Pour finir cette 3ᵉ saison, rendez-vous en Suisse ! Et oui, comme cette année ! Une édition assez faible dans l’ensemble (comme le sont aussi 1987 et 1988) où même le vainqueur ne fait pas l’unanimité (c’est peu de le dire). Mais dans cette rubrique, on s’intéresse au petit dernier. Et pour ce dernier mercredi, il s’agit de…
Daniel
Daníel Ágúst Haraldsson dit Daniel est né le 26 aout 1969 à Reykjavik, capitale de l’Islande (bien que d’autres sources affirment que son lieu de naissance soit Stockholm). Je vais être honnête avec vous, je n’ai ABSOLUMENT rien trouvé sur sa petite enfance et sur le déclic qui a fait que notre lanterne rouge du jour ait choisi la musique. Néanmoins, on apprend qu’il commence sa carrière en 1987 (à l’age relativement jeune de 17/18 ans) au sein du groupe Nýdönsk plutôt tourné vers la musique pop-rock. Le 1ᵉʳ album de ce quintet, Ekki er á allt kosið (soit Tout n’est pas à gagner en français) sort en 1989, soit l’année du concours qui nous intéresse !
Et l’Eurovision dans tout ça ?
Ce n’est pas avec son groupe que Daniel se présente à la sélection islandaise, le Söngvakeppni (essayez de le prononcer sans bégayer) mais bien en solo. Une toute petite sélection, d’ailleurs, puisqu’elle se joue en une seule soirée dans laquelle ne se présente que 5 artistes/duos/ groupe. Et attention, pas de live, hein, les 8 jurys régionaux ne se basent que sur des clips vidéos. Notez aussi que les téléspectateurs islandais ne sont pas conviés à la fête. Bref, une petite finale nationale atypique dont ressort victorieux Daniel et son titre Það sem enginn sér (ce que personne ne voit). S’il gagne sur 3 régions (tout comme son dauphin, le groupe Bítlavinafélagið, L’Association des amis des Beatles (!!!) en français dans le texte), l’avance n’est pas énorme. 66 points à 58. Ce qui n’est pas un score écrasant. Pas de très bonne augure pour le mois de mai !
Et d’ailleurs, nous y arrivons à ce fameux mois tant attendu (et pas seulement pour ses nombreux jours fériés). Le 6 mai au Palais de Beaulieu de Lausanne se retrouve tout le gratin musical européen. Celle qui est attendue pour remettre le trophée aux futurs vainqueurs n’est autre que Céline Dion, gagnante l’année précédente. Elle en est aux prémices de sa carrière internationale et pour mettre le public mondial dans sa poche, ouvre la soirée en chantant son 1ᵉʳ titre anglophone, Where Does My Heart Beat Now (Où mon cœur bat-il maintenant ?). Mais revenons à notre lanterne du jour. Le tirage a voulu que l’Islande passe en 20ᵉ position sur 22, ce qui est plutôt de bon augure. Sauf que… La Yougoslavie a la grande chance de chanter en dernier. Et arrive ce qui n’est pas une surprise, Daniel et Það sem enginn sér passent complètement inaperçus. Aucun pays ne donne de points à la petite île d’Atlantique nord (pas même ses « cousins » nordiques, c’est dire). Quant à la Yougoslavie susmentionnée, déjà bien mal en point (dû aux tensions politiques internes), elle gagne pour la 1ʳᵉ et seule fois, comme si le reste de l’Europe lui offrait un dernier cadeau (alors que Rock me baby est l’un des moins bons titres gagnants de l’histoire du concours, il faut être honnête). Daniel, lui, repart chez lui avec un magnifique 0+0 la tête à Toto !
Et après l’Eurovision ?
Étant tout jeune au moment de sa dernière place, on aurait pu croire que la carrière de Daniel serait brisé, mais que nenni ! Le temps de se remettre de ses émotions, il remonte en selle et fonde le groupe GusGus après qu’il a rencontré ses compères lors du tournage d’un court-métrage intitulé Pleasure (car, oui, notre lanterne du jour est aussi acteur à ses heures perdues). Il publie avec eux 5 albums entre 1995 et 2014(malgré une pause au sein de la bande entre 2000 et 2008). En février 2006, il sort un LP en solo intitulé Swallowed a Star (J’ai avalé une étoile). Mais l’homme refuse d’être catégorisé dans un genre musical, et en octobre de la même année, il constitue une formation rock, blues et country nommée Esja. Et tout ça en faisant un retour avec Nýdönsk entre 2007 et 2014. Bref, Dany ne chôme pas !
