Chaque jour, un de nos rédacteurs vous fait partager un coup de cœur ou un coup de griffe. Aujourd’hui c’est ZIPO qui nous emmène en 1973 avec Fernando Tordo (PORTUGAL) qui a obtenu la 10e place du concours.
Voilà une chanson et un interprète qui ne passent pas inaperçus et qu’il est bien délicat de définir : en l’écoutant j’étais à mi-chemin entre l’incrédulité et le fou-rire, et pourtant…
Pendant les deux-tiers de cette chanson, j’étais en train de chercher la différence entre les couplets et le refrain car même s’ils existent, c’est tellement linéaire et sous forme d’une rengaine répétitive qu’il est vraiment difficile de les dissocier. Pour autant, ce n’est pas du tout désagréable à écouter ce qui peut surprendre pour ce style de chanson plus que monotone, d’autant plus que la fin est légèrement plus expressive et cette fois-ci différenciée du reste de la chanson. N’oublions pas l’interprète qui a un rôle majeur dans cette interprétation : on dirait qu’il nous mime la chanson avec beaucoup de gestes pas toujours cohérents et son attitude est vraiment « spéciale » : dandinement ? Piétinement ? Imitation de pas sur un tapis roulant ? Impossible à dire, mais c’est amusant, et vocalement, il a été parfait. Cette 10e place peut-être considérée comme injuste dans les deux sens car pas évident de classer une telle chanson.
Comme quoi, un ensemble chanson, posture et interprète plutôt hétéroclite peut susciter de l’intérêt et obtenir un résultat honorable.
Désormais, à vous de me dire si cette chanson évoque également un souvenir pour vous, ou au contraire vous laisse totalement indifférent. Mais avant, je laisse à deux collègues rédacteurs le soin de donner leur avis sur cette chanson.
Nous allons commencer par l’avis pertinent de Juliette :
« À la première écoute, quelque chose m’a directement attrapé l’oreille dans cette chanson… La mélodie certes. La manière de chanter, c’est vrai. La musique, l’orchestre, la langue portugaise pour laquelle j’ai un faible… Et pourtant il n’y avait pas que ça. Je sentais qu’il y avait quelque chose de plus… Alors j’ai été regardé les paroles… Quelques recherches plus tard, je savais ce qui m’avait tant plu: les paroles portent un message! Une critique satirique et violente du régime de l’époque par l’allégorie de la tauromachie. Un présage, sans doute, de la Révolution des Œillets. En tout cas, pour moi, « Tourada » est plus qu’une simple chanson ayant participé à l’Eurovision; c’est une chanson qui s’écoute et raconte l’histoire de son pays… Et une dixième place méritée au passage ! »
Nous continuons avec l’avis positif de Pascal :
» Ah 1973….quel joli concours ! Cliff Richard, Ilanit, Mocedades, Patrick Juvet, Massimo Ranieri et Anne Marie David entre autres nous avaient enchanté. Du coup, j’étais un peu passé à côté du titre du Portugal. Grave erreur aujourd’hui réparée. Fernando est très investi dans son morceau dont la partie finale est particulièrement réussie. Le texte est aussi très fort mais malheureusement une énorme majorité des spectateurs n’a pas dû s’en rendre compte d’où le classement plutôt moyen obtenu. »
C’est à votre tour de vous exprimer ci-dessous dans la partie réservée aux commentaires ; rendez-vous la semaine prochaine dès lundi pour un nouveau titre à la une.
Crédits photographiques : Maraaya (visuel EAQ)
Curieuse proposition qui nécessite un mode d’emploi pour l’apprécier !
Compte tenu du sous texte et du contexte politique, on peut lui accorder le bénéfice de l’indulgence du jury.
– C’est toute la perplexité de cette chanson : elle peut plaire ou pas du tout, et là, dans ton cas, c’est direct ! et finalement, je peux le comprendre par rapport aux autres chansons de cette édition mais moi, je dois avoir un hémisphère du cerveau qui s’est imprégné à jamais de cette chanson.
J’ai mes faiblesses aussi, tu sais !
– Peut-être pire que toi ! :rire:
J’étais passé totalement à côté de cette chanson… Grâce à cette rubrique je comprends pourquoi.
Comme le souligne Pascal, A-M. David, Cliff Richard, Mocedades étaient là pour capter l’attention… Même les iconiques deniers, les représentants de la Belgique Nicole et Hugo avec leur inénarrable Baby Baby me semblent meilleurs (même si on les connait surtout pour leur chorégraphie en justaucorps violet qui les fait figurer dans tous les bétisiers…)
Certes suivant le conseil de Juliette je suis allé voir la signification des paroles. Mais le message était trop lusitano-centré pour qu’il puisse me toucher à l’époque. Tout comme aujourd’hui.
« Tourada » retourne illico dans les oubliettes de ma mémoire eurovisionnesque…
Cher Zipo
Beaucoup de liens me viennent en tête pour cette chanson.
D’abord https://youtu.be/dQsjAbZDx-4 nous interprète une chanson sur la https://youtu.be/IQ8OmLVn-f8
Il arrive et arrange le micro, exactement le geste qu’a fait JEAN-CLAUDE avant de passer la parole aux Allisons.
La chanson portugaise paraît un peu grotesque, on peut la définir également comme une scie musicale, c’est selon nos goûts.
Certains qui n’aiment pas cette chanson de https://youtu.be/_OzScBKxLmo pourraient dire https://youtu.be/Fe7FkVh4D0Y
Moi, j’avoue que c’est kitsch. Je me suis offusquée du classement de MARTINE CLEMENCEAU. Je me souviendrai toujours qu’Anne-Marie DAVID a salué papa à l’OGAE.
Pour les jours qui viennent, je te souhaite https://youtu.be/mA9FWrz54ks
– C’est vrai que c’est une chanson qui divise et qui n’est pas banale dans sa construction et son air répétitif mais de mon côté, elle m’a toujours interpellé. Merci Pauline pour les bonnes vacances, ma chanson préférée parmi tes liens du jour : pour quelques jours, je suis un niçois à Paris !