Á quelques jours de la fin de cette année 2025, la rédaction vous propose de découvrir chaque jour le top 10 des titres qui ont le plus marqué nos rédactrices et rédacteurs à l’eurovision, aux sélections nationales et à l’eurovision junior, et en ce jour de Noël, Zipo poursuit la rubrique pour vous faire découvrir ses dix chansons marquantes de cette année. Bonne découverte 

C’est à mon tour de vous présenter mon Top 10 : comme toutes les autres années, je suppose qu’il va « détonner » dans le paysage eurovisionnesque, peut-être encore plus que celui de l’an dernier. Je doute fort que ce top 10 devienne votre playlist incontournable pour ce Noël. Drôle de cadeau pour la majorité d’entre-vous, devez-vous penser. En tout cas, ce sera le mien et il correspondra à toutes les chansons que j’ai aimées cette année et comme vous le constaterez, elles figurent majoritairement dans le côté droit du tableau avec quelques exceptions. Je vous laisse vious conditionner et préparer vos yeux et surtout vos oreilles quelques minutes avant de vous lancer avec appréhension (ou avec délice pourquoi pas…rêvons un peu) dans la découverte de ce top 10 typiquement « zipoesque ».

10) Norvège – Kyle Alessandro – Lighter

Je le dis sur le champ, ainsi, je ne reviendrai pas dessus : vocalement, ça aurait pu être beaucoup mieux. Le stress ? Je l’ignore mais si on met de côté cet aspect-là, tout le reste était absolument parfait, à commencer par la mise en scène calibrée au millimètre près et le décor, autant les paysages du fond au début que les flammes quasi permanentes qui donnaient le frisson et me tenaient en haleine tout le long de la prestation. Je n’oublie pas non plus la tenue assez guerrière qui contrastait avec la douceur et la « presque » timidité du jeune interprète. Il a su à la perfection associer les deux pour offrir un spectacle de toute beauté. C’était peut-être une chanson pas aussi innovante pour la Norvège que certaines autres années, mais le résultat était à la hauteur des attentes et pour ma part, elle aurait mérité un meilleur classement.

9) Malte – Kantera – Lalaratatakeke Lalaratakabum (3e de la sélection nationale maltaise MESC)

C’est la seule et unique chanson de mon Top 10 qui sera issue d’une sélection nationale car globalement, les vainqueurs des différentes sélections nationales m’ont convenu excepté Malte. Comment passer à côté de ce petit bijou interprété en maltais et qui m’a personnellement apporté un bonheur total durant trois minutes ? Je le sais bien, beaucoup n’aiment pas ce style de chansons, mais pour moi, c’est tout le contraire : ce groupe est un régal à écouter, avec ces cinq instruments de musique différents qui s’accordent si harmonieusement. J’adore aussi le contraste très réussi entre les voix masculines et celle de la jeune femme : elles ne se mélangent jamais et c’est ce qui fait son succès car ça donne deux ambiances différentes dans la même chanson. En outre, j’ai toujours été un grand fan des chansons à dominante folklorique, donc je ne pouvais qu’aimer cette chanson dont j’ai regretté la non-qualification pour le concours.

8) Grèce – Klavdia – Asteromáta

Chaque année, je redoute le nombre de ballades qui participeront au concours mais, il y en a toujours une qui parvient à conquérir mon cœur (et mes oreilles), et cette année, sans la moindre hésitation, c’est celle de la Grèce que j’ai retenue. En effet, quelle voix ! De bout en bout, Klavdia n’a pas commis la moindre erreur et elle a su rendre cette ballade vivante, juchée sur son rocher duquel elle éblouissait par sa classe et par son talent. Le décor était éblouissant : je me suis vraiment senti dans les cieux grecs en train de contempler et d’écouter une diva avec émotion. J’ai aussi beaucoup aimé les toutes dernières secondes où on semble passer d’une époque très lointaine au présent illustré par le changement de robe de l’interprète. En résumé, un très joli tableau récompensé à juste titre par un excellent classement.

