Ce samedi 8 avril, a donc eu lieu le quatrième concert intermédiaire : l’Eurovision in Concert d’Amsterdam. L’événement en était à sa neuvième édition et a accueilli trente-quatre des quarante-trois représentants de cette édition 2017. Notre amie Blanche s’est absentée au dernier moment pour raisons médicales.

Les artistes présents ont été reçus officiellement à Amsterdam, dans le Vondelpark, par la Ministre néerlandaise du Commerce Extérieur et de la Coopération au Développement, Madame Lilianna Ploumen. Ils ont ensuite rencontré les fans et la presse.

Voici la compilation des prestations, par ordre alphabétique, le tout fourni gracieusement par nos amis de Wiwibloggs. J’y ai ajouté mes petits commentaires personnels, en me montrant plus concis pour les artistes déjà entendus à Riga, Londres et Tel-Aviv.

Albanie – Lindita Halimi– World – Première demi-finale

Le positif : Lindita est une incroyable chanteuse. Elle livre ici une prestation vocale époustouflante, renvoyant dans les cordes ses autres concurrentes à voix. Elle vit sa chanson avec passion, y met toute son âme et magnifie la notion même de ballade. Par ailleurs, Lindita possède une remarquable présence scénique, impossible de demeurer insensible à ces trois minutes. World est une chanson à la mesure de son talent, parfaite pour déployer sa voix et multiplier les prouesses.

Le négatif : En matière de ballade, la frontière est mince entre « parfait » et « too much« . Là où Beautiful Mess et Dying To Try atteignent l’équilibre, World le rompt dans sa seconde partie. Lindita y cesse de chanter, pour se lancer dans une longue série de vocalises (certains diront de hurlements distingués), qui ne mène à rien. World tombe le masque et dévoile son vrai visage : un morceau pompeux et pompant. Je ne m’attarde pas sur le costume de scène choisi ici par Lindita. Je souligne que c’est la première fois que je vois les fesses d’une Eurostar et je regrette qu’il ne s’agisse pas de celles de Francesco.

Conclusion : Lindita est parfaite, sa chanson a failli l’être. Nous en revenons à l’éternel problème de la sélection albanaise : pour la remporter, il faut justement interpréter ce genre de morceaux clichés et passés de mode. Sauf qu’une fois à l’Eurovision, le décalage est trop important que pour espérer mieux qu’un accessit en finale. C’est d’autant plus triste cette année que Lindita possède une voix incroyable et que ses productions habituelles apporteraient une touche d’originalité au Concours. Résignons-nous : ce n’est pas demain la veille que l’Albanie brillera. Et si Andri Xhahu lit ces lignes (si, si, aussi incroyable que cela puisse paraître, il nous lit), qu’il passe le message à la RTSH : oubliez le Festivali i Këngës et trouvez-vous une meilleure sélection !

Allemagne – Levina – Perfect Life – Finale

À revoir une nouvelle fois Levina s’échiner sur Perfect Life, je m’interroge. Ici aussi, la chanson a failli être. Car il s’agit d’un texte bien rédigé, porté avec art par la chanteuse. Seulement l’arrangement musical et le tempo rendent l’ensemble insignifiant. Avec une autre orchestration et chanté plus rapidement ou plus lentement, cela aurait pu avoir de la gueule. Soit à la manière française, avec effets symphoniques et rythme dansant ; soit à la manière britannique, avec dépouillement et rythme hypnotique. L’Allemagne passe à côté d’une opportunité et c’est finalement cela le plus triste. À titre personnel, j’étais plus convaincu par la version d’Axel Feige.

Arménie – Artsvik – Fly With Me – Première demi-finale

Nouvelle prestation réussie pour Artsvik. Le tableau final à Kiev devrait être très beau, je fais confiance pour cela à la télévision arménienne. Mais je demeure réservé sur la structure à tiroirs de FWM. Selon moi, il aurait fallu les ouvrir plus tôt dans le morceau. À Kiev, cela devrait être plus « Eurovision » que « chanson » : plus intéressant à regarder qu’à écouter. Soyons justes : Artsvik est une très bonne chanteuse et FWM, une proposition différente, loin des clichés habituels. Mais ces trois minutes-là ne feront pas trembler le CEI.

