L’abécédaire est au menu du jour ! Nous nous rapprochons doucement mais surement de la fin, nos craies commencent à s’user mais nous en avons toujours en stock. Hors de question d’arrêter la connaissance Eurovision. Du moins, elle a connu une pause la semaine dernière, certains d’entre vous l’ont peut-être remarqué. Pas d’inquiétude, j’avais besoin d’une pause pour être tout à fait honnête mais je suis avec vous aujourd’hui pour attaquer la dernière ligne droite de l’abécédaire ! Alors huuuuuuuuuuurlons l’abécédaire de l’Eurovision :

U comme…

  • UER !

Je l’ai évoqué à maintes reprises (un nombre incalculable de fois, ouai) donc vous êtes surement familiers avec l’UER ou dans sa version complète Union Européenne de Radio-Télévision. Mais qu’est-ce donc ? Pourquoi revient-elle sans cesse dans les sujets liés à l’Eurovision ? C’est simple: pas d’UER, pas d’Eurovision.

La création de l’Eurovision se situe dans un contexte d’après-guerre, suite à la Seconde Guerre Mondiale, dans le but de réunir les pays d’Europe et même au-delà. Mais l’Eurovision est avant tout une plateforme d’expression et de représentation de l’UER, elle aussi créée dans cette période d’après-guerre, en 1950 plus exactement. Il s’agit de coordonner et d’organiser des programmes d’ampleur européenne voire internationale afin de faciliter la diffusion dans tous les pays membres. Le tout premier d’entre eux est le couronnement de la reine d’Elisabeth II le 2 juin 1953. Un moment iconique qui marque en même temps la naissance de l’Eurovision.

Logo du réseau Eurovision

Comment ça de l’Eurovision ? Quel est le rapport entre notre chère reine d’Angleterre et notre concours adoré. Eh bien, aucun… L’Eurovision est avant tout le nom de ce réseau d’échange et de coordination entre les télévisions nationales que j’ai évoqué ci-dessus. Sa date de création est officiellement en 1954 car la première émission officielle, un reportage sur la Fête des Narcisses, sortit cette année-là. Le Te Deum retentit évidemment puisque nous avions appris il y a deux semaines qu’il s’agit du thème musical du réseau et de l’UER ! Son programme phare est bien évidemment le Concours Eurovision de la Chanson. De par cette représentation et son étendue, il s’agit du plus grand réseau vidéo au monde !

Un parcours pourtant semé d’embuches. Originellement, l’UER ne représentait que certains pays d’Europe de l’Ouest. Si l’évolution est progressive avec toujours de nouveaux membres, elle connait un essor important en 1993 lorsque l’UER fusionne avec l’OIRT qui réunissait avant les diffuseurs de l’Est. A ce jour, il s’agit de la plus grande « association professionnelle de radiodiffuseurs nationaux dans le monde », annonçant un total de 117 organisations membres, actives en Europe évidemment mais aussi en Afrique du Nord et dans le Proche-Orient mais aussi associées de par le monde jusqu’en Océanie. Ceci explique les participations du Maroc, de Israël ou encore de l’Australie au Concours Eurovision de la Chanson qui suscitent encore et toujours des interrogations. Un réseau monstre présidé actuellement par personne d’autre que la directrice de France Tv, Delphine Ernotte. Cocorico !

  • Udo Jürgens !

L’artiste du jour est la preuve vivante que la persévérance paye. Udo Jürgens, né le 30 septembre 1934, est un chanteur autrichien qui a donc connu ses plus belles heures dans les années 60. Extrêmement célèbre dans les pays germanophones, il a cumulé plus de 100 millions de disques au cours de sa carrière ! Mais aussi un trophée à l’Eurovision : Udo Jürgens fait partie des nombreux vainqueurs de la plus grande compétition mondiale et a ramené la toute première victoire à l’Autriche en 1966.

