Chaque jour, nous vous faisons partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui je vous emmène en 1980 avec Samira Saïd (MAROC) qui a obtenu la 18e et avant dernière place du concours.

C’est un cas particulier que je voulais Ă©voquer aujourd’hui avec cette unique participation du Maroc au concours de l’Eurovision.

Le Maroc, bien que ne faisant pas partie du continent europĂ©en, avait le droit de participer au concours, sa chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision Ă©tant affiliĂ©e Ă  l’UER, ce qui est obligatoire. Et pour la première fois en 1980, elle prĂ©sente cette chanson interprĂ©tĂ©e par une jeune chanteuse qui est tout Ă  fait convenable si on excepte la fin qui est davantage une sĂ©rie de vocalises. Sans ĂŞtre une chanson exceptionnelle, elle tenait largement la route grâce Ă  une chanteuse vocalement parfaite et les sonoritĂ©s orientales rendaient la chanson attrayante. Cette chanson n’avait rien Ă  envier Ă  d’autres chansons prĂ©sentes cette annĂ©e-lĂ  et selon moi, elle aurait pu prĂ©tendre Ă  quelques places supplĂ©mentaires dans le classement. Depuis, le Maroc ne s’est jamais plus inscrit dans cette compĂ©tition, en partie pour des raisons politiques dues Ă  la prĂ©sence d’IsraĂ«l au concours (et peut-ĂŞtre d’autres raisons que j’ignore).

Depuis trois ans, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont normalisées et le Maroc pourrait tenter une seconde expérience, ce qui ne serait pas pour me déplaire.

Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédactrices le soin de donner leur avis sur cette chanson.

DĂ©butons avec l’avis constructif de Lolotte :

« Un seul essai pour le Maroc mais quel essai ! Un mĂ©lange entre les sons du disco en vogue Ă  cette Ă©poque et ceux du Maghreb. Quelle voix de Samira BensaĂŻd. L’orchestre et les chĹ“urs apportent eux aussi un vrai plus Ă  la version en live. Ce qui me fait dire qu’Ă  force de faire disparaitre tous ces acteurs (souvent mal connus) de l’industrie musicale, l’Eurovision est en train de devenir un produit aseptisĂ© sans âme et sans saveur. On peut aimer le concours et ĂŞtre aussi critique quant Ă  son devenir. Pour revenir Ă  notre chanson du jour, il est fort dommage que le Maroc ne soit pas revenu car ses artistes et ses musiciens auraient, j’en suis sĂ»re, apporter un plus dans les concours plus que moyens des annĂ©es 80. Qui sait peut-ĂŞtre un jour le pays fera-t-il son retour ? »

Poursuivons avec l’avis très dubitatif de Juliette :

« Je n’ai jamais su trop quoi penser de cette contribution marocaine. Elle a quelque chose d’Ă©trangement historique, comme une parenthèse qu’on oublierait presque si on ne prend pas le temps de s’intĂ©resser aux plus anciennes Ă©ditions du concours. Oui, le Maroc a bien participĂ© Ă  l’Eurovision. C’est Ă©trange et beau Ă  penser. Comme quoi, il n’y a pas que l’Australie qui a dĂ©rogĂ© Ă  la règle EuropĂ©enne. Cependant, cette chanson marocaine me laisse perplexe. Je n’arrive jamais vraiment Ă  m’y accrocher, Ă  m’y connecter, ne serait-ce qu’Ă  m’en souvenir. Le fait qu’il s’agit du Maroc et que la chanson soit en Arabe, ça je m’en souviens toujours. Mais du reste… Je l’oublie toujours. Peut-ĂŞtre est-ce dans la mĂ©lodie qu’il manque quelque chose, je ne saurais trop dire. En bref: une drĂ´le de parenthèse dans l’histoire de notre concours bien-aimĂ©. »

C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous demain pour un nouveau titre à la une, une chanson slovène des années 2000 éliminée en demi-finale interprétée par un homme entouré de cinq danseuses.

Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)