Aujourd’hui nous allons raconter l’histoire d’une chanteuse qui fut la 1ère participante pour son pays. Et comme beaucoup avant elle, qui dit 1ère participation dit souvent dernière place. Il s’agit de…
Semiha Yankı
Semiha Yankı est née le 15 janvier 1958 dans la plus grande ville turque, Istanbul, dans une famille d’origine greco-ottomane. La tribu Yankı travaille comme artistes de cirque et plus précisément comme acrobates et funambules. A l’age de 3 ans, la petite Semiha, ses 2 frères et sa sœur jouent de petits rôles dans un film. Mais c’est un drame qui lui fait choisir définitivement le monde de la chanson à l’age de 14 ans. Un soir de représentation, son frère ainé Metin, 23 ans fait une lourde chute. Il décédera 48h plus tard. A partir de ce jour, elle décide ne plus jamais faire de tours d’équilibriste. Avec le soutien de sa mère, elle se met en quête d’un producteur. C’est ainsi qu’elle est découverte par Ülkü Aker, auteur-compositeur qui lui écrit ses premiers 45 tours.
Et l’Eurovision dans tout ça ?
Arrive 1975. Semiha fête ses 17 ans. Quoi de mieux pour les fêter que d’apprendre que l’UER accepte en son sein la chaine publique TRT. Et pour bien faire les choses, celle-ci décide de faire une sélection nationale afin d’envoyer en terre suédoise son ou sa 1ère participant(e). Dix-sept chansons y participent. Elles sont toutes interprétées en turc. Le ou la grande gagnant(e) est déterminée par un vote 50/50, un jury d’experts et un vote du public (qui à l’époque se faisait par l’envoi de cartes postales). Et c’est là que ça se corse. Si le choix du public se porte sur Ali Rıza Binboğa et son titre Yarınlar (Demain), les jurys se disputent entre le trio féminin Cici Kızlar (avec Delisin qui signifie Tu es fou) et… Semiha Yankı et Seninle Bir Dakika (Une minute avec toi). Pour les départager, un tirage au sort est effectué ! Celui-ci consiste à donner aux artistes des enveloppes dont l’une porte la mention » chanson qui représentera la Turquie en Suède ». C’est digne d’une épreuve de Pékin Express ! Mais le destin est (enfin) favorable à notre ex-acrobate qui part un mois plus tard à Stockholm. Le soir du 22 mars (une des éditions les plus précoces dans l’histoire du concours), Semiha, entre Shlomo Artzi, le candidat israélien et Sophie, l’interprète monégasque, passe à la 13ème place. Ce qui aurait dû lui porter chance s’avère en réalité une déroute totale. Car, en cette année où le fameux système des 12 points est mis en place, seule Monaco donne à la jeune stambouliote, 3 malheureux points, les autres pays quant à eux, sont aux abonnés absents. Tristesse…
Et après l’Eurovision ?
Semiha connait par la suite une petite carrière pas déshonorable en son pays puisque outre quelques singles, elle sort entre 1981 et 2004, 8 CD/33 tours. Elle fait aussi une apparition dans un film en 1976 et participe à des concours de chants ( le Golden Orpheus en Bulgarie en 1977 par exemple).
En 1983, elle épouse Omer Hashaş. Un an plus tard, leur fille Tebessüm ( qui peut se traduire par Sourire) nait. Ils divorcent en 1986.
En janvier dernier, Semiha a fêté ses 66 ans.

A la semaine prochaine pour une nouvelle lanterne rouge !
Crédit photo : Lolotte pour l’EAQ et compte Instagram de Semiha Yankı
Crédit vidéo : chaine Youtube de : Semiha Yankı/ ESC Stuff / Elenor Müsik
Bonjour,
je ne sais pas si à l’époque, j’aurais apprécié cette chanson…
Je n’ai pas vu le Concours, mais j’étais informé de la victoire des Pays-Bas (elle a été beaucoup diffusée sur les radios !) et de la 4ème place de la France. C’est à partir de ces informations que j’ai été attiré par l’Eurovision !
Donc je disais que je ne sais pas ce que j’aurais pensé de « Seninle bir dakika », mais ce que je sais maintenant est que cette 1ère participation turque est au panthéon de mes chansons préférées, dans mon top 5 de toutes les chansons ayant concourues.
J’adore l’orchestration, la performance vocale et même si je ne sais plus ce que raconte cette chanson, je la chante régulièrement y compris pour calmer mes jeunes élèves… !!! Et ça fonctionne plutôt bien 😉
Eurovisuellement.
