Tandis que la délégation française se concentre sur l’Eurovision Junior, nous égrenons la liste des aspirants à la sélection pour l’Eurovision 2021. Quatre d’entre eux se sont déjà manifestés publiquement : Ken Carlter, Kris Paradox, Lise Darly et Tom Mathis. Découvrons-en une cinquième : Candice. Elle aussi nous a accordé une interview dans laquelle elle est revenue sur son parcours artistique, son univers musical et ses espoirs en matière d’Eurovision.

QUI EST CANDICE ?

Née en 1994 à Chambray-les-Tours, Candice grandit dans un milieu musical. Elle se découvre très tôt un don et une passion pour le chant, avant de se lancer à 16 ans, dans des concours vocaux. Elle étudie parallèlement le solfège, le piano et le chant.

Elle débute en 2018 sous le pseudonyme de Clef de Sol et se produit lors d’événements privés. En 2019, elle poste ses premières vidéos de reprises sur YouTube.

Elle est alors repérée par le label Lemon Pie Records, dirigé par Elvis Mimouni. Auteur, compositeur et interprète, ce dernier lui écrit sa première chanson, Ma vie d’avant.

C’est ce morceau que Candice a soumis à la délégation française.

INTERVIEW DE LA CHANTEUSE

EAQ – Quel était l’univers musical de votre enfance ?

Candice – Les variétés françaises de l’époque (années 60), par la biais de ma grand-mère qui m’a gardée pendant 12 ans et les années 80 à aujourd’hui par le biais de mon père, ancien DJ amateur.

Quels sont vos plus anciens souvenirs musicaux ?

Aussi loin que je m’en souvienne, au primaire. Encore aujourd’hui je me souviens, par cœur, de tous les chants appris à cette époque. En CE2, mon enseignante me demandait systématiquement de chanter devant les autres. Elle avait même fini par créer un duo avec un camarade de classe.

Quand avez-vous chanté en public pour la première fois ?

J’avais 16 ans et j’ai osé interpréter du Céline Dion « Et s’il n’en restait qu’une », ainsi que du Serge Lama « Je suis malade ».

Qu’avez-vous ressenti alors ?

Un stress immense, évidemment, mais aussi et surtout une nuée de papillons dans mon ventre, de forts battements et beaucoup d’émotion.

Comment avez-vous débuté les concours de chant ?

Grâce à ma grand-mère. Dans le journal elle a vu qu’un concours de chant se montait sur Touvois et elle m’a inscrite secrètement.

À quel moment avez-vous décidé de devenir chanteuse professionnelle ?

J’ai toujours su que je voulais vivre de ça, seulement, j’ai préféré suivre le mouvement de la « bonne élève » avant de tenter quoi que ce soit. Donc BAC, études, expériences professionnelles. Il y a 2 ans, ne m’épanouissant plus dans ce que je faisais, j’ai quitté mon travail pour me consacrer à la musique. Tout en suivant une formation à domicile dans le conseil en image, car je pars du principe qu’on ne sait jamais ce qui nous attend dans le futur et donc qu’il faut toujours un plan B. Surtout que le milieu musical est très instable et serré.

Qu’aimez-vous dans le chant et la musique ?

Le partage ! C’est le noyau. Un véritable ballet d’émotions ! Vous chantez, vous transmettez, ils applaudissent, vous recevez. Mais aussi les rencontres, l’évasion, le soutien. La musique est omniprésente dans nos vies. Pour moi, sans elle, la vie est amère.

Que souhaitez-vous transmettre à votre public ?

Un message : Vivez le moment présent ! Prenez le temps ! C’est la valeur la plus précieuse. Lâchez prise ! Cessez de courir ! Laissez-vous porter.

Ou encore, un lien ! Quelle est la seule chose qui unit le monde entier ? Ou il n’y a pas de couleurs, ni de croyances ? La musique ! Alors prenez ma main, nous partons pour un voyage de partage !

Comment avez-vous débuté votre projet Clef de Sol ?

Tout d’abord l’origine de ce pseudonyme est très simple. Mon prénom c’est Candice et mon nom LE FOURN, prenez le « C » de Candice, prenez le « LE » et le « F » de LE FOURN, vous formez la « Clef ». Et pour « de Sol », généralement les partitions en « clé de FA » sont chantées par des hommes et celles en « clé de SOL » par des femmes. Ça tombe bien, j’en suis une ! Ce pseudonyme me permettait de ne pas exposer directement mon identité. Sa création a un début assez triste, puisque c’est lors d’enterrements dans ma vie personnelle que la demande de chants « d’au revoir » s’est imposée à moi. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il y a une demande pour accompagner les défunts dans leur ultime voyage. J’ai donc ressenti le besoin de proposer mes prestations pour des événements privés. Je me vois comme la clef d’une porte à ouvrir ou à fermer.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec Elvis Mimouni ?

