Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui c’est ZIPO qui nous emmène en 1971 avec Serge Lama (FRANCE) qui obtient la 10e place.

Voici l’exemple typique d’un artiste ayant une grande notoriété dans son pays (en l’occurrence la France) qui se présenta au concours de l’Eurovision pensant certainement obtenir un excellent résultat, voire la victoire, et au bout, c’est un résultat assez décevant.

J’aurais pu choisir un autre artiste ou une autre chanson pour exprimer mon opinion sur ces artistes connus qui ont représenté leur pays au concours de l’Eurovision avec un résultat final plus que mitigé mais ma réflexion aurait été la même et c’est peut-être une leçon à retenir notamment pour les plus grands pays européens : être une vedette ou une star dans son pays ne suffit pas pour faire un bon résultat à l’Eurovision. Par exemple, cette chanson de Serge Lama est assez symptomatique des défauts qu’elle comporte : trop classique, peu représentative du talent de l’interprète, oubliable une fois terminée et surtout, ne permet pas aux pays qui ne connaissent pas le chanteur de se forger une idée juste de son talent. il n’y a rien à reprocher au niveau de l’interprétation, mais c’est largement en dessous de qui était attendu. D’ailleurs, attendons-nous trop de ces interprètes largement confirmés ? C’est fort probable…

Les exemples furent nombreux : il me vient à l’esprit Gérard Lenorman, Bonnie Tyler, Albano et Romina Power et tous ont obtenu des résultats en deçà des espoirs placés en eux.

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédactrices le soin de donner leur avis sur cette chanson.

Nous allons commencer par l’avis modéré et explicatif de Lolotte :

« Serge Lama… Une carrière qui s’étend sur des décennies. Des chansons qui sont devenues des standards de la variété française. Et parmi ces standards… Il n’y a pas « Un jardin sur la terre »! Pourtant l’artiste s’était entouré de son équipe habituelle (dans laquelle figure Alice Dona, grande dame de la chanson francophone). Qu’a-t-il pu donc se passer le samedi 3 avril 1971 à Dublin pour que la France ne se classe « que » 10ème sur 18? Est ce la faute à un mauvais ordre de passage (il est vrai que notre pays passait après l’Espagne, 2ème cette année-là). Est ce dû au fait que la contribution ait été facilement oubliable ? Quoi qu’il en soit « Un jardin sur la terre » n’a pas franchement plu aux jurys et Serge Lama lui-même ne l’a plus chanté par la suite. Quant à moi je ne trouve pas ces 3 minutes désagréables. C’est écoutable. Ce n’est ni notre meilleure contribution (ça se saurait ^^) mais ce n’est pas la pire non plus. »

Nous allons poursuivre avec l’avis peu enthousiaste de Juliette :

« Quand on pense à Serge Lama, on pense « Je Suis malade », éventuellement « Femmes, femmes, femmes » ou « Les petites femmes de Pigalle », et si on est vraiment pointu, on peut se rappeler de « Je t’aime à la folie » ou « La Chanteuse a 20 ans » (qui pour le coup est magnifique). Mais « Un jardin sur la terre » n’est pas vraiment le titre qui saute aux yeux lorsqu’on évoque ce nom somme toute connu de la chanson française…
Moi-même, jusqu’à ce que je ne me plonge dans l’écoute de toutes nos contributions françaises, je ne savais pas que Serge Lama avait participé à l’ESC. Quand on ne se se souvient pas ou qu’on ignore la participation d’une telle pointure à l’Eurovision, ce n’est généralement pas bon signe… Ce n’est pas faute d’avoir essayé, pourtant, mais bon Dieu que c’est théâtral pour rien! C’est trop grandiloquent, pour une chanson qui sans doute a une histoire à nous raconter, mais n’y parvient jamais vraiment. Le texte n’est pas si mal, mais on en fait vite le tour; c’est une histoire sans évolution. Le refrain n’a pas de facteur accrocheur, et heureusement que Serge Lama a de la puissance vocale, sinon on eût tôt fait de l’oublier. C’est une occasion manquée, vraiment, une série de très bonnes idées qui, mises bout à bout, finissent par ne pas fonctionner ensemble. Dommage. »

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous la semaine prochaine dès lundi pour un nouveau titre à la une.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)