Embers est comme la lueur dans l’incendie.

James Newman

On connaît surtout son frère John, mais lui aussi est pourtant bien ancré dans le monde de la musique. Il compte à son actif de nombreuses et belles collaborations en tant qu’auteur. Mais c’est avec l’Eurovision qu’il s’apprête réellement à passer de l' »ombre » à la lumière, après que la BBC lui ait renouvelé sa confiance suite à l’annulation du concours 2020. Pour L’Eurovision au Quotidien, voici James Newman en interview !

EAQ – L’année dernière, vous deviez déjà représenter le Royaume-Uni à l’Eurovision, mais le concours avait malheureusement été annulé. Qu’est-ce cela vous fait d’y prendre enfin part cette année ?

James Newman – Je suis tellement excité d’y aller et d’avoir une nouvelle chance de représenter mon pays ! Le départ approche. Je pars jeudi matin (l’interview a été réalisée mardi 11 mai N.D.L.R.). Je suis impatient de monter enfin sur scène. Cela fait longtemps.

Que représente l’Eurovision pour vous en tant qu’artiste et téléspectateur ?

Pour moi, ce sont des gens qui se rassemblent pour célébrer la musique à travers une communauté diverse et accueillante. C’est la célébration d’un moment de plaisir. Je suis très excité de chanter sur scène devant 180 millions de téléspectateurs. En tant qu’artiste, c’est une opportunité incroyable d’avoir un aussi grand nombre de personnes qui vous écoutent chanter. Je suis impatient que cela arrive !

Quels sont meilleurs souvenirs du concours ?

Ma prestation favorite est évidemment celle de Conchita Wurst, c’était tellement un grand moment. J’ai adoré ce qu’elle a realisé, c’était un moment tellement énorme. J’adore également Måns Zelmerlöw et Heroes, qui est une grande chanson pop moderne. Quand j’étais plus jeune, c’était Gina G. Quand nous regardions l’Eurovision à la télévision, c’était pour nous le divertissement et le plaisir de l’année. C’est aujourd’hui incroyable d’y participer.

Comment décririez-vous votre titre Embers ?

Embers est comme la lueur dans l’incendie, et quand il éclate, il s’agit de voir comment on réagit pour l’éteindre. Pour moi, c’est une chanson sur le nombre de bons moments passés avec les gens qu’on aime. Ne pas avoir passé de temps ensemble ne signifie pas que l’étincelle s’est éteinte, elle se ravive lorsqu’on se retrouve. C’est une chanson sur le gens qu’on aime et les nombreux moments passés avec eux.

Vous avez décidé de participer à l’Eurovision 2021 avec un style musical différent de celui proposé en 2020. Est-ce un choix délibéré ? Pourquoi avez-vous décidé de changer de style ?

Quand j’ai fait My Last Breath l’année dernière, je pense que nous vivions dans un temps différent, avant la pandémie. Après l’année compliquée que nous avons tous vécu, j’ai vraiment voulu faire quelque chose de plus fun et je ne voulais pas chanter une ballade sur scène. Je voulais chanter une chanson plutôt up tempo, le genre de chansons qu’on peut entendre dans l’industrie musicale anglaise. Je souhaitais représenter mon pays avec un chanson qu’on pouvait entendre à la radio.

Avez-vous ressenti une pression sur le choix de la chanson ? Vous devinez que les eurofans vous attendaient particulièrement en 2021 car ils ont découvert un morceau musical de James en 2020 et en découvrent un autre cette année !

Oui, les nombreux morceaux de James (rires). Je pense que c’était passionnant. J’étais nerveux de savoir ce que les gens pensaient parce que c’est important.  Car lors de la période précédent l’annonce, l’espoir de me voir représenter mon pays avec une chanson estivale et dansante était infine et j’étais « oui, elle l’est, ouiiii » (rires). Les retours  ont été tellement positifs, beaucoup de gens ont dit que c’était une belle et digne chanson, que c’était la meilleure chanson pour le concours depuis fort longtemps, donc si vous faites le bon choix, vous vous sentez très confiant ,vous vous dîtes que votre instinct était le bon de faire ce type de chansons.

Est-ce que Embers était la seule chanson que vous avez proposé au télédiffuseur?

Non, il y avait à peu près quinze chansons qui sortaient du lot, puis cela s’est réduit à trois mais Embers était la seule qui se démarquait vraiment. La chanson est si parfaite parce qu’elle représente le Royaume-Uni. Elle pourrait passer à la radio maintenant, mais j’ai eu le sentiment que ce serait génial de la chanter sur scène devant tant de gens et qu’elle participe à l’Eurovision.

Vous avez parlé de la scène. Pouvez-vous nous parler du concept de l’Eurovision?

C’est toujours un secret. Quand je ferai mes premières répétitions, tout sera révélé. J’ai reçu mon costume de scène hier soir. J’ai quatre danseurs avec moi. Ce sera… Je ne peux pas vraiment dire grand-chose. Je suis impatient que vous le voyiez. Ça va être amusant.

Je suppose que vous avez lu les réactions des eurofans à propos de votre chanson. Comment vous le gérez?

C’est génial. Je me concentre uniquement sur les réponses positives, parce que je ne vois pas l’intérêt des propos négatifs et des gens qui disent des choses horribles, parce qu’on peut dire beaucoup de choses positives. Je me sens déchiqueté par cette négativité donc je prends tout ce qui est positif autour de moi. Je pense qu’il n’y a pas de place pour la négativité à l’Eurovision. C’est une compétition amusante et positive (rires).

