NAEMAN

 

Maintenant que le verdict est tombé et que nous savons qui seront les six finalistes qui tenteront leur chance pour porter nos couleurs à Lisbonne,   La presse suisse semble s’emballer, ce qui est très rare, et s’intéresser comme jamais à cette sélection.

On parle même d’une véritable renaissance de notre pays à l’Eurovision et qu’il s’agit d’une révolution qui devrait enfin  mettre un terme aux  très mauvais résultats que nous avons récoltés ces dernières années.

Au départ, je me suis dit que l’on verra bien et que j’attendrai jusqu’au 4 février prochain pour me prononcer vraiment, lors de notre finale nationale.   Finalement, j’ai estimé que ces six finalistes méritaient quand même qu’on les présentent et de leur permettre d’ ouvrir un horizon dépassant nos frontières. C’est pourquoi, j’ai décidé de faire leurs portraits et de les partager avec vous.

Il est vrai que la Suisse n’a pas vraiment de quoi être fière de ses choix  antérieures, même s’ils n’ont jamais vraiment été mauvais.    Je dirais plutôt que nous n’avons pas su exploiter et encore moins réussit à sublimer les prestations de nos artistes,  C’est plutôt l’inverse qui s’est passé.   Pourtant, avec un peu plus d’imagination et surtout beaucoup plus de volonté,  on aurait pu vraiment mieux faire.     On peut sans doute en conclure que notre délégation a plutôt manqué de conviction, que de professionnalisme,  néanmoins,  la question demeure toujours ouverte !

Il semble cette fois que le vent vient de tourner en notre faveur, grâce a une sérieuse remise en question du responsable des divertissements de la télévision suisse SRF qui a finalement assez vite compris qu’il lui fallait de l’aide, en faisant appel à de vrais pros de l’ESC pour tenter de sauver notre honneur dans ce concours.   Et bien sur ce point là,  je considère que l’objectif a déjà été partiellement atteint, Tout a été vraiment pris très au sérieux,  On a enfin recherché le meilleur possible,  tant au niveau des artistes que des auteurs-compositeurs.

Avec ce choix, nous ne pouvons plus être ridicules,  il ne suffit plus qu’a espérer que l’effort fourni sera payant, ne serait-ce que pour décrocher une place en finale au Portugal. Car il faut l’admettre, la Suisse a rarement proposé une sélection nationale de ce niveau-là, je peux vous le confirmer,  même par le passé.

Ce n’est malheureusement pas encore le Nirvana, je vous l’accorde, mais toute de même, on en demandait pas autant.  Quelle différence et surtout quelle joie de constater qu’il suffisait juste de viser beaucoup plus haut pour arriver à rivaliser avec les autres nations qui se distinguent régulièrement dans cette compétition internationale,  pour ne pas dire mondiale.

Ne vous méprenez pas pour autant,   je ne suis pas sur le point de croire que c’est gagné d’avance,   loin de là,   je suis bien conscient que l’on revient de très loin et qu’il nous reste encore du chemin à faire.    Il faut surtout confirmer que ce choix d’ artistes tient suffisamment bien la route pour livrer une prestation à la hauteur de leur chanson et au niveau attendu pour se faire accepter dans la cour des Grands,

Alors voici le tout premier portrait, celui du jeune finaliste, Naeman, qui espère nous convaincre avec sa chanson «  Kiss Me  »

 

Voici son pedigree,

Naeman Meier  est né le 11 juin 1994  en Suisse mais il a vécu ses toutes premières années aux Pays-Bas avant de revenir s’installer définitivement sur sa terre natale,  dans le canton de Thurgovie, près de Zürich, avec son père et sa mère qui a des origines indonésiennes.  Depuis son plus jeune âge, il ne rêve que de musique et a grandi avec son idole Justin Bieber qu’il lui a permis de réveiller en lui, ses talents et son âme de musicien,    Cette véritable adulation lui a donné envie de se lancer dans la chanson et d’en faire une véritable carrière.

 Mais le chemin est encore long pour y parvenir,  Naeman, a les pieds sur terre et il le sait bien, il  n’a pas attendu qu’on le repère uniquement grâce à la télé-réalité pour vivre de sa passion,  même si c’est encore un peu la galère pour lui,  il ne baisse pas les bras et il chante encore régulièrement dans la rue, un peu partout en Europe, Avec ses petites économies, il voyage beaucoup et il ne craint pas de se jeter en pâture à la foule avec sa guitare.en reprenant des chansons de ses artistes préférés de la Pop International,  En parallèle, il a participé à deux émissions du style de The Voice, en Allemagne et en Suisse, dans lesquelles il s’est fait tout de même repéré au point d’avoir été contacté par des producteurs célèbres pour représenter la Suisse à l’Eurovision.

