L’été touche sans doute à sa fin (nooooon) et les esprits sont évidemment à la rentrée des classes. Mais la playlist de l’été (et de la rentrée) continue de tracer sa route à travers l’euromonde !
Noire, mer noire : en cette rentrée des classes, poursuivons notre aventure musicale autour de celle qui suscitait l’obsession de Jacques, candidat mythique de Questions pour un champion, incarné par la divine Soa de Muse dans le Snatch game de Drag Race France All Stars. Mais pas que, puisque nous serons également du côté de la Mer Caspienne pour cette semaine, aux confins de la Russie et de l’Asie centrale. Après un petit tour de l’actualité musicale des Carpates la semaine dernière, place cette fois-ci au Caucase pour célébrer l’arrivée du mois de septembre en compagnie de nos eurostars favorites de cette région elle aussi tumultueuse. À tel point que l’auteur s’est interrogé sur la perspective de faire cohabiter ensemble les voisins ennemis, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, d’ordinaire peu prompts à partager le même pavillon, y compris au cœur de l’Eurovision. Mais ça, c’était avant la paix historique signée par les deux pays en août dernier, sous l’égide États-Unis. Sans doute insuffisant pour passer l’éponge sur un conflit tragique et ses conséquences terribles, trop souvent passés sous le radar médiatique (et celui de la planète Eurovision avec, à quelques résurgences près), mais une avancée majeure dans un contexte international sombre.
Mais il est temps de parler musique, et devinez qui se taille la part du lion dans cette playlist caucasienne ? Nos eurostars arméniennes et azérie, pardi ! Ce sont elles qui mettent le feu à cette fin d’été avec leurs dernières sorties, et ce n’est pas pour rien qu’on retrouve celles et ceux qui ont fait briller leurs pays respectifs ces dernières années. Côté arménien, les eurodivas Sirusho et Iveta Mukuchyan font leur show pendant qu’il fait encore chaud dans les terres, tandis que Brunette continue de jouer sur la corde sensible qu’elle nous avait fait découvrir Liverpool en 2023. Côté azéri, si les recalés Fahree et Ilkin sont toujours dans les parages sans renier leur trajectoire musicale, Aisel – qui était aussi en lice pour défendre à nouveau les couleurs du pays en 2024 – montre toujours qu’elle est là pour assurer la présence de la Terre de Feu dans l’euromonde. Mais après une petite glace en compagnie de Samra (appréciable sous la chaleur estivale des souks de Bakou), rien de tel que de retrouver certains de celles et ceux qui ont offert à l’Azerbaïdjan ses plus belles heures de gloire à l’Eurovision : Arash (sans Aysel), médaillé de bronze à Moscou en 2009, et surtout la star Nigal Jamal, à qui courir et et avoir peur le soir (et de la vie tant qu’à faire) avait suffit pour accrocher le micro de cristal à Düsseldorf en 2011 en duo avec Eldar (que l’on croise toujours dans les coulisses de l’Eurovision chaque année).
Force est de se l’avouer : vu la récenté de leurs histoires respectives à l’Eurovision – les pays du Caucase datent tous leurs premières participations au concours d’entre 2006 et 2008 -, cela ne rend pas le traitement de l’actualité musicale de leurs eurostars forcément évident. Entre celles dont la dernière trace de vie musicale, remonte à quelques années, celle qui ne sont hélas plus (on pense à Hayko, regretté participant arménien de 2007) et les autres, le volume d’inédits peut s’avérer limité, comme c’est le cas du côté de la Géorgie. Dans ce pays, qui accueillera l’Eurovision Junior en décembre prochain, ils ne sont que deux à avoir récemment fait parler d’eux sur la scène musicale locale : le ténébreux Oto, dans la prestation habitée et rocailleuse de 2019 reste dans les annales des plus pointus malgré une élimination en demi-finale, et surtout Nutsa, pompière de son pays, héroïne nationale, première à qualifier la Géorgie en finale l’année dernière à Malmö après sept ans d’absence. Mais pour une Firefighter, Nutsa met une nouvelle fois le feu à la planète Eurovision avec un tube de l’été qui devrait bien ambiancer les nuits branchées de Tbilissi.
Comment conclure cette playlist entre Mer Noire et Mer Caspienne sans la Turquie (sur qui repose la pression d’une demande croissante de retour à l’Eurovision) avec l’eurodiva Hadise et la reine incontestée Sertab Erener ? Si cela pouvait donner des idées à la TRT…
ARMÉNIE
Brunette – Ampits Maqur
Iveta Mukuchyan – Oderov
Sirusho – Heru Em
On l’avoue : on a dérogé à la règle tacite qui nous impose de proposer des titres sortis il y a trois-quatre mois au maximum. Mais il faut ce qu’il faut pour une eurodiva, et non des moindres : celle qui détient à ce jour le meilleur classement arménien de l’histoire de l’Eurovision.
AZERBAÏDJAN
Aisel – Bu Şəhərdə
Arash – Bi Janbeh
Nigar Jamal – Axtarmasan
Fahree et Ilkin Dovletov – Ağrıkəsici
Samra – Ice cream
GÉORGIE
Oto Nemsadze et Limbo – Mkidia
Nutsa – All My Life
TURQUIE
Hadise – Fırtınam
Sertab Erener et Selin – Som damla
La playlist de l’été – ou de la rentrée, c’est selon votre art du déni – 2025 entre Mer Noire et Mer Caspienne est disponible en intégralité sur la chaîne YouTube et le compte Spotify de l’EAQ.
Rendez-vous samedi prochain pour une nouvelle playlist de l’été… et de la rentrée ! Histoire de mêler l’utile et l’obligé à l’agréable.









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