Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui, c’est Rémi qui nous ramène en 2018 avec O Jardim interprété par Cláudia Pascoal pour le Portugal à Lisbonne.

Comment tel bijou a t-il pu terminer dernier de son Eurovision à domicile ? Certes, je conviendrai qu‘O Jardim n’est pas le titre le plus accessible du monde de prime abord, d’autant plus pour un concours tel que celui qui déchaîne nos passions. Cláudia Pascoal et Isaura livrent effectivement un titre indie pop déjà très intimiste de base, sur une prestation qui l’est d’autant plus pour une arena de vingt mille personnes. De même, il est évident que l’ensemble ne respire pas la lumière, tant dans le fond (la chanteuse rend hommage à sa grand-mère décédée) que dans la forme. Mais si certain·es restent insensibles ou de marbre devant cette proposition plutôt singulière et assez culottée dans le style pour l’Eurovision, me concernant je fonds. Car ce jardin n’est pour moi qu’un moment de grâce. Trois minutes de monts et merveilles d’une pureté et d’une simplicité qui en font leur splendeur. Trois minutes parsemées de fleurs que l’on cueille les unes après les autres, note après note, mot après mot, comme une pensée à celleux que l’on aime. Trois minutes sensibles, poétiques, délicates, de celles qui touchent droit au coeur. Merci le Portugal de nous avoir offert un tel moment suspendu à domicile, quelque fut le résultat au final. Merci d’avoir osé une telle proposition sur la scène de l’Eurovision, et de nous avoir fait découvrir ces deux belles artistes que sont Cláudia Pascoal et Isaura (auteure-compositrice de la chanson).

Zipo n’est pas vraiment du même avis :

« Ce n’est que très rarement que j’apprécie les chansons portugaises au concours de l’Eurovision. Après la victoire de Salvador Sobral en 2017 que j’ai toujours en travers de la gorge, j’attendais avec impatience la chanson de 2018, et je découvre quoi ? Une chanson d’un ennui inouï ! Jamais je n’aurais pensé dans le pire de mes cauchemars qu’il pourrait y avoir pire que l’année précédente… Et bien oui ! Ce n’est peut-être pas le même style que Salvador mais la chanson en elle-même est aussi monotone, aussi soporifique et j’ose le dire, encore plus « barbante ». Je me demande encore comment il a été possible de présenter encore pire que « Amar pelos dois « Très sincèrement, je crois que j’ai regardé ma montre une dizaine de fois pour savoir quand ça allait enfin se terminer. Bref, et ça n’engage que moi, en cette année 2018 de très haut niveau qualitatif, c’est la chanson la moins intéressante (pour rester poli) que j’ai entendue en cette soirée, et cette dernière place ne me surprend absolument pas, et je me demande si cette chanson avait dû passer par les demi-finales si elle se serait qualifiée pour la finale… »

Pascal, de son côté, est beaucoup plus enthousiaste.

« Un gros coup de cœur pour ma part. Un titre envoûtant qui n’a malheureusement pas séduit à Lisbonne mais l’émotion transmise par Claudia et Isaura n’a pas fini de me transporter. »