Les deuxièmes répétitions individuelles de l’Eurovision Junior 2025 se sont achevées hier après-midi. L’UER a publié les premiers extraits vidéos des prestations sur sa chaîne YouTube ce matin à 8 heures.

Présentée par David Aladashvili et Liza Tsiklauri, les présentateurs de l’édition, cette vidéo de 10 minutes vous donne à voir un aperçu des prestations que nous découvrirons samedi.

Si la scène est plus petite que l’année dernière, les délégations semblent, de prime abord, s’en être mieux saisie que l’année dernière (où l’écran vertical proposé par la RTVE ne facilitait clairement ni le travail de réalisation, ni celui de mise en scène). Ce qui permet aux candidats de bénéficier d’un meilleur rendu caméra que leurs prédécesseurs, bien que certains télédiffuseurs aient fait étrangement le choix de plans larges là où les chansons et les prestations appelaient tout le contraire… Comme attendu, la salle est quant à elle historiquement minuscule, surtout que les organisateurs ont placé la Green Room juste devant la scène, ce qui ne laisse quasiment aucun espace au public en fosse debout et met les spectateurs à distance très relative des artistes – rappelons que la salle (en réalité un gymnase) a une capacité de près de 1 500 personnes pour l’Eurovision Junior 2025.

Notre avis

Concernant les prestations, un évident top 4 se dégage à première vue sans trop de surprise : l’Arménie, l’Ukraine, la Géorgie et la France. L’interprétation céleste du petit prince arménien, debout au milieu des étoiles et d’un nuage de fumée dans une scénographie sobre, épurée et poétique, pourrait bien valoir à son pays une troisième victoire. D’autant que les jurys pourraient être conquis par la prestation vocale d’Albert. À rebours du concurrent arménien immédiat, l’Ukraine pourrait quant à elle se distinguer grâce à un tableau énergique, percutant et coloré, aux sonorités à la fois contemporaines et traditionnelles transcendées par le charisme évident de Sofia Nersesian. Enfin, la Géorgie ne pouvait pas faire fi de son habituelle efficacité à domicile et, sur extrait, la prestation d’Anita Abgariani semble fonctionner. Nous reviendrons sur la France après.

Tout comme le top 4 semble, sur le papier évident, le bottom 5 paraît l’être tout autant. Déjà en difficulté dans les classements d’avant concours, Malte, la Croatie, l’Irlande, l’Italie et Chypre ne voient pas leur potentiel bouger d’un iota après ce round de répétitions, tant les jolies prestations de leurs candidats et les scénographies ne transcendent pas des propositions déjà faibles de base. Au rang des déceptions, la solide outsider saint-marinaise semble perdue sur cette grande scène, qui plus est avec des plans caméra beaucoup trop larges pour ce type de prestation, tandis que la Pologne propose certes un joli tableau, mais auquel il manque le facteur X. Avec sa scénographie très chargée (la RTVE sait-elle seulement faire dans la demi-mesure ?), l’Espagne n’a pas particulièrement convaincu la rédaction, tout comme l’Azerbaïdjan ne nous a pas forcément accrochés. Il n’empêche toutefois qu’entre le 6ème et la 12ème place, la bataille pourrait être serrée et que plusieurs pays (Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Pays-Bas, Portugal) n’ont pas dit leur dernier mot.

Et la France dans tout ça ? Les premières photos diffusées le laissaient soupçonner et la vidéo confirme : c’est une véritable redite junior de la prestation de Barbara Pravi que nous propose la délégation pour la prestation de Lou, tant dans le concept que dans les plans caméras. Vocalement, la représentante française est au top (rappelons l’excellent travail de la coach vocale Léa Ivanne avec nos jeunes artistes) et son interprétation accroche l’attention : Lou capte le regard de la caméra et c’est tant mieux, car c’est sur elle seule que reposent ces trois minutes. La sobriété extrême du tableau convient à la chanson, c’est certain, mais elle appelle deux interrogations : aurait-on pu être plus ambitieux avec une proposition de scénographie qui ne se contente pas de reproduire l’effet Pravi ? Surtout, ce type de mise en scène est-il vraiment adapté à un public junior ? Désireuse de confirmer sa vague de très bons résultats du Junior, la France mise davantage sur une confirmation de son statut au Junior que sur une quatrième victoire dont elle n’a pas besoin dans l’immédiat. Cependant, cette dernière pourrait être un beau bonus (sauf pour les finances de France Télévisions…) tout à fait envisageable en l’état, même si l’arménien pourrait s’imposer comme le favori des jurys et que le télévote est traditionnellement compliqué pour les ballades et les propositions pas assez teintées junior.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Crédits photo : Corinne Cumming – UER