Amis Suisses, réveillez-vous ! Car on ne peut pas dire que cela se bouscule au portillon de la plateforme SF mise en place depuis le 1er septembre.

C’est la troisième année consécutive que la Suisse offre aux artistes une plateforme où ils peuvent poster leurs chansons en toute liberté. Si l’avantage de ce système est de permettre l’accès à tous, l’inconvénient est de se retrouver avec des concurrents totalement amateurs.

Plus que représenter la Suisse à l’Eurovision, la plateforme sert surtout de lucarne à des pseudo-chanteurs (pour certains sans doute rejetés des plateaux d’émissions de télé réalité musicales) qui tentent de se faire connaître par tous les moyens.

L’autre inconvénient de ce système, c’est qu’il s’essouffle considérablement. Plus de deux semaines après la mise en service du site, seules 14 chansons y sont inscrites. Et aucune ne peut rivaliser sur la scène internationale.

On y trouve bon nombres d’amateurs, avec des chansons dance et techno peu (ou pas) travaillées, un clone vocal de Sandra (l’Allemande que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître), ou bien des ballades déprimantes à vous donner l’envie de vous jeter par la fenêtre. Et ne parlons pas de ce groupe (pour le coup original) qui trouve le moyen de faire une chanson en récitant le catalogue du magasin IKEA ! Qu’ils sachent qu’aucune référence à une marque commerciale n’est acceptée dans les paroles d’une chanson de l’Eurovision ce qui (fort heureusement pour les Suisses), les disqualifient automatiquement.

A ce jour, la plateforme ne bénéficie d’aucun candidat sérieux et c’est bien dommage. Où sont donc passé les Katherine St-Laurent, Simongad ou encore Ultra Naté qui avaient postulé ces deux dernières années ?

Il semble que les artistes se désintéressent totalement de cette sélection cette année. Ce qui n’était pourtant pas le cas les années précédentes. Les internautes aussi ont un peu de mal à se focaliser sur ce début de sélection, sans doute en raison du manque de qualité, mais aussi parce que c’est tôt… beaucoup trop tôt. Après tout, l’Eurovision, ce n’est que dans huit mois !

On peut comprendre le manque de motivation des artistes helvètes à se présenter sur la scène de l’Eurovision, surtout après de nombreux échecs successifs. Et aussi en raison des votes ciblés qui donnent une mauvaise réputation à l’émission et qui empêchent parfois certains pays le méritant d’aller en finale. Mais ça reste un concours de chansons, alors autant proposer le meilleur, histoire d’offrir un spectacle de qualité aux téléspectateurs. L’important, c’est de faire plaisir au public, même si le public ne vous le rend pas toujours.

Et puis, l’Eurovision n’a pas si mauvaise presse que ça en Suisse. Les chansons gagnantes des Concours 2010 et 2012 ont été des succès. Une preuve que dans ce pays, l’Eurovision est pris au sérieux (en tout cas plus qu’en France où Lena et Loreen ont été snobées et où seul Jessy Matador a réussi à tirer son épingle du jeu ces dernières années).

Pour en revenir à la sélection Suisse de 2013, il reste à espérer que les concurrents sérieux, ceux qui peuvent prétendre à une place en finale de l’Eurovision, peaufinent leurs œuvres pour les mettre en ligne. Il ne reste plus que deux semaines pour inverser la vapeur, et éviter à la Suisse une humiliation (qui à ce stade semble inévitable) en mai prochain.