Et à la fin, il n’en restera qu’une. Alors que l’été arrive avec ses vagues de canicule, l’actualité de l’Eurovision ne s’arrête pas, voire connait un petit pic de chaleur à travers la lutte entre Vienne et Innsbruck pour savoir qui aura l’honneur d’accueillir la 70ème édition du concours européen en 2026.

Qui aura le plaisir de repeindre ses bâtiments aux couleurs de l’Eurovision ? Qui pourra bloquer une salle de concert 2 mois pour accueillir la scène ? Qui devra supporter l’équivalent d’une fête de la musique de plus d’une semaine ? Qui dépensera des fortunes pour nettoyer les tonnes de paillettes déversées dans chacune des rues ?

Avant que la décision ne soit annoncée d’ici le 8 aout, petit tour d’horizon des forces et faiblesses de chaque ville candidate.

Innsbruck, l’outsider.

Innsbruck et les Alpes.

Rares sont les personnes qui savent placer Innsbruck. Certains et certaines d’entre nous ont découvert son existence grâce à sa candidature. C’est peut être pour cela que la ville s’est d’ailleurs jetée dans la bataille… Nichée dans les montagnes alpines (mais de l’autre côté de Bâle), le charme montagnard ne peut pas laisser insensible les visiteurs. Capitale de la région du Tyrol, la ville est surtout connue pour ses stations de ski et son coeur de ville médiéval.

Si vous souhaitez en connaitre plus d’ailleurs, voici le lien qui vous amènera vers le site Internet de l’équivalent de l’office du tourisme autrichien : https://www.austria.info/fr/villes-et-destinations/innsbruck/

En ce qui concerne l’Eurovision, la ville est compacte et permet donc d’accueillir sur un espace concentré les différentes zones de l’Eurovision (salle de concert, village Eurovision….). Même si elle a accueilli les JO d’hiver en 1964 et 1976, sa capacité hôtelière risque cependant d’être vite débordée par l’arrivée des délégations et des fans.

L’ OlympiaHalle, héritée de ces jeux, peut accueillir au maximum 12 000 personnes, soit une capacité quasi similaire à celle de Bâle. Toutefois les infrastructures de transport restent limitées, les transports en commun sont peu denses et l’aéroport est assez petit. Il existe des liaisons ferroviaires depuis Vienne, la capitale, mais aussi depuis l’Allemagne, l’Italie et la Suisse. Cependant, de France, l’avion serait conseillé même s’il n’existe apparemment qu’un seul vol direct par jour et une quinzaine de vols avec escale (notamment à Vienne).

L’Olympiahalle, à Innsbruck.

Innsbruck a donc toutes ses chances pour participer à l’Eurovision. D’ailleurs, elle s’est lancée dans la compétition avec un slogan déjà prêt, faisant référence à son identité montagnarde forte : « Together on Top ». Proposition qui pourrait néanmoins être détournée par une partie des fans LGBT+…

Vienne, la favorite.

L’Opéra de Vienne.

La capitale autrichienne possède de nombreux atouts qui permettent d’en faire clairement la ville hôte favorite. Son image de ville de la musique (ah, le concert du nouvel An de Vienne…) joue en sa faveur. C’est une cité à l’identité culturelle forte et qui sait déjà attirer un tourisme international. A ce titre, elle possède les meilleures infrastructures de transport et d’hébergement de toute l’Autriche. La Wiener Stadthalle, qui a déjà reçu la compétition, peut contenir jusqu’à 16 000 personnes, ce qui est davantage qu’Innsbruck. De plus, Vienne a hébergé l’Eurovision en 1976 et 2015, ce qui lui permet de posséder une expérience d’accueil de ce show, notamment en terme de sécurité et de gestion de foule.

Le maire influent de la ville, Michael Ludwig, veut aussi faire de cet événement un tremplin politique pour montrer la capacité de son administration à gérer un événement européen. D’ailleurs, le choix du slogan « Europe, shall we dance? » veut montrer cette ouverture festive de la ville de Vienne au reste de l’Europe.

La Wiener Stadthalle à Vienne.

Qui peut gagner ?

Sur le papier, Vienne dépasse de loin la candidature d’Innsbruck, notamment par les infrastructures qu’elle possède. Mais n’est ce pas trop évident ? Le charme d’une capitale provinciale peut il battre la puissance de la capitale ?

Le choix se fait en effet entre deux propositions assez différentes dans leur approche du concours : celle de Vienne jouant sur l’opulence d’une compétition fastueuse, celle d’Innsbruck se concentrant davantage sur la beauté d’un cadre naturel et sportif, peut être moins impersonnel qu’une grande ville européenne.

Le choix dépendra donc de la capacité de chacune des villes à faire adhérer à sa proposition. Et comme lors du concours, tant que le vote n’a pas lieu, tout est possible !

Mise à jour du 05/08/2025 : réponse bientôt !

L’ORF a annoncé ce mardi que le choix de la ville-hôte sera révélé le mercredi 20 aout. La chaine en profitera pour conserver les dates du concours, le choix se faisant entre une finale le samedi 16 ou le samedi 23. Il reste donc encore 2 semaines à attendre avant de pouvoir réserver nos billets de transports et nos hébergements.