Une semaine et demie plus tard, nous revoilà pour le petit compte-rendu de la deuxième finale de l’Eesti Laul. Encore plus riche en musique, encore plus riche en surprises, je vous y amène ! — Petit aparté : pour les clips vidéos non disponibles via cet article, il est toujours possible d’écouter en cliquant sur le titre violacé de certaines chansons de l’article. La playlist se trouve à droite de l’image principale sous le titre « Kuula 2018 Võistluslaule » —

DEUXIEME DEMI-FINALE – 17 février 2018

MARJU LÄNIK – “TÄNA OTSUSEID EI TEE”

Connue en Estonie avec sa chanson « Karikakar » comme étant une des meilleures chansons du siècle dans le pays, elle s’avance vers l’Eesti Laul avec une proposition d’un autre temps. Ce que l’on peut noter, c’est qu’elle met tout de suite de bonne humeur, et qu’on a tous envie de prendre une tasse de thé bien chaude avec cette gentille vieille dame.

ROLF ROOSALU – “SHOW A LITTLE LOVE”

Rolf nous propose une chanson relativement plate, qui a la particularité d’être marquée par des passages où on sort la tête de l’eau. Je m’explique : quand nous croyons que c’est fichu et que nous ne pourrons jamais aboutir à quelque-chose de décent, il est là pour nous rappeler qu’il se bat, et qu’il n’a pas oublié de rendre sa chanson intéressante. Et elle est intéressante, bien sûr que oui !

ELIIS PÄRNA & GERLI PADAR – “SKY”

Ce nom ne vous est peut-être pas si inconnu que ça, puisque Gerli Padar a déjà participé à l’Eurovision en 2007, mais n’avait pas réussi à briller. Passons à la chanson, deux voies en harmonie, un morceau déjà vu et revu à l’Eurovision, mais que l’on prend toujours plaisir à écouter avec attention. Une assez bonne contribution pour ma part, même si on peut regretter un petit manque de relief. Ce que l’on pourrait noter est la profondeur de l’harmonie qui est prodiguée par ses deux voix.

FRANKIE ANIMAL – “(CAN’T KEEP CALLING) MISTY”

Merci au groupe Frankie Animal pour nous apporter du rock indé à l’Eesti Laul. Ceci peut être particulier, je l’accorde bien volontiers, mais Marie Vaigla — l’une des membres — arrive à me captiver avec une voix assez sexy, et ses airs de guitare qui rythment la chanson sans la faire tomber dans un foyer d’ennui. La fin est cependant assez agressive, avec la pré-dominance de la guitare, et on n’entend plus du tout Marie, à notre grande déception.

INDREK VENTMANN – “TEMPEL”

Indrek est quelqu’un de fantastique, puisqu’il arrive à nous réchauffer avec sa voix, alors que nous sommes congelés par ce temps. On aurait pu espérer une explosion générale vers la fin de la chanson, mais cela ressemble plus à un pétard mouillé. Ceci-dit, je pense qu’il parviendra à s’en sortir rien qu’avec cette chanson, car elle reste très sobre mais assez entraînante.

EVESTUS – “WELCOME TO MY WORLD”

Une chanson courte, quelle surprise ! C’est particulier, c’est relativement sombre sans nécessairement trop l’être. On s’approche du cafouillage musical mais on s’en éloigne grâce au peu de structure que cette contribution apporte. Pourquoi pas ?

KARL KRISTJAN & KARL KILLING FEAT. WATEVA – “YOUNG”

La première chose que l’on entend et à laquelle on pense c’est les chansons des années 2000 avec de la guitare absolument partout !!! Sans parler du clip, c’est simple, c’est agréable à écouter et on se laisse transporter dans leur univers musical. Mais est-ce qu’elle sortira du lot ? Il est vrai qu’il manque un petit quelque-chose, comme une sorte de bridge,  car on pourrait déplorer le fait que l’on tourne en rond. Mais comme rien n’est jamais fait, advienne que pourra !

GIRLS IN PEARLS – “SPELLBOUND”

Je vois double, que m’arrive-t-il ? Beaucoup d’autotune, beaucoup de tout en fait qui gâchent leurs voix. Je ne me montre personnellement pas pessimiste les concernant, étant donné qu’elles peuvent toujours sortir du lot en performance vocale lors du live, en dépit de cette contribution bourrée d’artifices. Est-ce que cela est à votre goût également ?

METSAKUTSU – “KOPLIFORNIA”

C’est un univers propre à Metsakutsu, et ce n’est pas mal du tout. Je ne suis d’habitude pas adepte de ce genre de musique, mais il faut reconnaître qu’il lui sied plutôt bien. Même si l’ensemble paraît flou, et que nous n’arrivons pas à savoir où il veut en venir véritablement, ça reste tout de même accrocheur à mes yeux. L’ambiance est différente, insolite, et ceci peut très bien l’aider à se hisser dans le classement général.

NIKA – “KNOCK KNOCK”

Rien à dire sur la chanteuse en particulier, mis à part le fait qu’elle possède une voix superbe. Elle sort des standards, sa chanson se situe à peu près dans les mêmes registres que Zažarim, et elle maîtrise cet univers un peu mystique, comme un espace hermétique où nous éprouvons du mal à rentrer. Je suis ravi que cette chanson ait été sélectionnée, puisque cela prouve qu’une chanson n’a pas forcément besoin de rester dans les codes pour nous conquérir. Bravo !

Nous en avons déjà fini avec les vingt chansons, dont une s’envolera pour Lisbonne. Je suis également désolé pour le retard engrangé par cet article, ayant été assez débordé par le travail ces derniers temps. Mes impressions personnelles concernant un passage en finale ou non viendront quelques jours avant le lancement de l’Eesti Laul. Merci à vous !