Demandez le Petit journal… Mais ? C’est lundi ! Élémentaire, cher lecteur, pour ne pas dire perspicace. Car des problèmes d’imprimerie ont conduit à un retard exceptionnel de livraison de ce 11ème numéro, que voici, que voilà !
Au sommaire : des interrogations sur le nombre de pays participants à Vienne, les préparatifs des télédiffuseurs pour le Junior, l’Albanie dans le rouge, Céline à Bâle or not à Bâle et deux-trois petites infos croustillantes de la semaine passée. Rien de tel pour démarrer cette nouvelle semaine sur les chapeaux de roue.
Combien de pays restera t-il en 2026 ?

La question est légitime tant la semaine passée n’a été que déferlement de communiqués de presse et de menaces de retrait. Cela ne vous aura pas échappé : 4 pays ont ouvertement menacé de boycotter l’Eurovision 2026 en cas de participation d’Israël, là où l’Espagne pourrait également pencher pour cette option. Depuis, plusieurs autres télédiffuseurs se sont exprimés au sujet de leur présence à Vienne ou non.
Du côté de la Scandinavie, dont tous les pays avaient jusqu’ici confirmé leur participation à l’Eurovision, seule la Norvège a affirmé fermement qu’elle serait au rendez-vous des 70 ans du concours quoiqu’il arrive. Si la Suède a normalement prévu d’être présente en Autriche, la SVT n’a pas pris de position officielle sur la présence d’Israël à ce stade, confirmant échanger en continu avec l’UER (comme les autres) et promettant une déclaration officielle à venir. Des discussions que suivent également avec attention les télédiffuseurs danois – qui a dévoilé l’existence d’échanges avec ses homologues nordiques en parallèle – et finlandais. YLE décidera effectivement de sa participation ou non à l’Eurovision 2026 en décembre, selon l’issue des discussions avec l’UER et tout en rappelant rester attentif à la situation à Gaza. Quoiqu’il en soit, en cas de retrait du concours, l’UMK aura tout de même lieu en tant que programme indépendant de son statut de sélection nationale.
La Pologne statuera elle aussi prochainement sur sa participation à l’Eurovision 2026, en fonction de l’avancée des discussions et dans une logique de respect des décisions de l’UER tant qu’elle refléteront les valeurs d’unité, de diversité et de tolérance du concours. Du côté de la Belgique, où le télédiffuseur responsable du concours pour cette année, la RTBF, est, lui aussi , dans une position attentiste, la VRT (néerlandophone, responsable pour l’édition 2025) soutient sans surprise les pays qui menacent de se retirer en cas de maintien d’Israël et menace de ne pas diffuser le concours. Enfin, au Royaume-Uni, la BBC se voit de plus en plus pressée de rejoindre le mouvement de boycott, notamment par le parti vert et l’auteur-compositeur Phil Coulter, sans compter les positions passées de nombreux artistes britanniques (dont Olly Alexander). Mouvement auquel pourraient d’ailleurs s’associer le Portugal et Malte selon la rumeur.
À l’inverse, selon le journal britannique The Telegraph, l’Autriche (dont le directeur général a déjà donné le ton publiquement), l’Azerbaïdjan, Chypre, la Grèce et la Suisse devraient voter en faveur de la participation d’Israël lors de l’assemblée générale de l’UER en décembre prochain, tandis que l’Allemagne (par la voix de SWR) défend la présence du pays au concours. Quant à Martin Green, directeur du concours et toujours superviseur exécutif par intérim, il a déclaré comprendre l’ensemble des sensibilités par rapport au conflit en cours au Moyen-Orient. Tout en réitérant les échanges réguliers avec chaque télédiffuseur quant à la manière de gérer les tensions géopolitiques au concours, il a ajouté que la décision de participer ou non appartenait à chacun et qu’elle serait respectée dans tous les cas. France Télévisions ne s’est toujours pas exprimé à ce sujet de son côté.
