En quelques mois seulement, elle s’est imposée comme l’une des icônes des réseaux sociaux, qu’elle a conquis tout d’abord avec ses covers avant de livrer ses premiers titres originaux. Elle est candidate au ticket français pour l’Eurovision 2022 : voici Hélène in Paris en interview !
EAQ – Qu’est-ce que cela te fait de participer à Eurovision France ?
Je suis heureuse, flattée et fière de dire que le monde, les gens, peuvent accepter tous les âges, toutes les origines, tous les sexes et non pas uniquement les jeunes, les straight. Tout est ouvert à tout le monde, y compris la réussite.
Comment t’es-tu retrouvée embarquée dans cette aventure ?
J’ai d’abord fait My Big Love Affair, j’ai contacté l’équipe de l’Eurovision et je la leur ai envoyée. Ils ont beaucoup aimé la chanson, mais elle était trop longue et il y avait trop d’anglais. Ils m’ont demandé de la réduire à trois minutes, de faire un climax à la fin, et de retirer quelques mots d’anglais tout en en laissant quelques-uns. Je leur ai envoyé la nouvelle version parmi des milliers de candidatures et me voilà aujourd’hui parmi les douze finalistes.
Cette participation à Eurovision France vient prolonger une histoire extraordinaire …
J’ai commencé dans la mode à Los Angeles, puis j’ai été dans la décoration d’intérieur à New York et l’architecture d’intérieur à Londres. Quand je suis arrivée à Paris, j’étais dans la mode, dans le luxe et dans l’art, et puis le covid en a décidé différemment. Il a fait que tout s’arrête, et c’est là que je me suis dit qu’Hélène ne s’arrête jamais. Quand j’ai vu la réaction de mes amis sur Instagram et le nombre de followers qui augmentait tous les jours, je me suis dit que c’était une porte qui s’ouvrait à moi, j’y frappe et on verra ce qui va en sortir. Je suis une femme qui n’ai jamais fait attention à ce que les gens disent. J’ai toujours fait comme j’ai voulu. Je suis une femme libre. Je fais ce que je veux, comme je veux, où je veux, mais toujours dans la bienveillance, évidemment. Mon message est le suivant : « Allez-y, osez, faites-vous plaisir et surtout faites plaisir aux gens ». Mon but principal est de donner de la bonne humeur et de la joie de vivre.
Te retrouver aujourd’hui, à soixante-six ans, à vivre cette aventure musicale sous la lumière des projecteurs, ça doit être incroyable à vivre !
Tu sais, cela a toujours été mon parcours de vie. Quand je rentre dans quelque chose, je travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Je suis une énorme bosseuse. Quand je me fixe un objectif, je vais au-delà de l’objectif, et moi-même je m’étonne. Je me surprends à le dépasser. Quand j’ai commencé, je ne visais pas l’Eurovision, je me disais juste que je chantais et que cela plaisait aux gens. Mais j’aime réussir, et je ne le fais pas pour l’argent ! Je fais cela pour me faire plaisir, et pour me prouver ainsi qu’à tout le monde que l’impossible est possible, donc tout est possible.
Quel est ton rapport à l’Eurovision ? C’est un programme que tu suis ?
Depuis petite ! Qui n’a pas suivi l’Eurovision ? Même ceux qui disent qu’ils n’aiment pas, tout le monde s’y intéresse plus ou moins. Ce sont les Jeux Olympiques de la chanson. C’est aussi une façon de relier tous les pays, où chacun envoie son représentant. C’est magnifique ! Cela fait briller ton pays à l’international.
Des artistes ou des chansons t’ont particulièrement marqué ?
(Elle réfléchit) Pas vraiment. J’ai toujours apprécié le show, et cela fait plaisir de voir les différentes chansons. J’ai adoré Bilal Hassani et Conchita Wurst. Ma devise, c’est la tolérance. J’apprécie le talent au-delà du paraître et de ce qu’on est. Surtout, la qualité de la chanson : il faut qu’elle soit magnifique. J’aime beaucoup ma chanson parce qu’elle donne la pêche et elle rappelle les années cinquante en version modernisée. Elle donne de la joie et je pense qu’aujourd’hui, les gens veulent plus que tout de la joie et de la bonne humeur.
Comment décrirais-tu justement Paris, mon amour ?
Quand j’ai commandé cette chanson à mon compositeur, je lui ai demandé qu’elle reste dans le même ADN que Just Be You. Je voulais rester dans le côté Hollywood, Broadway, mais aussi les années cinquante en France. Je pensais à des artistes comme Joséphine Baker. Je suis revenue à Paris, j’en suis retombée amoureuse et j’ai voulu faire une déclaration d’amour comme si je m’adressais à un mec, sauf que c’est à une ville. C’est pour cela que je chante « Je t’ai quittée, même trompée ». Je t’ai trompée avec toutes les villes, mais c’est toi que j’aime la plus au monde et c’est toi la plus belle.
Avec Paris, c’est un « je t’aime, moi non plus » !
Exactement ! Quand je suis retombée amoureuse de Paris, je ne m’y attendais pas. Paris m’a refait la cour (rires). C’était après le Brexit, à Londres. Je n’avais pas l’intention de revenir habiter à Paris et je suis tombée par hasard sur cet appartement de la rue de Rivoli, qui n’était pas libre. Quand j’ai vu sa vue sur les Tuileries, j’en suis tombée amoureuse et j’ai décidé de déménager à Paris. J’ai liquidé Londres et j’ai eu l’appartement.
Quels quartiers de Paris aimes-tu ?