Autriche – Nathan Trent – Running On Air – Deuxième demi-finale

Nathan est notre petit feu-follet : toujours léger, souriant, primesautier. Si l’on décernait un Prix-Marcel-Bezençon de l’amitié, il le mériterait largement. Ici, il se montre égal à lui-même : joyeux, très communicatif et irrésistible de bonne humeur. Il me surprend même : en mettant autant d’énergie, de sourire et de bonheur dans sa chanson, il la transcende. Les ménagères et les retraités pourraient être sensibles à ces arguments et voter. S’il se qualifie, j’en serais fort heureux pour lui. Moins pour ROA, car je trouve ce morceau anecdotique. Vous, en tout cas, vous le qualifiez dans notre sondage personnel. Intéressant, puisqu’étant Français ou Suisses, vous pourrez transcrire cette préférence dans la réalité. Notre candidat autrichien a donc des atouts en main.

Azerbaïdjan – Dihaj – Skeletons – Première demi-finale

Le positif : Skeletons est l’un des bonheurs musicaux de cette année : frais, contemporain, novateur et marquant. L’Azerbaïdjan tourne la page des suédoiseries en conserve et c’est une joie et un soulagement. À titre personnel, c’est l’un de mes morceaux préférés de ce Concours 2017 et une contribution majeure. Dihaj porte le morceau avec aise et conviction. Difficile de trancher définitivement la question cependant, vu les problèmes techniques rencontrés durant sa prestation.

Le négatif : Je n’en vois pas a priori. Les fans adorent, les jurés aimeront certainement. Reste le public qui sera un peu désarçonné, sans doute. Une bonne présentation visuelle devrait les convaincre de voter.

Conclusion : La qualification est assurée et une place dans les dix premiers en finale, aussi. Et pas seulement parce que le serveur téléphonique de Malte poursuivra son histoire d’amour fusionnelle avec le Pays du Feu. Non, ce sera cette fois pour toutes les bonnes raisons du monde : une excellente chanson, percutante et mémorable, portée par une interprète expérimentée, à l’univers musical élaboré. Bref, l’incarnation parfaite de l’Eurovision au XXIe siècle ! Ah, si seulement l’Allemagne, l’Espagne et l’Albanie suivaient cet exemple…

Biélorussie – Navi – Historiya majho zhitsiya  – Deuxième demi-finale

…et la Biélorussie aussi ! Vous l’avez compris à force : HMZ me gonfle. Trois minutes de folklore amendé aux canons du Concours, interprété par deux chanteurs de mariage, ce sont pour moi trois minutes de perdue. Nos amis Navi sont joyeux et enthousiastes. Vous les voyez emporter le public amstellodamois dans leur univers. Leur harmonie fait donc mouche. Bref, inutile d’en ajouter plus : ceux qui aimeront, voteront ; les autres iront aux toilettes. Quant à moi, j’aimerais qu’une fois, une seule fois, rien qu’une toute petite fois, la Biélorussie envoie au Concours une chanson contemporaine.

Bulgarie – Kristian Kostov – Beautiful Mess – Deuxième demi-finale

Encore un autre qui a peu de souci à se faire quant à sa qualification… Kristian atteint à nouveau la perfection, avec une aisance, une facilité déconcertantes. À titre personnel, je le verrais bien remporter la deuxième demi-finale et gravir le podium de la finale. Comme l’Azerbaïdjan, la Bulgarie met dans le mille. Il n’y a pas grand chose non plus à ajouter. Que voulez-vous ? Quand c’est réussi à tous points de vue…

Chypre – Hovig – Gravity – Première demi-finale

Le positif : Hovig fait taire les mauvaises langues, en délivrant une prestation vocale sans faille. Il a du souffle, il tient la note, il insuffle la vie nécessaire à son morceau. On le sent à l’aise et à sa place sur scène. Il retient l’attention et communique avec le public. En trois minutes réussies, il balaye mes doutes et mes réserves. Une bonne présentation visuelle l’aidera à marquer les esprits. Gravity est, de son côté, une bonne production, bien ficelée et dont l’ouverture retient l’attention.

