Le doute est enfin levé ! Après avoir longuement interrogé sa présence au concours au retour de Bâle, Saint-Marin sera bien au rendez-vous de l’Eurovision 2026 (et sa sélection nationale avec).

Mécontent envers le système de vote qu’il juge défavorable aux petits pays, le télédiffuseur avait effectivement menacé de se retirer du concours suite à la dernière place de Gaby Ponte en finale de l’Eurovision 2025. Toutefois attaché à la compétition (et conscient de son impact médiatique, surtout pour l’un des pays les moins peuplés au monde…), SMR TV a engagé les discussions avec l’UER, pour aujourd’hui confirmer officiellement sa présence à Vienne en mai prochain. Rien de très surprenant si l’on considère que, plus tôt dans l’été, le secrétariat d’État au tourisme avait confirmé le renouvellement du San Marino Song Contest, qui vient de faire l’objet d’un accord triennal entre le gouvernement, San Marino RTV et Media Evolution.

Autrement dit : le programme est reconduit jusqu’en 2028 et fera une nouvelle fois office de sélection nationale pour l’Eurovision. Le format est d’ailleurs voué à évoluer puisque, désormais, le San Marino Song Contest fera l’objet de deux demi-finales et d’une grande finale, comme à l’Eurovision (le calendrier n’a pas été dévoilé à ce stade). Un choc de simplification, vous dites ? À voir, puisque la sélection sera suivie – comme l’année dernière – d’une pré-sélection avec inscription en ligne, casting et académie de formation (et pas Star Academy, nuance). Vous sentez venir le retour d’Una Voce per San Marino, repère d’inoubliables parmi les inoubliables ? Sur le plan financier, l’engagement total par édition est estimé à 600 000 euros, répartis entre le secrétariat d’État au tourisme, RTV (230 000 euros maximum) et Media Evolution (120 000 euros tout au plus).

Pourquoi la plus petite république du monde a t-elle décidé de rester à l’Eurovision ? Tout simplement pour l’incroyable vitrine que représente le concours. Selon Federico Pedini Amati, secrétaire d’État au tourisme, « Avec la signature d’aujourd’hui, nous investissons dans un atout touristique de grande valeur, qui consolide une synergie efficace entre la production télévisuelle, la capacité organisationnelle et la promotion territoriale. L’objectif est clair : projeter la République de Saint-Marin sur la scène continentale, en favorisant la désaisonnalisation des flux touristiques et en offrant de nouvelles opportunités concrètes à notre tissu économique. Il s’agit d’un accord qui s’étend sur les trois prochaines années afin d’assurer la continuité du projet. C’était la volonté première tant de San Marino RTV que de Media Evolution qui, avec le Secrétariat d’État, prennent en charge une partie de ces dépenses. Je suis vraiment très confiant et enthousiaste. » Le PDG de Media Evolution et le directeur général de San Marino RTV ne disent pas autre chose, ajoutant l’attractivité désormais internationale du San Marino Song Contest, avec des artistes venus de l’extérieur des frontières de l’Europe. À noter qu’en parallèle des compétences techniques et logistiques qu’il apporte, le télédiffuseur a rappelé être le seul en capacité d’évaluer chaque année la participation de Saint-Marin à l’Eurovision.

La délégation saint-marinaise voit son visage bouleversé puisque le chef de délégation historique, Alessandro Capicchioni, en poste depuis les débuts du pays à l’Eurovision en 2008, quitte ses fonctions. Il est remplacé par Denny Montesi, PDG de Media Evolution, qui sera accompagné d’une ambassadrice de luxe – et accessoirement l’une des eurostars les plus iconiques : Valentina Monetta, qui a porté les couleurs d’Il Titano à quatre reprises – dont trois consécutives (2012, 2013, 2014 et 2017) et avait offert au pays la première finale à l’Eurovision de son histoire avec Maybe en 2014. De quoi (enfin) offrir au pays la recette du succès à l’Eurovision ?