J’adore le 1er arrondissement, avec le Louvre et les Tuileries, qui est très central. J’adore la rive gauche, avec le 6ème arrondissement, le Marais côté 3ème, avec le Musée Picasso. La Place des Vosges aussi. Paris est une ville qui explose, avec des quartiers qui deviennent tendance, comme le 9ème, au sud de Pigalle, que j’adore ! J’aime le monde, les échanges, les petits marchés le week-end. Tous les samedis, il me tarde de me lever pour aller au Marché de la Place Saint-Honoré acheter un bouquet de fleurs dans un papier kraft. Marcher sur le chemin du retour avec le bouquet de fleurs à la main me rend heureuse. Tout comme acheter des fruits, aller chez mon fromager – qui est exceptionnel ! Choisir ton chèvre, les bons produits français, l’odeur de la baguette … C’est ce qu’il m’a manqué le plus quand j’habitais à l’étranger.
L’évocation des comédies musicales est évidente. C’est un univers qui t’a influencé ?
Il m’a beaucoup influencé, parce que j’ai vécu vingt ans aux Etats-Unis et quinze ans à Londres, soit trente-cinq dans des pays anglophones où il y a cette culture-là. On m’a dit un jour que ce que je faisais était très joli, mais pas dans l’air du temps. C’est exactement ce que je voulais !
Quelles sont tes influences musicales en général ?
J’ai toujours adoré Joséphine Baker, Whitney Houston, Ella Fitzgerald, Natalie Cole, Cole Porter. En plus contemporain, Lady Gaga, assurément : je l’adore ! Elle est incroyable, elle a une voix de dingue et j’aime son originalité et sa manière de dire « je fais ce que je veux ».
Comment comptes-tu faire vivre Paris, mon amour sur scène ?
Il y aura des musiciens, et moi avec une belle robe. La mise en scène va exploser de lumière et de bonheur.
Tu as choisi ta tenue ?
J’en ai fait des couturiers ! Je crois que c’était plus facile de préparer toutes les chansons que de choisir les robes !
C’est aussi caractéristique d’Hélène in Paris : un goût exacerbé pour la mode et son extravagance. Quelle en est l’origine ?
J’ai toujours aimé cela depuis l’enfance. J’ai toujours aimé tout ce qui était beau. J’adore le beau. Pas nécessairement cher. Mais je suis née dans la marmite de la mode (rires).
L’autodérision et le « jeu » font également partie de l’ADN de ta performance ?
Bien sûr ! Je suis coquette sur scène, je m’adresse à Paris comme s’il s’agissait d’un homme. J’exagère parfois la gestuelle, car c’est drôle. La signature Hélène in Paris, c’est l’utilisation des bras, davantage que celle de la danse. Danser et chanter en même temps, ce n’est pas moi.
Quels sont tes projets après Eurovision France ?
Il y a l’album, en cours de composition par David Maruani, David Lefebvre et Franck Tapiro. Il comptera une dizaine de titres dont une grande majorité de chansons originales et deux reprises à la sauce Hélène. Sa sortie est prévue au mois de mai, en même temps que l’Eurovision. Je souhaiterais également monter sur scène, chanter à l’international, pour retourner dans les pays où je suis allée en tant que chanteuse. Un livre est également en préparation, ainsi qu’une marque de mode avec une collection de robes Hélène in Paris conçues selon mes idées.
Hyperactive !
Hélène ne s’arrête jamais !
Aimerais-tu jouer la comédie ?
Jouer, c’est mon rêve. J’aimerais également faire une émission télévisée et une série.
Pourquoi souhaiterais-tu représenter la France à l’Eurovision ?
Je le souhaite parce que je suis un peu l’ovni de la sélection. Ma chanson parle de Paris. Tout le monde adore notre ville dans le monde entier. C’est la plus belle ville du monde, d’où Paris mon amour. Tout le monde va s’identifier à Paris parce que tous ceux qui vont écouter la chanson y sont au moins venus une fois. On suscite l’envie du monde entier, qui admire à Paris. Et puis … pourquoi pas ? Toute ma vie, je me suis dit « pourquoi pas ? ». L’Eurovision, ce serait aussi faire briller la France. Je suis fière et j’adore mon pays. J’espère que nous allons gagner cette année, et je pense que cela va être le cas, car avant les Jeux Olympiques de 2024, nous aurons l’Eurovision 2023 à Paris !
Un grand merci à Hélène in Paris d’avoir accepté cette interview pour L’Eurovision au Quotidien. Rendez-vous samedi 5 mars prochain dès 21h10 pour la découvrir en direct sur France 2 aux côtés des 11 autres candidat·es d’Eurovision France, c’est vous qui décidez !
Merci également à Nathalie Vivier et Céline Massuard pour l’organisation de cette interview.
Crédits photographiques :
Elle était invitée hier aux Grosses têtes sur RTL.
– Je me retrouve avec de nombreux propos de cet interview : une personnalité atypique qui fait ce qu’elle croit juste du moment que ça ne gêne personne et ayant de fortes valeurs de tolérance.
– Quant à sa chanson, attention à la surprise : pas pour une qualification pour Turin, mais parmi les six finalistes c’est largement possible étant donné la grande homogénéité de la sélection française.
Contente de voir que les musiciens seront aussi à ses côtés. J’espère que la mise en scène fera ressortir son amour pour la mode : le clip de « My big love affair » contient de belles tenues, et les changements récurrents ajoutent un cachet au morceau.
Franchement y avait la place pour une meilleure chanson que cette horreur