Si vous avez suivi hier soir la première demi-finale de la sélection nationale islandaise, vous n’avez pu les ignorer. Depuis l’annonce de leur sélection, ces trois amis secouent furieusement le cocotier du Söngvakeppnin et de l’Eurovision. Idem sur leurs réseaux sociaux, dont ils sont devenus un sujet de prédilection. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourront-ils représenter l’Islande à l’Eurovision ? Revenons ensemble sur l’oeuvre et le parcours du groupe Hatari.

Basé à Reykjavík et fondé en 2015, Hatari est un trio composé de Klemens Hannigan, Einar Stefánsson et Matthías Tryggvi Haraldsson (ci-dessus, de gauche à droite). Ils se font remarquer pour la première fois en 2016, lors du Iceland Airwaves Festival. Leur esthétique horrifique et agressive marque aussitôt le public et les voilà bientôt devenus des étoiles de la scène underground islandaise.

En 2017, ils sortent un premier EP, porté par deux singles, X et Ódýr.

Leur genre musical navigue entre le punk art-pop et le gothique industriel. Leurs prestations sont souvent extravagantes et porteuses de messages. Leur style est, vous le constatez, unique et mémorable. Leurs tenues, inspirées par le bioshock et le steampunk, évoquent des films d’horreur post-apocalyptiques. L’atmosphère de leurs scènes est rituelle, gothique et non sans évoquer le groupe Rammstein à ses débuts.

Au Söngvakpennin, ils interprétent Hatrið mun sigra (La haine prévaudra).

Voici leur prestation d’hier soir qui leur a permis de se qualifier pour la finale :

Et si vous souhaitez les voir sans leurs masques…

Alors ? Ont-ils leur chance ? Serait-ce une bonne chose qu’ils représentent l’Islande à Tel Aviv ? En ce qui me concerne, j’ai détesté à première écoute… et puis, en réécoutant cette étrange chanson,… j’ai fini par l’aimer vraiment ! Hatrið mun sigra est un morceau singulier, plein de mystères, aux accents cacophoniques et stridents, mais l’on s’y prend et l’on finit par en être hanté.

Du coup, je vous l’avoue : j’aimerais beaucoup les voir à Tel Aviv, histoire de mettre une belle ambiance à l’Eurovision ! Ce serait un choix audacieux et novateur pour l’Islande, un risque à prendre, après toutes ces chansons sans relief et ces éliminations en demi-finale. Allez Hatari !

(avec la collaboration de Pauly)