Dans notre épisode d’aujourd’hui, deux nouvelles lanternes. Et l’apparition d’une nouvelle technologie… La couleur !

1ères images en couleurs à la télévision française en 1967. Youhou, c’est la joie (NON!)

Et nous commençons notre semaine avec…

Ronnie Tober

Ronald Edwin Tober est né le 21 avril 1945 à Bussum, ville située au centre des Pays-Bas. Mais à l’age de 3 ans, ses parents et lui déménagent aux États-Unis, plus précisément dans l’état de New York. Ronald que l’on surnomme Ronny grandit dans la ville de Albany et c’est à l’école qu’on lui découvre un talent pour le chant. De ce fait le jeune néerlando-américain intègre les comédies musicales montées dans son lycée. En 1960, pendant les élections présidentielles entre Nixon et Kennedy, les deux équipes new-yorkaises des 2 candidats le remarquent et lui demandent de chanter devant les leader susnommés… Et il le fait ! En 1963, lors de vacances dans son pays d’origine, il rencontre William Duys un animateur-producteur à la radio et à la télévision néerlandaise qui l’invite dans son show pour chanter quelques standards américains. L’accueil est chaleureux et décide Ronny a s’installer définitivement aux Pays-Bas en 1964.

Et l’Eurovision dans tout ça ?

En 1965, la NTS (l’ancêtre de la NOS, actuel groupe des chaines publiques néerlandaises) cherche un ou une candidat(e) pour représenter le pays à Naples. Lors de chaque tour préliminaire, un chanteur ou une chanteuse interprète trois chansons. Les téléspectateurs votent pour celle qu’ils pensent la meilleure. Et c’est ainsi qu’en deuxième semaine, on retrouve Ronnie Tober. C’est le titre Geweldig (Magnifique) qui est choisit par le public. Hélas lors de la grande elle finale nationale, c’est Connie Vandenbos qui aura le droit de partir en Italie (où elle finira, d’ailleurs 11ème sur 18). Ronnie loupe le coche de peu puisqu’il finit… Deuxième !

Cela n’empêche pas Ronnie de retenter sa chance 3 ans plus tard. Lors de cette-nouvelle-finale nationale où 4 candidats s’affrontent, il ne fait qu’une bouchée de la concurrence. En effet le jury national (de 300 personnes) + le jury professionnel de 25 personnes le place en tête avec sa chanson Morgen (Matin) . 122 points pour lui, reléguant la malheureuse deuxième 44 points en arrière. Et pourtant le 6 avril au Royal Albert Hall de Londres, une autre histoire s’écrit. Ronnie est complètement oublié (sauf par le jury italien et son 1 point). Dure sentence !

Et après l’Eurovision ?

Entre ses 2 participations au concours Eurovision, Ronnie a participé à d’autres concours musicaux tels que : Knokke ou Sopot. Et pendant sa période prolifique (1965-1975), on le voit beaucoup dans des émissions de variété (style Maritie et Gilbert Carpentier chez nous). La chaine publique Avro lui offre même sa propre émission de télévision où il a tout loisir d’inviter des artistes qu’il adore.

A partir des années 2000, on a pu le voir à la télévision dans le Loft Story version néerlandais et dans de petits rôles sur le petit ou le grand écran. En 2003, il est fait chevalier de l’Ordre d’Orange Nassau (puis en 2017 de l’Ordre de la Toison d’Or). En 2008 pour fêter ses 45 années dans le monde de la chanson, un concert à guichets fermés a été organisé. Depuis il continue à sortir quelques titres (comme une chanson en hommage à la reine Béatrix le lendemain de son abdication en 2013) ou on peut le voir dans des émissions télévisées où il demeure un excellent invité.

Ronnie a crée sa propre fondation : la Fondation Ronnie Tober qui vise à promouvoir les contacts entre les personnes handicapées mentales et les autres membres de la société en organisant et en stimulant des projets culturels et des événements musicaux.

Ronnie Tober n’a jamais caché son homosexualité. Le 24 février 1998, il s’est marié avec Jan Jochems, son compagnon de longue date. Il est aussi un survivant d’un cancer de la vessie qu’il a vaincu en 1999. Il a fêté ses 78 ans en avril dernier.

Il n’était pas seul dans le brouillard londonien. Pour l’accompagner, on peut compter sur…

Kristina Hautala

Kristina Hautala est née le 28 juin 1948 à Stockholm mais ses parents étaient finlandais. Elle retourne finalement dans le pays de ses ancêtres au milieu des années 60. Et c’est d’ailleurs en Finlande qu’elle signe son 1er contrat professionnel avec le label Scandia. Comme beaucoup d’artistes européens des sixties (tel que nos Claude François ou Johnny hallyday nationaux), elle reprend avec succès des chansons devenues des hits aux États-Unis. C’est ainsi que sa reprise en finnois du titre de Dusty Springfield You Don’t Have to Say You Love Me devenu En koskaan (Jamais) se classe dans le top 10 finlandais pendant 11 semaines. De ce fait, on la voit de plus en plus à la télévision dans les émissions de variétés. S’en suit une première tournée estivale en 1967 puis un record de vente de billets lors d’une série de concerts à l’Olympia local en compagnie de Lasse Mårtenson (représentant de la Finlande en 1964). 1968 arrive à grands pas…

Et l’Eurovision dans tout ça ?

Le 10 février 1968 dans les studios de la chaine publique YLE se déroule l’Euroviisut, la sélection finlandaise pour choisir un ou une candidate afin de représenter le pays à Londres. 6 artistes sont sur la ligne de départ. Et le 2 mars (le temps que les votes-par cartes postales- parviennent à Helsinki) est annoncé que Kristina et sa chanson Kun kello käy (Quand l’horloge sonne)remporte la mise avec une avance confortable de 46 points. Mais un mois plus tard, dans la capitale du Royaume Uni, rien ne passe comme prévu. Passant entre la Suède voisine (et pays de sa naissance) et la France, Kristina ne doit son salut qu’au petit point donné par la Norvège. Dommage…

Et après l’Eurovision ?

Énormément déçue par le résultat, Kristina en sort quand même une version suédoise. Son rapport avec l’Eurovision ne s’arrête pas avec sa terrible dernière place (qui fut très mal vécue en Finlande, d’ailleurs) car en 1970, elle reprend en finnois Knock, knock, who’s there ?, le titre qui a représente le Royaume Uni la même année. Cela devient Kop, kop, ken lie ?

Mais ce titre marque la fin de sa carrière musicale. En 1972, elle retourne en Suède et change radicalement de carrière en devenant psychologue puis art thérapeute. En 2003, elle fait une apparition sur l’album du groupe Matti Viita Aho. En juin dernier, elle a soufflé ses 75 bougies.

Rendez-vous la semaine prochaine pour le dernier épisode de cette saison !

Crédit photo : Rémi pour l’EAQ

Crédit vidéo : chaines Youtube de NFSToentotNu / Georgios Symeonidis / FinnSchlager