Le négatif : Certes, une fois arrivé au refrain, le masque tombe également : nous avons affaire à une suédoiserie écrite spécifiquement pour le Concours et qui verse dans la facilité. L’authenticité et la spontanéité font défaut à Gravity. Mais ce n’ont jamais été les qualités profondes des compositions de Thomas G:son. Par ailleurs, il y a peu, voire rien à reprocher à Hovig. De toute façon, hein, avec la Grèce et l’Arménie en renfort télévote…

Conclusion : Vous l’avez qualifié et il m’apparaît soudain que Hovig est un sérieux candidat à la finale. Je l’ai sous-estimé, je le reconnais. Mais alors ? Qui va être éliminé dans cette première demi-finale de la mort ? Il en faut huit, pourtant. Je sens que je vais encore avoir besoin d’une boîte de Xanax pour survivre à cette soirée. L’angoisse m’étreint soudain : et si Blanche restait comme une nouille sur la scène et était éliminée ? J’en mourrais, je crois…

Danemark – Anja Nissen – Where I Am – Deuxième demi-finale

Tiens, elle a changé de robe ? Aurait-elle envoyé son fétiche vestimentaire au pressing ? Trêve de plaisanteries. Anja éteint encore une fois les critiques, en livrant une impeccable prestation vocale. Je me réjouis qu’une si bonne chanteuse bénisse la scène de l’Eurovision. Je regrette que son morceau soit aussi conformiste et peu audacieux. Est-ce pour cela que vous l’avez éliminée de notre sondage personnel ? C’est mon cas : je trouve qu’il y a dans cette deuxième demi-finale, des chansons plus intéressantes et plus marquantes.

Espagne – Manel Navarro – Do It For Your Lover – Finale

Ces trois minutes espagnoles seront à coup sûr les plus longues de ma soirée du 13 mai. Je ne parviens pas à y trouver le moindre mérite et suis dans l’incapacité de vous rédiger le moindre commentaire positif. Afin que vous pensiez à autre chose et vous mesuriez l’abîme qui séparent Manel et DIFYL du restant de la production musicale espagnole actuelle, voici trois chansons qui cartonnent pour l’instant dans la péninsule ibérique :

Finlande – Norma John – Blackbird – Première demi-finale

Nouvelle prestation réussie pour notre duo finlandais. Le pont musical est fort applaudi, Leena chante à merveille, tout est pour un mieux dans le meilleur des mondes. J’espère à présent que la télévision finlandaise en tirera les conclusions qui s’imposent et à l’avenir, nous épargnera les mauvaises plaisanteries et les chansons bas de gamme.

France – Alma – Requiem – Finale

Je la regarderais pendant des heures… Alma est décidemment une candidate idéale et elle m’offrira trois des meilleures minutes de mon 13 mai. Le public amstellodamois reprend Requiem en choeur, preuve que les fans sont conquis. Deux ou trois petites respirations mal placées, compensées largement par le sourire, le charisme et l’entrain de la chanteuse. Quel que soit son résultat à Kiev (mais je vous préviens : moins que cinquième, je crise), Alma aura tout gagné de cette candidature à l’Eurovision. Je lui souhaite de marcher dans les pas d’Amir et de connaître le même succès que lui.

Géorgie – Tamara Gachechiladze – Keep The Faith – Première demi-finale

Je m’en rends compte seulement maintenant : Tako fait penser au « tacot » français et au « tacky » anglais. Il était judicieux d’en revenir à son prénom d’origine. Notre amie Tamara s’acquitte de sa mission musicale sans faillir : elle chante admirablement bien et tient la note sur les trois minutes qui lui sont dévolues. Mais si elle se qualifie, ce sera surtout par la grâce de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. KTF manque par trop d’originalité et d’audace pour s’imposer par ses mérites intrinsèques.

Hongrie – Joci Papai – Origo – Deuxième demi-finale

Le positif : Voilà au moins une chanson authentique, vraie, dépourvue de tout artifice. Que la culture rom soit mise à l’honneur me semble  une contribution intéressante à la diversité du Concours. Joci porte le morceau avec aisance et talent. Son chant fera écho auprès des communautés roms partout en Europe et des personnes sensibles à la question des origines. La violoniste et la danseuse sont des ajouts renforçant l’ensemble…

Le négatif : …au contraire de la cruche, qui déforce le sérieux de la présentation hongroise. Espérons que Joci abandonne l’idée. Reste le pont musical où le chanteur se lance dans un rap aggressif. Rap et Eurovision, vous le savez, n’ont jamais fait bon ménage. Quant à moi, cela me troue les tympans et me vrille les nerfs. Je me boucherai donc les oreilles le moment venu. Sinon, rien à redire de Joci en tant qu’interprète.