Alors pour encore mieux le connaître,  je me suis permis de reprendre un article de mes confrères de www.douzepoints.ch qui ont également fait partie des jurys de cette sélection nationale et à qui l’exclusivité de cet entretien leur est réservée et respectée ,  En effet,  l’EAQ apprécie leur excellent travail et ne se positionne en aucun cas en tant que concurrent.

douzepoints.ch: Félicitations pour ta qualification. Qu’est-ce qui t’a motivé à prendre par à ces sélections?

Naeman: Je me suis demandé comment poursuivre ma carrière. Après la musique de rue et les castings des shows télévisés, je voulais montrer que j’avais encore quelque chose à offrir. Et l’ESC est la platte-forme idéale pour cela. Cela m’a motivé à participer.

Quel sentiment est-ce pour toi de participer au plus grand show télévisé au monde?

C’est cool. C’est un grand honneur et ça me rend également très nerveux. En tant que chanteur lors de tels shows, il faut de la chance mais il faut également du «hard work». Je suis super reconnaissant qu’on me donne ma chance. Il n’y a rien à perdre, je ne peux qu’en sortir gagnant.

Quels sont les 3 adjectifs qui te décrivent le mieux?

Déterminé. Juste. Et «hard work», je donne tout, je suis engagé et perfectionniste.

Quelles sont les principales étapes de ta carrière?

Tout a commencé il y a 5 ans avec «Deutschland sucht den Superstar». Je n’ai pas été très loin mais cela m’a poussé en avant, d’autant plus que j’avais été éliminé. Je voulais avancer indépendamment des castings de shows télévisés. C’est pourquoi j’ai fait de la musique de rue. Et la participation à «Die grössten Schweizer Talente» a aussi été un moment fort pour moi. Cela m’a permis avant tout d’arriver au niveau national. J’ai continué la musique de rue, je rencontrais du succès et j’avais le sentiment d’être moi-même. J’ai privilégié le «hard work» aux vidéos sur YouTube. Je jouais de 4 à 6 heures jusqu’à deux jours par semaine dans des villes différentes. Au total, j’ai joué 180 fois dans plus de 30 villes dans 15 pays différents sur ces 4 dernières années. Je suis fier des castings mais c’est la musique de rue qui m’a formé et je suis vraiment fier de ça. Tu as tout de suite des feed-back des gens. C’est la plus belle façon de pratiquer. Pas pour l’argent, ni pour la gloire mais pour les personnes qui prennent le temps pour toi.

22 000 followers sur Instagram, 20 000 fans sur Facebook et 16 000 abonnements sur YouTube. Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans ta carrière. En imaginant qu’ils n’aient pas existé, comment aurais-tu commencé ta carrière?

J’appartiens à une génération qui utilise cela. Et je me suis fait connaître comme cela. J’ai l’impression que cela peut soutenir ma carrière. Qui achète aujourd’hui des CD alors que les réseaux sociaux existent? Vu ainsi, c’est plus facile d’être dans l’air du temps.

Quel a été le moment le plus fort jusqu’à présent dans ta vie?

Je suis très heureux et fier de mon single «My Story». Il n’est peut-être pas très connu et ne m’a apporté aucune opportunité mais il signifie beaucoup pour moi.

Qui sont tes références musicales?

Justin Timberlake est vraiment mon favori. Pas seulement ses chansons, ses chorégraphies également. Une super combinaison. Il y a assurément certains qui dansent mieux et d’autres qui chantent mieux. Il mixe trop bien les deux. Il chante juste et en même temps, il enchaîne les pas de danse. C’est un vrai talent. Et bien entendu du «hard work».

Tu organises une soirée avec des amis. Quel est en le thème? Que prépares-tu à manger? Et quelle musique passes-tu?

Pour la musique c’est simple: du R’n’B, de la pop et du hip-hop. Black and White comme thème. Pour manger, rien de trop chic, mais pas cheap non plus. Quelque chose de simple et de la bonne viande. Il doit y avoir de l’agneau. Voilà: barbecue is always good.

Parlons maintenant de l’Eurovision. Tu as dit une fois que dans la mentalité des Suisses, on ne fait pas de musique de rue. Qu’en est-il de l’Eurovision: fait-on ça?

Au final, on doit faire ce qu’on veut. De la musique, la fête, c’est égal. Je pense qu’on prend plus facilement part à l’Eurovision Song Contest qu’on fait de la musique dans la rue. C’est un «big deal», quelque chose qu’il n’est pas facile à atteindre et pas tout le monde peut le faire. Au contraire de la musique de rue. Là-derrière, il doit y avoir une grosse motivation pour atteindre son but. Et naturellement pour être connu.

