L’Eurovision au Quotidien est à la recherche du représentant français à l’Eurovision 2023 ! Pour se faire, la rédac’ lance une compétition exceptionnelle. Le principe : trente artistes répartis en cinq séries, un finaliste à désigner pour chaque série, et à la fin, il n’en restera qu’un ! Et en plus, c’est vous qui décidez ! Aujourd’hui, partons à la rencontre des premiers artistes de cette troisième série. Direction l’Ouest de la France pour vous présenter deux frères de musique en train d’imprimer leur patte singulière sur la scène musicale française : Rouquine.
Qui sont-ils ?
Si l’aventure Rouquine a démarré en 2019, Sébastien et Nino (qui en composent le duo) tracent leur route ensemble depuis quelques années déjà. Plus de dix au moins.
Dans sa vie, Sébastien (l’aîné) avoue lui-même avoir eu du mal à se fixer. Sensible et énergique, il a baigné dans une culture musicale protéiforme. Le mayennais créé son premier groupe à l’âge de quinze ans et file au conservatoire d’art dramatique et en cours de chant. Il enchaîne ensuite les petits boulots avant de créer Babel en 2006. D’abord en solo, finalement en quartet, pour un groupe aux influences musicales extrêmement diverses.
Issu du conservatoire de Cholet, le perfectionniste et exigeant Nino (le cadet) démarre sa carrière de compositeur en 2010. Il commence par le théâtre et le documentaire, avant de travailler sur des publicités, puis sur un film Netflix, lui pour qui composer pour le cinéma est un rêve d’enfant. Il enchaîne en parallèle les collaborations sur la scène musicale française, du rappeur Boostee (dont il compose l’album) à Yseult (avec laquelle il tourne en tant que pianiste).
Tous deux se rencontrent alors que Nino est encore lycéen. Ils se retrouvent au sein de Babel, que certains considèrent comme une version électro-pop de Noir Désir. Dès 2015, le groupe, qui cartonne en Chine, devient le groupe coup de cœur de Warner Music et se voit parrainé par Tryo. Un EP sort dans la foulée, ainsi qu’un album, teintés d’une musique acérée et de textes noirs et engagés, à la fibre sociale et actuelle. Quelques clips, des tournées, des festivals, la première partie des Vielles Canailles … Un franc succès, pour autant de belles promesses finalement désenchantées par une industrie musicale impitoyable. Qui mèneront le groupe à la séparation au bout de huit ans d’aventure, enterrant par la même occasion un dernier projet d’album.
Toujours aussi complices, les frères musicaux Sébastien et Nino prennent leur envol ensemble. Le premier aux textes et le second à la compo, c’est ainsi que naît le duo Rouquine.
Rouquine ? Pour la couleur et la sonorité du nom.
Alors sans véritable cap musical, c’est en 2020 que le duo se dévoile avec Cyborg (qu’il avait co-écrit du temps de Babel) et Les enfants sont des enfoirés. Deux titres que l’on retrouve l’année suivante dans leur premier EP, Mortel, qui les fait déjà connaître du grand public, eux qui ont signé un partenariat avec le label Believe et le tourneur Périscope, tout en préservant farouchement leur indépendance.
Mais c’est une émission qui va véritablement changer le cours de leur histoire musicale. À l’automne 2021, le duo est annoncé au casting de The Artist, le télé-crochet de nouvelle génération de France 2 animé par Nagui. D’abord hésitant par rapport à un aspect « compétition » qui le laisse circonspect, le duo finit par se laisser convaincre de l’opportunité, qui plus est dans un contexte sanitaire qui les a privés de concerts. Et il a visiblement bien fait puisqu’au terme de l’aventure, Rouquine décroche la victoire et, qui accélère l’écriture de son nom sur la scène musicale française.
Après une tournée de plusieurs mois et des premières parties (notamment celles de Tryo et de Gaëtan Roussel, dont sa date à l’Olympia), Rouquine sort son premier album en août 2022, chez PlayTwo. Intitulé Masculine, il regroupe treize titres (dont sept inédits), parmi lesquels celui qui donne son titre à l’album. De quoi démarrer une nouvelle tournée dès ce mois-ci, avec notamment un concert prévu à la Cigale à Paris le 11 novembre prochain.
Leur ADN musical
Masculine : ainsi se décrit le duo, dont les textes mélancoliques résonnent avec l’intime. Construits autour de récits personnels ou proches, les titres évoquent tout aussi bien des phénomènes sociaux que des histoires sexuelles, avec un langage érotique, voire très érotique. Au fond, Rouquine parle de la vie, de la naissance à la mort, en passant par les premières fois et les fois tout court qui ponctuent nos existences.
Dans un portrait paru dans Ouest France en 2014, Sébastien disait d’ailleurs « Je parle de ce qui me touche, j’écris plus avec mes tripes qu’avec ma tête. C’est d’abord la musique des mots et la musique des notes qui m’importe, le propos vient après. » Ou quand la musique permet aussi d’évacuer une forme d’inquiétude.
La poésie crue de Rouquine permet au duo de s’octroyer une liberté artistique sans limites, les deux artisans de la musique n’hésitant pas à rompre avec tout formatage pour nous offrir un « joyeux bordel » qu’ils jugent parfois dénués de sens musical. Spontanéité est d’ailleurs le premier mot qui vient à l’esprit pour évoquer le travail de ceux qui considèrent leur terrain musical comme une cour de récréation dans laquelle ils évoluent avec légèreté. Car si elle est parfois empreinte de gravité et de noirceur, la vie ne reste-t-elle pas une fête ?
Sur la carte des sons de Rouquine, l’indie pop côtoie aussi bien le reggae que le slam, le tout pour créer une identité musicale unique et singulière. De quoi visiblement séduire le public, puisque leur titre Mortel compte plusieurs millions d’écoutes et de vues en streaming.
Écouter Rouquine
>>> Le conseil de Rémi : écouter Rouquine, c’est évidemment incontournable, mais n’oubliez pas d’aller faire un tour du côté de Babel et des autres projets auxquels ont contribué Nino et Sébastien. Parce qu’il y a du talent à revendre !
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Alors, êtes-vous convaincu(e)s par l’univers de Rouquine ? Si oui, rendez-vous ce samedi dès midi pour l’ouverture des votes. En attendant, rendez-vous demain pour la découverte d’un nouvel artiste.
© Juliette Rozzonelli
Donc, il y a encore des artistes qui proposent des sons nouveaux, originaux et créatifs ? Sans rap, sans r’n’b, sans variété 1980 ?
J’achète sans l’ombre d’une hésitation : ce duo me semble tout à fait à même de produire un bon morceau pour le Concours.
Ce serait merveilleux si ils partaient représenter la France au concours. Mais bon je ne crois pas que ce soit leur but.
Babel, Rouquine sont le haut niveau de la musique française.
Je n’ai même pas besoin d’écouter les autres propositions pour savoir pour qui je vais voter samedi et je l’espère lors de la finale.
– J’aime beaucoup les sonorités dans leur chanson qui se marient formidablement bien avec leur débit de paroles, et même si ces paroles sont parfois assez directes, elles ne sont pas dénuées de sens et reflètent la réalité de la vie. Je les garde pour le vote de samedi.