Aujourd’hui, c’est notre ami Yom, fidèle lecteur, qui partage avec nous ses classements et ses souvenirs de la décennie écoulée. Nous le remercions infiniment pour sa participation à nos dix ans ! 

Belle et généreuse idée que de proposer aux lecteurs de publier leur top 10 de la décennie à l’occasion des 10 ans du site ! Je me devais de répondre à cette invitation puisque des obligations familiales m’ont quelque peu accaparé ces dernières semaines, m’empêchant d’être aussi présent que je l’aurais souhaité durant les festivités.

Aussi, avec quelques premières idées en tête, j’ai parcouru ces 10 ans en glanant toutes les chansons qui pouvaient mériter d’intégrer mon top … et paf, 26 titres … une vraie finale ! Sauf que dans une finale annuelle, il y en a toujours que je n’aime pas, ce qui simplifie le choix, alors que là, ce sont des chansons que je kiffe vraiment, comment les départager, les ordonner, les mesurer ?

Peut-on quantifier l’amour ? … Vous avez 4 heures !

Avant de ramasser vos copies, je dois vous conter mon meilleur souvenir eurovisionesque de cette décennie … Cependant, je ne crois pas avoir vécu d’événement particulier durant mes trois fois dix soirées télévisuelles annuelles. Pas plus que je ne me souviens de façon précise de ma première visite sur l’EAQ, sans doute hasardeuse et liée à une recherche pointue du style « photo mans zelmerlow nu peluche » … Mais n’allez pas imaginer quelque grivoiserie déplacée, ce n’est pas mon genre ! (Raclement de gorge !) … C’était pour ma thèse intitulée « La maltraitance des animaux en peluche à la télévision européenne et son incidence sur le quotient intellectuel des fans de Fatih » !

En revanche, je me souviendrais longtemps de l’émotion et de la reconnaissance provoquées par les commentaires que certains amis lecteurs de l’EAQ avaient déposés suite à la révélation de mes mémos lors des fabuleux articles de Pauly sur les répétitions de l’édition 2019 … Soyez en toutes et tous remerciés, vos encouragements m’ont vraiment fait un bien fou et c’est bien là mon meilleur souvenir de cette décennie !

Je compte d’ailleurs vous offrir pour chacun des dix titres de mon classement, mes mémos de l’époque …

Revenons donc à mon problème, passer de 26 à 10 !!! Mais comment ? Un tirage au sort ? Non, trop injuste ! J’ai alors imaginé d’utiliser des critères objectifs pour m’aider dans cet exercice :

Premier critère : un titre par année, ça paraît logique ! Oui mais voilà, certaines années je n’ai qu’un seul titre qui ne fait pas vraiment le poids face aux duos ou trios d’autres années comme 2011 ou 2018 ! Bon ce critère qui semblait évident n’est pas opérant pour moi, mais j’en conserve l’esprit et je vais essayer de citer un maximum d’années différentes ! (Il y en aura huit au final : 2016 et 2017 ont été sacrifiées)

Deuxième critère : j’écarte les gagnants du CEC qui ont déjà, par le fait, été mis en lumière … Exit donc Arcade, Heroes et Rise like a Phoenix, désolé Duncan, Mans et Conchita ! Mais je vous aime quand même, j’ai envoyé quelques SMS pour vous !

Troisième critère : 10 pays différents dans mon choix final ! Et me voilà obligé de classer entre eux les perles italiennes de la décennie, un crève-cœur d’abandonner Raphael Gualazzi et Il Volo, dommage aussi pour Pasha Parferny !

Quatrième critère : étant un fervent défenseur des langues nationales, je décide de sélectionner maximum 5 chansons en anglais … et là c’est l’hécatombe, je vois tomber au champ d’honneur, Loïc Nottet, Polina Gagarina, Sergei Lazarev 2016, Sanna Nielsen, Farid Mamadov et surtout Manga et Dihaj, qui sont restés en balance un peu plus longtemps ! Sévère, mais au moins, c’est efficace !