Conclusion : Vocalement, c’est contrasté. Visuellement, je pense que la présentation hongroise ne sera pas à couper le souffle. Les amateurs de musique ethnique et traditionnelle aimeront, les amateurs de rap et de danseuses aussi. Mais les autres ? Notez qu’à choisir entre Origo et le MHZ biélorusse, je préfère encore la première, pour sa production plus aboutie.

Irlande – Brendan Murray – Dying To Try – Deuxième demi-finale

Notre ami Bredan améliore sa prestation israélienne et délivre de meilleures notes aigues. L’ensemble rend fort bien, chanteur et chanson étant ainsi accordés à l’unisson. Je suis convaincu que notre Irlandais sera fin prêt, le 11 mai prochain, et qu’il nous gratifiera de trois impeccables minutes. Il mériterait de se qualifier, vous y croyez, moi aussi. Alors, amis français et suisses, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Israël – Imri Ziv – I Feel Alive – Deuxième demi-finale

Imri aussi tient la note et remplit son contrat eurovisionesque : nous divertir avec professionnalisme et légèreté. Il se qualifiera, je pense, et devrait finir à une bonne place en finale. Plus que dixième me semblerait incongru, car IFA manque d’âme et de profondeur. Or ce sont justement ces ingrédients qui font la différence.

Italie – Francesco Gabbani – Occidentali’s Karma – Finale

La preuve : Francesco et sa chanson débordent d’âme, d’esprit, de personnalité et d’originalité. Notre chanteur italien de l’année assure le spectacle, en donnant le meilleur de lui même, tant sur le plan vocal que scénique. En fait-il trop ? Un peu, oui. Mais justement, c’est ce qui me fait l’aimer, cette dose de folie et de laisser-aller, cette impression qu’avec lui, tout est permis, tout est possible. Vous aurez noté que Selma est conquise. Je le suis également. Et à moins d’une catastrophe de dernière minute en finale, je pense que l’Italie remportera cet Eurovision 2017.

Lituanie – Fusedmarc – Rain Of Revolution – Deuxième demi-finale

Eux aussi font l’unanimité, mais contre eux, hélas. Je me répète : ROR possède des qualités musicales indéniables. Elles sont cependant ruinées par cette prestation vocale et cette présentation visuelle maniérées et idiotes. La Lituanie devrait prendre la porte, au soir du 11 mai. Espérons que cela fasse réfléchir la LRT sur sa méthode de sélection. Par exemple : à quoi bon établir des règles, si c’est pour en changer la veille de la finale ?

Macédoine – Jana Burceska – Dance Alone – Deuxième demi-finale

Je vois à présent quels seront les deux piliers de la prestation de Jana à Kiev : le vocodeur et les choristes. En abusant de l’un et en laissant les autres chanter le refrain, elle maquillera habilement les carences de son chant. Je n’approuve pas, pas du tout même.  À quoi bon se lancer dans l’Eurovision, si l’on n’est pas assurée de porter une chanson seule durant trois minutes ? Je ne condamne pas encore notre candidate macédonienne, j’attends le 11 mai.

Malte – Claudia Faniello – Breathlessly – Deuxième demi-finale

Ça, ce n’est pas Claudia qui aurait besoin d’un vocodeur ! Notre chanteuse maltaise délivre une nouvelle prestation vocale parfaite. Classe et professionnalisme sont ses deux piliers. Et d’un point de vue artistique, Claudia mériterait mille fois la finale. Reste que sa chanson est un cran en-dessous en matière d’originalité et de modernité. C’est le problème sans fin de la sélection maltaise : les interprètes sont de qualité internationale, mais les auteurs-compositeurs n’ont pas le niveau. La télévision maltaise devrait permettre à des étrangers de s’en mêler.

Moldavie – SunStroke Project – Hey Mamma – Première demi-finale

À ce propos, la Moldavie aussi. Ses artistes nationaux mériteraient l’aide d’une équipe internationale pour relever le niveau qualitatif d’O Melodi Pentru Europa. HM était cette année le meilleur choix possible, selon moi. Notre trio moldave s’acquitte une nouvelle fois de leur mission et nous font sourire durant trois minutes. C’est léger comme une bulle de savon, je doute que cela survive à sa demi-finale.