Parle-nous de ta chanson « Kiss Me ». Quelle est son histoire? Quelle signification a-t-elle pour toi?

Plusieurs personnes ont collaboré sur cette chanson. Un producteur suédois et un compositeur suisse l’ont développée ensemble. Le titre «Kiss Me» est venu avec le temps. C’est une chanson prenante et sensible. C’est davantage une chanson pop. Le titre dit tout. C’est comme un flirt, mais en monologue. Vous devez l’écouter!

Quel est ton lien avec l’Eurovision Song Contest?

C’est comme le championnat du monde de la chanson. Pour moi, ce serait incroyable de pouvoir représenter la Suisse. Je n’y irai pas pour me représenter mais pour représenter la Suisse. Comme aux Jeux Olympiques.

Quel est ton premier souvenir de l’Eurovision Song Contest?

Une grosse scène, dans toute l’Europe, toutes les prestations et les différents styles de musique, les chanteurs. J’avais déjà trouvé cela cool.

Que dois-tu encore travailler en particulier pour être prêt pour la finale?

Je ne vais pas seulement chanter mais aussi danser. Ce n’est pas la première fois mais cela reste un challenge. Quand tu mets les gaz sur la chorégraphie, tu dois rester super concentré sur le chant. Et vice versa. Je dois encore travailler les deux. Je veux être si relax que je veux pouvoir dire: «Go out there and have fun». Je ne veux rien regretter, je veux m’être donné à 100%.

Que penses-tu de tes chances pour le 4février 2018?

Sur une échelle de 1 à 10, je dirais 7. Mais on ne sait jamais…

Imaginons que tu sois choisi pour aller à Lisbonne, qu’est-ce qui serait important pour toi en tant que représentant suisse?

Que je puisse encore travailler, avoir un backup de SRF et que les médias sont derrière moi.

Et si tu n’es pas sélectionné, comment se poursuivra ta carrière?

C’est égal que je sois pris ou non, je suis déjà dans les 6 finalistes. Et tout cela va encore me pousser en avant. Si je ne gagne pas l’Entscheidungsshow, je vais quand même appuyer sur l’accélérateur. Bien entendu, davantage «on my own». Et qui sait quelles portes peuvent s’ouvrir.

Imaginons que nous puissions réaliser l’un de tes vœux qui n’a rien à voir avec l’Eurovision. Que souhaiterais-tu?

Etre en tournée avec mes propres chansons. Tellement connu que je remplis les salles. Et une maison de disques qui est derrière moi et qui me soutient. Mais au final, simplement être happy. Avec moi-même et les gens autour de moi.

Et pour finir, pourquoi le public devrait-il voter pour toi?

Parce que j’ai fait mon service militaire en Suisse et que j’ai le passeport suisse, ok? (rires). Sérieusement, les gens doivent décider par eux-mêmes. Je suis comme je suis, je ne joue pas. Je pense que le fait de chanter et danser fonctionne bien au niveau international. Je sais que je ne suis pas le meilleur chanteur, mais le tout peut plaire.

Cool, thank you Naeman!

 

 

Voici le tout premier single de Naeman, publié il y a tout juste un an,  il n’a pas récolté le succès attendu,  A mon avis, c’est une belle chanson mais qui ressemble sans doute un peu trop à une pâle copie de son idole, Justin Bieber,

 

Et voici quelques très bonnes reprises de chansons issues de la Pop Internationale, le résultat est plutôt encourageant ! 

 

 

 

Dans notre sondage, il ne figure en tous les cas pas parmi vos favoris,  il est même dernier, sur les réseaux sociaux, il figure en meilleure position, il séduit beaucoup de très jeunes fans,  Il ne fait cependant pas l’unanimité par rapport à d’autres finalistes.  Sa chanson est intéressante et dans l’air du temps, il lui manque néanmoins ce petit plus pour se démarquer vraiment, elle manque d’envergure.    est-ce un signe, ou changera t’on d’avis lors de la finale du 4 févier 2018,  c’est probable,

Mais si vous voulez vraiment  mon avis, je pense en toute objectivité qu’il risque bien de nous surprendre et de beaucoup plaire au public présent dans la salle et auprès de jeunes téléspectateurs, mais certainement pas  jusqu’au point de décrocher son ticket pour Lisbonne,,   enfin qui sait ?  Quoi qu’il en soit, je pense que nous pouvons saluer ce jeune homme courageux et lui souhaiter que l’année 2018, soit celle de son véritable envol, avec ou sans l’Eurovision !

 

Merci …

 

Nico