Vous représentez le Royaume-Uni. C’est un pays historique de l’Eurovision, membre du BIG5, comme la France. Mais il connaît des difficultés au concours depuis quelques années. Quelle est la raison ?

Je pense qu’on a perdu la main avec l’Eurovision. C’est une compétition tellement contemporaine et moderne maintenant, tout ce qui est chanté est vraiment moderne. Fut un temps, nous faisions des propositions innovantes mais plus maintenant. Je pense que le Royaume-Uni n’a plus su montrer cet amour que nous avons pour l’Eurovision et nous devons montrer à tout le monde que nous nous soucions de l’Eurovision parce qu’il y a beaucoup de gens au Royaume-Uni qui aiment l’Eurovision. Il y a tellement de fans. C’est tellement important pour beaucoup de gens et je pense que les artistes ont besoin de représenter ces gens. Nous nous soucions vraiment de cette compétition vraiment dingue. Je pense que c’est important de montrer aux gens que vous vous voulez y chanter et y participer.

Je suis vraiment enthousiaste à l’idée de participer à cette énorme compétition et je suis convaincu que les gens voient que c’est ce que je ressens.

La situation actuelle est complexe pour tout le monde. Les artistes ne peuvent pas chanter devant un public à cause de la fermeture des salles de concert. Comment vivez-vous ça ?

Je ne peux plus attendre. Cela fait longtemps que je n’ai pas chanté devant un public. je pense que ça fait un an et demi. Je suis vraiment excité de chanter devant des gens à Rotterdam et après cela, j’espère pourvoir faire des tournées en Europe et jouer dans des festivals. Je pense que faire du live est l’une des choses qui nous manque le plus. C’est quelque chose d’important pour beaucoup de gens. Je suis impatient de reprendre, mais tant de gens n’ont pas la possibilité de travailler. Ils sont en insécurité : ce sont les techniciens du son, ceux qui montent les scènes, qui conduisent des wagons… Je pense que c’est vraiment important que nous recommencions en offrant les mêmes possibilités à tous, parce que c’est quelque chose d’important.

Quels sont vos projets musicaux après l’Eurovision ?

Mon prochain single est presque terminé. Je l’ai écrit avec mon épouse et mon ami Conor. Je vais également publier mon album cette année quand il sera achevé. Il me reste du travail à accomplir. J’ai besoin de m’enfermer pour travailler vraiment. Je vais aussi écrire pour des gens, des artistes incroyables avec qui j’ai hâte de travailler. Je suis vraiment excité parce que ça va être une bonne année.

Vous êtes une famille d’artistes. Votre frère est également chanteur. Qu’est-ce que cela fait de faire partie d’une telle famille ?

Il n’y a pas la moindre compétition entre mon frère et moi (rires). Nous aimons nous remonter mutuellement, nous sommes meilleurs amis. Nous nous soutenons l’un et l’autre. Nous avons signé ensemble, nous avons écrit ensemble, mais il n’y a pas la moindre compétition. C’est bien. Ma mère adore la musique et elle prose sur de la musique soul. Notre père était un musicien folk irlandais. C’est dans notre sang mais, oui, c’est super d’avoir un frère qui sait ce que cela fait d’être dans la lumière. Il me donne beaucoup de conseils. C’est mon meilleur ami, et c’est super qu’il me soutienne.

Vous participez à l’Eurovision face à trente-huit autres concurrents. Avez-vous des chansons favorites dans cette édition ?

Oui. Il y a une chanson interprétée par quelqu’un qui s’appelle Barbara et Voilà (rires). Je crois que nous sommes dans le même hôtel et je suis vraiment excité de la rencontrer et de la voir chanter son titre, elle est très cool. J’aime beaucoup Destiny, de Malte, Je me casse, Victoria pour la Bulgarie, j’aime vraiment sa chanson Getting Up is Growing Old, je veux réellement la chanter moi-même. J’apprécie vraiment Lesley Roy, pour l’Irlande, Blas Canto, pour l’Espagne. Il y a tant de participants, tous sont géniaux. Je suis juste excité de les voir et de regarder ces artistes incroyables performer sur scène.

Ressentez-vous une pression par rapport à votre résultat compare à ceux obtenus par le Royaume-Uni ces dernières années au concours ?

La dernière fois que nous avons participé, nous avons terminé dernier. Nous voulons revenir dans la partie gauche du tableau si possible. Il est clair que je ressens un peu de pression, mais je me sens vraiment confiant et tout va bien se passer, de manière positive. Quoiqu’il se passe, je vais vivre un moment fun. Je vise la partie gauche du tableau.

Qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs pour conclure ?

Je veux d’abord dire à la France “Bonjour !” (en français dans le texte). Merci infiniment pour votre soutien. Il compte énormément pour moi. Sans fans, sans personnes qui soutiennent l’Eurovision, il n’y a pas de raison d’y aller. Merci beaucoup et si vous voulez voter pour moi le 22 mai, j’apprécierais réellement et j’espère vous voir.

Un grand merci à James Newman de nous avoir accordé cette interview. Nous le retrouverons demain soir en neuvième position de la grande finale de l’Eurovision 2021. Merci également à ma collègue Marie pour son aide précieuse dans la retranscription de l’interview !

Crédits photographiques : UER