Pour débuter cette neuvième semaine, nous prenons la direction du quatrième pays du Big 5 sur les cinq présents dans la rubrique, en l’occurrence cette fois-ci, le Royaume-Uni qui n’a manqué aucune édition dans cette période 2010-2025.

PALMARÈS :

CLASSEMENTINTERPRÈTES et TITRESANNÉES
2e en finale SAM RYDER – Space Man2022
11e en finale BLUE – I Can2011
15e en finale LUCIE JONES – Never Give Up On You2017
17e en finale MOLLY – Children of the Universe2014
18e en finale OLLY ALEXANDER – Dizzy2024
19e en finale BONNIE TYLER – Believe In Me2013
19e en finale REMEMBER MONDAY – What The Hell Just Happened ?2025
24e en finale ELECTRO VELVET – Still In Love With You2015
24e en finale JOE AND JAKE – You’re Not Alone2016
24e en finale SURIE – Storm2018
25e en finaleJOSH DUBOVIE – That Sounds Good To Me2010
25e en finaleENGELBERT HUMPERDINCK – Love Will Set You Free2012
25e en finaleMAE MULLER – I Wrote A Song2023
26e en finaleMICHAEL RICE – Bigger Than Us2019
26e en finaleJAMES NEWMAN – Embers2021

(Pour voir les vidéos, il vous suffit de cliquer sur le nom de l’artiste ou le titre de sa chanson)

OBSERVATIONS GÉNÉRALES :

Soyons honnêtes et pas de langue de bois : les résultats du Royaume-Uni depuis 2010 sont très décevants et mauvais. En effet, il s’est classé huit fois dans le Bottom 5, ce qui représente un peu plus de la moitié de l’ensemble de ses classements et le reste du temps, c’est soit un milieu de tableau (et encore…) avec tout de même, une honorable 11e place en 2011 et surtout une très belle 2e place en 2022 qui sauve l’honneur de ces quinze dernières années. On peut légitimement se poser la question suivante : si le Royaume-Uni n’était pas un des cinq pays du Big 5 et donc qualifié directement pour la finale, aurait-il été qualifié tous les ans en passant par les demi-finales ? On peut en douter fortement… Alors pourquoi des résultats aussi médiocres dans la majorité des cas ? En fait, même si toutes les chansons proposées ne faisaient absolument pas honte, le problème réside dans le fait qu’elles présentaient quasiment toutes des lacunes ou des insuffisances : soient ce sont des chansons « passe-partout » qu’on ne remarque pas au milieu des autres plus spectaculaires, soit la mise en scène est minimaliste ou au contraire trop exubérante. On peut résumer la situation ainsi : soit « trop mou, soit trop ostensible et malheureusement, ça ne pardonne pas dans un concours où tous les éléments sont « scrutés à la loupe ». Quant à la langue utilisée, évidemment, c’est l’anglais à 100%, ce qui est logique : soulignons que les Britanniques sont les seuls depuis le début du concours à ne jamais avoir utilisé ne serait-ce qu’une seule fois une autre langue, même pour quelques mots dans les chansons.

PROJECTIONS DANS L’AVENIR :

En vertu de ce qui a été dit précédemment, il est évident qu’une meilleure gestion du choix des chansons du Royaume-Uni serait judicieuse : changer le système de sélection, c’est-à-dire passer d’une sélection interne à une sélection nationale serait une possibilité à ne pas négliger, mais peut-être avec davantage de candidats que lors des années 2016 à 2019 où il y avait une finale nationale avec un nombre réduit de participants. C’est certainement un des pays où le choix des artistes est inépuisable et même si les interprètes les plus connus déclinent l’offre (être connu n’est pas un gage de réussite au concours), il y en a suffisamment pour constituer une sélection nationale de qualité. Après, la sélection interne reste une alternative intéressante et étant donné que le seul podium du Royaume-Uni a été obtenu par ce biais, il serait malvenu de l’écarter définitivement. Néanmoins, le plus important ne se limite pas à ce critère : ce sont les performances sur scène qui doivent retrouver un nouveau souffle. En effet, trop souvent les chansons proposées par le Royaume-Uni manquent d’impact et présentent des imperfections trop visibles à un ou plusieurs niveaux. L’idéal serait de trouver une ligne directrice qui rendrait l’ensemble de la prestation cohérente, car c’est malheureusement le point noir qui ressort : soit la chanson est bonne, mais le package qui va avec n’est pas en adéquation, soit c’est faible vocalement, soit la présentation sur scène est correcte, mais c’est la chanson qui n’est pas « séduisante ». Une remise en cause en profondeur de l’ensemble de la prestation de A à Z apparaît comme nécessaire pour améliorer sensiblement les résultats futurs.

Après ce constat sans concession mais réaliste, que peut-on attendre concrètement du Royaume-Uni pour les années qui viennent ? En tout premier lieu, le premier objectif serait d’éviter au maximum de « squatter » le Bottom 5 : ce n’est pas une fatalité. Le Royaume-Uni a vraiment de multiples cartes en main pour sortir de cette spirale négative de blocage en fond de classement ou presque. D’ailleurs, si on observe les résultats avant l’an 2000, c’est tout simplement l’une des meilleures nations au concours avec cinq victoires et quinze places de dauphin. Il y a matière à prendre exemple dans tous ces excellents résultats, même si ce n’étaient pas les mêmes époques : les facteurs de réussite restent les mêmes, adaptés au goût du jour. On peut aussi ressentir plus ou moins en profondeur un certain laxisme dans le choix des chansons la plupart des années, comme si la présence du pays assurée en finale sans passer par la case « danger » de la demi-finale suffisait à leur bonheur : manque d’ambition ? Attitude dilettante ? Indifférence ? Nul ne saurait répondre à ces interrogations, mais le fait est là : on a parfois l’impression que le Royaume-Uni fait acte de présence, point à la ligne, et c’est regrettable. Alors pour atténuer, voire gommer complètement ce ressenti, un peu plus d’implication et de conviction serait les bienvenus et alors un Top 5 comme en 2022 sera largement envisageable à moyen terme.

Désormais, c’est à vous amis lectrices et lecteurs de vous exprimer librement si vous le souhaitez en nous disant ci-dessous ce que vous pensez du parcours du Royaume-Uni lors de ces quinze dernières années.

Playlist disponible sur Spotify et YouTube

(NB : deux chansons ne figurent pas sur Spotify, celles de 2010 et de 2011).

Crédit photographique : EAQ / Vidéos: Eurovision Song Contest sur YT