S’il y a des discussions qui restent toutefois fort secrètes, ce sont celles entre l’UER et la KAN. Selon le média local Ynet (qui le tient de sources de sources), le télédiffuseur israélien se serait vu proposer trois options à ce dernier pour échapper à une disqualification du concours : une suspension temporaire d’un an, une participation sous bannière neutre ou une déclaration publique de la KAN qui acte une prise de distance vis-à-vis de la politique menée par le gouvernement de Netanyahu et des actions de l’armée israélienne à Gaza. Trois options dont certaines semblent compliquées à la mise en oeuvre sur le papier, pour ne pas dire irréalistes.
L’Albanie endettée

C’est la crise à la RTSH. Par la voix de sa directrice générale, Eni Vasili, le télédiffuseur albanais a confirmé des problèmes financiers « catastrophiques » faits de dettes et d’obligations à hauteur de 6 millions d’euros. Une coquette somme derrière laquelle se cache notamment une dette à l’égard de l’UER. Or, la règle est stricte : afin de pouvoir participer à l’Eurovision, tout télédiffuseur doit avoir réglé son dû a l’organisme de radio-télévision, sous peine d’être exclu de la compétition (comme ce fut le cas de la Roumanie en 2016) ou d’un retrait prolongé (à l’exemple du télédiffuseur bosnien depuis 2017).
« Bien sûr, il y a actuellement une hiérarchisation des paiements, et nous essayons de régler en priorité certaines obligations internationales, dont certaines ne sont pas honorées depuis janvier 2024. Ces impayés risqueraient de faire perdre à la RTSH son partenariat avec l’UER, sa participation à l’Eurovision ou de nombreux droits de diffusion télévisuelle. » a-t-elle déclaré.
Mais la directrice générale a été claire : elle fait tout son possible pour gérer la situation désastreuse. Surtout, elle fait du règlement de la dette à l’UER une priorité afin d’assurer la participation du pays à l’Eurovision. En outre, des décisions sont attendues pour restructurer la dette interne à la RTSH. Le tout dans l’espoir de voir l’Albanie sur la scène du Wiener Stadthalle en mai prochain, surtout après la très belle 8ème place de Shkodra Elektronike à Bâle. Dans l’attente, le Festivali i Kengës aura quant à lui bien lieu, puisque sa directrice artistique Elhaida Dani (représentante du pays à l’Eurovision 2015) a confirmé des changements (passage au vote par application pour le public, programme pré-concours pour rapprocher les artistes des téléspectateurs) pour l’édition à venir.
JESC 2025 : à la recherche de la nouvelle star

Alors que la GPB (télédiffuseur géorgien) promet de communiquer enfin les informations clés sur l’Eurovision Junior 2025 début octobre, les pays participants ont commencé à travailler sur la sélection de leurs petits candidats respectifs depuis longtemps, et la cadence s’accélère !
Cinq sélections nationales vous donneront rendez-vous cette année. Les Pays-Bas lanceront les hostilités le 20 septembre avec le Junior Songfestival, qui permettra une nouvelle fois de désigner le représentant batave parmi quatre finalistes. Le même jour, la Géorgie hôte célèbrera les débuts de son traditionnel Ranina, mini-marathon en plusieurs épisodes durant lequel s’affronteront dix candidats âgés de 8 à 12 ans. L’Irlande diffusera quant à elle le Junior Eurovision Éire à partir du 21 septembre avec un casting également composé de dix candidats, pour une finale prévue le 19 octobre. Enfin, en lieu et place du Junior Eurovision Song Contest, Malte sélectionnera son représentant par le biais de The Voice Kids Malta à partir du 29 septembre, tandis que l’Ukraine sera le dernier pays à élire son candidat via une sélection nationale le 12 octobre prochain.
Pendant ce temps là, plusieurs pays sont en plein processus de sélection interne de leurs représentants. En Arménie, plus de 80 jeunes artistes ont postulé pour tenter d’offrir au pays sa troisième victoire en décembre prochain. Après écrémage, 14 interprètes (dont Natalia Safaryan) ont été retenus pour la deuxième phase et ont performé sous le regard d’un jury notamment composé de David Tserunyan (chef de délégation), Aram MP3 (représentant arménien à l’Eurovision 2014) et Jako (membre de Ladaniva, représentants arméniens à l’Eurovision 2024). En Azerbaïdjan, plus de 60 artistes ont postulé pour succéder à Sona Azizova, dernière représentante azérie au concours junior en date. 15 ont été auditionnés par un comité de sélection dans lequel figure Samira Efendi (représentante azérie à l’Eurovision 2020 et 2021). Après son retour aux affaires l’année dernière, Chypre a reçu les candidatures de 70 jeunes artistes, auditionnés par un jury composé de 3 adultes et 2 enfants. En parallèle de la sélection de l’artiste, ce même jury aura pour mission de choisir le titre chypriote pour l’Eurovision Junior 2025 parmi 20 propositions reçues par le télédiffuseur.
