Après deux demi-finales sans surprise majeure, la sélection islandaise aborde sa grande finale. Les cinq heureux élus ont choisi, la semaine dernière, leur langue d’interprétation. Tout est fin prêt du côté de Reykjavík. Il est donc temps pour nous de confronter nos opinions sur les finalistes de ce Söngvakeppnin 2020 et leur chanson.

LOREEN

Débutons, comme à notre habitude, par les Loreen, qui reflètent mon avis personnel. Si vous différez en la matière, exprimez-vous dans les commentaires.

Loreen espérait un nouveau coup d’éclat, comme l’an dernier. Elle a dû jeter un mouchoir sur ses attentes. Le Söngvakeppnin est revenu à son ronron habituel.

ChansonsCommentairesLoreen
Ísold & Helga – Meet Me HalfwayPour cette proposition, il aurait fallu créer une Loreen supplémentaire : une Loreen baillant. MMH n’est ni marquant, ni indigent. Ni intéressant, ni risible. Juste une chanson anecdotique, légère, inoffensive, mais hélas oubliable. Ísold et Helga sont très bien et élèvent l’ensemble dans les conditions du direct. Elles auraient intérêt à revenir l’an prochain avec une proposition plus compétitive.
Daði & Gagnamagnið – Think About ThingsJe suis bien perplexe et vous avoue que mon coeur de pyrex résister au feu de ce curieux vortex. À mon sens, il faut distinguer ici trois éléments. Primo, Daði, qui est un sacré personnage, un auteur-compositeur-interprète de talent, qui possède un univers original, frais et marquant. À ce titre, il mériterait de représenter l’Islande à l’Eurovision. Secundo, le visuel qui est très réussi et mémorable. La mise en scène est imparable. À ce titre, le vidéoclip mérite son succès sur les réseaux sociaux. Tertio, la chanson elle-même, rien qu’en elle-même, qui est, à mes oreilles, totalement insignifiante. Un néo-groove facile et sans grand intérêt. Je suis donc très partagé sur cette proposition. Je lui attribue une Loreen souriante, car elle possède malgré tout un certain potentiel eurovisionesque.
Nína – EchoUn bon petit morceau pop, léger, entraînant, qui s’écoute agréablement… en musique de fond. À nouveau, ici, c’est musicalement timide et convenu, point taillé pour la rude compétition de l’Eurovision. Nína elle-aussi rend sa proposition plus mémorable en direct. L’ensemble est très bien pour une finale nationale, mais à mon avis, serait facilement éclipsé à l’Eurovision.
Iva – Oculis VidereVoilà une proposition qui tranche plus nettement sur cette toile de fond convenue. Iva crée un momentum musical et, grâce à cette chanson atypique, presque liturgique, et à son interprétation remarquable, retient l’attention. C’est indéniable : il se passe ici quelque chose, quelque chose de magique, d’onirique et de plutôt inédit. Je songe à Era et Enigma, mais en islandais et en meilleur encore. À mon sens, le choix le plus intéressant de cette sélection.
Dimma – AlmyrkviCertes, l’on ne s’ennuie guère aux côtés de Dimma. Leur proposition rock envoie une bonne dose d’énergie et de guitare au public. L’ensemble est réussi et prend une nouvelle vie en direct. Néanmoins, rien de très nouveau sous le soleil de minuit. Les amateurs du genre passeront trois excellentes minutes. Les autres noteront sarcastiquement qu’on nous l’a déjà faite avec plus ou moins de bonheur. Bref, un bon point pour la diversité musicale. Mais un bémol pour le manque d’originalité.

Il n’est guère aisé de succéder à Hatari. Le défi est grand pour nos cinq concurrents islandais. Bon nombre d’Eurofans s’enflamment pour Daði. Quant à moi, sa proposition me laisse froid comme une journée d’hiver à Reykjavík.

J’opterais plutôt pour Iva et son étrange Oculis videre. La chanteuse parvient à créer autour d’elle et de son morceau une atmosphère unique et inédite. Il me semble à chaque fois être initié en sa compagnie à quelque mystérieux culte paganiste ayant survécu au christianisme sur une île oubliée au large de l’Islande.

SONDAGE

À votre tour à présent de vous exprimer ! Donnez-nous votre avis.

Sur ce, rendez-vous samedi pour la grande finale !

Crédits photographiques – RÚV