Monténégro – Slavko Kalezic – Space – Première demi-finale

L’on ne s’ennuie pas une seule seconde avec Slavko. Le chanteur est un barnum à lui seul. Il nous offre une nouvelle prestation vocale sans reproche. Il vit sa chanson et nous communique son énergie. Qu’il monte ainsi sur la scène de Kiev et il deviendra une icône du Concours. Sa tresse entrera dans la légende… pour les mauvaises raisons ! Je suis toujours convaincu qu’elle produira une mauvaise impression sur le téléspectateur lambda et qu’elle le distraiera de Space, morceau honorable par ailleurs.

Norvège – Jowst – Grab The Moment – Deuxième demi-finale

Jowst entame sa chanson d’une voix plus claire et plus affirmée, avec une prononciation plus marquée. Cela fonctionne mieux et devrait retenir cette anguille glissante qu’est l’attention du téléspectateur lambda. Vous qualifieriez GTM, je vous suis. Car cette chanson est orginale, à mille lieux des poncifs musicaux et est portée avec coeur par un chanteur intègre et talentueux.

Pays-Bas – OG3NE – Lights And Shadows – Deuxième demi-finale

Le positif : Nos trois soeurs ont prouvé par le passé et nous prouvent ici que le secret de leur réussite réside dans l’harmonie de leurs trois voix unies. L’alchimie entre elles fonctionne et emporte le public. Lisa (la blonde), Amy (la rousse) et Shelley (la brune) nous emmènent dans un univers mélodieux et nous offrent une prestation vocale irréprochable. Elles marqueront les esprits en mai, en suivant la piste de Douwe Bob et en recréant une atmosphère de concert. LAS est une nouvelle fois une chanson faite sur-mesure pour ses interprètes. Elle les sert à merveille dans leur objectif.

Le négatif : Rien de bien nouveau sous le soleil, que ce soit pour le groupe, le Concours et les Pays-Bas. LAS reste dans la lignée des productions antérieures d’OG3NE et des dernières contributions néerlandaises. Jusqu’ici, cela a fonctionné pour les unes, comme pour les autres. Vous n’y croyez pas pour cette fois. Quant à moi, je doute. LAS ne va pas renverser les ménagères macédoniennes et les retraités israéliens. Les jurés devraient être plus sensibles, mais cela sera-t-il suffisant ?

Conclusion : Me voilà bien en peine de prédire le sort des Pays-Bas dans cette deuxième demi-finale. Je trouve LAS plus originale que WIA et ROA, mais nettement moins que BM et DTT. À voir donc, avec la présentation visuelle. Quoi qu’il en soit, OG3NE est un groupe talentueux qui présentera aux lambda le meilleur visage du Concours.

Pologne – Kasia Mos – Flashlight – Première demi-finale

Kasia a deux constantes : la perfection de ses interprétations et le port de jupes transparentes. Quelque chose me dit qu’elle persévèrera sur la scène du CEI. Tant mieux pour elle. Grâce à son incroyable voix, elle fera honneur à la Pologne et au Concours. Sa qualification dépendra des goûts et des couleurs de chacun, de l’attraction universelle de sa chanson… Néanmoins Kasia devra marcher sur quelques cadavres pour atteindre la finale. Mais lesquels ? J’imagine déjà le tableau si elle l’emporte sur le Portugal ou la Grèce…

République Tchèque – Martina Barta – My Turn – Première demi-finale

Martina aura participé à tous les concerts intermédiaires. Elle mériterait d’être récompensée pour cet investissement. Par contre, carton rouge pour cet horrible pantalon transparent. Côté prestation, notre chanteuse tchèque demeure épatante, une leçon de professionnalisme. Hélas, MT est un morceau trop peu marquant que pour s’imposer dans cette première demi-finale de la mort de ouf où à peu près tout le monde mériterait de se qualifier.

Roumanie – Ilinca & Alex Florea – Yodel It! – Deuxième demi-finale

Je vous préviens : si ces deux-là terminent devant Francesco et Alma, j’envahis la Roumanie et j’occupe Bucarest ! Rien de personnel : Alex et Ilinca sont des jeunes gens charmants, de très bons chanteurs et des participants motivés et investis. Mais c’est leur p***** de b***** de chanson qui me troue le c**…

Royaume-Uni – Lucie Jones – Never Give Up On You – Finale

Simplicité, efficacité. Voilà mon résumé personnel de cette proposition britannique. Lucie nous offre une autre interprétation parfaite de NGUOY. Professionnalisme, expérience, assurance, la chanteuse impressionnera favorablement les jurés, à mon avis. Les ménagères romantiques et les retraités nostalgiques devraient suivre. Lucie se classera à mon sens, vers la quinzième place, à mi-chemin entre Francesco et Manel.

