Aliose, avec sa chanson « Sur les pavés », n’a pas remporté la finale suisse, mais a fait quasiment l’unanimité auprès des internautes fans de l’Eurovision. Alizé Oswald, dont le talent n’a d’égal que la gentillesse, revient sur la sélection de samedi dernier et nous parle à coeur ouvert de sa passion pour la musique et des projets du duo qu’elle forme avec Xavier Michel. 

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« Toutes les raisons étaient bonnes pour monter sur une scène… »

– Je sais que la musique a bercé ta jeunesse et qu’à 4 ans, tes doigts couraient déjà sur les touches d’un piano. Est-ce que déjà à cette époque tu pensais faire carrière dans la musique ou est-ce que le déclic est venu plus tard ? 

A cette époque là, j’aimais déjà la scène. Toutes les raisons étaient bonnes pour monter sur une scène, même celle du Club Med (rire). J’ai organisé d’ailleurs mon premier spectacle avec des amis à 8 ans et je faisais aussi beaucoup de cirque à cette époque-là. Le déclic « musique » est venu plus tard…

alize1– D’après ta biographie, tu as fait quelques rencontres déterminantes. La première (la plus importante je suppose) est celle avec Xavier Michel, l’autre moitié d’Aliose. Comment s’est passé la rencontre ? 

Nous nous sommes rencontrés aux Ateliers du Funambule à Nyon en 2004. D’après la légende (rire), Xavier aurait entendu ma voix sur une démo aux ateliers du Funambule et dès ce moment là, il serait « tombé amoureux », pour reprendre ses mots, de ma voix. Depuis, à force de me frotter à des auteurs compositeurs comme lui, j’ai eu envie d’écrire mes propres chansons.

– Au fait, le nom que vous avez choisi, «Aliose», a-t-il une signification ? 

Au départ, c’était plutôt mon projet en tant qu’artiste et c’est une amie musicienne du nom de « Sand » qui m’a proposé ce nom-ci qui est, en fait, la conjoncture de Alizé Oswald. Aujourd’hui, je suis bien contente d’avoir ce pseudonyme car on peut y mettre ce qu’on veut. Surtout que le projet a évolué en un duo. J’aime bien voir dans ce pseudonyme la symbiose…

« Le 2ème album sera plus représentatif de ce que le projet est devenu aujourd’hui sur scène… »

– Il y a eu aussi la rencontre avec le célèbre compositeur Claude Lemesle. Pas trop impressionnée la première fois que tu lui a parlé ? 

Très impressionnée. Surtout qu’il donnait des ateliers d’écriture au Funambule et que je le savais exigent. J’ai mis plusieurs ateliers avant de lui montrer mes chansons. Depuis mes 16 ans, il m’a toujours soutenue de loin. Je le remercie d’ailleurs pour son soutien sans failles.

aliose2.jpg– Il y a quelques mois est sorti le premier album d’Aliose avec 12 morceaux. Est-ce toi et Xavier qui avez composé ces 12 titres ?

En effet, l’album est sorti en février 2009 et à ce moment là, c’était davantage un projet personnel, c’est pourquoi la majorité des chansons sont les miennes, même s’il y a déjà de belles collaborations avec Xavier (P.S., Goutte-à-goutte, Boule de papier, Copier-Coller), et des chansons complètement de lui aussi (Au bout du quai, La cartographie). Très vite, Xavier a su prendre sa place et se mettre au service du projet que l’on porte à deux aujourd’hui, et de façon complémentaire. C’est génial de vivre ça avec lui… Le 2ème album sera plus représentatif de ce que le projet est devenu aujourd’hui sur scène.

– Parmi ces chansons, il y a «Je n’suis pas folle», qui a particulièrement retenu mon attention de par ses paroles qui vous «remue de l’intérieur». Où trouvez-vous l’inspiration pour écrire ce genre de texte ? Est-ce du vécu ?