Et ce n’est pas fini, car l’autre dada musical de Daniel est la composition de bande originale de films. Il en écrit pour le cinéma, la télévision et aussi bien des longs et des courts-métrages que des documentaires. Il devient en outre le musicien attitré de l’Iceland Dance Company.
Coté vie privée, Daniel fait la rencontre, dans les années 80, de la peintre, sculptrice et réalisatrice Gabríela Friðriksdóttir (amie de la chanteuse Björk pour qui elle a réalisé des clips, d’ailleurs). Il devient son plus proche collaborateur, officiant même comme monteur sur quelques courts-métrages. Ils ont une fille, Daniela, née en 1989 (qui n’a donc pas été une mauvaise année) et se marient 4 ans plus tard.
Il y a quelques jours, Daniel a fêté ses 56 ans.
Quand on dit que finir dernier ne signifie pas forcément fin de carrière assurée ! Daniel en est la preuve vivante !
Comme le chantait le groupe Téléphone : voilà, c’est fini… Mais non, on se retrouve (encore) la semaine prochaine !
Crédit photo : Lolotte pour l’EAQ
Crédit vidéo : chaines Youtube de Nýdönsk / Georgios Symeonidis / TJ1916 / Esja









Lolotte, je n’ ai pas réussi à envoyer les photos du lieu du concours de l’ année concernée sur mon commentaire.
Ce pays était le dernier arrivé. Après 3 premières participations à la 16ème place, il obtient une lanterne rouge. Mais il sera vengé l’ année suivante grâce à une 4ème place, son premier top 10 qui sera son meilleur classement jusqu’ en 1999. Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Les pays du top 5 de 1989 seront l’ année suivante entre la 6ème et la 10ème place sauf la Suède 4ème qui sera 16ème. Les pays du top 5 de 1990 étaient l’ année suivante classés entre la 6ème et la 10ème pour 3 d’ entre eux.
Le représentant participait l’ année de ses 20 ans sans les avoir. C’ était également le cas pour le représentant autrichien né en décembre.
Cher Fabien,
Oui, c’est compliqué de mettre des liens dans les commentaires. Compliqué aussi pour l’Islande lors de ses premières années au concours.
On se retrouve la semaine prochaine !
Je sais déjà quelle chanson je classe en tête.
Le zéro point est sévère mais cette chanson devait logiquement se retrouver dans le bottom 3 avec l’Irlande et le Luxembourg.
Par contre, je ne suis pas d’accord de considérer l’édition 1988 comme faible comme indiqué en début d’article. C’est pour moi la meilleure de la décennie 80. Les chansons de la Suède, UK, Pays-Bas, Suisse, Israël, Irlande, Norvège et Luxembourg sont très qualitatives. Si on y ajoute la qualité des présentateurs, du décor, de l’orchestre…et le suspens final…tout est là.
Cher Picasso,
Je ne vais pas cacher que les décennies que j’aime le moins de notre concours musical préféré sont les années 80 et 2000 (même si des pépites s’y cachent). Les 3 dernières éditions des 80’s ne sont pas terribles pour mes oreilles. Mais tu as raison, le suspens de 88 est excellent. J’aurais aimé le vivre en direct (j’avais 4 ans et demi… Aucun souvenir).
On se retrouve la semaine prochaine pour désigner la meilleure lanterne rouge de cette decennie. Youpi !
Exactement !
J’ignorais la belle carrière de Daniel. Je n’ignorais pas, hélas, son piteux score à Lausanne. Totalement injustifié. Un milieu de classement aurait été bien plus juste.
Merci donc Lolotte pour cet article encore très informatif. Passionnant comme toujours.
Et donc… à la semaine prochaine avec joie !
Cher Phileurophage,
Merci pour le compliment. On se retrouve la semaine prochaine pour prolonger les lanternes… Et l’été !
Je suis triste . On dit a Daniel dont j’aime le dernier morceau good bye stranger comme le chantait Rick Davies.
On a aussi appris la disparition de Charly Oleg qui nous amusait avec sa gouaille dans Tournez manege notamment.
Pour revenir a Daniel, son titre trop lisse eh bien les jurys n’ont rien vu. Je retiens de 1989 la plus jeune candidate francaise bien que belge et le numero de passe passe entre deux chefs d’orchestre pour le Danemark.
Donc c’est la derniere partie de cette decennie et pour chasser le blues ressenti, allez voir au cinema voir Connemara d’ALEX LUTZ.
Chère Pauline,
Merci pour l’hommage à Rick Davies. Je pensais que Charly Oleg était déjà décédé. Rip à lui. Et oui, Daniel était trop lisse (très étonnant au vu des autres titres de l’article).