Après une confirmation inhabituellement tardive de sa participation à l’Eurovision Junior 2025, la France n’a toujours pas dévoilé l’identité de son représentant à ce stade. Une révélation qui ne saurait normalement tarder, puisque France Télévisions tend d’ordinaire à officialiser son candidat junior au mois de septembre.
Update : Céline finalement pas à Bâle ?
Le Parisien aurait-il dit faux ? Selon un membre de l’entourage de Céline Dion, le média français aurait délivré une information erronée en affirmant la présence de la star internationale à Bâle jusqu’au Jour J de la grande finale de l’Eurovision 2025. Selon cette source, il n’était même pas prévu que Céline soit présente en Suisse, et encore moins qu’elle chante ou qu’elle monte sur la scène du concours.
« Céline n’était pas à Bâle et n’avait jamais prévu d’assister, de se produire ou de faire une présentation lors de cet événement. De plus, contrairement à certaines affirmations, elle ne possède pas d’avion privé. Ce qui est exact, c’est que Céline a été invitée à enregistrer une brève vidéo de bienvenue pour l’occasion, ce qu’elle a fait avec plaisir. »
De quoi aller à l’encontre non seulement des propos du médias français, mais également de ceux de Jean-Marc Richard, commentateur francophone historique (et généralement très bien informé) pour la RTS, ou encore de nombreux journalistes suisses présents sur place…
Et sinon ?
- Le télévote, c’est fini… du moins au Royaume-Uni. La BBC jugeant le système vieillissant, coûteux et pâtissant la fin du soutien de British Telecom, elle généralise désormais le vote en ligne pour l’ensemble de ses programmes clés nécessitant un vote du public.
- Rumeurs, rumeurs. Éblouissante représentante ukrainienne à l’Eurovision Junior 2021, Olena Usenko (désormais âgée de 18 ans) envisage d’envoyer une proposition pour le Vidbir. Commentatrice australienne de l’édition 2026, Courtney Act (emblématique candidate de Ru Paul’s Drag Race) souhaiterait représenter le pays des kangourous à l’Eurovision 2027, elle qui avait déjà pris part à Australia Decides en 2019.
Les témoignages du début de semaine
Ils sont signés Hélène in Paris, inénarrable et emblématique candidate d’Eurovision France, c’est vous qui décidez 2022. L’autrice récente de Tadam !, L’anti-manuel du savoir-vivre (édité aux éditions Leduc) est revenue sur son expérience en sélection aux micros du créateur de contenus Sam Zirah et de la journaliste Maïtena Biraben pour Mesdames media. Dernier média que l’auteur de ce numéro vous recommande très vivement par ailleurs, l’interview d’Hélène dans son intégralité notamment. L’occasion de redécouvrir une femme et une artiste plus heureuses et libres que jamais !
Ooooh c’est déjà fini ? Rendez-vous dimanche (mais vraiment dimanche, promis, juré et craché) pour le prochain numéro du Petit journal.
Crédits photos : UER









C’est toujours passionnant de lire ce Journal.
Bravo !
Un mot en plus pour saluer la mémoire d’Inge Brück, décédée à 88 ans…
Entre les pays qui ne veulent pas participer sous prétexte que la présence d’ Israël les gêne, ceux qui ont des problèmes financiers (l’ Albanie pour la première fois cette année, d’ autres sont dans cette situation depuis des années), les pays interdits de participer (Russie et Biélorussie) et les méthodes de vote ne leur conviennent pas (Turquie), on est pas près de battre le record du plus grand nombre de pays participants une même année. Pire, on s’ en éloigne. S’ il y en a 26 au maximum, une soirée suffirait.