Saint-Marin – Valentina Monetta & Jimmie Wilson – Spirit Of The Night – Deuxième demi-finale

Autre duo, même constat et désolé, ZIPO : la chanson (me) pose problème. Donnez Dance Alone à Jimmie et Valentina et je suis convaincu qu’ils se qualifieraient haut la main, tant ils sont talentueux et charismatiques. Mais SOTN est LA chanson du passé et du passif. Je suis d’accord, cher ZIPO : c’est bien chanté, sans fausse note, gai et entraînant. À titre personnel, je ne trouve cela ni détestable, ni risible. Je n’y suis pas allergique, comme je le suis à Yodel It! Simplement, je trouve cette chanson ringarde. Ce n’est que mon petit avis subjectif et je respecte ta préférence pour cette proposition saint-marinaise. Tu as raison : il y aura des nostalgiques pour voter. Mais je doute, toujours à titre personnel, qu’ils soient suffisamment nombreux que pour une qualification. Par ailleurs, je pense que les jurés ne suivront pas. Verdict le 11 mai et si je me suis trompé, j’aurais la grâce de le reconnaître.

Serbie – Tijana Bogicevic – In Too Deep – Deuxième demi-finale

Tijana semble mieux dans le jus qu’à Londres. Elle délivre une prestation vocale impeccable. Je la trouve plus à l’aise dans les notes hautes que dans les basses. Anecdotique, de toute façon. ITD est une bonne chanson d’ouverture, sans plus. Il lui manque un facteur X. La Serbie fera bonne figure, sans plus également.

Slovénie – Omar Naber – On My Way – Première demi-finale

Tous les concurrents de cette première demi-finale méritent-ils donc leur qualification ? À peu près tous, oui. Et dans cet à peu près, j’incluerais Omar. Non, non, rien de personnel. Notre ami slovène est un très bon chanteur, qui a foi en son morceau et confiance en lui. Mais encore une fois, la chanson (me) pose problème. Elle est datée, passée et compassée. Plus grave encore : elle a déjà été entendue mille et mille fois à l’Eurovision. Ce 9 mai, il y a mieux, plus audacieux, plus original, plus novateur, plus méritant. Rendez-vous une autre année, pour la Slovénie et pour Omar, avec trois minutes de XXIe siècle, s’il-vous-plaît.

Suède – Robin Bengtsson – I Can’t Go On – Première demi-finale

La demi-finale ne devrait être qu’une formalité administrative pour Robin. Sa chanson est imparable, ses tapis roulants étonneront le téléspectateur lambda et le jeu des caméras fera le reste visuellement. Robin, quant à lui, sera à la hauteur des attentes vocales et esthétiques, comme il le prouve ici, à Amsterdam. Rendez-vous donc le 13 mai pour la Suède.

Suisse – Timebelle – Apollo – Deuxième demi-finale

Le destin eurovisionesque de la Suisse repose, cette année, entièrement sur les épaules de Miruna. C’est elle qui attire la lumière et retiendra l’attention des lambda. Rien d’étonnant : elle est belle, charismatique, talentueuse et suffisamment audacieuse et culottée que pour s’imposer en mode Eurovision. Apollo demeure un morceau tout de même superficiel, que l’on sent écrit pour le Concours et uniquement pour le Concours. Mais à nouveau, au point où en est la Suisse, tout est bon pourvu qu’il y ait qualification. Et je pense que Miruna atteindra ce Saint-Graal.

Ukraine – O.Torvald – Time – Finale

O.Torvald convainc une nouvelle fois, durant les trois minutes qui lui sont imparties. Le groupe est taillé pour la scène, pour le spectacle, pour le rock. Les amateurs (et il y en aura le 13 mai) seront comblés. Les autres baisseront le volume et lanceront la discussion sur la situation géopolitique ukrainienne. Je ferai partie de ceux-là. Si vous appartenez au premier groupe, appréciez et votez. (Oui, là, je commence à fatiguer du commentaire.)

Conclusion

Sur ce, je vous laisse en compagnie de Selma et vous fixe rendez-vous pour le compte rendu de l’Eurovision PreParty de Madrid. Dans l’attente, passez une excellente semaine et surtout, répondez à notre petit sondage, ci-dessous.

Sondage

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