Pour commencer cette deuxième semaine d’anniversaire de l’EAQ, voici en vedette un pays du Big 5 toujours qualifié directement en finale et qui n’a jamais manqué une seule édition durant ces quinze dernières années, l’Allemagne.

PALMARÈS :

CLASSEMENTINTERPRÈTES et TITRESANNÉES
Vainqueur en finaleLENA – Satellite2010
4e en finale MICHAEL SCHULTE – You Let Me Walk Alone2018
8e en finale ROMAN LOB – Standing Still2012
10e en finale LENA – Taken By A Stranger2011
12e en finale ISAAK – Always On The Run2024
15e en finale ABOR & TYNNA – Baller2025
18e en finale ELAIZA – Is it right2014
21e en finale CASCADA – Glorious2013
25e en finaleLEVINA – Perfect Life2017
25e en finaleS!STERS – Sister2019
25e en finaleJENDRIK – I Don’t Feel Hate2021
25e en finaleMALIK HARRIS – Rockstars2022
26e en finale ANN SOPHIE – Black Smoke2015
26e en finaleJAMIE-LEE – Ghost2016
26e en finaleLORD OF THE LOST – Blood & Glitter2023

(Pour voir les vidéos, il vous suffit de cliquer sur le nom de l’artiste ou le titre de sa chanson)

OBSERVATIONS GÉNÉRALES :

L’Allemagne qui fait partie des pays du Big 5, c’est-à-dire qualifiée directement en finale sans passer par les qualifications en demi-finale, ne présente pas un bilan exceptionnel durant ces quinze dernières années, c’est le moins que l’on puisse dire, avec quelques exceptions notables. Ainsi, durant les trois premières années prises en compte dans ce bilan (2010-2012), il y a eu une victoire en 2010, ce qui n’est pas rien, et deux places dans le top 10. Ensuite, ça se gâte très sérieusement avec sept fois un classement à l’avant-dernière ou dernière place entre 2016 et 2023, exception faite de la belle 4e place obtenue en 2018 qui n’a pas été confirmée les années suivantes. Ce sont seulement ces deux dernières années que l’Allemagne a relevé la tête avec une 12e et une 15e place ; et pourtant, parmi tous ces classements dans le Bottom 5, il y en a qui sont vraiment très sévères, car le pays s’est efforcé de toujours sélectionner des styles de chansons différents et des interprètes provenant d’univers musicaux très variés, sans pour autant qu’un sursaut ait lieu. Très objectivement, durant ces années noires, on aurait dit que l’Allemagne pouvait présenter n’importe quelle chanson, le jury et le public semblaient la condamner d’office, peut-être parfois avec raison, mais plus souvent sans explication rationnelle. Est-ce que le fait de chanter quasiment exclusivement en anglais durant ces quinze années pourrait être une explication à ces mauvais résultats qui s’enchaînaient ? Apparemment non, car les bons résultats ont été acquis également en utilisant la langue de Shakespeare.

PROJECTIONS DANS L’AVENIR :

Si on met de côté 2021 où ce fut une sélection interne, toutes les années, c’est une sélection nationale qui a déterminé le choix du candidat allemand au concours, même si cette sélection n’a pas toujours été du même format, et en 2011, ce ne fut qu’une sélection de la chanson et non de l’interprète, et cette année, une sélection élargie a été instaurée avec deux tours préliminaires, une demi-finale et une finale en lieu et place d’une finale unique. Même si l’allemand a été abandonné durant quatorze ans avant son retour cette année, il serait certainement bienvenu que lors de ces prochaines années, des chansons intégralement interprétées en allemand continuent d’être majoritairement choisies. L’Allemagne ayant la chance d’être qualifiée directement en finale, un éventuel échec n’entraînerait pas une répercussion trop grave, d’autant plus qu’elle est, hélas, habituée à des résultats médiocres. Cela ne signifie pas non plus qu’elle doit se « complaire » dans une routine de résultats décevants ; il faut essayer de chercher ce qui ne va pas dans les prestations allemandes et là, il faut bien le reconnaître, la réponse n’est pas automatique, car beaucoup d’expériences ont été tentées à tous les niveaux (vocal, mélodie, décor, mise en scène plus ou moins prometteuse ou carrément déjantée) et rien ne se dégage véritablement : il n’y a pas d’évidence qui saute aux yeux et il y a de l’incompréhension.

Que peut-on souhaiter à l’Allemagne lors des prochaines années ? Prioritairement, un peu moins de malchance et un peu plus de considération, mais pour y parvenir, il n’y a pas de « formule magique » toute prête à utiliser, car, comme on l’a vu précédemment, il n’y a pas d’éléments indiscutables à modifier : soit c’était la totalité de la prestation qui n’était pas dans l’air du temps au moment opportun, soit rien de négatif n’était flagrant avec à la clé, un classement final aussi impitoyable. Néanmoins, en y regardant de plus près, il semblerait que les meilleurs résultats obtenus par l’Allemagne l’ont été avec des chansons plutôt simples et sobres avec peu de couleurs et de lumières et un interprète quasiment seul sur scène sans chorégraphie sauf en 2011, mais c’était une chanson très atypique. Cependant, pas de pessimisme ambiant pour l’Allemagne ; elle a un nombre incalculable d’artistes de talent et un vivier musical très vaste. Même si elle risque de tâtonner un peu avant de trouver les chansons qui vont la ramener au minimum dans le top 10 et on a vu que c’est largement possible même dans une période un peu chaotique, les voyants qui commencent à revenir à l’orange pourraient à court terme devenir carrément vert et avec un peu plus de chance être le début d’une nouvelle période faste comme elle en a connu plusieurs lors des décennies les plus anciennes, notamment dans les années 60, 70 et 80.

Désormais, c’est à vous amis lectrices et lecteurs de vous exprimer librement si vous le souhaitez en nous disant ci-dessous ce que vous pensez du parcours de l’Allemagne lors de ces quinze dernières années.

Playlist disponible sur Spotify et YouTube

Crédit photographique: EAQ / Vidéos: Eurovision Song Contest sur YT