7) Pologne – Justyna Steczkowska – Gaja

Moi qui aime en avoir « plein la vue », j’ai été servi avec la prestation polonaise. Quelle claque visuelle dans le bon sens du terme ! Un spectacle dans toute sa splendeur avec, bien sûr, une chanson comme base principale et merveilleusement interprétée malgré les mouvements constants sur scène, une musique qui est très percutante avec des sonorités ethniques fort à propos, mais ce n’est pas tout ce que l’on retient de cette prestation : le feu, les tenues tribales, la chorégraphie autant sportive qu’acrobatique, sans oublier la puissance des mots dans la chanson ont constitué un ensemble qui s’admire sans modération et pour lequel, il n’y a pas une seconde d’ennui, presque hypnotique tant c’est prenant. Là encore, je trouve le classement assez sévère.

6) Islande – Væb – Róa

Au premier abord, cette chanson n’était pas censée me séduire à cause du rap et pourtant, c’est précisément ce petit morceau rappé qui va lancer la chanson dans un tourbillon qui va me happer jusqu’au bout. Ça peut sembler brouillon mais ce n’est qu’une impression car tout est maîtrisé de A à Z : les deux frères sont très charismatiques et l’énergie qu’ils déploient sur scène avec leurs trois danseurs est formidable. Je me suis amusé pendant trois minutes à les regarder et à les écouter tant j’étais pris dans cette ambiance de folie et j’ai complètement oublié les quelques paroles de rap qui ne représentent qu’une infime partie de la chanson. Vocalement, ils ont été loin d’être ridicules et je trouve cette avant-dernière place très sévère car il y avait pire qu’eux, et en ce qui me concerne, j’estime que c’est la meilleure performance islandaise de ces dix dernières années.

5) Irlande – Emmy – Laika Party

Quand j’ai entendu pour la première fois cette chanson, j’ai été emballé immédiatement : à la fois par la musique qui me faisait penser à une soirée en boîte de nuit, et surtout par son thème unique en son genre, à savoir évoquer la célèbre chienne Laïka envoyée dans l’espace. Et puis cette voix enfantine d’Emmy souvent à la limite de la rupture a donné un plus à cette chanson sans omettre que d’une histoire somme toute triste, Emmy et son équipe sur scène ont réussi à en faire une chanson plaisante et distrayante et pas du tout larmoyante vu le thème abordé. J’aime énormément l’aspect enfantin de la chanson avec ses « bom-bom » : puisque dans le concours junior, l’aspect junior tend à disparaître, heureusement qu’on peut en retrouver dans le concours « adultes ». En résumé, dans mon cas, cette chanson m’a réconcilié avec l’Irlande après 2024 où la chanson proposée ne me convenait pas du tout.

4) Autriche – JJ – Wasted Love

Ca faisait vraiment très longtemps que le vainqueur du concours ne se retrouvait pas dans mon top 10 ; pour être précis, depuis 2014 et la victoire de Conchita Wurst, qui, coïncidence, était aussi une victoire autrichienne. Bien évidemment la voix extraordinaire de JJ était le point culminant de sa prestation mais pas que… La mise en scène et les décors dont je me demandais comment ils allaient être représentés sur scène pour correspondre à la vidéo, furent une réussite totale : le noir et blanc « à l’ancienne » mais aussi la tempête et l’embarcation qui tangue ont permis de proposer une prestation d’ensemble de toute beauté et surtout de grande qualité. Si je n’aimais pas « à la folie » les trois premiers qui vont suivre, Wasted Love aurait été sur mon podium sans l’ombre d’un doute.

