Cette semaine, à l’occasion de la sortie de son nouveau single « Leave me alone », revenons sur LA success story de l’Eurovision, celle d’Alexander Rybak.

Rybak détient, et probablement pour un moment, le record de points obtenus à l’Eurovision, 387 points, le plus grand écart avec son dauphin, 169 points, mais a été détrône par Loreen en matière de records de 12 points : il n’en a eu que 16 alors que la suédoise en a obtenu 18… Quoiqu’il en soit, il a inauguré la nouvelle ère des grands gagnants de l’Eurovision aux victoires écrasantes et au grand succès dans les bacs, avec Lena et Loreen. De fait, Rybak est le seul gagnant depuis des décennies à avoir eu une radio partenaire, RTL, et une campagne de promotion en France avec des publicités à la télé. On sait tous que Loreen a été n°1 en Autriche, au Danemark, en Estonie, en Finlande, en Allemagne, en Grèce, dans les Flandres, en Hongrie, en Islande, en Irlande, au Luxembourg, en Norvège, en Pologne, en Russie, en Suisse et bien sûr en Suède, n°2 en Ukraine, en Espagne, en Slovaquie, aux Pays-Bas, à Israël, en République Tchèque, n°3 en Bulgarie, en Moldavie et au Royaume-Uni, et… n° 26 en France sans aucune promotion !

Qui veut faire un dîner presque parfait chez Alexander ?

Rybak, quant à lui, a eu paradoxalement moins de succès dans les charts avec son « Fairytale », n’ayant atteint le top des ventes qu’au Danemark, dans les Flandres, en Finlande, en Islande, en Suède, en Ukraine et bien sûr en Norvège, n°2 en Irlande et aux Pays-Bas, n°3 en Suisse et n°29 en France. Mais bien plus que cela, Rybak a donné un nouveau lustre au concours, dont les télévisions de nos pays se désintéressaient, organisés dans des pays très lointains, remportés par des inconnus de pays dont l’industrie musicale permet difficilement de s’exporter. Lordi avait marqué les esprits par leurs déguisements ; Mr. Lordi avait même été invité chez Laurent Ruquier et avait fait un gros bisou à Pierre Bénichou… Mais c’est bien la victoire d’Alexander et son succès commercial qui ont permis de donner une autre dimension au concours.

Alexander est d’ailleurs un symbole : il est norvégien, mais est né Аляксандр І́гаравіч Рыбак à Minsk en Biélorussie ; il réunit l’Est et ses gagnants des années 2000 et l’Ouest des pays traditionnels de l’Eurovision. Son histoire est aussi un fairytale. Avant 2009, il n’est connu que pour avoir participé en 2005 à la Nouvelle Star dont il n’a pas même atteint la finale, en chantant assez mal pour tout dire. Or, dès sa première apparition au MGP, tout le monde savait qu’il avait déjà gagné…

Dans la foulée de sa victoire, Rybak a sorti son premier album, « Fairytales », gros succès de ventes dans toute l’Europe et succès critique. Dès l’été suivant sort son deuxième album, « No boundaries », qui s’est logiquement moins vendu, mais qui a été un grand succès dans tous les pays scandinaves, ainsi qu’en Pologne.

Du coup l’an dernier, Rybak a adressé son troisième album « Visa vid vindens ängar » plus spécifiquement à son pays, avec des chansons uniquement en norvégien. Parallèlement, il n’a pas oublié son public de l’Est, en enregistrant « Strela Amura », l’adaptation russe de son précédent single « Oah », ainsi qu’un duo avec Paula Seling, « I’ll show you ». Et maintenant, avant un album de Noël qui nous est annoncé pour cet hiver, il a dévoilé son nouveau single « Leave me alone ».

Bien sûr, Alexander est aujourd’hui à un tournant de sa carrière : l’effet Eurovision est retombé, même s’il en restera un des emblèmes probablement toute sa vie, ne rechignant pas à se rendre comme guest dans les différentes sélections nationales. Il lui reste à poursuivre sa brillante carrière, mais faites l’expérience : tapez le nom d’Alexander Rybak dans Google et voyez combien il a de fans, de sites dédiés et de pages un peu partout, y compris dans nos contrées où l’Eurovision est peu en vue…