Demandez le Petit Journal, demandez le Petit Journal ! Notre hebdo est de retour cet été pour vous distiller les informations les plus croustillantes de la semaine sur la planète Eurovision.
Au sommaire du jour :
Du rififi sur la Promenade des Anglais !


Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vie a été particulièrement animée à Nice la semaine passée ! Lundi, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole, et son épouse Laura Tenoudji-Estrosi, journaliste, ont été placés en garde à vue par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille au sujet du financement du Junior 2023 et du Nice Climate Summit par la municipalité.
La raison ? La mairie de Nice est accusée d’avoir apporté une contribution financière généreuse à ces deux événements en échange de l’embauche de Laura Tenoudji-Estrosi au rôle de présentatrice du tapis rouge de l’Eurovision Junior (durant lequel sa prestation a été fort critiquée pour ses approximations) et d’animatrice de deux tables rondes du Nice Climate Summit organisé par le journal La Tribune (rôle auquel elle avait renoncé devant la polémique). Pour rappel, la municipalité avait contribué à l’organisation du Junior à hauteur de 600 000 euros. Les investigations ont ouvertes notamment pour « détournement de fonds publics », « prise illégale d’intérêts » et « faux en écriture publique », là où la mairie de Nice et la métropole avaient déjà fait l’objet de perquisitions au mois d’avril.
Si le couple Estrosi-Tenoudji n’a pas réagi officiellement, d’autres ont été interrogés par la brigade interrégionale : Jean-Christophe Tortora, président de La Tribune, et Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions.
Hâte du prochain épisode de la saga policière Eurovision de l’été ?
Déjà des prétendants pour le Royaume-Uni ?
Décidément, la deuxième place de Sam Ryder en 2022 semble n’avoir été qu’une courte parenthèse enchantée. Depuis, le Royaume-Uni est retombé dans ses travers eurovisionesques au classement, même s’il s’est sorti du bottom 5 ces dernières années grâce aux jurys nationaux. Cela n’empêche pas certaines personnalités de se déclarer intéressées par une participation à l’Eurovision !
Première à se positionner, l’américaine JoJo Siwa. À la fois chanteuse, danseuse et vloggeuse, la jeune artiste (22 ans) s’est fait connaître aux États-Unis pour avoir travaillé pendant de longues années pour la célèbre chaîne pour enfants Nickelodeon. Depuis l’année dernière, JoJo (qui a participé à Celebrity Big Brother au Royaume-Uni en 2023) a pris son envol et commence à façonner une carrière d’adulte grâce à son EP Guilty Pleasure, qui compte les titres Karma et Choose UR Fighter. Celle qui s’inscrit dans le courant de la « gay pop » et se revendique elle-même LGBTQIA+ avait déjà exprimé son intérêt pour représenter la Pologne en 2024 (en hommage à ses origines) et semble aujourd’hui prête à endosser les couleurs de l’Union Jack en 2026.
Un autre ne semble pas insensible à la cause de l’Eurovision et non des moindres, puisqu’il s’agit… d’Ed Sheeran ! L’immense star britannique, qui compte des milliards d’écoutes en streaming avec une discographie aux atours d’usine à tubes, est un grand fan du concours, qu’il regarde chaque année assidûment. Mais si le chanteur pop serait enthousiaste à l’idée de participer à l’Eurovision, c’est un no go du côté de son manager, de peur qu’il finisse dans le bas du classement. Une crainte récurrente pour bien des stars, tant de ce côté-ci de la Manche que de l’autre, visiblement. Et ce ne sont pas les nul points d’Olly Alexander et de Remember Monday au télévote qui vont convaincre les maisons de disque et les managers d’envoyer leurs noms les plus connus dans l’arène de l’Eurovision, même s’il serait improbable de voir un Ed Sheeran au fond du classement… sur le papier.
Israël donne rendez-vous en 2026, mais du côté de l’UER…
La semaine dernière, Israël a confirmé sa venue à l’Eurovision 2026, là où la participation du pays fait polémique, comme vous n’êtes pas sans le savoir. Dans le même temps, les pays membres se sont réunis à Londres pour l’Assemblée Générale de l’UER (présidée par Delphine Ernotte-Cunci, toujours), durant laquelle la participation d’Israël au concours a été évoquée, sans aboutir à de réelles conclusions, si ce n’est que les échanges se poursuivent en collaboration avec un expert et que des recommandations seront transmises à l’automne.
« Lors de l’assemblée générale de l’UER qui s’est tenue aujourd’hui, les Membres ont eu une discussion ouverte et constructive sur le Concours Eurovision de la Chanson (ESC) et le contexte mondial de plus en plus complexe dans lequel il se déroule.
L’Assemblée a été l’occasion de célébrer le succès de l’Eurovision en 2025 – non seulement en termes de portée et d’engagement record, mais aussi en termes de résonance culturelle et de capacité à favoriser l’inclusion, la créativité et le sentiment d’appartenance sur la scène mondiale.
Mais bien sûr, malgré son succès extraordinaire, le concours Eurovision de la chanson, comme beaucoup d’autres événements, n’est pas à l’abri des pressions de la politique mondiale. Les questions relatives à la participation sont devenues de plus en plus sensibles et multiformes, et nos membres ont un large éventail de points de vue sur ces questions, qu’ils ont pu exprimer en détail aujourd’hui.
Les membres ont eu un échange de vues constructif. Ils ont tous compris qu’il s’agit d’une situation d’une complexité sans précédent et qu’il existe une grande diversité d’opinions.
Les membres ont également exprimé leur soutien au travail du radiodiffuseur public israélien KAN et à son indépendance, notant la pression qu’il subit de manière répétée de la part du gouvernement israélien.
Pour nous aider à naviguer dans le paysage actuel, un ancien cadre supérieur de la télévision a été invité à mener un dialogue structuré et approfondi avec nos radiodiffuseurs membres dans les semaines à venir.
Ils s’entretiendront avec les directeurs généraux et d’autres parties prenantes afin de recueillir des informations sur la manière dont nous gérons la participation, les tensions géopolitiques et la façon dont d’autres organisations ont abordé des défis similaires. Ils présenteront leurs recommandations à l’automne.
L’UER reste attachée à la transparence et continuera à tenir les Membres informés de l’évolution de la situation dans les mois à venir. »
Plusieurs télédiffuseurs se sont exprimés suite à l’Assemblée Générale. Par la voix de son secrétaire général Alfonso Morales, la RTVE (Espagne) a réitéré son appel à trouver une solution avant la fin de l’année vu l’impact négatif de la présence d’Israël au sein du concours de l’Eurovision, qui met avant les questions politiques au détriment des aspects artistiques et culturels qui forment le cœur de l’événement. Par la voix de son porte-parole Stefán Jón Hafstein, la RÚV a quant à elle invité à une suspension immédiate de la participation d’Israël dans l’attente des recommandations de l’expert, tout en proposant aux artistes israéliens indépendants de concourir sous bannière neutre (comme pour les athlètes russes aux JO, ce qui serait inédit à l’Eurovision) sous réserve d’adhérer aux valeurs de l’Eurovision et d’ajouter l’adhésion aux droits de l’homme dans les règles du concours.
En coulisses, pendant la réunion, là où l’Espagne et l’Islande ont défendu l’exclusion d’Israël, il semblerait que les télédiffuseurs allemand, autrichien et suisse aient soutenu le maintien de la participation du pays. La rumeur (issue d’un média israélien) dit également que, si un vote avait été organisé et qu’il avait été négatif, l’exclusion du pays n’aurait été que d’un an, contrairement à la Russie et au Bélarus qui ont perdu leur adhésion à l’UER. À noter la position de la BBC, qui a annoncé qu’elle s’abstiendrait en cas de vote et a appelé à poursuivre les discussions au sujet de la participation d’Israël au concours de l’Eurovision.
Qui pour remplacer Osterdahl ?


