal sera l’envoyé spécial de l’EAQ) et à Madrid pour deux nouvelles pré parties de folie ! Et surtout, rendez-vous dans un mois à Turin, ville dans laquelle tout se jouera réellement sur la scène du Pala Alpitour, devant deux cents millions de téléspectateur·rices.

Et vous, quelles sont vos prestations favorites de cette soirée telavivienne ?

© Israel Calling