Ce trophée, il la doit à sa prose et à son authenticité puisque c’est avec une composition personnelle intitulée Merci Chérie qu’il monte sur la plus haute marche d’un podium complètement inédit, devant la Suède et la Norvège. Ne vous y trompez pas, la chanson est bien en allemand mais seul le titre est en français. Une interprétation touchante qui vise à retenir les bons côtés de la relation amoureuse malgré la séparation qu’il amorce avec son amoureuse. Entre amour et séparation, il a su convaincre le cœur des votants, ce qu’aucun autre artiste ne réussira à faire pour l’Autriche avant 2014…

https://www.youtube.com/watch?v=sqasLQyydeU

Mais ce qui est notable, c’est qu’il ne s’agit pas de la première participation d’Udo Jürgens mais de sa troisième ! Le chanteur a fait ses débuts à l’Eurovision en 1964 et, logiquement, est revenu une deuxième fois en 1965. Ce sont donc trois participations consécutives où Udo Jürgens a su montrer sa persévérance à remporter le trophée. S’il est bien loin d’être le seul a avoir autant participé, il est bien l’un des trop rares artistes a avoir atteint le graal. Rare, improbable mais pas impossible. Et le tout en restant fidèle à soi-même puisqu’il a présenté à chaque fois une composition personnelle. En 1964, c’est avec Warum nur, Warum? qu’il termine à la sixième place tandis que son Sag ihr, ich lass sie grüßen lui rapportera une quatrième place. Il est donc à ce jour l’un des artistes les plus couronnés de l’histoire de l’Eurovision. Merci, l’artiste !

  • Ukraine !

C’est l’heure du quiz Eurovision !

Combien d’années séparent Wild Dances et Stefania ? Une seule réponse possible : 1944 ! Voilà donc un pays qui pointe à ce jour à trois victoires aux côtés de la Norvège, du Danemark et de l’Italie qui aura d’ailleurs vu la victoire ukrainienne de 2022 sur leurs terres. Pourtant, le champion en titre est rarement évoqué à l’Eurovision face aux géants suédois et italiens alors qu’il n’a rien à rougir. Il a aussi ses propres records qui méritent d’être exposés à la lumière.

Commençons par le plus évident : les trois victoires. Non seulement l’Ukraine peut se vanter d’avoir remporté la toute première victoire d’une édition sous le système des demi-finales devant 35 pays armés jusqu’aux dents, et ce seulement à sa deuxième participation – seule la Serbie fait mieux à ce jeu – mais en plus c’est un record sous ce système avec trois victoires. Seule la Suède pointe à deux victoires tandis que les autres n’en ont qu’une depuis 2004. Une réelle danse sauvage du pays au sein du Concours.

S’il y a bien un terrain où l’Ukraine excelle, ce sont justement les demi-finales. A ce jour, l’Ukraine demeure le seul pays avec un taux de qualification de 100%, sur un total de 13 participations ! Une constance qui force le respect. Et le pays sait tout particulièrement toucher le cœur des téléspectateurs d’Europe. Il faut le dire, c’est un pays des plus atypiques et des plus iconiques à l’Eurovision. Vous voulez des roues de hamster, des pianos-tombe pour vampires, des gladiateurs qui se déhanchent, des histoires de sable, des géants de deux mètres ou encore des forêts futuristes sur fond de robots en plein marathon (comment définir la performance de Shum, je n’ai meme pas les mots…) ? Cherchez pas plus loin : l’Ukraine sera là pour proposer le côté déjanté dont l’Eurovision a besoin. Et ca fonctionne car l’Ukraine est première ex-aequo au télévote avec l’Italie avec un total de 1172 points depuis 2016 et est sur le podium depuis 2004. En même temps, quand on nous propose ça :

L’Ukraine est donc le troisième meilleur pays depuis 2016 derrière l’Italie et la Suède. Un résultat pleinement mérité à mon sens. C’est avec une réelle impatience que j’attends de voir ce que va nous offrir le pays chaque année. D’autant plus que la participation de l’Ukraine est devenue symbolique en ces temps de guerre. Soyons honnête, la victoire de 2022 fait encore débat mais Stefania reste une proposition clairement en haut du panier cette année-là. C’est donc avec une pensée toute émue que je me réjouis de retrouver l’Ukraine en 2023 au sein d’une édition qui promet d’être particulière.

L’histoire reste à écrire, 2023 approche, mais l’abécédaire ne s’arrête pas pour autant. Rendez-vous la semaine prochaine, meme heure, meme pomme !