Nicosie

Voilà l’histoire d’un petit pays, mais grand à l’Eurovision, et d’une véritable renaissance…

Avant 2010… Chypre est en panne. Elle est recalée 4 fois d’affilée après pourtant avoir brillé au début des années 2000. Français, anglais, grec, rien n’y a fait.

En 2010, le diffuseur CyBC annonce une finale nationale à 10 figurant le chypriote aux 3 participations Constantinos Christoforou et Deep Zone Project qui a représenté la Bulgarie en 2008. Malheureusement, le groupe est disqualifié avant la finale. Celle-ci est remportée par un chanteur gallois avec un groupe sans autre lien avec Chypre qu’un bassiste chypriote. Constantinos est 2ème. Un certain Hovig est 3ème.

Et Chypre se qualifia enfin en finale, avec une 21ème place à la clé ! Pour 2011, on décide de sélectionner le représentant chypriote via un talent show ayant lieu dès septembre. Christos Mylordos l’emporte devant Louis Panagiotou, qui avait représenté Chypre au JESC en 2006. Sauf que le diffuseur a vite compris qu’elle avait eu une fausse bonne idée car Christos était loin d’être un interprète à la hauteur de l’événement. On lui donne une bonne chanson, des bons choristes et une mise en scène pour distraire le téléspectateur, mais les artifices ne fonctionnent pas et c’est un lourd échec, le pire de l’histoire du pays.

CyBC sécurise donc son affaire en 2012 en commençant par sélectionner une bonne interprète : Ivi Adamou. Le choix est laissé au public et à un jury de choisir entre trois chansons : « La La Love » s’impose devant « Call the police » et « You don’t belong here » ex-aequo.

Succès pour Ivi qui atteint la 16ème place en finale. Mais déjà, le diffuseur connait des remous financiers. En 2013, CyBC se contente de sélectionner en interne Despina Olympiou avec une chanson tout en grec, « An le thimasai », la dernière proposée par le pays. C’est un échec. Elle s’éclipse donc un an pour faire face aux coupes budgétaires.

Retour dès 2015 avec une sélection fleuve ! 6 séries d’auditions comprenant 54 interprètes ont lieu, avec une chanson originale et un cover Eurovision. Suivent deux éliminatoires menant à la grande finale à 6, remportée par Giannis Karagiannis, devant Panagiotis Koufogiannis, favori du public, le groupe Minus One et Hovig.

Retour gagnant puisqu’à la surprise générale, Giannis se qualifie en finale et termine 22ème. CyBC va dès lors choisir tous ses interprètes en interne. En 2017, elle puise dans son vivier de l’an passé en choisissant le groupe franco-chypriote Minus One, avec « Alter Ego », qui se qualifie également en finale et termine 21ème. Encore un finaliste de la dernière finale ouverte pour 2018 : c’est Hovig qui est choisi avec une chanson de Thomas G:son, « Gravity ». C’est une nouvelle qualification, mais encore une 21ème place. Chypre est condamnée à un plafond de verre bien difficile à briser.

CyBC veut donc frapper un grand coup pour 2018. Elle recrute l’auteur suédo-grec Alex Papaconstantinou déjà responsable de trois succès au concours (Grèce 2007, Azerbaïdjan 2009 et Chypre 2012) avec à charge de choisir un grand artiste pour les représenter. On pense d’abord à Helena Paparizou, la gagnante de 2005, puis la populaire Tamta, mais c’est finalement Eleni Foureira qui accepte de relever le défi. La superstar grecque qui avait déjà manifesté sans succès au diffuseur grec son envie de participer au concours se voit enfin exaucée. Et avec succès : « Fuego » termine 2ème du concours.

Du coup, pour 2019, on prend les mêmes et on recommence ! Alex P. est aux manettes avec son équipe suédoise et écrit « Replay » pour sa muse grecque Tamta. Mais les recettes fonctionnent rarement deux fois : « Replay » ne termine que 13ème.

Chypre est 18ème de la décennie avec 812 points acquis en finale.

Le top : la 2ème place d’Eleni Foureira en 2018.

Le flop : la 18ème place en demie de Christos Mylordou en 2011.