Elle fût virtuelle au début puisque nous étions en plein confinement. J’avais posté sur mes réseaux une vidéo de reprise de chant Disney, sans artifices, qui a été partagée. Elvis m’a contactée peu de temps après

Dans quelles circonstances vous a-t-il écrit Ma vie d’avant ?

C’était la voix qu’il cherchait. Nous avons rapidement échangé par téléphone, afin d’apprendre à se connaître. Il a eu l’inspiration en discutant. Tout est allé très vite.

Qu’avez-vous ressenti en écoutant cette chanson pour la première fois ?

Une vague de frissons a parcourue mon corps et les larmes sont montées. Il avait tout compris et résumé, en un appel, tout ce que je pouvais ressentir.

Comment s’est déroulé son enregistrement ?

Une fois l’annulation par le gouvernement de la distance autorisée des 100 km, je me suis rendue sur Toulouse au mois de Juin, en compagnie de mon conjoint. Elvis avait tout prévu. Nous nous sommes donnés rendez-vous au STUDIO MY SOUND et le tournage s’est déroulé sur une après-midi.

Comment décririez-vous votre univers musical ?

Général. J’aime une chanson à partir du moment où celle-ci me parle. Une voix, un texte, une mélodie, une interprétation. Je chante donc de tout.

Quels sont vos artistes préférés ?

J’en ai tellement, puisque j’aime en fonction d’un ou de plusieurs titres. En revanche, ceux qui m’accompagnent depuis toujours sont Jean-Jacques Goldman, Lara Fabian, Céline Dion, Mylène Farmer, Pascal Obispo, Florent Pagny, Charles Aznavour, Serge Lama, Kaie Melua… Et je ne peux tous les citer.

Quels sont vos rêves et vos souhaits pour l’avenir ?

Vivre de ma passion, pleinement, à 100%. Je ne peux m’y résoudre. Le chant m’anime, je ne vis qu’avec l’espoir de faire partie de ceux qui ont la chance d’avoir pour métier leur passion.

Pourquoi souhaitez-vous participer à la sélection française pour l’Eurovision 2021 ?

C’est l’événement, le tremplin, le rêve de tout artiste. Chanter en représentant son pays, quel honneur !

Avez-vous enregistré Ma vie d’avant en pensant à l’Eurovision ?

Absolument pas. Sur le ton de l’humour a été soumise l’idée, seulement elle n’est pas tombée dans l’oreille de sourds.

Quel est le message de cette chanson ?

De vivre ses rêves, d’y croire déjà et de ne jamais lâcher ! Tout travail finit par payer !

Fait-elle écho à votre expérience personnelle ?

Oui tout à fait. Dans ce milieu il est très dur de se faire une place. Nous sommes nombreux sur la toile. Les présentations en casting sont fréquentes et rares sont les portes qui s’ouvrent. Cependant, si on y croit, si on persévère et si on est bien soutenu, le travail accompli fini par payer ! Nous sommes acteurs de notre vie : « Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité » (Antoine de Saint-Exupéry).

Suivez-vous régulièrement l’Eurovision ?

Oui autant que je peux ! Là encore, c’est du partage et des rencontres d’artistes souvent inconnus.

Avez-vous déjà été encouragée à participer à l’Eurovision ?

Non jamais. En même temps je n’en exprimais pas l’envie, puisque je partais du principe qu’il fallait avoir son propre titre à proposer avant de prétendre avoir sa place sur cette scène.

Selon vous, quels sont vos atouts pour représenter la France à l’Eurovision ?

Je propose de l’authenticité, de la simplicité, un texte qui a du sens, 100% français, avec une mélodie qui transporte par son crescendo et qui reste en tête, sans oublier ma jeunesse et mon envie de gagner ! Prouver que même à 26 ans on peut avoir l’envie de défendre sa langue, ses origines, sa culture musicale !

Avez-vous déjà réfléchi à l’aspect visuel, scénique, télévisuel de votre candidature ?

Pas précisément. Les idées sont là, même si elles restent vagues. Pour moi, une telle prestation doit être magique, grandiose, vous laissez sans voix !

Pour conclure, auriez-vous un message à adresser à nos lecteurs ?

La France peut gagner, vous avez la « CLEF » pour la mener à la victoire !

Nous remercions Candice d’avoir ainsi répondu à nos questions et lui souhaitons toute la réussite possible pour sa candidature à la sélection française. De votre côté, retrouvez-la sur :

Crédits photographiques – @c.le.f_de_sol