Depuis le départ annoncé du superviseur exécutif de l’Eurovision, la rumeur court sur le nom de son remplaçant. Selon les bruits de couloir, deux personnes pourraient être en pôle position pour succéder au suédois, dont le mandat a été à la fois traversé de succès, d’épreuves et de réelles controverses.
Premier sur la liste, Sietse Bakker. Bien connu sur la planète Eurovision, le producteur et responsable événementiel a réalisé une grande partie de sa carrière dans les coulisses du concours. Admirez un peu le CV : fondateur du média ESCToday en 2000, premier responsable internet du concours entre 2006 et 2008, responsable communication entre 2009 et 2011, superviseur exécutif de l’Eurovision Junior en 2011 et 2012, responsable événementiel de l’Eurovision entre 2011 et 2016… Surtout, le néerlandais connaît la consécration en 2019, lorsqu’il est désigné producteur exécutif de l’Eurovision 2020, dont il a dû superviser l’organisation en 2021 en pleine période pandémique. De quoi lui conférer de sérieux atouts en termes de gestion de crise, là où son expertise de l’Eurovision est réelle (tout comme c’était déjà le cas d’Osterdahl d’ailleurs).
Mais le néerlandais n’est pas le seul à voir son nom circuler en coulisses, puisqu’un autre néerlandais pourrait se dresser sur sa route en la personne de Twan van de Nieuwenhuijzen (prononcer Niu-weun-haou-zeun selon Google Traduction). Après une carrière passée dans la production télévisée batave, il connaît une promotion fulgurante en 2019, lorsqu’il est nommé directeur du concours à l’occasion du retour de l’Eurovision aux Pays-Bas. Il occupe finalement ce poste jusqu’à Liverpool, avant de devenir chef de la délégation néerlandaise lors de la saison 2024. Un poste duquel il démissionne après Malmö, suite à l’affaire Joost Klein, pour prendre le poste de rédacteur-en-chef chez NOS Events.
Le nom du successeur de Martin Osterdahl devrait être connu durant l’été. D’ici là, d’autres prétendants pourraient sortir du chapeau (Christer Björkman ?), là d’éventuelles surprises pourraient venir trancher le conclave eurovisionesque.
Le livre du week-end
Et si, pour changer, l’EAQ vous donnait quelques conseils lectures pour une après-midi de farniente au bord de la mer ?
C’est assurément LA référence journalistique sur l’Eurovision en France : au printemps dernier, Fabien Randanne (20 Minutes) a publié l’essai Queerovision. Histoire(s) de la plus grande scène du monde aux éditions Double Ponctuation. Un ouvrage (lu et recommandé par la rédaction) dans lequel l’auteur montre comment la plus grande scène musicale au monde a permis de rendre visible les personnes LGBTQIA+ sur le continent européen à travers la participation d’artistes queer. De Dany Dauberson en 1956 à Nemo en 2024, l’Eurovision s’est ainsi développé en tant qu’espace d’inclusion, de diversité et de progressisme, à l’heure où les droits des personnes LGBTQIA+ sont de plus en plus menacés sur le plan politique.
Un essai référence qui vous plongera dans une série de portraits riches et passionnants, fil rouge d’une histoire queer de l’Eurovision. Rendez-vous bientôt sur l’EAQ pour une interview de son auteur !
C’est bouclé pour aujourd’hui ! Rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième édition du Petit Journal de l’été 2025.










La polémique de Nice est sûrement la raison pour laquelle la France n’a pas encore accepté pour le JESC malgré ses 6 top 5 de suite et son statut de Suède junior