Cinquième critère : Je m’aperçois alors que j’ai une forte majorité d’hommes dans mon classement. Je me dois donc de refréner mes pulsions et de me poser la question fatale : Et s’il était moche ? Ce qui m’oblige à me séparer (douloureux verbe tant je les ai rêvés en maris !) de Jurijus, Harel Skaat et Loukas Yorkas … Arghhhh ! Mais rassurez-vous, il reste de beaux garçons dans mon top, on ne se refait pas !

Et voilà, il n’en reste que 10 … y’a plus qu’à les ordonner … ! Le top 3 s’est imposé de lui même, et les autres places se sont déterminées finalement assez vite :

1 point pour La revanche de Poison Ivy: Slovaquie 2010 – Horehronie par Kristina Pelakova

Parce que cette non-qualification m’avait vraiment dégoûté, alors que la prestation était honnête et assez poétique … et puis je souhaitais intégrer au moins un titre écarté en demi-finale dans mon top, même si ce n’était pas mon 12 points de 2010.

2 points pour Vaudeville aux cabines de plage : Moldavie 2018 – My Lucky Day par DoReDos

Dès le départ, je voulais récompenser cette mise en scène dont l’idée et la réalisation parfaites me fascinent encore toujours, comme quoi, pas besoin d’un budget pharaonique ou d’une pseudo-star chorégraphe pour sortir du lot … et puis j’adore retrouver discrètement le drapeau national dans les costumes !

3 points pour Thor, le 14 avril 1912 : Islande 2013 – Ég à lif par Eythor Ingi

Que c’est beau, l’islandais (pfff, je parle de la langue !), surtout quand c’est aussi bien interprété et puis ces sonorités titanico-celtiques sont douces à mes oreilles ! Et merci, merci de faire apparaître les choristes sur scène et non de les cacher !

4 points pour Siffleur Jovial : Suisse 2014 – Hunter of Stars par Sebalter

J’aime la mélodie simple en apparence, la bonne humeur douce, le sourire engageant … et bravo pour ce sifflé parfait ! Bel hommage à Micheline Dax décédée quelques jours plus tôt !

5 points pour La dresseuse de spermatozoïdes : Allemagne 2011- Taken by a Stranger par Lena

Revenir défendre son titre aussi magistralement, chapeau Madame Lena ! Et quelle maîtrise de la scène : visuel, chorégraphie, présence, grain de voix … sans doute la prestation la plus sensuelle de l’histoire du CEC, ah ce sourire final !

6 points pour Casque et vieille dentelle : Slovénie 2015 – Here for you par Maraaya

Un timbre de voix qui m’a immédiatement séduit, auquel s’ajoutent le piano et une mélodie que j’ai kiffé grave … plus le coté décalé-assumé de la danseuse qui mime une violoniste sans avoir d’un instrument fake … bref, une place méritée pour entrer dans mon top 5 !

7 points pour  Clap-clap : Italie 2019 – Soldi par Mahmood

C’est l’incroyable modernité du titre qui lui a permis de coiffer au poteau ses compatriotes, mélodie imparable, texte vécu, voix phéromonée, débit envoûtant … et puis ces coups de langue sur les lèvres … et les danseurs … (soupir…)

8 points pour Le Rockeur Lyrique : Albanie 2018 – Mall par Eugent Bushpepa

J’aimais déjà le clip mais alors, la version live m’a littéralement scotché dans mon canapé : du bon gros son et une maîtrise parfaite de ses cordes vocales ! Là encore un titre habité !

10 points pour Sourcils et pied de micro : Estonie 2012 – Kuula par Ott Lepland

3 minutes suspendues dans l’espace et le temps, tout en crescendo émotionnel … je ne peux pas mieux expliquer ce que me provoque cette chanson dont je ne pige pas un seul mot des paroles mais que je veux pour mes funérailles, après tout, personne ne comprendra non plus, et ça fera pleurer !

12 points pour J’veux du cuir et un dos-nu : Danemark 2011 – New Tomorrow par A Friend in London

Voilà donc Ma chanson de la décennie, celle qui me fout la pêche, qui m’énergise, qui me rend fort et heureux à la fois, en anglais, soit, et assez commerciale, mais j’assume mon coté éternel adolescent : je kiffe, c’est tout ! … Et c’est donc Tim Schou qui clôt mon top avec son bisou dans le micro !

Merci l’EAQ !

Yom