3) St Marin – Gabry Ponte –Tutta l’Italia

Mon plaisir coupable de cette année 2025 dont je ne me lasserai pas de sitôt. Certes, je concède une certaine incompréhension face à la présence de trois interprètes, là où un seul me semblait suffisant, mais pour le reste, ce n’est qu’une satisfaction totale. Une chanson toute simple, festive qui se veut un peu un hymne à sa grande voisine italienne avec laquelle St Marin est indissociable et la présence d’un DJ bien connu avec son énergie communicative a renforcé considérablement mon intérêt majeur pour cette chanson. Quant au décor et à la mise en scène, ils étaient flamboyants et s’accordaient très bien à la chanson avec une touche humoristique non négligeable. Je peux comprendre qu’elle ne se classe pas du côté gauche du tableau, mais finir en dernière position et ne pas faire mieux que Say na na na en 2019, ça reste totalement incompréhensible à mes yeux.

2) Suède – Kaj – Bara Bada Bastu

Enfin une chanson suédoise comme je l’attendais depuis des années et des années ! Car, ce n’est un secret pour personne, ce ne sont pas les deux victoires de Loreen ni celle de Mans Zelmerlöw qui m’ont convaincu, c’est le moins que l’on puisse dire… Là, j’avais la chanson de mes rêves à ma disposition : un trio charismatique, souriant, amusant et plein de talent autant vocalement que scéniquement, accompagné par un autre trio complétant à la perfection leur performance. Le thème de la chanson (le sauna, tradition typiquement scandinave) était peu courant et moi, j’apprécie quand des thèmes inédits sont abordés à la place des thèmes traditionnels et universels trop souvent sur le devant de la scène. Une telle bonne humeur devrait être imposée au moins dans un tiers des chansons au concours et je serai inlassablement un fan inconditionnel de ce style de chansons. J’en redemande même si la victoire n’a pas été au bout là où je la désirais tant.

1) Luxembourg – Laura Thorn – La poupée monte le son

Je le sais pertinemment, je vais me faire « descendre » par une grande partie des lecteurs mais j’assume à 200% ce que je vais dire : cette chanson est un chef-d’œuvre et, du moins de mon point de vue et des critères que je privilégie au concours, il n’y avait pas mieux cette année. Déjà la chanson portait un message bien précis qui a été intégralement retranscrit par les actes et les gestes des cinq jeunes hommes qui ont joué leur rôle à la perfection. D’ailleurs, j’ose l’affirmer : c’étaient certainement les décors et la mise en scène les plus réussis de ce concours, un sans-faute absolu. Laura Thorn a été impeccable de bout en bout et sa performance dans ses vocalises de haut vol à la fin était remarquable. La transition entre la poupée et la jeune femme libre était également impeccable, le décor avec la maison de poupées, un plus déterminant pour appuyer le thème général de la chanson et enfin, la référence à la victoire de France Gall soixante ans auparavant était judicieuse. En résumé, la chanson idéale et parfaite pour le concours : je ne comprendrai jamais cette 22e place scandaleuse à mes yeux et ce passage en deuxième position lors de la finale. Que je sache, le Luxembourg n’avait pas terminé dernier de sa demi-finale mais septième, et jamais il n’aurait dû hériter de cet ordre de passage qui l’a désavantagé. Chacun est libre de penser ce qu’il veut de cette chanson, mais à titre personnel, elle restera gravée dans ma mémoire à tout jamais.

Mon top 10 est désormais entre vos mains : à vous de juger, mais de mon côté, si je devais donner une note globale, toutes ces chansons auraient au minimum 15/20 ; c’est dire l’estime que j’ai pour ces dix chansons. D’ailleurs, en y réfléchissant bien, ce fut une édition beaucoup plus à mon goût que je ne l’aurais cru au départ, puisque si je devais compléter ce top 10, trois chansons auraient intégré le côté gauche du tableau : l’Arménie, l’Espagne et les Pays-Bas. En revanche, la plupart des chansons restantes dont je n’ai pas parlé, il était vraiment préférable que je ne les évoque pas car j’aurais été extrêmement sévère.

Pour finir sur une note qui fera l’unanimité, en ce vendredi 25 décembre, au nom de toute la rédaction, je vous souhaite un très joyeux Noël.

Demain, c’est Lolotte qui vous dévoilera ses 10 chansons les plus marquantes.

Crédit photographique : EAQ / Gifgratuits