Philippe.
Cher PLG,
Une chanson qui sert à calmer les élèves, en voilà une belle anecdote ! C’est inédit et c’est joli ! A la semaine prochaine !
Lolotte, il ne faut pas exagérer. Le nombre de lanternes rouges à la 1ère participation n’ est pas si élevé. Je n’ en compte que 8 dans l’ ordre chronologique: Autriche, Monaco, Portugal (0 pointé mais à égalité avec 3 autres pays), Malte, Turquie, Lituanie (0 pointé), Tchéquie (1 point en demi-finale à égalité avec l’ Autriche) et Saint-Marin.
La Turquie termine dernière mais le jury n’ est guère mieux, il donne 12 points au Portugal soit les 3/4 de son score final, chanson que j’ avais classée 2ème dernière les vainqueurs. L’ Allemagne est rentrée dans les bêtisiers pour le chef d’ orchestre et les looks.
Pauline, sur la vidéo, elle n’ avait pas l’ air de chanter pieds nus. elle a l’ air d’ avoir des bottes mais difficile à dire avec la longueur de la robe.
Cher Fabien,
ce n’est pas de l’exagération. 8>0, c’est factuel (et ça donne de la matière à écrire, ha ha !). 5 pays finissant à la dernière place lors de leur venue entre 1957 et 1975 dans un concours encore jeune c’est quand même pas mal. A la semaine prochaine ( je pense que tu connais la lanterne rouge)
– Une lanterne rouge totalement imméritée en cette année 1975 mais combien de fois ce fut le cas, et même constat pour les vainqueurs où bien souvent, je n’ai jamais compris pourquoi ils avaient gagné. Les deux extrémités font souvent débat…
Cher Zipo,
Et oui, les dernières places tout comme les gagnants sont parfois inexplicables. Telle est la dure loi de l’Eurovision.
Lanterne rouge totalement incompréhensible…tout comme le bottom 3 : Allemagne-Norvège-Turquie.
Il y a des éditions où on ne comprends pas ce qui s’est passé 🙂
Cher Picasso,
Il est vrai que certaines lanternes rouges sont incompréhensibles. J’en apprécie certaines. A la semaine prochaine !
J’ajoute que j’ai vu une excellente émission sur les Jo sur france2 hier et j’attends avec impatience les jeux paralympiques dans les mêmes lieux.
Phileurophage, je n’aime pas la chanson de Joy Fleming J’applaudis les merveilleux classements de la France entre 1975 et 1979, décennie que tu racontes brillamment cet été il semblerait que Nicole Rieu a eu un léger trou de mémoire, ce qui lui aurait valu de perdre la première place. Mes favoris étaient un groupe de légende des années 60
Chère Pauline,
J’ai vu le documentaire sur les JO, hier soir et il est excellent ! Bien d’accord avec toi concernant les jeux paralympiques, vivement qi’ils commencent !
https://youtu.be/Uqnb_nU7RBE?si=VVIjfEqScgF-8oTx s’est référé à la Turquie.
Je désigne la chanson de la fin comme ma favorite dans son répertoire.
Pour sa chanson de l’eurovision, je la trouve lisse et chanter à 17 ans pieds nus , elle n’aura point le même résultat que l’autre chanteuse aux pieds nus à savoir Sandie SHAW.
‘
Chère Lolotte, j’espère que tu parviens à surmonter ta DPJO… La vie nous éprouve.
Et nous voici avec une très injuste lanterne rouge quand j’ai classé la Turquie à la 9ème place de mon ESC 75. Rien n’égalera l’incroyable Joy Fleming et sa sensationnelle chanson cette année-là. Mais que la délicatesse, la justesse, l’émotion de Semiha (impensable d’imaginer qu’elle n’avait que 17 ans) ont été mal récompensées. C’est même assez honteux d’avoir à ce point snobé la belle Turquie qui rejoignait la famille Eurovision.
La Turquie culturelle (absolument pas politique !) qui continue à manquer à notre Concours.
Hâte de retrouver cette rubrique la semaine prochaine avec une rude seconde lanterne rouge pour une bien jolie interprète.
Et pour la DPJO, du repos, du Tour de France cycliste féminin, du décompte jusqu’au début de la saison Eurovision 2025 !
Cher Philoreuphage,
Le DPJO est toujours là mais heureusement les jeux paralympiques commencent bientôt (ainsi que la 2ème saison des Anneaux de Pouvoir). Concernant la semaine prochaine, tout ce que je peux dire c’est qu’il y aura de la lecture ! A mercredi prochain !