Cela part toujours d’un sentiment réel. La folie est quelque chose qui me fascine et qui me semble très facile d’accès. La limite n’est pas loin. J’ai l’impression que c’est tellement facile de basculer dedans ! C’est pourquoi j’ai eu envie d’écrire une chanson là-dessus. Après, on développe l’histoire autour de ce sentiment fort pour le rendre plus accessible… C’est un peu ma recette.

« je suis fière des Suisses, ils ont fait un bon choix… »

– «Sur les pavés», que toi et Xavier avez défendu à la sélection suisse, est une pure merveille. Aura-t-on la chance de voir cette chanson sortir en single ?

Malheureusement, c’est pas mal de frais de sortir un titre. Il va falloir être patient… Mais le deuxième album n’est pas si lointain et « Sur les pavés » y figurera sûrement. D’ici là, le titre est disponible en numérique, sur les plateformes de téléchargement légal ! Il passe aussi pas mal en radio en Suisse.

Aliose 06– C’est la TSR qui a choisi ce titre. Pourrais-tu me dire comment s’est passé ce choix ? 

Il vaudrait mieux leur poser la question à eux. Je ne connais pas trop les raisons de leur choix. Je sais juste qu’ils avaient carte blanche pour choisir un artiste et qu’ils avaient bien apprécié notre prestation filmée à Label Suisse qui, j’imagine, a dû les motiver. En tout cas, ça a été un plaisir de travailler avec eux. Je les remercie pour leur confiance.

– Alors, je peux me tromper, mais j’ai l’impression que l’Eurovision, ce n’est pas vraiment votre truc, à toi et Xavier. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ce défi ? 

En effet, c’est une plutôt bonne intuition (rire) ! On n’était pas très à l’aise dans ce cadre. Notre style est assez opposé à celui de l’Eurovision. J’imagine que le fait qu’on vienne nous chercher en nous présentant le projet avec l’envie d’un nouveau souffle, de donner une autre dynamique à l’Eurovision, et puis aussi la chance de se faire connaître un peu plus dans notre propre pays, tout ceci nous a motivé. C’était quand même quelque chose comme 800’000 téléspectateurs, je trouve ça assez génial. On s’est dit qu’en restant nous-mêmes, simples et sobres comme d’habitude, c’était un joli défi ! Même si on sait que notre choix ne fait pas l’unanimité dans le milieu…

– Pas trop déçus à l’annonce des résultats ? 

Non, au contraire, je suis fière des Suisses, ils ont fait un bon choix. Anna était lumineuse et plutôt simple, comme j’aime. Et puis c’est vrai que c’était une bonne expérience, mais on préfère faire notre petite route sur scène. C’est quand même une grosse machine cet Eurovision! Trop grosse à mon goût…

– Un petit mot sur la chanson gagnante «In love for a while» ? 

La chanson est fraîche et lumineuse. Anna a une super voix, et elle est sympa comme tout. Je suis assez pour, même si ce n’est pas très original, je suis fière qu’elle nous représente. Par contre c’est dommage que le texte soit en anglais. Dans un sens, l’Eurovision perd son sens lorsque chaque pays chante dans cette langue ! Nous avons quatre langues nationales pour représenter notre culture, et samedi soir 9 titres étaient en anglais sur 12… Ca on le déplore ! Le manque de représentants romands aussi, c’est dommage, pas très représentatif du pays.

– Une dernière question, mais ô combien importante : y a-t-il un nouvel album de prévu ? Et si oui, quand ? 

Oui, on travaille dessus, comme je l’ai dit. Quant à la date de sortie, mystère et boule de gomme! Notre premier album a vieilli, il n’est plus très proche de ce que l’on est devenu sur scène, alors on est impatients de refaire du son plus proche de nous. Donc, si tout va bien, on va dire que ce sera pour septembre prochain.

– Merci infiniment d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. En tout cas, notre blog se fera un plaisir de continuer à suivre la carrière d’Aliose.

Merci à toi pour le soutien précieux. A bientôt et bonnes fêtes.